28 avril 2020

Manifestation au Liban : L’armée tire à balles réelles sur les manifestants, un mort et des dizaines de blessés



Au Liban, le confinement brutal est synonyme de famine et de pauvreté. Ces derniers jours, les manifestants ont réinvesti les rues et barrent des routes. La réaction du pouvoir est ultra-violente, avec des tirs à balles réelles. Bilan : Au moins un mort et plusieurs dizaines de blessés.


Le Liban avait été l’un des épicentres des révoltes populaires de ces derniers mois, au même titre que les mouvements des Gilets jaunes en France, les mobilisations anti-régime en Algérie ou encore à Hong Kong. Ces mouvements avaient alors marqué le retour de la lutte des classes à échelle internationale, ravivant la peur de la révolte chez les classes dominantes.


Si la pandémie de Coronavirus et les multiples politiques de confinement dans de nombreux pays ont provisoirement mis entre parenthèse ces contestations populaires dans la rue, il est clair que la vague de colère à échelle internationale n’est pas enterrée. A ce titre, la situation actuelle au Liban est symptomatique. Alors que le confinement brutal est synonyme de profonde crise sociale et économique, les manifestants ont réinvesti les rues ces derniers jours, bloqué plusieurs axes routiers et attaqué des banques, et ce malgré le couvre-feu instauré par le pouvoir. Dans des propos relayés par Boursorama, un manifestant de 41 ans explique :« Je suis descendu pour élever la voix contre la faim, la pauvreté, l’inflation et l’injustice ».

La réaction du pouvoir face à ce retour de flamme de sa politique anti-sociale source de précarité et de famine a été ultra-violente. L’armée a été déployée, avec son lot habituel de gaz lacrymogènes mais aussi de tirs à balles réelles.

D’après plusieurs sources concordantes (Libnanews, L’Orient du jour ou bien encore Boursorama), le bilan est terrible. Un manifestant de 26 ans, Fawaz Fouad Samman, est décédé à Tripoli tandis que le nombre de blessés se chiffre à plusieurs dizaines. Une information confirmée par la sœur de la victime sur les réseaux sociaux. « Il est mort des suites de ses blessures après avoir été atteint par une balle réelle, lors des affrontements hier soir entre les révolutionnaires et l’armée à Tripoli ».

Le résultat d’une répression sanglante qui vise à faire payer le coût de la crise aux masses populaires et travailleuses. Au Liban comme ailleurs, les victimes des violences d’Etats s’accumulent, et les classes dominantes démontrent qu’elles enverront jusqu’à la mort les manifestants qui osent s’opposer à leur régime qui affame et précarise. La pandémie de Coronavirus a accentué les inégalités et la crise économique qui se prépare va faire augmenter la pauvreté et la souffrance des travailleurs et des classes populaires. C’est pour cela que beaucoup d’analystes commencent à avertir sur risques de révoltes, voire de révolutions, après les confinements. Le Liban, à sa façon est en train d’anticiper cette probable dynamique. C’est pourquoi il est indispensable d’afficher une solidarité internationaliste sans faille aux manifestants libanais qui, aujourd’hui, relèvent la tête dans la rue.

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