Dans sa dernière publication concernant le suivi des chiffres du chômage et datant du 14 novembre 2019, l’INSEE – le très officiel institut national de la statistique et des études économiques – observait qu’au troisième trimestre 2019, le taux de chômage au sens du bureau international du travail était en augmentation de 0.1 point, à 8,6% de la population active. Et les experts de noter au delà de ce chiffre officiel également l’augmentation du “halo autour du chômage”, c’est-à-dire les personnes non officiellement décomptées comme chômeurs mais qui sont en réalité privées d’emploi, avec un niveau de 1,6 millions de personnes, atteignant le record de fin 2018.
En France, département de Mayotte exclu, effectivement entre le 4e trimestre 2018 et le 4e trimestre 2019, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi en catégorie A a effectivement légèrement diminué passant de 3 674 400 à 3 553 700. Une diminution de 120 700. Un chiffre qui semble indiquer une baisse du chômage. Statistiquement, il traduit en réalité une baisse du nombre de chômeurs inscrits à Pôle Emploi, le mot important étant inscrits, tous les radiés et effacés des listes ne comptant pas. En effet, les statistiques produites par la DARES montrent qu’il n’y a pas réellement de création d’emplois :
- la durée moyenne d’ancienneté des chômeurs inscrits en catégorie A, B et C a augmenté de 10 jours sur l’année écoulée. Elle atteint désormais près de 11 mois avec 326 jours ! Un chiffre qui est loin de montrer une baisse effective du chômage. Car s’il y avait une reprise des embauches, la durée du chômage devrait baisser.
- le nombre de chômeurs indemnisés est lui parfaitement constant avec 3,251 millions de chômeurs indemnisés.
Le graphique suivant présentant les chiffres réels, bruts, des inscriptions à Pôle emploi en catégorie A, B et C ainsi que leur moyenne sur 12 mois démontre par ailleurs, y compris au sens de la description officielle du ministère du Travail, l’absence d’inversion tangible de la courbe du chômage
La vérité des chiffres du chômage
Surtout, la vérité des chiffres décrit une autre terrible réalité : le bilan des entrées et sorties de Pôle Emploi ne met pas en évidence de création solide d’emplois. Sans création d’emplois, impossible de faire diminuer le chômage
Sur les 553 600 sorties des statistiques de Pôle Emploi de la catégorie A B et C en France métropolitaine au 4e trimestre 2019, seules 112 800 le sont en raison d’une reprise d’emploi. À peine 1 sur 5. Les radiations administratives et cessation de recherche (maladie, maternité, retraite…) représentent 368 000 sorties soient près de 70% ! Dans le détail, les radiations administratives, les arrêts de recherche pour cause de maternité, maladie et retraite ( 133 500) sont même 18% plus nombreuses que les sorties pour causes de reprises d’un vrai emploi. Statistiquement on est loin d’une vague de créations d’emplois comme veut le faire croire le régime Macron. Au contraire, c’est plutôt une vague de radiations qui semble avoir lieu.
Si on met de côté les radiations administratives officielles (et officieuses : correspondant à la catégorie autres cas de la DARES) soit 85 600 sorties, le nombre de sorties réelles des catégories A,B et C est de 448 000. À comparer aux entrées qui s’élèvent sur le même 4e trimestre de l’année 2019 à 513 200…. Cela signifie qu’il a manqué 65 200 créations d’emploi pour satisfaire aux inscriptions à à Pôle Emploi : la réduction officielle du chiffre du chômage n’est obtenue que par les radiations.
Contrairement à ce que prétend le régime Macron et ses propagandistes médiatiques, il n’y a en effet pas d’augmentation des créations d’emploi.
C’est d’ailleurs bien ce que confirment les chiffres de l’INSEE: il n’y a pas de baisse du chômage, mais au contraire une baisse du taux d’emploi et une précarisation alimentant la paupérisation des travailleurs de France :
sur un an, le taux d’emploi des 15-64 ans a diminué de 0,2 points. Cela signifie qu’au cours de l’année 2019, 60.000 travailleurs sont totalement sortis de l’emploi.
- la précarité augmente : désormais le taux d’emploi en CDI est inférieur à la moitié de la population : 49% en baisse de 0,2 point.
- le taux d’emploi à temps complet diminue de 0,4 points pour s’établir à 53,6%
- en définitive le taux d’activité a diminué de 0,7 point sur un an, à 71,3%
Reprenons les chiffres bruts publiés par la DARES et faisons le bilan.
- en catégorie A, l’année 2019 se termine avec 3 358 600 chômeurs. C’est plus qu’en mai 2017 : 3 337 000 chômeurs quand Macron s’est installé à l’Élysée.
- en catégorie A B C, c’est 5 486 900 soit plus que les 5 449 100 de mai 2017
Arithmétiquement Macron et sa politique c’est donc 21.600 chômeurs de plus en catégorie A,B,C,D,E depuis son entrée à l’Élysée selon ses propres chiffres officiels.
Et si les chiffres du ministère du Travail n’étaient pas purgés à grands coups de radiations, à coup de suppressions des indemnités chômage, sans aucun doute le bilan officiel serait encore plus tragique. À l’échelle de la guerre économique menée contre la classe des travailleurs de notre pays, dont chacun peut percevoir les conséquences douloureuses.
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