08 janvier 2020

L'effervescence volcanique et sismique associée au cycle cométaire de 3.600 ans


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Pour expliquer les événements qui ont déclenché la période du Dryas récent, j'ai présenté dans deux articles précédents un certain nombre d'hypothèses.

« La Terre a-t-elle « volé » l'eau de Mars ? » décrit comment, il y a environ 12.500 ans, une décharge électrique a pu provoquer le transfert d'une partie de l'eau et de l'atmosphère de Mars sur Terre
— voir flèche rose sur le diagramme ci-dessous.

« Mammouths gelés et catastrophes cosmiques » décrit comment, environ quatre siècles plus tôt, soit il y a environ 12 900 ans, plusieurs fragments cométaires ont pu frapper l'hémisphère nord de la Terre provoquant le refroidissement global subséquent — voir la flèche turquoise sur le diagramme ci-dessous.

Ces deux articles portaient en germe l'évidence grandissante qu'un troisième événement catastrophique, préludant aux deux suscités dans le déclenchement du Dryas récent, s'est produit il y a environ 14 400 ans — voir la ligne verticale verte sur le diagramme ci-dessous.
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Les conséquences bien plus terribles de cet événement précurseur aux deux suivants ont été provoquées par une baisse des températures de 10 °C ; à titre de comparaison, les deux catastrophes qui ont suivies ont « seulement » induit une baisse de 7 °C.

Nous explorerons dans cet article les éléments particuliers de cet événement situé il y a 14 400 ans et expliquerons comment il pourrait s'inscrire dans un cycle cométaire plus vaste de 3600 ans.

L'événement situé il y a 14 400 ans (12 400 ans av. J.-C.)


Comme indiqué sur le diagramme ci-dessus, les reconstructions de température basées sur l'isotope de l'oxygène 18 du Groenland n'affichent qu'un seul paramètre atmosphérique — la température — à un seul endroit — le Groenland. Donc, vérifions avant tout si l'événement situé il y a 14 400 ans n'est qu'une « anomalie » de température limitée au Groenland.

Avec une baisse marquée de la température comme l'illustre le diagramme ci-dessous, les carottes de sédiments du bassin de Cariaco au Venezuela présentent un profil similaire à celui relevé par GISP2 au Groenland.


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En Antarctique et selon le graphique ci-dessous, les carottes de glace de Vostok révèlent également une chute des températures pour la même période, bien qu'elle soit toutefois moins marquée qu'au Groenland et au Venezuela. Cette différence suggère que l'hémisphère nord et les régions équatoriales ont été plus durement touchées que l'hémisphère sud par l'événement situé il y a 14 400 ans.

© Moffitt et al. - 2015 - Adaptation française Sott.net
L'événement situé il y a 14 400 ans a provoqué un refroidissement soudain sur la majeure partie de la planète. C'est le début du Dryas ancien, un stadial — « courte » période de refroidissement — qui a duré environ deux siècles.

Outre le marqueur de température que représente l'isotope d'oxygène 18, l'analyse des carottes de glace révèle de nombreux autres paramètres atmosphériques. Deux d'entre eux — le méthane (CH4) et le dioxyde de carbone (CO2) — sont des indicateurs de combustion de la biomasse, comme les feux de forêt par exemple. Le méthane et le dioxyde de carbone sont également deux des principaux composants gazeux des queues cométaires.

© Marcott et al., 2014 - Adaptation française Sott.net 

Selon le diagramme ci-dessus, deux augmentations spectaculaires se sont produites au moment de l'événement situé il y a 14 400 ans : celle du méthane — représentée par la flèche verte — et celle du dioxyde de carbone — représentée par la flèche pourpre.

De plus, les carottes de glace par rapport à cet événement révèlent des pics soudains dans les concentrations de calcium et de soufre. Le graphique ci-dessous contient deux données distinctes : les courbes du diagramme de gauche indiquent une pointe de concentration en calcium constitué d'ion calcium de formule Ca2+ — flèche brune, ligne verticale rouge — tandis que la courbe du diagramme de droite indique une pointe — bien que modérée — de concentration en soufre constitué de dioxyde de soufre de formule SO2.

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Potentiellement causés par des éjections consécutives à un ou des impacts cométaires, les pics dans les concentrations de soufre et de calcium issus des carottes de glace constituent deux marqueurs d'importance dans l'analyse de l'événement situé il y a 14 400 ans.

« Le soufre présent dans un objet impactant et/ou dans les roches impactées peut être propulsé dans l'atmosphère par un panache d'impact riche en vapeur. Dans certains impacts comme celui de Chicxulub, les roches percutées contiennent du soufre. Les roches sédimentaires heurtées par un impacteur contiennent parfois de grandes quantités d'évaporites. Les évaporites sont des roches formées de minéraux qui se sont déposés [sous la forme de précipité - NdT] par évaporation de l'eau, comme le halite — sel gemme — et la calcite — carbonate de calcium. Deux autres minéraux évaporites très communs et contenant du soufre sont le gypse — CaSO4.H20 — et l'anhydrite [ou sulfate de calcium - NdT] — CaSO4. »

~ Source 

Ainsi, des augmentations soudaines et significatives de dioxyde de carbone, de méthane, de calcium et de soufre qui ont conduit à une chute drastique des températures mondiales sont observées lors de l'événement situé il y a 14 400 ans. Comme l'on peut s'y attendre, ces changements atmosphériques dramatiques ont eu des répercussions considérables pour la vie sur Terre. La plupart des sites archéologiques abritant de façon incontestable une mégafaune éteinte sont datés du Pléistocène tardif et plus précisément de 14 400 à 13 000 ans avant aujourd'hui.

L'événement situé il y a 14 400 ans semble constituer le point de départ d'une extinction de la mégafaune d'une ampleur exceptionnelle.
« Après avoir entraîné la perte de 35 à 90 pour cent des espèces animales de grande taille sur les continents libres de glace à l'exclusion de l'Afrique, les extinctions de la méga faune du Quaternaire tardif à la fin du Pléistocène, ont représenté la transition faunistique la plus profonde que les écosystèmes terrestres aient connue durant le Cénozoïque. »

~ Source 

Pour établir un point de comparaison, le Cénozoïque — qui signifie « nouvelle vie » — est une ère qui s'étend depuis l'impact cométaire du Chitxulb — qui mit fin au règne des dinosaures il y a 65 millions d'années — jusqu'à nos jours. Au cours de ces 65 millions d'années, jamais une extinction n'avait été aussi dramatique.

Il serait intéressant de déterminer l'existence d'un cratère d'impact qui présente les caractéristiques suivantes :
Correspondance temporelle aux environs de 14 400 ans avant aujourd'hui ;
Localisation géographique septentrionale — puisque l'impact semble avoir été plus prononcé dans l'hémisphère nord, comme le suggèrent les diagrammes de température du Vostok et du Groenland présentés ci-dessus ;
Objet impacteur de grande taille — compte tenu de l'ampleur des effets. De par la tendance qu'ont le vent, la pluie, les séismes, les fluctuations du niveau de la mer, la croissance de la végétation et l'urbanisation à en effacer les caractéristiques géologiques, la recherche de cratères d'impact sur Terre est une tâche difficile. De plus, et peut-être en raison de la forte résistance idéologique — constituée par l'uniformitarisme — à la notion même d'impacts cométaires et de leurs conséquences catastrophiques évidentes, ces recherches de cratères d'impact semblent dépourvues d'intérêt prioritaire pour la science moderne.

Néanmoins, trois bases de données — EDEIS, Somerriko et EID — répertorient certains des cratères d'impact découverts sur Terre. À ce jour, il existe approximativement 200 cratères confirmés et 600 probables/possibles.

La datation des cratères est également affectée par le manque d'investigations dans ce domaine. Jusqu'à présent, la plupart d'entre eux n'ont pas été datés, et ceux qui le sont présentent généralement une vaste période d'impact.

Il en résulte qu'un certain nombre de grands cratères situés dans l'hémisphère nord et dont l'intervalle de temps d'impact englobe la date de 14 400 ans avant aujourd'hui existent bien. L'un d'eux situé sous le glacier Hiawatha dans le nord-ouest du Groenland a récemment été découvert par Kjaer et al. Créée dans le substrat rocheux par l'impact d'une météorite riche en fer d'environ 1,5 kilomètre de diamètre, cette dépression circulaire mesure 31 kilomètres de diamètre.


© Kjaer et al., 2018 - Adaptation française Sott.net

La forme quasi circulaire de ce cratère suggère que la météorite en cause ne faisait pas partie de l'essaim cométaire qui a gelé les mammouths il y a 12 900 ans, puisque la trajectoire de cet essaim était pratiquement tangentielle au pôle Nord, déterminant la forme elliptique des cratères qui en ont résulté — voir « Mammouths gelés et catastrophes cosmiques » pour plus de détails sur ce point.

La probabilité de pouvoir expliquer une « anomalie » scientifique connue sous le nom d'Impulsion de fonte 1A (« Meltwater pulse 1A » ou « MWP1A ») est une autre raison d'examiner de façon détaillée et critique l'hypothèse d'un impact de la calotte glaciaire vers 14 400 ans avant aujourd'hui — y compris au Groenland.


© Liu et al., 2004 - Adaptation française Sott.net

Le MWP-1A se caractérise par un déversement massif d'eau ayant entraîné une élévation du niveau de la mer de 20 mètres en quelques siècles [voire seulement deux siècles selon une étude de 2006 - NdT]. Réalisé par Liu et al. à partir de l'analyse des coraux, le diagramme ci-dessus montre que l'« anomalie » a débuté il y a 14 400 ans. Son étrangeté est due au fait que la fonte s'est produite pendant le Dryas ancien mentionné ci-dessus — de 14.400 à 14.200 ans avant aujourd'hui — , une période de refroidissement prononcée généralement accompagnée par une baisse du niveau de la mer, avec plus de glace et de neige, et donc moins d'eau liquide.

