Le gouvernement italien a adopté le soir du 17 janvier les décrets-lois créant le revenu de citoyenneté (RDC) et abaissant l'âge de la retraite, les promesses phares des deux formations au pouvoir. «Ce gouvernement tient ses promesses», s'est réjoui le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, au cours d'une conférence de presse avec ses deux vice-Premiers ministres, Matteo Salvini (la Ligue) et Luigi Di Maio (Mouvement 5 étoiles).
«Le conseil des ministres a décidé de fonder un nouvel Etat-providence», a renchéri Luigi Di Maio. Les décrets-lois entreront en vigueur dans les prochains jours mais devront ensuite être validés par le Parlement dans un délai de 60 jours.
Le budget 2019 adopté fin décembre prévoit une enveloppe de sept milliards d'euros pour le RDC, la principale promesse du M5S, et de quatre milliards pour la réforme des retraites (ainsi que 8,6 milliards en 2020), la mesure phare de la Ligue.
Le RDC s'adresse aux cinq millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en Italie et vise à la fois à favoriser la réinsertion et à relancer la croissance par la demande.
Ce revenu sera de 780 euros par mois pour une personne seule, avec des majorations ou des minorations en fonction de la situation du foyer, sur une période de 18 mois.
Les bénéficiaires devront être installés en Italie depuis deux ans pour les Italiens et au moins 10 ans pour les étrangers. Ils ne pourront pas refuser plus de deux offres d'emploi, dont la deuxième pourra être jusqu'à 250 kilomètres de chez eux et la troisième dans toute l'Italie.
Les entreprises qui embaucheront un bénéficiaire obtiendront l'équivalent de son RDC en déductions fiscales pour la durée qu'il lui restait à en bénéficier. Une mesure similaire vise aussi à aider les bénéficiaires qui créeront leur entreprise.
Luigi Di Maio a précisé que l'inscription se ferait sur internet ou dans les bureaux de poste à partir de mars et que les premiers versements auraient lieu en avril.
Réforme des retraites : vers un départ à 62 ans au lieu de 67
La réforme des retraites, baptisée Quota 100, vise pour sa part à permettre de partir à compter de 62 ans et 38 années de cotisations, alors que la loi actuelle fixe l'âge de la retraite à 67 ans en Italie.
Le gouvernement estime que 355.000 personnes pourraient choisir cette option dès cette année. Matteo Salvini a répété qu'il n'y aurait «aucune pénalisation et aucune coupe» dans leurs pensions, même si les projections de plusieurs médias évoquaient une diminution allant jusqu'à 30% pour les pensions de ceux partant plus tôt.
«Nous allons envoyer un million de personnes à la retraite en trois ans», a expliqué Luigi Di Maio, tandis que Matteo Salvini s'est réjoui d'une «autoroute ouverte pour tant d'Italiens» qui recherchent un emploi.
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