11 mars 2020

Camp Funston


Suite à la mise en place de la conscription, les États-Unis se sont couverts de camps afin de permettre l’instruction de la troupe. Dans ces installations de fortune, les conditions de vie rudimentaires sont propices à la diffusion des maladies…

Le jour où… Début de l’épidémie de grippe dite « espagnole » à Camp Funston, situé à Fort Riley dans le Kansas (USA). Photo de Une : les dortoirs de Camp Funston pendant l’épidémie

Fiévreux et perclus de courbatures, Albert Gitchell, cuisinier, passe une très mauvaise nuit, raison pour laquelle il va consulter le lendemain matin l’infirmerie de Camp Funston. Rapidement, dans la matinée, il est rejoint par des dizaines de camarades ! Les études épidémiologiques tendent à démontrer que nous sommes en face du patient 0 de l’épidémie de grippe que l’on appellera espagnole.
 

Photo : Camp Funston, le monument à la mémoire des victimes
Véhiculée par les contingents engagés sur le vieux continent, elle va se répandre sur toute l’Europe et frappera en deux vagues, la plus meurtrière se déroulant de la mi-septembre à décembre 1918, sur une population affaiblie, vivant dans des conditions de restrictions.

L’institut Pasteur estime la mortalité entre 2 à 3 millions de personnes en Europe occidentale, dont 408 000 en France. La grippe fera le tour du monde et tuera en moins d’une année, toujours selon Pasteur, 21 millions de personnes, soit bien davantage que les victimes des 5 années de guerre mondiale !

L’adjectif espagnole qu’on a accolé à cette grippe est totalement infondé. Il est dû au fait que l’Espagne, pays neutre, n’a jamais censuré ses informations liées à l’épidémie. Elles furent donc les seules à être publiées, donnant l’impression que la péninsule ibérique était la source de la pandémie.

Quant à Albert Gitchell, il se remettra de sa grippe et terminera paisiblement ses jours au début des années 1960.

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