25 avril 2020

Les armées ont acheté de la chloroquine.....«par précaution» !

Un stock a été constitué si jamais ce traitement était finalement validé par les autorités sanitaires.

Le ministère des armées a confirmé son achat après la publication sur les réseaux sociaux d'une vidéo devenue virale montrant cette livraison à destination des armées.


Le ministère des Armées a reconnu vendredi 24 avril avoir acheté de la chloroquine en Chine pour constituer un stock «par précaution», si jamais ce traitement, dont l'efficacité contre le coronavirus fait débat dans le monde, était finalement validé par les autorités sanitaires.

«Dans un contexte de fortes tensions des approvisionnements de matières premières à usage pharmaceutique, le ministère des Armées a réalisé un achat de précaution, si jamais la chloroquine se révélait validée par les autorités de santé comme étant utile pour lutter contre le Covid-19», a déclaré le ministère après la publication sur les réseaux sociaux d'une vidéo devenue virale montrant cette livraison à destination des armées.

L'infectiologue français Didier Raoult prône depuis le début de l'épidémie l'utilisation de l'hydroxychloroquine (dérivé de la chloroquine, un médicament contre le paludisme, NDLR) pour combattre le coronavirus.

Certains médecins, certains pays et des élus appellent à administrer largement ce médicament. Mais une grande partie de la communauté scientifique et des organisations sanitaires appellent à attendre une validation scientifique rigoureuse, mettant en garde contre les risques possibles pour les patients, notamment cardiaques.

En attendant les résultats, la France a adopté une position prudente : l'hydroxychloroquine est autorisée à l'hôpital uniquement, et seulement pour les cas graves.

La vidéo publiée jeudi sur les réseaux sociaux montre une livraison de barils étiquetés «phosphate de chloroquine», provenant de Chine. Un homme en voix off affirme que ces barils contiennent un total de «70 kg» et montre un bon de commande de la «pharmacie centrale des armées». Au ministère des Armées, la véracité de la vidéo n'est pas mise en doute même si on ne confirme pas la date exacte de la livraison. Le ministère précise que cette livraison provient bien de Chine et qu'il s'agit bien de «sel ou phosphate de chloroquine, qui permet le développement d'une forme injectable».

Le service de santé des armées ne mentionne toutefois pas la quantité de produit commandé. Il affirme en revanche au Figaro que ces stocks ne sont pas destinés uniquement aux militaires : «Il est arrivé que la pharmacie centrale fournisse des produits pour la population». Il n'est donc pas question de constituer des réserves dont serait privée la population, insiste-t-on.

Cet achat de précaution correspond à une pratique habituelle des armées. L'institution anticipe un risque de forte concurrence sur l'approvisionnement si jamais l'efficacité de la chloroquine était validée. Or la première mission du service de santé des armées est de pouvoir garantir les opérations militaires prioritaires (comme la dissuasion, les opérations extérieures telles que Barkhane au Sahel, les systèmes d'information, l'état-major, le pilotage des satellites de défense, les missions de protection essentielles). Pour cela, elle constitue des réserves (matériels, médicaments,…) nécessaires aux soldats mobilisés.

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