Alors, comment concilier refroidissement et fonte ? De toute évidence, l'impact d'un corps cométaire substantiel sur une calotte glaciaire solutionnerait le problème. Les conséquences d'un tel impact incluraient non seulement la fonte de la calotte glaciaire, mais aussi un refroidissement global dû à la grande quantité d'éjecta — poussières et cristaux de glace — libérée dans l'atmosphère qui a restreint la pénétration des rayons solaires.

Quand bien même la forte probabilité pour que les perturbations observées aux alentours de 14 400 ans avant aujourd'hui — atmosphère, extinction, eau de fonte — soient liées à un événement cométaire, désigner à ce stade le cratère du Hiawatha, découvert en 2016 et enfoui sous 1 kilomètre de glace, comme responsable demeure néanmoins très spéculatif compte tenu du manque de données le concernant.

Cycle cométaire ?

Ce qui précède parle en faveur d'un événement catastrophique, de nature probablement cométaire, aux environs de 14 400 ans avant aujourd'hui. Ce nombre a piqué mon intérêt parce qu'il s'agit d'un multiple de 3.600 (4 x 3 600 = 14.400).

Bon, il est vrai qu'avec son ouvrage intitulé Douzième planète, basé sur son interprétation de l'iconographie sumérienne, Zechariah Sitchin a obtenu beaucoup de soutien médiatique et d'attention populaire. Son hypothèse se fonde sur la supposée existence dans notre Système solaire d'une 12e planète nommée « Nibiru », qui suivrait une longue orbite elliptique pour atteindre le Système solaire intérieur tous les 3 600 ans.

Cette hypothèse ne me semble pas cohérente dans la mesure où un corps astronomique traversant notre Système solaire en présentant une orbite très allongée ne saurait être de nature planétaire. Toutefois, ce corps pourrait très bien correspondre à une orbite cométaire.


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Champ électrique solaire et orbite cométaire

Dans l'illustration ci-dessus, on peut voir une trajectoire cométaire — la courbe rouge en pointillés — qui passe par différentes lignes de champ électrique — illustrées par les cercles concentriques numérotés +1, +2, +3...

Une ligne de champ électrique définit les zones où le potentiel électrique est le même, ce que l'on peut comparer aux lignes d'altitude sur une carte géographique où chaque point de la ligne est à la même altitude.

Ces variations dans la différence de potentiel électrique entraînent entre la comète et son espace environnant un puissant courant électrique, y compris des décharges électriques, ce qui conduit à la surchauffe et au rayonnement du corps cométaire. C'est la raison pour laquelle un corps astronomique suivant une orbite très elliptique autour du Soleil avec une période de 3 600 ans ne peut pas être une planète mais doit être une comète.

Réciproquement, le potentiel électrique à une distance donnée du Soleil étant à peu près le même, les corps astronomiques suivant une orbite circulaire ou légèrement elliptique traverseront l'espace avec un potentiel électrique constant. Puisqu'il y a donc dans ce cas un équilibre entre le potentiel électrique du corps et son espace environnant, aucune décharge électrique ne se produit et le corps astronomique ne rayonne pas.

C'est ainsi que la différence fondamentale entre une comète et une planète ne réside pas dans leurs compositions mais dans leurs activités ou inactivités électriques — liées à l'excentricité de leurs orbites, entre autres facteurs.

Par conséquent, une comète est simplement une planète qui rayonne et une planète est une comète qui ne rayonne pas. Ainsi, selon la variation du champ électrique ambiant auquel il est soumis, un même corps astronomique peut, successivement, être une comète, puis une planète, puis une comète, etc.

© Sott.net

Orbite de 3.600 ans autour du Soleil Mise à part l'improbabilité d'une planète présentant une orbite très excentrique, les travaux de Sitchin nous invitent à une analyse plus approfondie de l'astronomie sumérienne, dont deux caractéristiques méritent d'être soulignées :

Tout d'abord, les Sumériens avaient une excellente connaissance de l'astronomie en général et des comètes en particulier. La tablette sumérienne K 8538 retrace avec une grande précision l'impact cométaire qui s'est produit à Um-Al-Binni [dans le sud de l'actuel Irak - NdT] vers 4 200 ans avant aujourd'hui, et représente la toute première documentation scientifique au monde sur l'approche et l'impact terrestre d'une grande comète sur Terre.

© Seifert et al., 2014
Section de la tablette K8538
En haut : numéros cunéiformes originaux.
En bas : traduction en chiffres arabes.

En deuxième lieu, les Sumériens utilisaient un système élaboré de chiffres sexagésimaux basé sur 60, qui, cinq millénaires plus tard et dans le monde entier, est encore utilisé pour mesurer les angles, le temps [à travers la division sexagésimale de l'heure et de la minute - NdT] et les coordonnées géographiques. L'une des unités principales de ce système numérique était égale à 3 600 années et se nommait le sar - ou encore shar ou saros [qui signifiait le cercle, l'ensemble, le tout, le Cosmos - NdT].

Par conséquent, lorsque l'on associe les formidables connaissances sumériennes sur les comètes à leur unité de temps de 3 600 années, une question évidente émerge : l'unité shar se base-t-elle sur une constante astronomique — comme un cycle cométaire — ou n'est-elle qu'une simple coïncidence ?

En raison de l'attraction qu'exerceraient d'autres étoiles que le Soleil sur une telle comète, l'idée même d'un objet cométaire visitant notre planète selon une périodicité de 3 600 ans est généralement rejetée. Le raisonnement classique est le suivant :
« Si l'on se base sur les deux seules données en notre possession relatives à l'existence spéculative d'une telle comète qui sont 1.) une période orbitale de 3 600 ans, et 2.) un passage à moins de 1 unité astronomique du Soleil — distance minimale requise pour approcher la Terre — , il est possible de déterminer que l'aphélie — point dans sa trajectoire qui est le plus éloigné du Soleil — de cette comète hypothétique doit être de 469 unités astronomiques — soit 469 fois la distance Terre - Soleil.
À titre de comparaison, c'est 10 fois la distance entre le Soleil et Pluton. Il s'avère que la gravité du Soleil s'exerce très faiblement à une distance de 469 unités astronomiques — soit environ 2,7 jours-lumière [unité de longueur astronomique égale à la distance parcourue par la lumière dans le vide en une journée, soit 25,9 téramètres - NdT]. Par conséquent, une autre planète de notre Système solaire ou tout objet astronomique y transitant déstabiliserait facilement l'orbite de cette comète et la propulserait dans l'espace interstellaire. » Une orbite stable de 3 600 ans est-elle donc vraiment impossible ? Gardez à l'esprit que Proxima du Centaure est l'étoile qui nous est la plus proche avec une distance d'environ 4,25 années-lumière et qu'une comète présentant une orbite de 3 600 ans resterait donc dans une limite de 2,7 jours-lumière du Soleil et à une distance bien plus grande — au moins 570 fois plus — des autres étoiles. Par conséquent, cette comète subirait le contrôle gravitationnel du Soleil pendant tout son voyage orbital, y compris à son aphélie.

Les observations corroborent l'existence de comètes à très longues périodes orbitales capables de suivre une trajectoire stable, comme en témoigne par exemple la Grande comète de 1811 — C/1811 F1 — qui possède une période orbitale d'environ 3 096 ans.


© Mary Evans - Domaine public
Observation de la comète de 1811 - ou comète de Napoléon - le 15 octobre 1811, depuis Otterbourne Hill, en Angleterre

Puisque l'existence d'une comète périodique de 3 600 ans semble donc possible en théorie, et que nous avons établi que l'événement situé il y a 14 400 ans (3 600 x 4) découle probablement d'un impact cométaire, poursuivons notre enquête pour nous concentrer sur les signes potentiellement manifestes de la dernière visite d'une comète périodique — les données disponibles étant plus nombreuses à mesure que l'on s'approche du présent.

En d'autres termes : un événement cométaire s'est-il produit il y a environ 3.600 (3.600 x 1) ans ?

L'événement situé il y a 3.600 ans (1 600 ans av. J.-C.)


À l'instar de l'événement situé il y a 14.400 ans, et comme l'illustre la ligne verticale noire du diagramme GISP2 correspondant à la température enregistrée dans les carottes de glace du Groenland, l'événement situé il y a 3 600 ans porte la marque d'une baisse brutale de la température :

© Sott.net d'après Alley, Richard B., 2000 - Adaptation française Sott.net

La chute brutale de température — mesurée par l'isotope Oxygène 18 — n'est pas le seul paramètre atmosphérique signifiant. Le diagramme ci-dessous révèle un pic majeur de 140 parties par milliard dans la concentration de sulfate (SO4), qui représente une concentration dix fois plus importante que la moyenne observée — de l'ordre de 15 parties par milliard — dans les siècles qui ont suivi.


© Cybis.se - Adaptation française Sott.net 

L'illustration précédente suggère qu'un événement catastrophique s'est produit il y a environ 3 600 ans. En fait, 1628 av. J.-C. fut l'année de l'éruption du Théra — un volcan situé en Méditerranée orientale qui portera ensuite le nom de Santorin.
« En se fondant sur la datation au carbone des cendres volcaniques sur site d'une part, et sur l'analyse dendrochronologique d'arbres situés dans de lointaines tourbières irlandaises et dans les encore plus distants pins Bristlecone en Californie d'autre part, l'éruption cataclysmique du Théra — Santorin — a pu être datée à 1628 av. J.-C. et serait cinquante fois plus importante que celle du Krakatoa [...] »

~ Source 

La retentissante éruption en 1883 du volcan Krakatoa [situé en Indonésie - NdT] s'illustre par sa violence et ses conséquences remarquables. Ses explosions ont été entendues à une distance de 4 800 kilomètres, jusqu'à l'île Rodrigues [située à 583 kilomètres à l'est de l'île Maurice - NdT]. Ses cendres ont été propulsées à 80 kilomètres dans l'atmosphère et son onde de pression a fait le tour du globe près de quatre fois. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et les températures moyennes ont chuté de 1,2 °C dans l'année qui a suivi l'éruption.

