10 mars 2020

Italie. « Nous devons choisir qui intuber, entre un patient de 40 ans et un de 60 ans »


« Coronavirus, l’Italie sous-équipée face à la crise sanitaire »… voici le titre de cet article édifiant du journal La Croix.

Pourquoi édifiant ?

Parce qu’il démontre que le système de santé italien, au bout de 3 semaines de crise, s’est déjà effondré et qu’il faut choisir les patients que l’on sauve et ceux qu’on laisse mourir.

« Un médecin de l’hôpital de Crémone, en Lombardie, confirme sous couvert d’anonymat le terrible dilemme. « Depuis ces derniers jours, nous devons choisir qui intuber, entre un patient de 40 ans et un de 60 ans qui risquent tous les deux de mourir. C’est atroce et nous en pleurons, mais nous ne disposons pas d’appareils de ventilation artificielle en nombre suffisant. »

Dimanche, peu après la signature du décret de mise en quarantaine de la Lombardie et de 14 provinces, situées entre l’Émilie-Romagne, la Vénétie et les Marches, soit 16 millions de personnes confinées jusqu’au 3 avril, le chef du gouvernement Giuseppe Conte a assuré, que « tout sera fait pour pallier les carences ». Un précédent décret, daté du 6 mars, prévoit le recrutement de 20.000 médecins infirmiers et aides-soignants, y compris parmi des retraités et les professionnels exerçant dans le privé ».

Cela fait un mois que l’OMS demande aux pays de se doter de matériel de réanimation et en particulier de respirateurs. L’Italie en manque. L’Italie veut en acheter, mais qui va les fabriquer ? Où ? Avec quelles matières premières et quelles pièces détachées ? Bref, ce sera très compliqué.

Alors quand les moyens ne suivent pas, on soigne les plus jeunes et ceux qui ont le plus de chance de s’en sortir. Mais c’est aussi accepter le fait de voir le taux de mortalité augmenter significativement. En Italie, plus de 10 % des malades nécessitent des soins intensifs. Conclusion ? Sans soin, au moment où nous parlons, le taux de mortalité de ce virus est potentiellement plus proche de 10 %. On est très loin de la grippette. Très, très loin.

Charles SANNAT

Source La Croix ici

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