28 décembre 2019

Rêve de mort

 
Les premières vacances d’hiver sont bien connues pour donner le blues aux gens, mais alors que les derniers restes de Thanksgiving glissent dans la marmite, le Parti Démocrate a été mis sous surveillance pour tendance suicidaire. Est-ce le fantôme de Jeffrey Epstein aux commandes ? Il est un peu tard pour appeler un exorciste. L’arme pointée sur la tête des Démocrates est maintenant une arme de petit calibre en la personne de Jerrold Nadler, président de la commission judiciaire de la Chambre des représentants, dont les tirs n’ont fait qu’effleurer le crâne du parti lors des deux ratés précédents. La troisième fois, dit le vieil adage, sera peut-être la bonne.

Lorsque M. Nadler a reçu le conseiller spécial Robert Mueller en juillet, il a réussi de façon spectaculaire à discréditer ce dernier et l’inquisition qu’il avait montée. Il s’agissait de la pire manifestation publique d’aphasie depuis que William Jennings Bryan a fait un AVC au procès Scopes en 1925. La piètre performance de M. Mueller a fait perdre le dernier lueur d’espoir que son rapport torturé pourrait servir à chasser l’archi-démon de la Maison-Blanche. Même les républicains sur l’estrade semblaient avoir pitié de lui. Fidèle à son caractère de tête à claque de cour d’école portant sur le dos une pancarte « donnez-moi un coup de pied », M. Nadler s’est dandiné dans un brouillard d’embarras, remontant son pantalon sous ses aisselles, pour préparer son prochain mouvement idiot.

L’ancien directeur de campagne de Trump, Corey Lewandowski, devait se présenter devant le comité en septembre. La performance de M. Lewandowski valait celle du pauvre M. Nadler, agrippé au pare-chocs arrière d’une Lincoln Navigator et traîné pendant plusieurs kilomètres sur des tessons de bouteilles de coca. Et pourtant, toujours vaillant, comme l’un de ces culbotos en plastique, M. Nadler a refait surface, a ajusté sa pancarte « frappe moi », et il est passé à sa prochaine folie à l’affiche : la comédie des errements autour de la destitution.

Vraiment, la seule question qui se pose maintenant est la suivante : quelle nouvelle façon M. Nadler va-t-il trouver pour s’humilier et mortifier son parti ? Les témoignages en ouverture cette semaine seront fournis par un panel de professeurs de droit constitutionnel en Wokesterisme qui tenteront de dégager une base légale herméneutique pour une mise en accusation autre que sur la base de fautes réelles. Ils vont sûrement se contenter du crime mental, puisqu’il n’y a rien d’autre. Qui a eu l’idée d’appuyer sur le buzzer juste au moment où le rideau se lève sur ce show ?

Vient ensuite la question de savoir si la minorité peut appeler des témoins de son propre choix. Doug Collins (R-GA), Républicain de poids, a déjà demandé la comparution d’Adam Schiff, président de la Commission des services de Renseignement de la Chambre, dont les manigances procédurales du mois dernier ont embarrassé toute personne ayant un souvenir des vestiges d’une procédure régulière anglo-américaine. Certains pensent que M. Schiff a des explications à donner sur les circonstances prévisibles de son one man show. En fait, il est témoin de tout cela, en plus d’être l’émetteur aujourd’hui du rapport de sa propre commission sur cette affaire, et donc susceptible d’être questionné publiquement – surtout dans un train de procédures aussi grave qu’une destitution. Si M. Nadler permet à M. Schiff de se soustraire à son témoignage, ce sera l’enfer, et dans la perspective peu probable d’un véritable procès de destitution au Sénat, il y sera payé par une défense acharnée contre M. Schiff avec des sévices moyenâgeux lors d’un véritable interrogatoire.

Et puis il y a le « lanceur d’alerte », ce prétendu proxénète de la perfidie qui se cache derrière les jupons d’Adam Schiff sous la fausse affirmation qu’il a droit à un anonymat éternel. Quelle idée sous notre système de jurisprudence ! En fait, contrairement aux déclarations publiques de M. Schiff, il n’existe aucune loi qui énonce ce qu’il prétend – une des nombreuses choses dont M. Schiff peut être tenu responsable. Et ce, même si vous acceptez la proposition malhonnête selon laquelle le fugitif qui est à l’origine de ce fiasco était vraiment un lanceur d’alerte, plutôt qu’un agent voyou de la CIA agissant pour des motifs politiques explicitement illégaux afin d’interférer dans les élections 2020. La CIA, vous devez le savoir, est interdite par la charte et la loi d’agir contre les citoyens américains dans le pays, y compris le président des États-Unis. Dans ces circonstances, le soi-disant « lanceur d’alerte » pourrait à juste titre être accusé de trahison.

Quelqu’un a-t-il oublié de remarquer que l’un des avocats du « lanceur d’alerte », Mark Zaid, a tweeté notoirement le 30 janvier 2017 que « le coup d’État a commencé. Première d’une série d’étapes. #rebellion. #La mise en accusation suivra en fin de compte. #Avocats. » M. Zaid a expliqué plus tard : « Je parlais d’un processus tout à fait légal. » Ouais, bien sûr. Je pense qu’il parlait d’un processus complètement légal. Bien sûr, l’escapade des « lanceurs d’alerte » n’était que le dernier (peut-être vraiment le dernier) chapitre dans les annales des événements et des actions malveillantes menées à grande échelle par plusieurs agences gouvernementales pendant trois ans, et par de nombreux fonctionnaires travaillant en leur sein, et non par quelques voyous indépendants dans leur service. Il n’y a pas de façon plus précise de décrire tout cela qu’un coup d’État. Les autorités enquêtent sur tout ce qui n’a pas encore été entendu. Le silence rend nerveux beaucoup de gens à Washington.

Si les divers comités de la Chambre ont mis le Parti Démocrate sous surveillance, alors quelque chose d’encore plus mortel se cache dans les coulisses. Hillary Clinton parle bruyamment de se lancer dans les élections de 2020. Elle ressent l’occasion qui s’offre, alors que Joe Biden se décompose lamentablement, de se présenter aux élections pour éviter d’être poursuivie pour ses activités internationales d’escroquerie au cours de ses précédentes fonctions officielles. Pensez à Hillary comme à la capsule de cyanure que le parti pourrait en fait choisir de mordre alors que l’année s’achève.

James Howard Kunstler

Traduit par Hervé, relu par jj pour le Saker Francophone

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