Les géants de la grande distribution, incités par le ministre de l’Economie, avaient annoncé fin mars verser une prime de 1.000 euros à leurs salariés. Depuis, certains veulent conditionner le montant au temps de travail, au grand dam des syndicats.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, avait exhorté le 20 mars les entreprises privées à verser une prime exceptionnelle de 1.000 euros pour récompenser les salariés qui avaient continué à travailler durant l’épidémie du coronavirus. Les géants de la grande distribution avaient dès lors annoncé en chœur qu’une telle prime serait versée pour ces salariés, en première ligne de la pandémie de Covid-19. Or depuis l’annonce, si les grandes enseignes ont confirmé qu’elles allaient bien accorder la prime, les modalités de versement tardent à être précisées. Pire encore, certaines utilisent une clé de répartition en fonction du temps de travail pour la calculer... à la baisse.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Bruno Le Maire, avait exhorté le 20 mars les entreprises privées à verser une prime exceptionnelle de 1.000 euros pour récompenser les salariés qui avaient continué à travailler durant l’épidémie du coronavirus. Les géants de la grande distribution avaient dès lors annoncé en chœur qu’une telle prime serait versée pour ces salariés, en première ligne de la pandémie de Covid-19. Or depuis l’annonce, si les grandes enseignes ont confirmé qu’elles allaient bien accorder la prime, les modalités de versement tardent à être précisées. Pire encore, certaines utilisent une clé de répartition en fonction du temps de travail pour la calculer... à la baisse.
1 000 euros pour certains... 50 pour d'autres
Ainsi le groupe Auchan, qui avait été le premier à annoncer qu’il gratifierait de 1 000 euros ses 65 000 salariés, aurait depuis réduit la voilure. Selon plusieurs syndicats, il aurait en effet annoncé que la prime serait conditionnée au nombre d'heures travaillées. Les salariés effectuant moins de 28h seront pénalisés en ne touchant qu’un prorata de la prime. Quant à ceux qui travaillent moins de 10 heures hebdomadaires, ils n’obtiendraient que… 50 euros. Cette annonce, très éloignée de la promesse de départ, a refroidi les syndicats et un grand nombre de salariés, qui manifestent leur réprobation sur les réseaux sociaux.
La CFDT Auchan a partagé une pétition signée par plus de 17 000 personnes, pour dénoncer, selon elle, les «mensonges» de la prime à 1000 euros. «Ce prorata est révoltant puisque nous sommes en première ligne face au virus, et, quel que soit le contrat des salariés, le virus ne fait pas de distinctions et peut frapper exactement de la même manière», exprime le texte de la pétition.
«On traîne des pieds chez Auchan pour octroyer la fameuse prime», a déploré la sénatrice Europe Ecologie Les Verts Esther Benbassa.
Face aux protestations et à la médiatisation, le groupe Auchan a réagi sur les réseaux sociaux, expliquant œuvrer à la recherche d’une solution avec les partenaires sociaux.
«Des héros pendant l’épidémie ? Ensuite on redeviendra les zéros de la nation»
Le scénario est similaire dans le cas du groupe Casino (qui détient notamment Franprix, Monoprix, ou encore Spar). «Vous m'appelez pour l'Arlésienne ?», plaisante Jean Pastor, délégué Syndical Central CGT DCF pour le groupe, joint par RT France. «On sait que la prime sera de 1 000 euros pour les temps complets mais la direction a dit qu’il y aurait une différence pour les temps partiels, et nous ne sommes pas d’accord. Nous estimons que, quel que soit le temps de travail, le virus ne fait pas la différence», s'insurge le syndicaliste, dénonçant la politique semblable du groupe Auchan.
Et quand cette prime sera-t-elle versée ? Mystère. «La loi oblige au versement avant le 31 août. Voilà quatre semaines que la direction nous dit : "Ne vous inquiétez pas, on le saura vendredi."»
Nous estimons que quel que soit le temps de travail, le virus ne fait pas la différence
Il reconnait ne pas être inquiet sur le versement effectif, mais explique que ces atermoiements déstabilisent les salariés. «Les gens attendent, ils ne savent pas quand ils vont toucher leurs primes. Je reçois des mails de gens que je ne connais pas, qui me demandent quand elle va tomber», poursuit-il.
Jean Pastor note également que leur combat n’est pas limité à la prime, mais à la revalorisation des paies. «Les salariés font des horaires de nuit, des horaires décalés, ont des salaires très bas. Les caissières sont mises en avant quand il y a les élections présidentielles, mais ensuite on les oublie. Des héros pendant l’épidémie ? Ensuite on redeviendra les zéros de la nation», constate-t-il, amer.
Quant au groupe Leclerc, opérant par le biais de magasins franchisés, il n’a pas la main sur les versements des primes des salariés. Cette gratification s’opérera donc au bon vouloir des directeurs des franchises.
Le groupe Carrefour, en revanche, fait figure de bon élève. «Nous recevrons 1.000 euros sur la paie de mai», explique Claudine Goyard Scoarnec, déléguée Syndicale Nationale Force ouvrière de Carrefour, interrogée par RT France, confirmant une information diffusée sur les réseaux sociaux par l'entreprise. «Nous avons tout de même fait un courrier pour être sûrs des conditions de distribution, CDD et CDI, temps partiel ou non», nuance-t-elle toutefois.
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