23 octobre 2019

Répression : le pompier Nicolas B. suspendu après avoir "insulté" Monsieur Macron

Cette suspension à titre conservatoire lui a été notifiée par sa hiérarchie ce mardi. Une mesure disciplinaire provisoire, dans l’attente que le tribunal administratif statue sur une éventuelle révocation.



Il a appris la décision de sa hiérarchie ce mardi matin par un courrier reçu à son domicile, au sein de la caserne de Corbeil-Essonnes. L'arrêté administratif que nous avons pu consulter, qui entérine cette suspension à titre conservatoire qui ne peut excéder quatre mois, est signé par Dominique Echaroux, président du service départemental d'incendie et de secours de l'Essonne. Dans le document, il est reproché à Nicolas B « d'avoir commis une faute grave », et que « dans l'intérêt du service, il est nécessaire qu'il soit temporairement suspendu de ses fonctions ».

« Je l'ai su par le facteur »

« Je ne suis pas vraiment surpris, je m'y attendais suite à mon entretien avec mon chef de groupement, nous confie Nicolas B, que nous avons pu joindre par téléphone. Je l'ai su par le facteur, je n'ai pas eu de coup de fil. Toutes les informations que j'ai reçues viennent de mes collègues. Je n'ai pas de lien direct avec le Sdis (NDLR : service départemental d'incendie et de secours). »

Le Sdis, dans un communiqué, indique que « le conseil de discipline sera saisi sans délai », précisant que « cette instance est présidée par un magistrat du tribunal administratif et composée de membres titulaires de la commission administrative paritaire. Elle rendra un avis motivé qui sera transmis au Président du conseil d'administration du Sdis de l'Essonne, qui décidera de l'éventuelle sanction à appliquer. »

C'est donc à ce dernier que reviendra la décision de la possible révocation de Nicolas B. Ses avocates n'ont pas encore décidé si elles feront appel de la suspension provisoire. « On peut contester l'arrêté dans un délai de deux mois. Nous devons réfléchir à l'efficacité d'un tel recours », confie Me Valentine Rebérioux.

Dans une lettre ouverte adressée à E. Macron, en date du lundi 21 octobre, Me Rebérioux et sa consœur Me Louise Bouchain en appelaient à la clémence du chef de l'État concernant une éventuelle révocation : « Nous le savons, c'est de vous que viendront les ordres sur le niveau de sanction à appliquer pour les propos qu'il a tenus », avaient notamment écrit Me Valentine Rebérioux et Me Louise Bouchain.

Une cagnotte bientôt ouverte en soutien à Nicolas B.

En attendant, le père de famille de 28 ans anticipe déjà une perte sèche d'environ 900 € par mois en raison de sa suspension. Il estime qu'il ne touchera plus que « 1 000 € net par mois » avec son salaire de base, déduction faite de ses primes.

Un de ses collègues, opportuniste, ne s'émeut pas du tout de sa situation. « On ne va pas soutenir cet agent, tonne Eric Dupuis, d'Avenir secours 91. Moi qui ai fait toute ma carrière au Sdis depuis que j'ai 18 ans, je peux vous dire qu'il a fait du mal à beaucoup de pompiers. Il m'a clairement blessé, heurté par ces propos intenables », poursuit l'homme de 57 ans.

Le son de cloche est différent chez ce syndiqué qui préfère rester anonyme. « On se doit de le soutenir. C'est une victime, il a été agressé lors de cette manifestation », se justifie-t-il, en référence au tir de lanceur de balle de défense qui a occasionné à Nicolas B. une blessure à la cuisse. Il a par ailleurs pris l'initiative de lancer une cagnotte Leetchi. « L'argent récolté doit permettre à Nicolas de financer sa perte de salaire », appuie-t-il. 
Source :  http://www.leparisien.fr/essonne-91/essonne-nicolas-b-le-pompier-qui-a-insulte-emmanuel-macron-est-suspendu-22-10-2019-8177910.php#xtor=AD-1481423552

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.