Un exemple récent peut être trouvé dans un article du Washington Post sur l’affaire de l’UkraineGate : Les conversations de Trump avec Poutine, le Premier ministre hongrois Viktor Orban et d’autres ont renforcé sa perception de l’Ukraine en tant que pays désespérément corrompu - un pays qui, semble-t-il, a cherché également à le saborder au cours de l’élection américaine de 2016, ont déclaré des officiels. ... Les responsables de la sécurité nationale à la Maison Blanche avaient anticipé les efforts visant à empoisonner l'opinion de Trump sur Zelensky. Mais les voix de Poutine et d’Orban ont pris un poids accru cette année en raison du départ ou de la diminution de l’influence de ceux qui avaient cherché à atténuer l’influence de Poutine et d’autres dirigeants autoritaires sur Trump. ... La politique américaine a pendant des années été construite autour de l'idée de "contenir l’influence maligne de la Russie en Europe de l’Est", a déclaré un responsable américain. La réceptivité apparente de Trump aux arguments qu’il entend de Poutine et d’Orban est «un exemple du président lui-même sous influence néfaste - manipulée par elle».
Le président n’aime pas la manière dont la « politique américaine » a été construite. Il croit à juste titre qu’il a été élu pour la changer. Il avait exprimé son opinion sur la Russie pendant sa campagne et avait remporté les élections. Ce n’est pas une « influence maligne » qui le pousse à vouloir de bonnes relations avec la Russie. C’est sa propre conviction, légitimée par les électeurs.
Les politiques de Trump semblent chaotiques. Mais une grande raison à cela est que certains de ses collaborateurs, du genre de « l’officiel » cité ci-dessus dans l’article du WaPo, essayent de les subvertir. Ils ont essayé et essaient encore de le coincer sur presque toutes les questions. Lorsque Trump brandit alors son sabre Twitter et décapite la subversion en rappelant publiquement ses politiques initiales, la vue de l’extérieur est en effet chaotique. Mais c’est le président qui établit les politiques. Les drones autour de lui qui servent « à sa disposition » sont là pour les mettre en place.
Au lieu de cela, ils ont essayé – et essaient – de créer les leurs : Depuis le début de la présidence de Trump, des responsables de la Maison Blanche et du Département d’État avaient cherché à bloquer une visite d'Orban, craignant de légitimer un dirigeant souvent ostracisé en Europe. Ils s’inquiètent également de l’influence d’Orban sur le président américain. «Au fond, tout le monde était d’accord - pas de réunion avec Orban», a déclaré un ancien responsable de la Maison Blanche impliqué dans des discussions internes. "Nous étions contre parce que nous savions qu'il y avait de bonnes chances que Trump et Orban se rapprochent et s'entendent bien." Les efforts visant à maintenir la distance entre Trump et Orban ont commencé à faiblir au début de cette année avec les départs de hauts fonctionnaires et l’émergence de nouvelles voix autour du président. Parmi les plus importants, Mulvaney est devenu chef de cabinet par intérim en janvier et était perçu comme sympathique aux points de vue d'extrême-droite d’Orban et à son scepticisme au sujet des institutions européennes.
Une « officielle importante », Fionna Hill, qui était jusqu’à récemment analyste pour la Russie au Conseil de sécurité nationale, a tenté de saboter la visite d’Orban.
On se demande si Mme Hill a déjà lu la description de son job. Les membres du Conseil National de Sécurité ne sont pas embauchés pour mettre en œuvre leurs propres préférences en matière de politique. Ils ont pour tâche de « conseiller et d’assister » le président et « coordonner » ses politiques au sein de l’administration. C’est tout.
Les mêmes règles s’appliquent au Pentagone et aux autres agences.
