11 novembre 2019

La Turquie va expulser 11 terroristes de l'État islamique (EI ) vers la France


Comme annoncé vendredi par le ministre de l'Intérieur turc, Ankara commence à renvoyer des détenus occidentaux soupçonnés d'appartenir à l'organisation État islamique (EI). La ministre des Armées française Florence Parly explique qu'il existe un "protocole" avec la Turquie pour "éviter les retours sauvages de terroristes".

"Nous allons vous renvoyer les membres de l'EI. Ils sont à vous, faites-en ce que vous voudrez", avait déclaré vendredi le ministre de l'Intérieur turc, Süleyman Soylu. Comme annoncé, la Turquie commence à expulser des étrangers membres de Daech lundi 11 novembre.

"Un terroriste étranger américain a été expulsé de Turquie après que toutes les démarches ont été complétées", a déclaré le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Ismail Catakli, sans préciser vers quelle destination. Selon lui deux autres jihadistes, l'un allemand et le second danois, devraient également être renvoyés lundi.

24 jihadistes expulsés dans les prochains jours

Sept autres "terroristes étrangers d'origine allemande seront expulsés jeudi", a-t-il ajouté, cité par l'agence turque Anadolu. Des démarches sont en cours pour expulser 15 autres jihadistes : 11 Français, deux Allemands, et deux Irlandais.

Ankara a annoncé vendredi que la Turquie renverrait dans leurs pays, à partir de ce lundi, les jihadistes étrangers, y compris européens, actuellement détenus en Turquie.

1.200 membres de l'EI incarcérés en Turquie


Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé vendredi que son pays avait à ce jour extradé plus de 7.600 "terroristes étrangers" vers leurs pays, ajoutant que plus de 1.200 membres de l'EI étaient actuellement incarcérés dans des prisons turques.

Comment le retour de ces jihadistes va-t-il s'organiser en France ? Ce n'est pas encore clair. "Je n'ai pas connaissance, pour le moment, d'un retour précis de terroriste de la part de la Turquie", a déclaré la ministres des Armées Florence Parly sur France Inter lundi matin, avant qu'Ankara ne confirme les expulsions.

Le "protocole Cazeneuve" pour les jihadistes français

"Nous avons un protocole avec la Turquie, le protocole Cazeneuve. Il permet, lorsque des situations de ce type se produisent, de rapatrier des terroristes", a-t-elle expliqué. "C'est parce que nous ne voulons pas être confronté à des retours sauvages de terroristes que ce protocole a été organisé et conclu", a poursuivi la ministre.

Ankara appelle régulièrement les pays européens à reprendre leurs ressortissants qui ont intégré les rangs de l'EI en Syrie. Mais les États concernés sont peu enclins à les rapatrier, notamment pour des raisons sécuritaires et d'impopularité d'une telle mesure.

Les pays européens trainent des pieds

Le ministre de l'Intérieur turc Süleyman Soylu répète, lui, depuis plusieurs jours, que la Turquie renverra les combattants étrangers de l'EI dans leurs pays, même si ces derniers leur retirent leur nationalité. "Que cela vous fasse plaisir ou non, que vous leur retiriez ou non leur nationalité, nous vous renverrons ces membres de l'EI, vos propres gens, vos propres ressortissants", a-t-il martelé vendredi.

La Turquie a longtemps été soupçonnée d'avoir laissé les jihadistes traverser sa frontière pour rejoindre la Syrie, après le début du conflit qui déchire ce pays depuis 2011. Mais le pays, frappé par plusieurs attentats commis par l'EI, a rejoint en 2015 la coalition antijihadiste.

L'offensive turque en Syrie a changé la donne

Ces dernières semaines, Ankara a été accusé d'affaiblir la lutte contre Daesh, en lançant, le 9 octobre, une offensive contre la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), fer de lance du combat contre l'organisation jihadiste. Vendredi, le président Erdogan a indiqué que la Turquie a capturé 287 personnes qui s'étaient échappées de prisons pour membres de l'EI en Syrie, après le déclenchement de l'offensive d'Ankara.

Une offensive que regrette la ministre des Armées française. "Nous considérons que cette offensive était très dommageable, d'une part à la lutte contre Daech que nous menons depuis cinq ans, d'autre part à la sécurité des terroristes qui sont emprisonnés", a-t-elle déclaré. Interrogée sur le nombre de jihadistes français détenus par les Kurdes, elle a refusé de répondre : "Je n'ai pas à révéler de nombre", a-t-elle tranché sur France Inter. 
 
Source :  https://actu.orange.fr/monde/la-turquie-va-expulser-11-jihadistes-francais-CNT000001lcVeJ.html
 
A la vue des atrocités commises par ces criminels de la pire espèce, un seul châtiment s'impose...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.