Malgré son ampleur et bien que l'éruption du Théra soit estimée cinquante fois plus importante que celle du Krakatoa, elle ne peut à elle seule expliquer le pic majeur de poussières atmosphériques qui s'est produit au cours de la première moitié du 17e siècle av. J.-C. De fait, l'éruption du Théra semble avoir été un très petit contributeur à cet apport poussiéreux.
« Si les données temporelles ne permettent pas à elles seules d'établir un lien définitif entre des éruptions spécifiques et des enregistrements climatiques qui leur sont géographiquement distants, d'autres analyses géochimiques doivent être utilisées. Par exemple, la couche d'acidité des carottes de glace contenait des niveaux élevés de sulfate, mais les récents calculs pétrologiques sur les émissions de soufre spécifiques à l'explosion du Théra ne représentent dans la couche de glace que 3 à 6 pour cent de la quantité de concentration d'acide attendue. »

~ Source 

Si l'éruption du Théra ne représente qu'environ 5 pour cent de l'ensemble des poussières présentes dans l'atmosphère — issus notamment du sulfate volcanique qui se transforme en acide sulfurique dans les carottes de glace, d'où la référence à l'acidité dans la citation ci-dessus — , alors d'où viennent les 95 pour cent restants de poussière ?


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Vestiges de la caldeira du Théra d'un diamètre de 18 kilomètres Il s'avère que durant cette période le Théra n'était pas le seul volcan actif. 

« Issue de la carotte de glace obtenue par le GRIP au Groenland, la couche datée de 1645 (±4) av. J.-C. contient de minuscules fragments de verre volcanique récemment attribués à l'éruption minoenne du Santorin [Hammer et al., 2003]. Cette déclaration est du plus grand intérêt puisque la datation précise de l'éruption minoenne fait peser une importante limite temporelle à l'étude de l'évolution des civilisations en Méditerranée orientale.

Toutefois, entre le verre issu de la carotte de glace et celui issu de l'éruption minoenne in situ, il existe suffisamment de différences significatives entre les concentrations de SiO2, TiO2, MgO, MgO, Ba, Sr, Nb et LREE pour qu'elles ne soient pas corrélatives. Par contre, de nouvelles analyses chimiques du téphra [matériau fragmentaire - NdT] provenant de l'éruption volcanique du Mont Aniakchak en Alaska à l'époque méghalayenne [étage géologique le plus récent de l'Holocène - NdT] montrent pour tous les éléments une similarité remarquable avec le verre issu de la carotte de glace, et cette éruption est présentée comme la source la plus probable de la présence de verre volcanique dans la carotte de glace obtenue par le GRIP. Ce qui précède fournit pour l'éruption d'Aniakchak une date précise de 1645 av. J.-C., et représente la première identification formelle de la présence de téphra alaskien dans les carottes de glace du Groenland. »


~ Source 

Basée à la fois sur l'étude de chênes irlandais et de pins suédois, la dendrochronologie corrobore la période située dans la première moitié du 17e siècle avant J.-C. pour l'éruption volcanique du Mont Aniakchak. Elle fournit par ailleurs des datations plus précises que les carottes de glace qui permettent de mettre en exergue la quasi synchronicité de cette éruption avec celle du Théra.
« La dendrochronologie révèle une perturbation dans la croissance normale des arbres d'Amérique du Nord qui témoigne de l'existence d'un événement climatique majeur survenu entre 1629 et 1628 (±65) avant notre ère, dont les preuves le situant aux environs de 1628 avant notre ère ont été trouvées dans des études sur le ralentissement de la croissance des chênes d'Europe en Irlande et des pins sylvestres en Suède. Les lignes brunâtres causés par le gel et présentes dans les cernes des pins Bristlecone en Californie indiquent également une date de 1627 avant notre ère qui corrobore la datation aux alentours de 1600 avant notre ère.

Cependant, McAneney et Baillie soutiennent qu'il existe une erreur chronologique dans la datation des carottes de glace du Groenland, ces dernières enregistrant environ quatorze années de trop au 17e siècle avant notre ère, ce qui suggère que l'éruption d'Aniakchak, et non celle du Théra, pourrait avoir causé les perturbations climatiques observées dans les anneaux des arbres de l'hémisphère nord vers 1627 avant notre ère. »


~ Source 

Ces éruptions du Théra en Méditerranée orientale et de l'Aniakchak en Alaska ont certes été massives, mais l'effervescence volcanique vers 1627 av. J.-C. ne s'arrête pas là.
« L'hypothèse mettant en cause l'éruption volcanique d'Avellino pour expliquer les perturbations climatiques des années 1620 av. J.-C. a été avancée par Vogel et al. lors d'une étude publiée en 1990. Les données relatives à ces perturbations étaient issues des relevés de plusieurs séries d'anneaux de croissance d'arbres et de couches de carottes de glace, et les auteurs venaient d'obtenir des datations au carbone situant l'éruption aux environs de 3360 (±40) avant aujourd'hui, soit 1617-1703 avant J.-C. Ils ont à l'époque suggéré la simultanéité d'un certain nombre d'éruptions, comme l'éruption minoenne du Santorin. » L'éruption d'Avellino se réfère à une éruption du Vésuve, dont l'indice d'explosivité volcanique est estimé à 6 [sur une échelle de 0 à 8 - NdT], ce qui fait d'elle une éruption plus massive et plus catastrophique que celle — plus célèbre et mieux documentée — de l'an 79 qui a détruit Pompéi.

Selon le même article, Vogel et al. ont découvert qu'une éruption majeure s'est également produite au mont Saint-Helens, toujours au 17e siècle av. J.-C.

Nous avons maintenant quatre éruptions majeures et presque simultanées — Théra, Aniakchak, Vésuve et Saint-Helens — qui se produisent toutes vers 1628 avant J.-C., ou comme le dit Vogel « plusieurs éruptions synchronisées », mais cela ne suffit toujours pas à expliquer l'intégralité de ce qui compose le pic majeur d'acidité découvert dans les carottes de glace.
« Si les aérosols de l'éruption d'Avellino avaient une valeur approchant celle de l'éruption très similaire de l'an 79, ils auraient été principalement sulfureux et trois fois plus abondants que ceux de l'éruption du Théra. L'éruption du Saint-Helens pourrait avoir produit pour moitié moins de sulfate que celle du Théra, mais l'éruption d'Aniakchak aurait pu produire des émissions de soufre quatre fois supérieures à celles du Théra. »

~ Vogel et al., 1990 À partir des ratios suggérés par Vogel, on peut en déduire que les éruptions suivantes ont contribué à constituer la totalité de la poussière atmosphérique à hauteur d'environ :
  • 2,5 pour cent pour le Saint-Helens ;
  • 5 pour cent pour le Théra (Santorin) ;
  • 15 pour cent pour le Vésuve (Avellino) ;
  • 20 pour cent pour l'Aniakchak. Par conséquent et malgré leurs ampleurs exceptionnelles, ces quatre éruptions volcaniques ne représentent qu'environ 42 % de la poussière atmosphérique totale présente dans les carottes de glace.
Notons également que ces quatre volcans sont situés dans l'hémisphère nord. Le plus méridional est le Théra à 36° de latitude Nord, tandis que le Saint-Helens et l'Aniakchak sont situés au-dessus de 45° de latitude Nord [respectivement à 53° et 56°, tandis que le Vésuve se situe à 40° - NdT].

En dépit de cette concentration d'activité volcanique exclusivement située dans l'hémisphère nord, le diagramme ci-dessous révèle que le pic d'acide sulfurique — SO4 — relevé vers 1620 av. J.-C. est presque quatre fois supérieur dans la carotte de glace de l'Antarctique avec 620 parties par milliard — au niveau de la flèche rouge — que dans celle du Groenland avec 180 parties par milliard — au niveau de la flèche bleue.


© Volcanocafé - Adaptation française Sott.net 

En conséquence, comment expliquer une présence de poussières atmosphériques à ce point plus élevée dans l'Antarctique alors même que des éruptions volcaniques ne se sont produites que dans l'hémisphère nord ? Peut-on faire la lumière sur la présence énigmatique de 58 pour cent de poussières atmosphériques ? Quel peut être la cause du déclenchement quasi simultané d'au moins quatre éruptions volcaniques majeures ?

L'explication la plus probable réside dans l'existence d'un événement cométaire. Tout d'abord, les preuves d'une corrélation entre l'activité cométaire et l'activité volcanique existent, comme nous le verrons plus loin, et un impact direct tout comme une explosion aérienne [à l'instar de Tcheliabinsk ou de Toungouska à plus petite échelle - NdT] produirait par ailleurs une grande quantité de poussières atmosphériques.

Puisque l'activité cométaire est une cause de toute évidence plausible, est-il fait mention d'une telle activité dans des chroniques historiques, et si oui, lesquelles ? Il s'avère qu'un tel événement est décrit par les Chinois dans les Annales de Bambou :
« Selon les Annales de Bambou : "En la 10e année [du règne de Jie de Xia], les cinq planètes sont sorties de leurs courses célestes. Les étoiles tombaient comme la pluie dans le ciel nocturne. La Terre a tremblé."

Plus loin dans le texte : "Le ciel s'est couvert de brouillard pendant trois jours." Les brumes se sont produites pendant le règne du roi T'ae-Këah (T-ae Che ou Tai Jia), le quatrième souverain de la dynastie Shang, qui a été intronisé vers 1530 av. J.-C.

