09 mars 2020

Le coup du chapeau


Alors que le camarade Erdogan, commence à lâcher ses hordes de « réfugiés » sur la frontière Grecque, notre jolie Répupu hexagonale se referme sur elle même, en proie à la sainte trouille pestilentielle, à la fièvre obsidionale coronavirale. Plus rien n’existe ! Seul importe le virus chinetoque, sa lente et inexorable progression sur le sol national et le « stade 3 » qui nous guette sans pour autant se presser, un peu comme Zorro mais en moins sympa. On la voit bien, la peur, qui monte peu à peu, battue en neige par des media obnubilés et par des macronno-politicards pas fâchés de se donner le beau rôle avant des municipales promises à les laisser en slip. Parlons-en, des municipales, tiens, en comparaison de la grippette asiatique on ne les voit pratiquement plus! Même Paris, qui pourtant faisait naguère l’objet des assiduités médiatiques, tout le monde, manifestement, s’en tamponne le coquillard, comme eût dit Grand-Maman. On s’en fout! Que cela soit bien dit et bien compris! Désormais seule compte la chasse au gel hydroalcoolique, la recherche fébrile des masques de protection, la constitution de stocks de provisions de bouche, voire de papier-Q comme en Australie (1), et l’attente angoissée des derniers chiffres, nouveaux cas, nouveaux morts… La progression du mal l’emporte sur tout le reste, rien ne compte que l’inquiétude morbide d’un populo déboussolé face à l’ennemi invisible, tapi dans l’ombre, on ne sait où, et capable de vous sauter dessus à tout moment, sans crier gare, même dans les trains de moins en moins bondés de la SNCF. Un mal qui répand la terreur, quoi, mal que le Ciel en sa fureur inventa pour punir les crimes de la terre! On ne peut pas dire mieux que ce cher La Fontaine qui lui, cependant, évoquait la peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom) laquelle peste vous zigouillait en moins de deux la moitié d’une population, ce qui n’est pas le cas, tant s’en faut, du petit virus de Wuhan. Pour tout dire il ne semble pas bien méchant, le diablotin en question, il tue un peu, certes, mais avec tact et mesure, sans en rajouter, en toute modestie pourrait-on dire, rien à voir, par exemple avec son illustre ancêtre la « grippe espagnole » et ses vingt millions de macchabées. Somme toute, il se contente de sa petite obole, un vieux kroumir par-ci, un bronchitique par-là… Et s’il a commencé à se précipiter sur les députés, c’est sans doute pour s’éviter le souci de se répandre un peu partout, la Représentation Nationale apparaît tout à fait désignée pour se farcir la pistouille en notre nom à tous, après tout c’est un peu son boulot, non? Il faut bien, de temps en temps, que la démocratie serve à autre chose qu’à engraisser les parlementaires, il a bien raison ce virus!
Cela dit, aujourd’hui nous autres Franchouilles passons allégrement le cap des mille malades, en comparaison de la Chine, une vétille, et à côté de l’Italie une plaisanterie de collégien. Sauf que, si l’on y regarde de plus près, seules les données relatives au nombre de morts ou de patients hospitalisés apparaissent fiables. Pour le reste, on n’en sait absolument rien! Il existe probablement dans la nature un tas de braves gens infectés jusqu’au trognon qui, soit ne manifestent aucun symptôme, soit se sentent juste un peu grippoteux. Ces derniers peuvent se traiter, la plupart du temps par le mépris, assez souvent par le biais du coup du chapeau, cher à Grauburle… plaît il? Ah,vous ne connaissez pas le coup en question! Eh bien c’est tout simple, un remède vieux comme Hérode…enfin Hérode je n’en suis pas sûr, alors on va dire vieux comme Blaise Sanzel au moins, là, on a un point d’appui costaud, quatre-vingt-quinze balais aux prunes! Donc, voilà la recette. Vous préparez une grande marmite de grog bien chaud avec au moins 80% de rhum -ce point est essentiel- après quoi vous vous allongez dans votre petit lit douillet, sous une énorme couette. Sur celle-ci vous posez un chapeau -peu importe le chapeau, le tout c’est que vous l’ayez bien en vue- et vous commencez à biberonner votre mixture. Aussitôt que vous voyez deux chapeaux, vous êtes guéri… En tout cas, chez le camarade Marcel ça a toujours fonctionné ainsi, depuis sa plus tendre enfance, quand sa bonne vieille grand-maman prenait soin de sa santé…comme quoi, l’alcoolisme dans notre beau pays, ça se conditionne dès le plus jeune âge. Quant à la maladie, comment voulez vous qu’elle résiste, pas vrai?
