21 janvier 2020

21 JANVIER 1793 : LA FRANCE GUILLOTINE SON ROI

« Prenons-y garde, nous aurons peut-être un jour à nous reprocher un peu trop d’indulgence pour les philosophes et pour leurs opinions. La philosophie du siècle a une arrière-pensée. »

(Louis XVI, lettre à Malesherbes, 13 décembre 1786)

« L’amour de mon peuple a retenti jusqu’au fond de mon cœur. Ah ! L’on peut commander ailleurs, mais c’est en France qu’on règne. »

(Louis XVI, lettre à Marie-Antoinette)

Le Français est devenu hédoniste, égocentrique et narcissique. Il ne croit plus à rien mais ne renoncerait pour rien au monde aux sacro-saints « jours fériés » attachés aux fêtes chrétiennes et/ou aux traditions. Il pense que l’histoire de France commence en 1789, mais il se réjouit des fêtes médiévales ou votives qui tirent sa bourgade ou son patelin de sa morosité habituelle.

Il « guinche » au 14 juillet, persuadé qu’on fête la prise de la Bastille, or le massacre du gouverneur de Launay et de la petite garnison de la Bastille par une populace avinée est un non-événement.

Notre fête nationale a été instituée par la loi du 6 juillet 1880, pour commémorer la « Fête de la Fédération » de 1790 (1).
Louis XVI vint sur place pour donner un coup de pioche.
On a chanté le « Ah ! Ça ira ».
Les soldats se mêlaient aux Gardes Nationaux et au peuple en liesse.

Et le bon Roi n’a pas compris que ce jour-là symbolisait la victoire des loges maçonniques sur « le Trône et l’Autel » et que son coup de pioche signait l’arrêt de mort de la monarchie.


Louis XVI n’était pourtant pas le personnage falot et faible décrit par les historiens. Il fut, au contraire, un précurseur dans bien des domaines. On lui doit, entre autres :

Au plan social :

Louis XVI fonda un hôpital pour les enfants : l’« Hôpital des enfants malades » existe encore aujourd’hui.

Il décida d’aider l’abbé de l’Epée dans son œuvre pour l’éducation des « sourds-muets sans fortune ». Le Roi lui versa une pension de 6000 livres sur sa propre cassette (et contre l’avis de l’archevêché qui soupçonnait cet homme de Jansénisme).

Il dota également l’école de Valentin Hauy pour les aveugles.
Il finança les aménagements de « l’hôtel-Dieu » pour que chaque malade ait un lit individuel.

Il donna sept millions-or aux victimes du froid excessif de l’hiver 1784. Et il accorda des pensions de retraite à tous ceux qui exerçaient une profession maritime.

Il ordonna aux hôpitaux militaires de traiter les blessés ennemis « comme les propres sujets du Roi » (90 ans avant la première Convention de Genève !)

Au plan fiscal :

Louis XVI décida d’abolir le servage et la « main morte » dans le domaine royal, ainsi que le « droit de suite » permettant au seigneur de faire poursuivre le serf qui quittait son domaine.

Il dispensa le peuple du « droit de joyeux avènement ». Cet impôt inique était perçu à chaque changement de règne.

Au plan économique et commercial :

Il exigea l’établissement annuel de la balance du commerce.

Il créa un « Mont-de-piété » à Paris pour décourager l’usure et venir en aide aux petites gens.

Il abandonna aux équipages de ses vaisseaux le tiers de la valeur des prises (qui lui était réservé en temps de guerre).

Il ordonna à ses commandants de vaisseaux de ne point inquiéter les pêcheurs anglais et obtint la réciprocité pour les pêcheurs français.

En matière de justice :

Louis XVI décréta l’abolition de la « question » (torture) préparatoire et préalable.

Il décida de faire construire à ses frais, des infirmeries « claires et aérées » dans les prisons. Il s’inquiéta du sort réservé aux prisonniers détenus en préventive avant le procès. Par ailleurs, il décida de leur accorder une indemnité ainsi qu’un droit d’annonce dans le cas où leur innocence serait reconnue lors de leur procès.

Il accorda l’état-civil aux non-catholiques et exempta les Juifs du péage corporel et autres droits humiliants.

Au plan « sociétal » (pour parler comme les cuistres) :

Il accorda aux femmes mariées et aux mineurs le droit de toucher eux-mêmes leur pension sans demander l’autorisation de leur mari ou tuteur.

Il accorda le droit de vote aux femmes dans le cadre de l’élection des députés à l’Assemblée des Etats Généraux. Il permit également aux femmes d’accéder à toutes les maîtrises.

Au plan culturel :

Il créa l’école de musique et de danse de l’Opéra de Paris et le musée du Louvre.
On lui doit aussi le « droit de propriété » des auteurs et compositeurs de musique.

Il créa le musée des Sciences et Techniques, futur « Centre National des Arts et Métiers ».

En matière d’urbanisme :

C’est lui qui créa le corps des Sapeurs-Pompiers. C’est encore lui qui autorisa l’installation de pompes (à feu), pour approvisionner Paris en eau de manière régulière.

En termes de progrès et de modernisme :

C’est Louis XVI qui fonda L’École des Mines.

Il finança sur ses propres deniers, les expériences d’aérostation des frères Montgolfier.

Il finança aussi les expériences de Jouffroy pour l’adaptation de la machine à vapeur à la navigation.

Cette liste est loin d’être exhaustive. Ajoutons qu’il fut le premier monarque à employer l’expression « Justice sociale »(2).

Et pourtant, le 21 janvier 1793, la France guillotinait son Roi, rompant le lien sacré entre le peuple, le Trône et l’Autel.

En tentant de détruire « le Divin et le Sacré », les fomenteurs de la Révolution (tous ou presque Francs-maçons) voulaient tuer l’« âme française ».

La persécution des prêtres, la confiscation des biens du clergé, le culte de la déesse Raison, le « populicide » vendéen (3), les lois de 1901 et 1905, l’excommunication de l’« Action Française » en 1927, la déchristianisation de la France après « Vatican II » et, « comme un clou chasse l’autre », la montée de l’Islam conquérant, en sont les conséquences plus ou moins directes.

Ce « crime contre la Nation », nous le payons au prix fort !

« Tuez le Catholicisme et vous aurez l’Islam » disait déjà Chateaubriand.

Nous y sommes, …enfin presque.

Tous les 21 janvier, ayons une pensée ou mieux, une prière, pour le bon Roi Louis le XVIème, victime de la furie révolutionnaire.

Eric de Verdelhan



1)- Le 14 juillet ne commémore pas la prise de la Bastille le 14 juillet 1789. L’article unique de la loi du 6 juillet 1880 stipule : « La République adopte le 14 Juillet comme jour de fête nationale annuelle ». Le site Internet du gouvernement rajoute : « Si le 14 juillet est généralement associé à la prise de la Bastille en 1789, c’est dans les faits le 14 juillet 1790, la Fête de la Fédération, qui est officiellement commémoré… ».

2)- Source : « Louis XVI a la parole » de Paul et Pierrette Girault de Coursac, éditions de l’œil.

3)- Le terme est de Gracchus Babeuf. « Génocide » conviendrait mieux !

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