Selon la chronologie proposée dans les Annales de Bambou, le règne du roi Jie de Xia s'est terminé vers 1600 av. J.-C., et celui du roi T'ae-Këah de Shang a pris fin près de soixante-dix ans plus tard. Ces deux règnes sont tous deux placés dans la période radiocarbone de Théra, à savoir vers 1670-1520 av. J.-C. »

~ Source
 

© Inconnu

Les annales de Bambou, aussi connues sous le nom d'annales Ji Tomb Les annales chinoises semblent donc avoir enregistré un événement apparenté à un passage cométaire au moment des événements de 1600 av. J.-C. Comme mentionné précédemment, les événements cométaires sont en lien étroit avec l'activité sismique et l'activité volcanique, ce qui octroie à la mention « La Terre a tremblé » un caractère assez remarquable.

Par ailleurs, les « étoiles tombaient comme la pluie » témoignent d'un événement de toute évidence majeur, puisque 1600 avant J.-C. marque aussi la fin du règne de plus de quatre siècles de la dynastie Xia sur la Chine orientale.

Commentaire : En dépit de ce qu'il est communément admis, à savoir que la dynastie Xia ne serait qu'un mythe, c'est encore une fois de relatives récentes découvertes archéologiques qui viennent bousculer le consensus :
« Les vestiges inattendus de Shimao, vaste ville aux fortifications de pierre, ont été mis au jour dans le nord de la Chine. Les autorités voient dans ce site préhistorique la première preuve archéologique de l'existence de la mythique dynastie des Xia. [...] L'ensemble, daté de la fin du néolithique, constitue la plus grande ville préhistorique jamais découverte en Chine. Mieux, les fortifications sont entièrement bâties en pierre, du jamais vu en Chine ! En outre, les murs sont truffés de plaques de jade et ornés de bas-reliefs totalement inattendus, qui préfigurent les symboles sacrés des empires ultérieurs. »

~ Sciences et Avenir - Avril 2019 


© Zhouyong Sun de l'institut d’Archéologie du Shaanxi

Les ruines du palais occupent le sommet de la colline de Huangchengtai, dans le secteur de Gaojiabao (district de Yulin, province du Shaanxi)Pour avoir un ordre de comparaison, les vestiges de Shimao sont cinq fois plus grands que la Cité interdite. Surpris par l'immense pyramide de Shimao, des journalistes de France 2 vont réaliser un documentaire et en juillet 2019 le British Museum exposait des photos des vestiges de Shimao.

Une autre découverte — quatre niveaux mis au jour à des dates différentes depuis la fin des années 1950 — relative à la culture d'Erlitou et située dans la province du Henan est identifiée à la dynastie Xia par la plupart des archéologues de Chine populaire :
« Des archéologues chinois ont découvert en 2015 les restes du plus ancien palais impérial, datant de 3 700 ans, soit à la période de l'ancienne dynastie Xia, que des chercheurs ont longtemps considéré comme légendaire. Les restes du palais se situent sur ​​le site de l'âge de bronze d'Erlitou dans la province du Henan. [...] Construit il y a environ 3 700 ans, le complexe du palais est soigneusement conçu et forme avec les bâtiments environnants le centre de l'ancienne capitale. »

~ Chine Magazine - Août 2018

À ce stade, les données disponibles attestant l'existence d'un désastre provoqué par une comète vers 1628 av. J.-C. sont nombreuses. Le principal contre-argument provient de l'absence totale d'une telle chronique dans les archives égyptiennes, même si certaines catastrophes y sont décrites à des dates différentes.

Mais quelle crédibilité devrions-nous accorder à ces archives égyptiennes dont la chronologie très controversée et encore à ce jour débattue a été conçue pour s'aligner sur les récits mythiques de l'Ancien Testament dont le caractère fictif est aujourd'hui un fait établi :
« L'aspect fictionnel (Exode, Job, Ruth) ou contrefait (Daniel, Deutéro-Isaïe, Deutéro-Zacharie) de la plus grande partie de l'Ancien Testament est connue depuis longtemps. »

~ Richard Carrier, On the Historicity of Jesus: Why we might have reason for doubt, p. 215 [« L'authenticité historique de Jésus - Les raisons d'en douter », ouvrage non traduit en français - NdT]

Commentaire : À ce titre, la lecture de l'ouvrage Du Yahvisme au sionisme - Dieu jaloux, peuple élu, terre promise : 2.500 ans de manipulations, écrit par Laurent Guyénot est indispensable à tous ceux recherchant des réponses à ces questions : « Qui est Yahvé ? D'où vient-il ? Comment ce dieu jaloux, vengeur et exclusif a-t-il imprimé le destin de son peuple ? Quel est tout au long de l'histoire le fil rouge qui relie le culte de Yahvé au sionisme contemporain ? ». Cet ouvrage explique bien des aspects sur l'Histoire du monde depuis l'époque biblique jusqu'à nos jours, et représente une lecture terriblement importante dans la compréhension de ces événements qui marquent indéniablement toute la culture occidentale, et au-delà.

L'événement situé il y a 7 200 ans (5 200 ans av. J.-C.)

Après avoir exploré les données pointant vers la possible survenue de catastrophes provoquées par des comètes il y a environ 14.400 ans (3 600 X 4) d'une part, et il y a environ 3 600 ans d'autre part, examinons maintenant la date intermédiaire située il y a environ 7 200 ans (3 600 X 2).

Également révélée par l'analyse des carottes de glace et à l'instar des événements situés il y a 14.400 et 3.600 ans, une forte baisse de température a été enregistrée comme l'illustre la ligne verticale noire sur le diagramme ci-dessous.

© Sott.net d'après Alley, Richard B., 2000 - Adaptation française Sott.net 

La période située il y a 7 200 ans est également marquée par une hausse exceptionnelle de la concentration de mercure. Prélevées depuis l'EGR2A — un noyau de tourbe de six mètres de long situé en Suisse et qui s'étend d'il y a 12 500 ans à aujourd'hui — , les concentrations de titane (Ti - courbe gris clair), de bromure (Br - courbe gris moyen) et de mercure (Hg - courbe noire) sont illustrées sur le diagramme ci-dessous. Le cercle rouge indique la plus grande concentration de mercure enregistrée sur toute la période de 12 500 ans, à un moment situé il y environ 7 265 ans (±75).


© Roos-Barraclough et al., 2002

Concentration de titane (Ti), de bromure (Br) et de mercure (Hg) dans la carotte de glace EGR2A de -12 500 ans à nos jours

Très rare sur la planète Terre, le mercure est un élément chimique dont la teneur terrestre moyenne est de 3 à 8 parties par milliard — selon l'estimation de Mc Donough et al. La concentration de mercure est toutefois beaucoup plus élevée — quoique variable — dans les météorites, avec des concentrations allant d'environ 10 parties par milliard à 14.000 parties par milliard.

Tombée dans le sud de la France en 1864, la météorite d'Orgueil — 14 kilogrammes de chondrite carbonée — recèle la concentration record de 14 000 parties par milliard. Par ailleurs, cette météorite météorite a — selon Gounelle et al. — une origine cométaire, ce qui est également le cas pour certaines autres météorites chondrites carbonées — comme le suggèrent Haack et al.

Le lien entre les comètes et la forte concentration de mercure est renforcé par l'analyse des cratères d'impact sur la Lune.
« La présence de quantités élevées de mercure dans ces gisements lunaires a d'abord été suggérée par Reed en 1999, puis confirmée par la mission LCROSS dont l'impacteur cinétique a pu permettre l'analyse du panache éjecté du fond du cratère Cabeus (Gladstone et al., 2010). Il s'avère que le sol lunaire de ce cratère — situé près du pôle Sud — contenait du mercure à hauteur de 2 000 000 de parties par milliard ! »

~ Meier et al., Mercury (Hg) in meteorites: Variations in abundance, thermal release profile, mass-dependent and mass-independent isotopic fractionation, 2016 - [« Mercure (Hg) dans les météorites : variations de l'abondance, profil des rejets thermiques, fractionnement isotopique dépendant de la masse et indépendant de la masse » - NdT] La concentration moyenne de mercure présente dans le fond du cratère lunaire Cabeus — 2 000 000 de parties par milliard, soit 0,2 pour cent de la matière totale — est 300 000 fois supérieure à celle trouvée sur Terre.

En plus d'un pic inhabituel de mercure et de sa probable origine cométaire, l'événement situé il y a 7 200 ans se distingue également par une brusque augmentation de la quantité de poussières atmosphériques indiquée par la forte concentration en soufre (SO2) découverte dans la carotte de glace GISP2 (Groenland).


© VolcanoCafé - Adaptation française Sott.net

Le SO2 — ou dioxyde de soufre — est un aérosol atmosphérique utilisé comme indicateur de la combustion de biomasse et de l'activité volcanique. La concentration de SO2 illustrée dans le diagramme ci-dessus indique au niveau des flèches noires la date de 7.200 ans avant aujourd'hui, période qui représente le 4e plus important signal de concentration en soufre au cours des 70.000 dernières années.

Illustré par le diagramme ci-dessous qui met en exergue le nombre d'éruptions majeures par siècle détectées dans quatre carottes de glace différentes — EPICA en Antarctique, Plateau Remote en Antarctique, GISP2 au Groenland et SDMA ou Siple Dome A en Antarctique — , le 53e siècle av. J.-C. fut marqué par une hausse brutale de l'activité volcanique. Désignées par la ligne verticale turquoise, le pic de 5.200 ans av. J.-C. — 7.200 ans avant aujourd'hui — représente une quinzaine d'éruptions volcaniques majeures en un siècle.


© Sott.net d'après Zielinsky et al., 1994 - Adaptation française Sott.net



Commentaire : Notez au passage l'augmentation du nombre de signaux volcaniques au cours des 2 000 dernières années dans toutes les carottes de glace...

Si nous examinons plus en détail cette période, il est possible de préciser l'année exacte de la libération des sulfates — exprimée en parties par million — attribuée aux éruptions volcaniques.

