C'est une petite phrase glissée dans un long discours, mais qui va rassurer l'ensemble du secteur. A l'occasion d'une conférence commune organisée ce mercredi par le régulateur financier (ACPR) et le gendarme boursier (AMF), le gouverneur de la Banque de France a apporté un soutien discret mais essentiel aux assureurs français, confrontés à la catastrophe des taux négatifs qui détruisent les rendements.
Tout en voulant rassurer sur « la solidité » des acteurs, François Villeroy de Galhau recommande aux assureurs de baisser les rendements de l'assurance-vie - comme viennent de le faire Swiss Life et Generali - puis « d'activement réorienter et diversifier leur offre aux épargnants ».
Le gouverneur s'est toutefois empressé d'ajouter : « Si en complément - et en complément seulement - il est nécessaire de procéder à des ajustements réglementaires pour faciliter cette mutation de l'assurance-vie, nous sommes prêts à les soutenir ». Cette petite phrase, émanant du superviseur, quoique peu précise, est loin d'être anodine. Elle intervient dans un contexte inquiétant pour le secteur.
Tout en voulant rassurer sur « la solidité » des acteurs, François Villeroy de Galhau recommande aux assureurs de baisser les rendements de l'assurance-vie - comme viennent de le faire Swiss Life et Generali - puis « d'activement réorienter et diversifier leur offre aux épargnants ».
Le gouverneur s'est toutefois empressé d'ajouter : « Si en complément - et en complément seulement - il est nécessaire de procéder à des ajustements réglementaires pour faciliter cette mutation de l'assurance-vie, nous sommes prêts à les soutenir ». Cette petite phrase, émanant du superviseur, quoique peu précise, est loin d'être anodine. Elle intervient dans un contexte inquiétant pour le secteur.
Un sujet technique et politique
Les assureurs ont récemment demandé au ministre des Finances de prendre un arrêté pour leur permettre, d'une part, de pouvoir compter en fonds propres les bénéfices qu'ils ont mis en réserve pour les clients sous forme de provision (PPE) afin de lisser les rendements, et d'autre part, de laisser leur ratio osciller dans une fourchette large. Dit autrement, le secteur appelle le régulateur à tenir compte du choc des taux négatifs et à appliquer les règles de solvabilité avec plus de souplesse. Comme c'est le cas en Allemagne par exemple.
La Banque de France ne se positionne pas précisément sur le sujet de la PPE, qui reste un élément de mesure pour mieux jauger la situation capitalistique des assureurs. « Changer de thermomètre ne résout pas le problème », commente un expert de la régulation financière. De fait, dans ce contexte de taux bas, les autorités travaillent aussi sur l'offre de produits d'épargne.
L'avis de la Banque de France pèsera forcément à Bercy. Le dossier, en cours d'instruction, figure en bonne place sur le bureau du ministre de l'Economie Bruno Le Maire. Quoique d'apparence technique, il est surtout très politique.
Éviter la panique des épargnants
« Tout l'équilibre économique de l'assurance nécessite un examen très attentif. On regarde cela avec attention, assure une source proche de Bercy. Les règles sont là pour garantir la robustesse des assureurs. La priorité est d'assurer la protection des épargnants et des assurés ». Au dernier pointage, le volume d'encours total dans l'assurance-vie en France s'élevait à 1.779 milliards d'euros.
De fait, le débat sur la PPE risque de tourner à l'affrontement entre les épargnants et les assureurs. Pour la Faider, l'une des principales associations d'épargnants en France, la demande des assureurs ne passe pas. « Cette façon de vouloir faire main basse sur la PPE est totalement extravagante », réagissait jeudi dernier Jean Berthon, vice-président de la Faider, dans « les Echos ».
Les assureurs réfutent l'argument. La PPE, si elle était comptabilisée dans le calcul de solvabilité des assureurs, resterait bien la propriété des assurés, font-ils valoir. « Il ne s'agit pas d'assimiler la PPE à des fonds propres mais bien d'avoir une vision sur la solidité de la compagnie d'assurance », explique un grand assureur qui distingue bien les compagnies ayant fait des provisions, et les autres, qui ont préféré distribuer leur rendement. Dans une vision de solvabilité, « n'est-on pas fondé à dire que ceux qui ont plus de réserves sont plus solides ? ».
« Tout l'équilibre économique de l'assurance nécessite un examen très attentif. On regarde cela avec attention, assure une source proche de Bercy. Les règles sont là pour garantir la robustesse des assureurs. La priorité est d'assurer la protection des épargnants et des assurés ». Au dernier pointage, le volume d'encours total dans l'assurance-vie en France s'élevait à 1.779 milliards d'euros.
De fait, le débat sur la PPE risque de tourner à l'affrontement entre les épargnants et les assureurs. Pour la Faider, l'une des principales associations d'épargnants en France, la demande des assureurs ne passe pas. « Cette façon de vouloir faire main basse sur la PPE est totalement extravagante », réagissait jeudi dernier Jean Berthon, vice-président de la Faider, dans « les Echos ».
Les assureurs réfutent l'argument. La PPE, si elle était comptabilisée dans le calcul de solvabilité des assureurs, resterait bien la propriété des assurés, font-ils valoir. « Il ne s'agit pas d'assimiler la PPE à des fonds propres mais bien d'avoir une vision sur la solidité de la compagnie d'assurance », explique un grand assureur qui distingue bien les compagnies ayant fait des provisions, et les autres, qui ont préféré distribuer leur rendement. Dans une vision de solvabilité, « n'est-on pas fondé à dire que ceux qui ont plus de réserves sont plus solides ? ».
Source : https://www.lesechos.fr/finance-marches/banque-assurances/taux-bas-la-banque-de-france-prete-a-soutenir-les-assureurs-1153657
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