06 mars 2020

Grippe espagnole : le mystère de son origine enfin résolu



Si l'origine exacte de la pandémie est restée un mystère jusqu'alors, une étude parue lundi dans les Comptes rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) lève le voile sur l'apparition du virus de la grippe espagnole.

Selon les travaux de chercheurs américains, la maladie serait née de la combinaison d'une souche humaine (H1), provenant de la grippe saisonnière H1N8, en circulation entre 1900 et 1917, et de gènes aviaires de type N1. De ce croisement aurait émergé une souche H1N1 entre 1917 et 1918, variante lointaine de celle qui fit trembler inutilement monde en 2009.

 

Un virus né au Kansas

JEUNES ADULTES. Contrairement à la grippe saisonnière classique qui met surtout en danger les jeunes enfants et les personnes âgées, la plupart des victimes de la grippe espagnole étaient âgés de 20 à 40 ans.

Selon Michael Worobey, principal auteur de l'étude et professeur de l'Université d'Arizona aux Etats-Unis, "la vulnérabilité inhabituelle des jeunes adultes face à ce virus s'explique par le fait que ces individus, nés entre 1880 et 1890, aurait connu la grippe H3N8 étant enfants". En conséquence, cette génération n'ayant pas été immunisée contre le virus H1 aurait été plus fragile à l'âge adulte. Les circonstances particulières de l'époque (mauvaises conditions sanitaires, populations affaiblies etc.) ont, évidemment, favorisé la circulation du virus.

KANSAS. Le virus serait donc "apparue d'abord au Kansas où elle a contaminé de jeunes soldats américains, qui étaient réunis trois mois dans des camps de formation militaire, à raison de 50 000 à 70 000 individus, avant de traverser le pays et de prendre la mer pour l'Europe", selon l'étude.

GRIPPE. Durant l'hiver 1918-19, la grippe espagnole, baptisée ainsi parce que l'Espagne fut la première à la mentionner publiquement, a tué entre 20 et 50 millions de personnes dans le monde, dont 165 000 en France. Soit plus de victimes que durant toute la première guerre mondiale. La plupart des victimes mouraient de surinfection bactérienne, qui se déclarait au bout de 4-5 jours et conduisait au décès une dizaine de jours après les premiers symptômes grippaux, en l'absence d'antibiotiques.

PRÉCÉDENT. En 2008, des chercheurs avaient conclu que la virulence du virus de la grippe espagnole s’expliquait par l’action de trois gènes qui avaient notamment permis au virus de se reproduire dans les tissus pulmonaires. Ils s'étaient appuyés sur les nombreuses autopsies de victimes de cette pandémie révélant souvent des poumons remplis de liquide.

Source : https://www.sciencesetavenir.fr/sante/grippe-espagnole-le-mystere-du-virus-resolu_18249

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