© Sott.net

Le document original duquel sont issues ces données ne recense que les éruptions volcaniques libérant plus de 25 parties par million de sulfate. Alors que la plupart des siècles sont très calmes avec une libération totale de sulfate inférieur à 100 parties par million, le 53e siècle avant J.-C. présente plus de 1 264 parties par million de rejets cumulés de sulfate.

Ce pic de sulfate correspondant aux années 5 277 et 5 279 avant J.-C. est attribué au volcan Kizimen situé dans le sud-est de la péninsule du Kamtchatka en Russie.

L'ampleur de la concentration de SO4 dans les couches correspondant aux années 5 277 et 5 279 avant J.-C. est telle qu'elle atteint un total de près de 1 100 parties par million, ce qui représente environ huit fois la signature de l'éruption du Théra en 1 628 av. J.-C., ou quarante fois celle du Krakatoa en 1883.

L'hypothèse du Kizimen présente toutefois deux écueils. Tout d'abord, le manque de précision de la datation au carbone qui situe l'éruption du Kizimen entre 5 600 et 5 000 ans av. J.-C. En second lieu, la concentration de SO4 de 720 parties par million relevée dans les carottes de glace, alors que cette éruption du Kizimen n'a libéré que 677 parties par million — comme illustré dans le diagramme ci-dessus.

Plusieurs interrogations découlent de ce qui précède : l'éruption du Kizimen est-elle seule en cause — voire en cause tout court — dans la présence du pic de sulfate en 7 200 avant aujourd'hui ? Quel est le facteur à l'origine de la vague d'éruptions volcaniques quasi simultanées ?

En dépit d'un nombre restreint de sites archéologiques correspondant à cette période, l'événement situé il y a 7 200 ans a néanmoins laissé son empreinte sur l'activité humaine. Situé en Anatolie et fondé vers 7 500 avant J.-C., le site archéologique de Çatal Höyük en Turquie a prospéré pendant vingt-deux siècles :
« Le village [de Çatal Höyük] a ensuite été abandonné vers 5 300 avant J.-C. »

~ Mary Settegast, Plato Prehistorian [« La préhistoire selon Platon », ouvrage non traduit en français - NdT] - The Rotenberg Press - 1987, p. 207 Bien que Çatal Höyük soit le site le plus remarquable, de nombreux autres sites néolithiques ont été abandonnés il y a 7 200 ans :
Les sites de Hacilar et de Mersin en Turquie ;
Les sites de Yarim Tepe et Hadji Tepe en Iran ;
Le site de Ban Rai au Vietnam fut abandonné après 34 siècles d'activité ;
La grotte de Tchertovy Vorota en Russie a été occupée pour la première fois il y a 22 siècles. En 7 200 ans avant J.-C., on assiste également à la fin de plusieurs cultures : celle du Fayoum A en Égypte, de l'Amuk B en Syrie, de la poterie du néolithique au Levant et de l'Hassuna en Assyrie.

L'événement situé il y a 10 800 ans (8 800 ans av. J.-C.)

Jusqu'à présent, nous avons examiné les événements situés il y a 14 400 ans (4 x 3 600), 3 600 ans (1 x 3 600) et 7 200 ans (2 x 3 600). Concentrons-nous maintenant sur la dernière date, l'événement situé il y a 10 800 ans (3 x 3 600).

À l'instar des trois précédents, l'événement situé il y a 10 800 ans s'accompagne d'une baisse soudaine des températures.


© CDIAC - Adaptation française Sott.net 

Désignée par la flèche rose dans le diagramme ci-dessus, cette baisse de température est toutefois modérée par rapport aux trois autres événements — environ 0,5 °C. Par ailleurs, ce changement de température n'apparaît pas sur la carotte de glace du Groenland, et nous verrons plus tard pourquoi la baisse de température a été si limitée et localisée.

L'événement situé il y a 10 800 ans révèle également un pic de NO3, ou nitrate.

© Sott.net d'après Wolbach et al., 2018 - Adaptation française Sott.net

Le diagramme ci-dessus illustre la présence d'un pic de nitrate aux environs de 10 800 ans avant aujourd'hui, dans les deux prélèvements effectués sur le Mont Béloukha en Sibérie et à Taylor Dôme en Antarctique. Le pic du Béloukha — avec +15 parties par milliard — est plus prononcé que celui du Taylor Dôme — avec +6 parties par milliard. Le NO3 est un marqueur émis par la combustion de la biomasse, comme le montrent Brook et al. en 2015.

Les autres aérosols de combustion sont l'acétate, l'oxalate, le NH4 et le formiate, dont le diagramme ci-dessous affiche une forte hausse pour chacun de ces éléments — symbolisés par les flèches rouges — à partir de 10 800 ans avant aujourd'hui — date symbolisée par les lignes verticales rouges.


© Sott.net d'après Wolbach et al., 2018 - Adaptation française Sott.net

Bien qu'elle ne soit pas aussi prononcée qu'au début du Dryas récent — vers 12 800 avant aujourd'hui — cette augmentation reste néanmoins identifiable, selon la carotte de glace du GRISP provenant du Groenland.

Prélevées depuis l'EGR2A — pour rappel, un noyau de tourbe de six mètres de long situé en Suisse et qui s'étend d'il y a 12 500 ans à aujourd'hui — , les concentrations de titane (Ti - courbe gris clair), de brome (Br - courbe gris moyen) et de mercure (Hg - courbe noire) sont illustrées dans le diagramme ci-dessous. Nous pouvons y constater la présence aux environs de 10 800 ans avant aujourd'hui de l'une des plus grandes concentrations de titane (point vert), de bromure (point violet avec 40 parties par million) et de mercure (point rouge).

© Mason et al., 1970

Concentration de titane (Ti), de bromure (Br) et de mercure (Hg) dans la carotte de glace EGR2A de -12 500 ans à nos jours Nous avons précédemment décrit l'existence d'une forte concentration de mercure dans les météorites et les cratères d'impact. Coïncidence ou pas, les astéroïdes sont en outre riches en titane, l'un des très rares éléments que l'on trouve dans chaque classe de météorites.

Comme le montre le tableau ci-dessous, sa concentration est particulièrement élevée dans les classes suivantes : orthopyroxène, clinopyroxène, chromite et phosphate.

© Mason et al., 1970 - Adaptation française Sott.net

La période située il y a 10 800 ans révèle également la plus forte concentration en bromure sur l'ensemble des 12 500 dernières années. À titre de comparaison, la concentration en bromure dans la croûte terrestre est faible, avec environ 1 partie par million — ce qui est similaire à la concentration en bromure trouvée dans les météorites.

Alors, d'où vient le pic de bromure de 40 parties par million découvert il y a environ 10.800 ans ?

Bien plus élevée que dans la croûte terrestre, la concentration en bromure dans les océans est de 0,0065 pour cent — soit 65 parties par million. Toutefois, le pic de bromure de 40 parties par million n'a pas été découvert sur le littoral, mais dans une carotte de tourbe prélevée dans l'Étang de la Gruère en Suisse, soit à des centaines de kilomètres de n'importe quel côte marine.

L'impact océanique d'un astéroïde pourrait-il expliquer ce pic de bromure inattendu trouvé en Suisse ? Les recherches menées par Pierazzo et al. suggèrent qu'un tel impact
multiplie par vingt la concentration de bromure dans l'atmosphère, répand le bromure atmosphérique sur les continents.
« Pendant le premier mois et sur une vaste région environnante, la teneur initiale en vapeur d'eau présente dans la haute atmosphère est multipliée par une fois et demie lors de l'impact [dans l'océan] d'un astéroïde de 500 mètres de diamètre. Les halogènes Cly et Bry [composés de bromure], suivent la distribution de la vapeur d'eau dans la même région entourant le point d'impact, multipliant d'abord par plus de vingt et cinq fois — respectivement — la concentration présente à l'origine. Les perturbations finissent ensuite par s'étendre au-delà de la région initiale, et la teneur en vapeur d'eau reste — pendant la première année suivant l'impact — supérieure d'environ 50 pour cent à la concentration initiale, tandis que les teneurs en Cly et en Bry sont respectivement cinq et deux fois supérieurs à leurs valeurs initiales. »

~ Pierazzo et al., Ozone perturbation from asteroid impacts in the ocean [« Perturbation de l'ozone due aux impacts des astéroïdes dans l'océan » - NdT] Un impact océanique expliquerait tout d'abord le pic de bromure, mais aussi — puisque les impacts océaniques génèrent bien moins de poussière que les impacts terrestres — la baisse soudaine et modérée de la température [vue précédemment avec la carotte de glace de Vostok - NdT].

Confirmée par le diagramme ci-dessous, la concentration relativement faible de poussières atmosphériques il y a environ 10 800 ans y est signalé par la flèche turquoise avec un niveau de SO4 atteignant environ 150 parties par million. La flèche violette permet de comparer cet événement à celui situé il y a 7 200 ans décrit précédemment et qui révèle un pic de SO4 de 750 parties par million.


© Adaptation française Sott.net

Les événements qui ont marqué l'atmosphère de la Terre il y a 10.800 ans ont également laissé leur empreinte sur la faune.
[L'extrait ci-dessous se réfère à l'Amérique du Nord et plus précisément à ce qui deviendra les États-Unis - NdT]

« Une couche de charbon de bois étendue mais discontinue, datée d'il y a 10 840 ans (±80) et 10 960 ans (±60), pourrait coïncider avec l'utilisation du feu par l'homme, que la combustion ait été anthropogénique ou non. Au-dessus de cette couche, deux pointes osseuses à base biseautée, une pointe retravaillée de type Gainey [un genre de pointe Clovis caractérisé par son espace plus fin que cette dernière entre les cannelures - NdT] et deux os possiblement altérés par l'homme — une vertèbre de tortue serpentine coupée et un ilium perforé d'un pécari — ont été découverts dans une zone d'environ deux mètres carré. En se basant sur les dates de superposition — comprenant malheureusement quelques anomalies dues à une perturbation évidente de l'eau — , le matériel culturel semble dater d'il y a environ 10 800/10 900 ans. Les échantillons provenant des strates supérieures comprennent deux os de pécari à tête plate (Piatygouus compressus) datés d'il y a 11 130 ans (±60) et 11 060 ans (±60), un os de castor géant (Castoroides ohioeusis) daté d'il y a 10 850 ans (±60) et un os de caribou (Rangifer taraudus) daté d'il y a 10 440 ans (±40). La dernière n'est évidemment pas une espèce éteinte, mais il y a longtemps que le caribou n'a pas vécu dans l'Ohio.