Bon, pour en revenir, je vous disais que nous côtoyons forcément plein de porteurs du Covid 19. Connaissant bien nos médecins, je vous fous mon billet que l’écrasante majorité d’entre-eux est passée à côté du truc sans le voir. Exemple caractéristique, le pauvre bougre de l’Oise, premier mort de ce département maudit: le toubib lui avait diagnostiqué une petite grippe, pas bien méchante…une semaine à la maison et vous voilà sur pied, mon brave! Manque de pot ça s’est rapidement aggravé; pour vite botter en touche, le médicastre précité a demandé l’hospitalisation… L’infortuné virussard séjourna ainsi près d’une semaine au Centre Hospitalier de Creil, le temps de refiler le coronachose à tout le personnel ! A la fin, voyant que le gus s’apprêtait manifestement à claquer, les praticiens s’avisèrent de l’éventualité qu’il s’agisse du mal chinetoque. Il l’ont donc expédié à La Salpêtrière, laquelle n’a pu faire mieux que de le transformer illico en salpêtre!
Je vous l’accorde bien volontiers, aujourd’hui ce genre de couillonnade ne risque plus de se produire, et pour cause vu le battage réalisé autour de l’épidémie. Cependant beaucoup de malades se sont glissés pendant plusieurs semaines au travers des mailles du filet et, encore aujourd’hui, les formes bénignes de l’affection, les plus fréquentes au demeurant, passent totalement inaperçues. Dans de telles conditions il ne faut guère se faire d’illusion, l’affaire est promise, chez nous aussi, à un très grand avenir!
L’embêtant reste qu’on ne sait pas trop quoi faire. Vous avez la méthode chinoise, celle qui consiste à enfermer toute personne suspecte de trimballer le machin; les intéressés n’ont aucun intérêt à s’échapper, vu qu’en pareil cas la flicaille les abat sans sommation. Le dispositif ne manque pas d’efficacité, l’épidémie stagne dans l’Empire du Milieu et même sur les bords… sauf qu’il semble difficile de le transposer tel quel dans nos démocraties occidentales. Pour ça , vous avez la méthode italienne, plus soft mais toutefois assez problématique vu qu’elle consiste à construire une sorte de cordon sanitaire étanche autour des régions les plus infectées. Pas terrible comme idée, vu que tout une armée de petits malins, ayant senti venir le coup, se sont empressés de foutre le camp juste à temps hors de la zone interdite, transportant ainsi partout ailleurs ce germe de malheur!
Décidément, comme dilemme ça se pose là. Et chez nous, Barbapoux, notre estimé Premier Ministre, essaie tant bien que mal de faire d’une paire deux….je veux dire d’une pierre deux coups, en jouant le big-boss qui drive le truc d’une main ferme, tout en mettant l’affaire à profit pour booster sa candidature havraise… sans toutefois s’embarquer dans des prises de position trop tranchées, histoire d’éviter de se coller plein de gens à dos. Donc, on cause, on cause, mais on en fait le moins possible, on se contente de fermer les crèches et les écoles au sein des clusters (en patois de chez nous « zones infectées ») et d’interdire partout les rassemblements de plus de cinq mille abrutis…on se demande alors pourquoi les matches de foot perdurent comme si de rien n’était… ben oui, quand même, vous ne voudriez tout de même pas faire de la peine aux supporters à une semaine des élections, faut pas déconner! Et puis vous vous rendez compte, avec le pognon que ça draine, le foot! Donc, touche pas à ma baballe, elle est immunisée, voilà tout!
Ce serait-y pas mieux, carrément, de ne rien faire du tout, alors? Ben oui, somme toute, en y regardant bien, vu qu’on n’est même pas foutus de distribuer des masques de protection aux médecins… on n’a qu’à inscrire le coup du chapeau dans les recommandations aux populations et le tour sera joué. En plus ça donnera un coup de fouet aux économies antillaises!

Allez, bonne semaine à tous, on verra bien ceux qui seront encore là Dimanche prochain, les survivants comptez vous…

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

(1) Hier, dans un supermarché australien, bataille rangée pour la possession des derniers rouleaux de papier! On ignore le nombre de blessés, mais a priori pas de mort…

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.