Il existe quelques nouvelles études sur l’épidémie de coronavirus qui pourrait intéresser tout le monde.
Une étude du magazine Science avec de nouvelles données trouvées grâce à une application qui peut donner l’alarme à ceux qui se sont approchés d’une personne qui a ensuite développé des symptômes de Covid-19. Un tel système est utilisé en Corée du Sud.
Quantifier la transmission du SRAS-CoV-2 suggère un contrôle des épidémies grâce à la recherche numérique des contacts.
Les nouvelles données sur l’épidémie présentées dans l’étude sont intéressantes.
Elles montrent que le taux de reproduction de base R0 ou R naught pour le nouveau coronavirus est de 2,0. Dans des circonstances normales, un nouveau porteur du virus est susceptible d’infecter deux autres personnes. C’est une valeur plus élevée que pour la grippe saisonnière, mais un peu plus faible que ce que l’on pensait auparavant.
Mais ce qui rend le nouveau coronavirus vraiment différent, c’est qu’il commence à se propager avant que la personne infectée n’ait développé de symptômes.
Le virus commence à se répliquer en nombre important – des milliards par millilitre – dès le deuxième jour après l’infection. Le virus se réplique d’abord dans la partie supérieure de la gorge et la personne infectée commence à le transmettre à d’autres personnes simplement en respirant, en parlant ou en toussant. Ce n’est qu’au cinquième jour que la personne infectée commence à développer ses premiers symptômes. Le virus migre vers la partie inférieure du poumon et s’y reproduit. La charge virale dans la partie supérieure de la gorge commence alors à diminuer. Le système immunitaire intervient et vainc le virus, mais provoque également des lésions pulmonaires supplémentaires qui peuvent tuer des personnes qui présentent déjà d’autres affections préexistantes. Il est intéressant de noter que les fumeurs ne semblent pas développer de tempêtes de cytokines pendant une infection au Covid et sont donc moins susceptibles de se retrouver en unité de soins intensifs. Au dixième jour, seuls quelques virus resteront dans la partie supérieure de la gorge et la personne ne sera généralement plus contagieuse.
Le moment d’hospitalisation typique, en Chine, se situe 9 à 12 jours après l’apparition des symptômes. À ce moment-là, un test par écouvillonnage est presque inutile car la personne infectée n’aura normalement plus un nombre significatif de virus dans la partie supérieure de la gorge. Les rapports parlant de « tests défectueux en provenance de Chine » ont probablement été causés par un manque de connaissances de ce phénomène. Le diagnostic dans ces derniers cas devrait être fait par une tomodensitométrie qui montrera les dommages causés aux poumons.
Nous savons depuis fin janvier que les gens peuvent transmettre le virus même s’ils n’ont pas encore développé de symptômes. La question de savoir combien de nouvelles infections se produisent pendant cette phase reste ouverte.
La nouvelle étude publiée par Science a examiné le nombre de contaminations dans chacune des quatre phases ou types d’infection :
pré-symptomatique – les nouvelles infections proviennent d’une personne infectée qui n’a pas encore développé de symptômes mais qui le fera plus tard
symptomatique – les nouvelles infections proviennent d’une personne infectée qui a déjà développé des symptômes
environnemental – les nouvelles infections proviennent d’un contact avec un environnement contenant le virus
asymptomatique – les nouvelles infections proviennent d’une personne qui ne développera jamais aucun symptôme.
L’étude indique que le R0 pour les infections présymptomatiques est de 0,9 ou 46% de toutes les nouvelles infections. Les infections provenant de personnes symptomatiques se produisent avec un R0 de 0,8, ce qui équivaut à 40% de toutes les nouvelles infections. Les infections environnementales ont un R0 de 0,2, soit 10% de toutes les nouvelles infections. Les infections provenant de cas asymptomatiques ont un R0 de 0.1, soit 4% de l’ensemble des nouvelles infections.
Plus de contaminations ont lieu pendant les trois jours précédant l’apparition des symptômes que pendant la période symptomatique.
Se laver les mains est une bonne chose, mais les infections environnementales ne surviennent que dans 10 % des nouvelles infections. Les porteurs pré-symptomatiques sont, sans le savoir, le plus grand vecteur de la maladie. Des millions des milliards de virus qui se créent dans leur gorge peuvent se fixer à de minuscules gouttelettes d’eau ou à des aérosols lorsqu’une personne respire, parle ou tousse.
Cette propagation peut être évitée si tout le monde porte un masque. Une nouvelle étude différente montre que les masques sont très efficaces. Publiée dans Nature, l’étude est intitulée : « La transmission orale du virus dans l’air expiré et l’efficacité des masques faciaux. »
Le graphique – ici pour les seuls virus corona – montre comment les masques peuvent protéger des gouttelettes les personnes que vous rencontrez et à qui vous parlez.
Si la personne infectée porte un masque, la propagation des virus par la parole, la toux ou même la respiration tombe pratiquement à zéro.
Mais un masque ne protège pas seulement le porteur du virus. Si un masque chirurgical fait maison ou même professionnel ne protège pas le porteur de toutes les particules, il le protège quand même bien mieux que s’il ne porte pas de masque du tout.
Il est rare qu’une personne soit infectée par une seule particule de virus. Ils se présentent par millions, attachées à de minuscules gouttelettes. Nous ne savons pas encore à quel point la dose de coronavirus qui infecte une personne affecte l’intensité de la maladie. Mais nous savons, grâce à d’autres virus, que la dose a son importance. Les personnes qui sont contaminés par une dose plus élevée de virus auront généralement une maladie plus intense. Un masque peut réduire la charge virale que son porteur risque de recevoir.
On peut improviser un masque à partir de simples objets ménagers. On peut coudre un masque comme le fait un chirurgien dans cette vidéo. Celui-ci est mon modèle préféré, qui est officiellement recommandé par les services d’incendie allemands – le pdf est en allemand mais les images racontent l’histoire. C’est le masque que j’ai réalisé en suivant ces instructions.
Il est constitué d’une feuille pliée, découpée dans le coté triangulaire d’une vieille trousse de premiers secours. Un microfiltre HEPA (comme celui utilisé dans les aspirateurs) se trouve dans la feuille pliée. Un morceau découpé dans un sac propre pour aspirateurs fera également l’affaire. N’utilisez pas une feuille ou un microfiltre trop serré pour pouvoir respirer. Dans ce cas, l’air entrera par les côtés du masque et l’effet de protection total sera moindre. Il peut être difficile de respirer à travers un tel masque. Si vous avez des problèmes respiratoires, laissez tomber le microfiltre. Les feuilles seules sont déjà une bonne protection. Un morceau de fil de fer provenant d’un grand trombone est fixé au milieu de la couture supérieure pour bien ajuster le masque autour du nez. La partie inférieure passe sous le menton. J’ai rasé ma barbe pour qu’il soit plus serré. Comme je n’avais pas de matériel de couture, j’ai utilisé une agrafeuse pour fixer les coutures et les rubans.
Le filtre HEPA retient les particules jusqu’à 0,3 micromètre. Les virus ont un diamètre d’environ 125 nanomètres, ils sont donc plus petits et peuvent passer au travers. Mais les virus sont attachés à des gouttelettes plus grosses. Les filtres HEPA sont essentiellement des labyrinthes de petites fibres et les virus devront rebondir plusieurs fois avant de passer au travers. Enfin, la dose importe également.
Pour nettoyer le masque des virus potentiels, je le mets dans le four pendant 30 minutes à 70°C (158°F).
La science dit que les masques fonctionnent. Tout le monde devrait en utiliser un. #Avosmasques !
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Jj pour le Saker Francophone
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