Plusieurs grottes du Sud-Ouest contiennent des séquences stratifiées et datées qui ne font que suggérer l'existence d'une catastrophe ayant mis fin au Pléistocène, parce que les preuves d'habitation humaine ou de consommation de viande y sont inexistantes. Dans ces sites, le dépôt régulier pendant des millénaires d'excréments du paresseux terrestre du Shasta (Nothrotheriops shastensis), s'arrête brusquement il y a 11 000/10 800 ans. Les dates finales relativement précises sur les excréments incluent :
  • La grotte Gypsum au Nevada : il y a 11 005 ans (±100), 11 080 ans (±90) (Hofrciter et al. 2000) ;
  • La grotte Rampart en Arizona : il y a 10 940 ans (±60), 11 000 ans (±140) ;
  • Les grottes de Muav en Arizona : 11 140 ans (±160), 11 060 ans (±240), 10 650 ans (±220) ;
  • Le cratère Aden au Nouveau-Mexique : 11 080 ans (±200) ;
  • Les grottes Upper Sloth au Texas : 10 750 ans (±140), 10 780 ans (±140) et 11 060 ans (±180) (Long et Martin, 1974 ; Martin. 2005). » ~ G. Haynes, American Megafaunal Extinctions at the End of the Pleistocene, [« Les extinctions de la mégafaune du continent américain à la fin du Pléistocène », ouvrage non traduit en français - NdT] 2008, p. 30 Thomson et al. soulignent dans leur conclusion sur l'extinction du paresseux terrestre du Shasta qu'« ils n'étaient soumis à aucun stress alimentaire évident au moment de l'extinction », ce qui suggère une disparition soudaine.
Les mystérieuses éruptions volcaniques

Jusqu'ici, les pics de soufre (SO2) et de poussière (SO4) découverts dans les carottes de glace ont été fréquemment mentionnés tout au long notre analyse. Selon le point de vue de la science dominante, les pics de soufre indiquent exclusivement des éruptions volcaniques. Autrement dit, si un pic de soufre est découvert, il ne peut être dû qu'à une ou plusieurs éruptions volcaniques spécifiques.

Toutefois, cette approche est problématique en raison de l'inexistence de correspondance avec des éruptions volcaniques pour expliquer l'origine de la plupart des pics de soufre — même dans un passé récent. Le diagramme ci-dessous répertorie les 92 pics de soufre notables qui se sont produits au cours des 2 000 dernières années. Plus de la moitié d'entre eux (47 pics - surlignés en jaune), ne sont attribués à aucune éruption en particulier, et les 45 pics restants ne sont que « possiblement associés » à telle ou telle éruption.


© Kurbatov et al., 2006 - Adaptation française Sott.net

Plus on remonte dans le temps, plus ça empire. Le diagramme ci-dessous indique les concentrations de SO2 dans la carotte de glace du GISP2 au Groenland au cours des 16.000 dernières années.

On y découvre l'existence de 62 pics qui dépassent les 120 parties par million dont certains atteignent jusqu'à 800 parties par million. À titre de comparaison, l'éruption « colossale » du Krakatoa a généré environ 150 parties par million de soufre.

Seuls 14 pics parmi les 62 principaux sont temporairement associés à une éruption volcanique, et aucune n'est associée aux deux plus importants pics recensés — 10 657 av. J.-C. et 9 285 av. J.-C.


© VolcanoCafé - Adaptation française Sott.net

Le pic de SO2 correspondant à l'an 1258 de notre ère, tel qu'illustré dans le diagramme ci-dessus par le rectangle surligné en jaune, affiche près de 400 parties par million [le diagramme affiche les mesures en parties par milliard - NdT]. Même si certains volcans — Chichon, Quilotoa, Harrat Rahat — ont été mis en cause en dépit de leur absence de correspondance temporelle, aucune éruption volcanique n'a jusqu'à ce jour été formellement attribuée au pic de l'an 1258.
« La plus grande éruption de notre ère — voire des 7 000 dernières années — s'est probablement produite en l'an 1257. Bien que l'on ait estimé sa magnitude [masse totale des matériaux éruptifs - NdT] à 1014-1015 kg et le diamètre de sa caldeira de 10 à 30 km, il est très surprenant que le volcan à l'origine de cette formidable éruption n'ait pas été identifié. Toutefois, les investigations menées à la fois sur les jeunes caldeiras potentiellement relatives et sur les archives enregistrées depuis le noyau marin pourraient finalement en révéler la source. L'existence d'une éruption explosive à haute teneur en soufre et à basse latitude en l'an 1257 correspond aux reconstitutions paléoclimatiques indiquant un refroidissement des étés austral et boréal de 1257 à 1259. L'éruption du Paektu [ou mont Changbai - NdT] de 5×1013 kg a probablement eu lieu vers l'an 1030 de notre ère. Bien qu'on ne puisse en déterminer l'origine, d'autres éruptions majeures entraînant des variations climatiques se sont produites vers 1100, 1171, 1229 et 1341 après J.-C. »

~ Oppenheimer et al., Ice core and palaeoclimatic evidence for the timing and nature of the great mid-13th century volcanic eruption [« Preuves issues des noyaux de glace et des recherches paléoclimatiques en faveur de la datation et de la nature de la grande éruption volcanique située au milieu du 13e siècle » - NdT], 2003 Pour attribuer un pic de soufre à une éruption volcanique, il suffit d'établir une correspondance entre la datation de la poussière trouvée dans la carotte de glace et la datation de l'éruption présumée. Cette méthode ne prouve toutefois pas que telle éruption est à l'origine de tel pic de poussière, elle établit seulement l'aspect « relativement » synchrone de ces deux paramètres.

J'utilise le terme « relativement » en raison de l'intervalle d'environ 5 pour cent induit par la datation au carbone des éruptions volcaniques, elle-même effectuée par l'analyse des couches de lave. Autrement dit, une éruption datée au carbone à 10 000 ans avant aujourd'hui s'est en réalité produite avec une certitude de 90 pour cent [fourchette de plus ou moins 5 pour cent - NdT] entre il y a 10 250 et 9 750 ans. Cette marge d'incertitude court sur cinq siècles et ne confirme même pas que l'éruption se situe dans cette fourchette.

Par conséquent, les 14 pics « expliqués » sur les 65 pics répertoriés au cours des 16 000 dernières années ne sont que des explications hypothétiques pour lesquelles la datation d'une éruption « avoisinait » celle d'un pic de SO2 — et nous parlons ici d'une incertitude qui court sur plusieurs décennies, voire plusieurs siècles. Et même si l'éruption identifiée a effectivement contribué au pic qui lui est attribué, rien ne prouve qu'elle ait été le principal — et encore moins le seul — facteur contribuant au pic de dioxyde de soufre.

L'événement situé en 1628 avant J.-C. en est un bon exemple. L'éruption volcanique du Théra fut pendant longtemps considérée comme le seul et unique facteur agissant dans la présence de dioxyde de soufre. En raison de l'intérêt historique et de la proximité temporelle de l'événement, des recherches plus poussées ont été menées — impliquant une analyse détaillée de la poussière trouvée dans les carottes de glace (isotopes, rapports, spectroscopie) — et les résultats de ces recherches concluent à l'implication d'au moins trois autres volcans.

Non seulement l'éruption du Théra n'était pas le seul contributeur de ce pic, mais en plus des trois autres éruptions volcaniques récemment identifiées comme lui étant concomitantes, d'autres facteurs agissant sont entrés en jeu.

Le déclenchement du Dryas récent, vers 12 800 avant aujourd'hui, illustre également cette tendance à l'explication hypothétique par approximation. La plupart des scientifiques ont pendant des années considéré qu'il s'agissait d'un événement d'origine purement volcanique, et en dépit des preuves accablantes de l'existence de bombardements cométaires associés, certains d'entre eux — qui refusent de s'écarter des théories orthodoxes — l'attribuent encore aujourd'hui exclusivement à l'activité volcanique.

La confusion entre les grandes éruptions volcaniques et les événements cométaires est concevable de par la similitude de leurs marqueurs « macroscopiques ».
un pic dans les aérosols atmosphériques (SO2, SO4, NH4, NO3...) — la plupart de ces aérosols étant des composés traceurs émis par la combustion de la biomasse, qu'elle soit induite par des comètes ou des volcans; une baisse soudaine de la température globale — à cause des poussières atmosphériques mentionnées plus haut. La découverte de cratères, combinée à leur datation précise et à leur examen détaillé qui ont révélé des matériaux spécifiques — microsphères, fullerènes, platine, titane, verre de carbone, iridium et nanodiamant — a permis de corréler le déclenchement du Dryas récent à un bombardement cométaire massif.

Si l'on prend en considération le fait que la plupart de ces matériaux sont découverts dans les cratères d'impact et non dans les volcans, l'hypothèse du seul volcanisme devrait être écartée par les scientifiques. Mais cela soulève une autre question importante : combien de pics de poussière couplés à des chutes de température sont attribués à tort aux éruptions volcaniques ?

Il est particulièrement préoccupant de constater que la présence de ces mystérieuses éruptions volcaniques — auxquelles aucun pic de poussière n'est attribué — ne concerne pas uniquement les époques les plus ancestrales. Les données relatives à l'existence d'une telle « éruption mystérieuse » à une période aussi récente que l'année 1808 sont claires : un pic de sulfate s'est élevé vers le mois de décembre 1808.


© Cole-Dai et al. 2009 - Adaptation française Sott.net

Le pic de poussière indiqué ci-dessus par la flèche turquoise commence vers décembre 1808 et s'avère presque aussi élevé que celui laissé par le Tambora en 1815, qui fut la plus puissante éruption volcanique recensée dans l'histoire de l'humanité avec un indice d'explosivité volcanique de 7. En outre, l'année 1808 affiche une chute évidente de température ultérieure.


© Steig et al., 2005 - Adaptation française Sott.net

Le diagramme ci-dessus illustre la baisse d'oxygène 18 — un marqueur de la baisse de température indiqué par la flèche verte — qui marque l'année 1808 et qui coïncide avec une hausse soudaine du magnésium — indiquée par la flèche rouge. Gardez cette observation à l'esprit ; nous y reviendrons bientôt.

En raison de son occurrence relativement récente, il existe des rapports de témoins oculaires de l'événement éruptif de l'an 1808. Francisco José de Caldas, directeur de l'observatoire astronomique colombien de Santa Fe de Bogotá a rapporté ce qui suit.
« Depuis le 11 décembre de l'année dernière [1808], le disque solaire est apparu dénué d'irradiance, sa lumière n'ayant pas cette force qui le rend impossible à observer avec aisance et sans douleur. Sa flamboyante couleur naturelle est devenue argentée, au point que beaucoup l'ont confondue avec la Lune. Ce phénomène est très perceptible au lever du Soleil, et particulièrement à son coucher. Quand [le Soleil] est au zénith, il resplendit davantage et ne peut être observé à l'œil nu. Près de l'horizon, on l'a vu prendre une légère teinte rosée, [ou] un vert très pâle, ou un gris-bleu proche de celui de l'acier. Un léger nuage aussi étendu que transparent a tapissé toute la voûte céleste. [...] Les intenses couronnes que l'on voit si souvent autour du Soleil et de la Lune en présence de ces nuages que les météorologues connaissent sous le nom de voile ont [également] disparues. Les étoiles de la première, de la deuxième et même de la troisième magnitude sont apparues quelque peu atténuées, et celles de la quatrième et de la cinquième sont devenues complètement invisibles, du moins à l'œil nu de l'observateur. Ce voile fut constant de jour comme de nuit. »

~ Guevara et al., 2014 Visible au-delà de la Colombie, la manifestation de ce voile singulier a également été relaté par le médecin José Hipólito Unanue établi à Lima au Pérou, soit à 2.600 kilomètres de Bogota :

« Au milieu du mois de décembre [1808] lors du crépuscule, commença à apparaître vers le Sud-Ouest, entre la colline de los Chorrillos et la mer, un clair-obscur qui illuminait l'atmosphère. Il s'élevait en forme de cône vers son zénith depuis le Nord-Sud jusqu'à l'horizon, [et] brillait d'un éclat lumineux jusqu'à ce qu'il s'estompe vers huit heures du soir. Ce spectacle s'est renouvelé chaque nuit jusqu'à sa disparition à la mi-février. »

~ Guevara et al., 2014 On notera qu'il n'est nulle part fait mention d'une éruption volcanique. Toutefois, un événement volcanique demeure jusqu'à présent la seule hypothèse possible pour expliquer ce phénomène de voile, bien qu'aucune éruption ne puisse lui être spécifiquement attribué. Les éruptions volcaniques du Bocas de Fogo, du Taal et du Putana présentent en effet des dates d'éruption qui ne correspondent pas à la période d'observation de ce « voile ».

Commentaire : Selon la page Wikipedia non traduite en français, le volcan Bocas de Fogo est situé à Urzelina aux Açores et son éruption s'est produite du 1er au 4 mai 1808. Le volcan Taal est situé aux Philippines et son éruption s'est produite à la mi-mars de la même année. Le volcan Putana est quant à lui situé à la frontière entre la Bolivie et le Chili et son éruption s'est produite aux environs de 1810 ±10 ans. Ce dernier se situe par ailleurs sur le 22e parallèle sud, ce qui ne permet pas plus d'expliquer les susdites observations du voile effectuées bien plus au Nord en Colombie.

Par conséquent, nous pouvons dire que l'événement mystérieux de 1808 impliquait un pic dans les aérosols atmosphériques — soufre et magnésium; une baisse de température a posteriori; des témoins rapportant un voile atmosphérique d'une envergure de 2 600 kilomètres a minima. Ces trois caractéristiques sont typiques d'une explosion cométaire aérienne ou d'une intense pluie de météores. Coïncidence ou pas, trois comètes — toutes découvertes par l'astronome français J.L. Pons de l'observatoire de Marseille — ont été observées en 1808 : C/1808 M1, C/1808 F1 et 26P/1808 C1.

La dernière d'entre elles — aussi connue sous le nom de comète Grigg-Skjellerup — est dotée d'un noyau estimé à 2,6 kilomètres de diamètre. 26P/Grigg-Skjellerup est une comète périodique qui évolue sur un cycle orbital de cinq ans et dont le périhélie se situe à environ 1 UA du Soleil — 1 UA ou unité astronomique représente la distance entre le Soleil et la Terre.

La proximité terrestre de son périhélie a fait de Grigg-Skjellerup un objectif idéal pour la mission spatiale Giotto, permettant à l'une de ses sondes de survoler la comète en 1992 à une distance aussi ténue que 200 kilomètres. Le diagramme ci-dessous montre que l'orbite de la comète Grigg-Skjellerup — en violet — et celle de la planète Terre — en bleu — sont assez proches :


© Commons Wikimedia

Les orbites autour du Soleil de la sonde Giotto, de la Terre et des comètes de Halley et de Grigg-Skjellerup Découverte en 1972 et nommée Pi Puppides, une pluie de météores concomitante au périhélie de, et produite par la comète Grigg-Skjellerup frappe par ailleurs l'atmosphère terrestre de façon périodique.


© International Meteor Organization

Pluie de météores de Pi PuppidesPrise en 2018, la photographie ci-dessus illustre la plus récente observation possible des Pi Puppides. Cette pluie de météorites semble toutefois avoir été plus intense dans un passé récent.

Revenons maintenant sur la mention faite précédemment du pic de magnésium trouvé dans une carotte de glace de l'Antarctique vers 1808 après J.C., et précisons que le magnésium constitue au sein de certaines comètes l'élément le plus abondant.

La sonde spatiale Giotto a lors de son survol de la comète de Halley mesuré sa composition par spectroscopie. Les résultats ont révélé que le magnésium — isotopes 24, 25 et 26 — était de loin l'élément le plus prégnant, comme l'illustre le diagramme ci-dessous, où les pics de magnésium sont entourés de rouge :


© Lawler et al., 1988 - Adaptation française Sott.net 

La comète de Halley ne constitue pas en cela un cas isolé, étant donné que de fortes concentrations de magnésium sont présentes dans la plupart des comètes jupitériennes. Cet aspect s'applique également à la comète Grigg-Skjellerup, dont l'analyse radar a révélé de fortes concentrations d'olivine, un silicate riche en magnésium.

© P. Kamoun et al., 1983 - Adaptation française Sott.net 
Une fois de plus, nous devons nous poser la question suivante : combien d'éruptions volcaniques qualifiées de « mystérieuses » sont en fait des événements cométaires, qu'ils se soient produits par impact direct ou par explosion aérienne ?

Corrélation entre activité cométaire et activité volcanique

Jusqu'à présent, nous avons suggéré que certains pics de poussière sont plus susceptibles d'être le résultat d'événements cométaires que celui d'éruptions volcaniques qui leur sont probablement attribuées à tort.

L'activité volcanique et les événements cométaires ne sont toutefois pas mutuellement exclusifs. Dans ce qui suit, nous allons découvrir qu'il existe non seulement une évidente corrélation entre le volcanisme et l'activité cométaire, mais que l'activité cométaire peut en outre constituer une cause directe au déclenchement d'éruptions volcaniques.

Cette idée n'est pas nouvelle, et les comètes étaient déjà considérées par les philosophes de l'Antiquité comme des déclencheurs d'éruptions volcaniques et autres calamités.
« Les philosophes de l'Antiquité croyaient de façon presque universelle qu'une comète approchant le Soleil déclenchait la peste sur Terre, par l'exaltation de son feu volcanique et la perturbation de son atmosphère. »

~ T. Forster, Illustrations of the atmospherical origin of epidemic disorders of health [« Illustrations de l'origine atmosphérique des troubles épidémiques de la santé », ouvrage non traduit en français - NdT], 1829

Commentaire : Ou encore :
« [...] Si nous admettons que les pestes, les épizooties et les maladies des plantes sont des productions de l'air, les probabilités d'une influence cométaire deviendront bien plus nombreuses. Par un long examen de ces maladies et de leur rapport avec les variations de l'atmosphère, je suis convaincu que leurs causes excitantes consistent en certaines conditions morifiques de l'air qui, agissant d'une manière spécifique, sur diverses parties ou organes de la machine animale des individus prédisposés à recevoir leur influence, produisent les symptômes extraordinaires qui caractérisent les épidémies ; classe de maladies qui méritent d'être étudiées par les médecins avec la plus grande attention. Infiniment variées comme les nuances des couleurs, poursuivant une course invisible dans l'élément de la vie, attaquant les personnes en apparence les plus fortes et portant le fléau de la famine et de la mort à des nations entières, elles ont été regardées, en tous les temps, comme les plus mystérieux et les plus importants des maux de l'homme. [...] »

~ Thomas Forster, Observations sur l'influence des comètes sur les phénomènes de l'atmosphère, 1836, p. 31, 32
Thomas Forster, chutes d'empire et phénomènes remarquablesInfluence des comètes, phénomènes atmosphériques et pandémies
Cette ancienne connaissance a pendant des centaines d'années été qualifiée de « superstition sans fondement » puis systématiquement supprimée par l'uniformitarisme dogmatique de la science moderne, selon lequel la vie sur Terre est déconnectée des événements cosmiques.

Toutefois, plusieurs publications ont ces dernières années reconnu la corrélation positive constituée par une forme de connexion électrique entre les comètes d'une part et les éruptions volcaniques et les séismes d'autre part.

Un article publié en 2015 a établi l'aspect causal des rayonnements cosmique et solaire dans les éruptions volcaniques et les tremblements de terre :
« Qu'ils soient grands ou petits, tous les tremblements de terre et toutes les éruptions volcaniques sont en fin de compte déclenchés par une pression externe induite sur le champ magnétique terrestre. La pression exercée par une puissante éjection de masse coronale orientée vers la Terre peut déformer et rétrécir sa magnétosphère sur une distance pouvant atteindre 4 rayons terrestres (4RT) [1 rayon de la Terre est égal à environ 6 371 kilomètres - NdT]. Toutefois, et en fonction des différentes spécificités tectoniques de chaque région terrestre, la pression affecterait ou impacterait les couches situées sous la surface de façons diverses. La tension entraînerait la libération d'énergie sous forme de tremblements de terre dans certaines régions, tandis qu'elle se manifesterait sous forme d'éruptions volcaniques dans d'autres. » Au vu de ce qui précède, les tremblements de terre et les éruptions volcaniques constituent de toute évidence des phénomènes similaires en ce qu'ils libèrent tous deux de l'énergie tectonique. Il en ressort également que l'activité solaire entraîne des modifications dans cette énergie tectonique terrestre. Toutefois, cette étude ne donne aucune explication quant à ce qui module l'activité solaire elle-même. Omerbashich et al. ont fourni une partie de la réponse lorsqu'ils ont découvert une étroite corrélation entre les grands tremblements de terre et l'activité cométaire.
« L'inclusion des alignements de la comète C/2010 X1 (Elenin) — seul corps céleste actuellement présent dans notre Système solaire hors les planètes — accroît la solidité de ma démonstration, et met en évidence son impact sur une très forte sismicité depuis 2007 — peut-être la plus forte depuis 1965. » La corrélation entre les grands séismes et l'alignement avec Elenin est particulièrement frappante. Comme l'illustre le tableau ci-dessous dans lequel Elenin est surligné en jaune, sur les douze séismes majeurs qui se sont produits entre avril 2007 et mars 2011, la moitié d'entre eux — y compris le séisme de magnitude 9 du 11 mars 2011 au Japon — impliquaient un alignement avec Elenin.


© Omerbashich et al. - Adaptation française Sott.net

Afin de comprendre les processus par lesquels l'activité cométaire au sein du Système solaire entraînent volcanisme et sismicité sur Terre, il est nécessaire d'appréhender la nature électrique du Cosmos. Voici un très bref résumé des mécanismes électriques des comètes susceptibles de déclencher des éruptions volcaniques, extrait des Changements terrestres et de la connexion anthropocosmique — ouvrage dans lequel j'ai abordé ce sujet de manière plus détaillée.

Le Soleil possède une activité électrique de charge positive. Il est enveloppé d'une couche électrique de charge négative — l'héliosphère — qui s'étend au-delà du Système solaire, comme le montre l'illustration ci-dessous.


© Sott.net

Le Soleil et son héliosphère Tout comme le fait une lampe électrique anti-insectes lorsqu'un moustique vole à l'intérieur, le condensateur géant formé par le couple Soleil-héliosphère se décharge lors d'alignements planétaires et/ou lors de l'entrée dans le Système solaire de corps étrangers.

La nature éminemment électrique des comètes s'exprime par un éclat intense et l'étendue sur des centaines de millions de kilomètres d'une queue de plasma conductrice. Autant dire qu'une comète est toute désignée pour produire de telles décharges solaires.

Lorsqu'une comète provoque une décharge du « condensateur » solaire, le Soleil libère des éjections de masse coronale constituées de quantités massives de protons — particules chargées positivement. Orientées vers notre planète, ces décharges sont susceptibles d'atteindre et d'affecter la Terre, comme illustré ci-dessous.


© Sott.net

Champs et potentiels électriques de la Terre en fonction de l'activité solaireSur la partie droite de l'illustration ci-dessus, l'activité solaire est faible; donc la Terre reçoit moins de vents solaires qui sont de charge positive — représentés par la petite flèche jaune. Par conséquent, le potentiel électrique de l'ionosphère est moins positif et tend à attirer moins d'électrons libres depuis l'intérieur de la Terre vers sa surface, ce qui rend la surface de la Terre moins négativement chargée. Il en résulte que le champ électrique entre l'ionosphère et la surface de la Terre (champ électrique atmosphérique) est moindre — petite double flèche orange sur l'image de droite.

Puisque moins d'électrons libres sont attirés depuis l'intérieur de la Terre vers sa surface, le champ électrique entre la surface de la Terre et son noyau est également amoindri — petite double flèche rouge sur l'image de droite.

La force de ce champ électrique constitue le trait d'union de la planète, sa force cohésive ; elle « maintient l'unité de ses parties comme un tout ». Une violente décharge solaire est à même d'induire une brusque augmentation de la charge positive de l'ionosphère, laquelle entraîne une soudaine surtension dans cette force cohésive. Tenez une orange dans votre main puis pressez-la brusquement, et vous aurez une idée assez précise — bien que rudimentaire — du phénomène.

Les décharges solaires induites par les comètes entraînent d'autres conséquences que cette « compression de la planète ». Également alimentée par le Soleil, la rotation de la Terre subit une légère accélération lorsqu'elle est frappée par une décharge solaire.
Glissement crustal mineur. La densité de l'écorce terrestre étant inférieure à celle du manteau, ces deux couches ne ralentissent pas au même rythme. La densité plus élevée du manteau lui confère une vitesse de rotation plus rapide qui ralentira moins vite que celle de l'écorce terrestre. La différence de rotation entre l'écorce terrestre et le manteau correspond au glissement de l'écorce terrestre. Ce glissement crustal, auquel s'ajoute la formidable contrainte qu'il exerce au point de jonction entre l'écorce terrestre et le manteau, constitue une cause majeure des activités volcaniques et sismiques.
Légère déformation géomorphologique de notre planète. En effet, comme illustré dans le schéma ci-dessous à droite, au fur et à mesure que la rotation terrestre s'accélère, elle augmente la force centrifuge — flèches rouges — qui confère à la Terre une forme plus ellipsoïdale. A l'inverse, à gauche, lorsque notre planète est soumise à une fréquence de rotation plus faible, elle entraîne une force centrifuge plus limitée et donc moins déformante, et confère à notre planète une forme plus sphérique.

© Sott.net

Effets sur la géomorphologie de la Terre en fonction de sa vitesse de rotationIl va de soi que les infimes variations géomorphologiques de notre planète consécutives aux variations de l'activité solaire exercent sur la croûte terrestre de formidables contraintes mécaniques. Les tremblements de terre et les éruptions volcaniques en sont la manifestation la plus directe.

Conclusion


© Thomson et al., 1995 - Adaptation française Sott.net

Les observations et les données scientifiques rassemblées dans cet article révèlent les probables événements cométaires auxquels la Terre a dû faire face il y a à 14 400 ans, 10 800 ans, 7 200 ans et 3 600 ans, qu'ils se soient produits par impact direct et/ou par explosion aérienne, voire associés à des perturbations électriques.

Par conséquent, le fait que le « Shar » de 3 600 ans fut l'une des principales unités de temps utilisées par les Sumériens est assurément le reflet d'un cycle cosmique connu — et non d'une complète coïncidence.

 Nous avons par ailleurs mis en évidence l'existence d'une importante similitude des marqueurs « macroscopiques » laissées par les événements cométaires et les éruptions volcaniques. Ces deux phénomènes ne sont en outre pas mutuellement exclusifs puisque les événements cométaires déclenchent indiscutablement des éruptions volcaniques dans une quasi simultanéité.

Bien que cette causalité soit aujourd'hui démontrée, la science conventionnelle s'obstine à expliquer la plupart des catastrophes en minimisant l'importance du rôle joué par les événements cométaires et en privilégiant le recours systématique aux éruptions volcaniques spontanées, non subordonnées au passage d'une comète.

L'astrophysicien de l'université d'Oxford Victor Clube a écrit :
« Les cyniques [ou sophistes modernes - NdT] diraient que nous n'avons pas besoin de la menace céleste pour masquer les intentions de la guerre froide ; nous avons plutôt besoin de la guerre froide pour masquer les intentions célestes ! »

~ Victor Clube et Bill Napier, Hiver cosmique, 1990, 2006 pour la traduction française En gardant à l'esprit la confusion entre les marqueurs d'éruptions volcaniques et ceux d'événements cométaires, nous pourrions paraphraser Clube comme suit :
Les cyniques diraient que nous n'avons pas besoin de la menace céleste pour masquer les éruptions volcaniques ; nous avons plutôt besoin des éruptions volcaniques pour masquer les intentions célestes ! Pour conclure, les preuves indiquent une interaction cyclique tous les 3 600 ans entre une comète ou un essaim cométaire et notre planète Terre — il y a 14 400 ans, 10 800 ans, 7 200 ans et 3 600 ans. Puisque le dernier cycle s'est produit il y a 3 600 ans, nous pouvons avancer que le cycle suivant se déroule en ce moment même. D'ailleurs, l'American Meteor Society recense les boules de feu observées dans le monde entier, et les données collectées au cours des treize dernières années suggèrent que le « spectacle » pourrait bien avoir déjà commencé.

© AMS - Adaptation française Sott.net

Pierre Lescaudron

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