Aaron Stein fait remarquer que les collaborateurs qui ne respectent pas la politique déclarée du président sont responsables de la retraite chaotique actuelle en Syrie : Trump a été clair sur ses intentions en Syrie. Comme il l'a dit au monde en avril 2018, après des années de guerres à l'étranger, il était temps que les États-Unis se retirent de Syrie, laissant la responsabilité de la gestion des territoires, repris à État islamique, aux États de la région. J'écoutais et écrivais dans War on the Rocks que plus le personnel du président continuait de traiter l’homme le plus puissant du monde comme un enfant, plus il devenait probable qu’il ordonnerait simplement un retrait précipité. Cette sortie chaotique des États-Unis de Syrie allait manifestement se produire, pour tous ceux qui se souciaient de l'opinion de l'homme qui importait le plus aux États-Unis : le président. ... Pendant plus d'un an, il était évident que Trump voulait quitter la Syrie et, comme je l'ai écrit en avril 2018, Trump «a clairement indiqué ses préférences pour la politique américaine au Moyen-Orient» et il était temps «que son personnel de la sécurité nationale l'écoute et conçoive une politique de retrait progressif qui corresponde à l'esprit des exigences du président, mais nécessite des mesures délibérées et inconfortables pour protéger les intérêts des États-Unis.» Cela ne s'est pas produit. Plutôt que de planifier et de commencer à mettre en œuvre un retrait coordonné, l’envoyé appointé, nommé par le président pour la Syrie, et le département de la Défense, ont œuvré pour s'assurer que Washington puisse rester, et ont ignoré la réalité du fait que Trump ordonnerait finalement un retrait américain. De telles illusions n'ont pas bien servi les États-Unis et leurs amis.
Le manque de planification pour l’option que le commandant en chef avait déjà décidée a conduit au désordre actuel. Le Pentagone a pratiquement saboté les politiques annoncées par Trump en continuant de construire des bases en Syrie et en laissant croire, trompeusement, aux Kurdes que les États-Unis resteraient. Au lieu de cela, ils auraient dû planifier et préparer la retraite annoncée.
On peut voir clairement que le retrait actuel n’a pas été préparé de manière ordonnée, ni politiquement, ni militairement. Hier, le Pentagone a annoncé qu’il retirerait les troupes de la Syrie et les stationnerait à proximité, dans l’ouest de l’Irak. Mais personne n’avait demandé au gouvernement irakien ce qu’il pensait de cette idée. Le résultat inévitable a été que l’Irak le rejette maintenant : Les forces américaines qui ont traversé la frontière irakienne dans le cadre d'un retrait de la Syrie ne sont pas autorisées à rester et ne peuvent être là-bas qu'en transit, a annoncé mardi l'armée irakienne. ... La déclaration de l’armée irakienne contredit l’annonce du Pentagone selon laquelle les quelque 1 000 soldats qui se retirent du nord de la Syrie devraient s’installer dans l’ouest de l’Irak pour poursuivre la campagne contre les militants d'État islamique et «aider à la défense de l’Irak». «Toutes les forces américaines qui se sont retirées de Syrie ont reçu l'autorisation d'entrer dans la région du Kurdistan pour pouvoir être transportées hors d'Irak. Aucune autorisation n'est accordée à ces forces pour rester en Irak», a déclaré l'armée irakienne.
Il y avait aussi l’idée que quelque 200 soldats seraient laissés en Syrie pour empêcher le gouvernement syrien d’accéder à ses propres champs de pétrole dans l’est de la Syrie. Non seulement cela serait manifestement illégal, mais personne ne semble s’être demandé comment assurer la logistique de cette unité distante. Les champs de pétrole sont géographiquement vastes et la compagnie devrait être dispersée dans de minuscules avant-postes, situés dans un pays hostile, et réapprovisionnée par des routes non sécurisées. Pour les défendre des attaques surprises, les États-Unis auraient besoin de placer des patrouilles aériennes d’avions de combat au-dessus d’eux toute la journée.
On espère que le Pentagone et le département d’État reconnaîtront que les coûts politiques et financiers élevés d’un tel déploiement ne sont pas justifiés pour faire valoir un argument politique mineur qui ne changera pas l’issue inévitable de la guerre.
Trump a ordonné à toutes les troupes américaines de quitter la Syrie. Une occupation illégale des champs de pétrole en Syrie maintiendrait les États-Unis dans le pays, mais dans une position clairement indéfendable. Quiconque a proposé ou soutenu cette idée doit être viré.
Voici un signe que le Pentagone a finalement reconnu que son manque total de planification pour la mise en œuvre de la décision de Trump de quitter la Syrie avait abouti à un résultat négatif. Il essaie maintenant d’éviter d’être – encore -pris au dépourvu en ce qui concerne l’Afghanistan : Le Pentagone a récemment commencé à élaborer des plans pour un retrait brutal de toutes les troupes américaines d’Afghanistan au cas où le président Donald Trump surprendrait les dirigeants militaires en ordonnant un retrait immédiat comme en Syrie, ont annoncé trois responsables actuels et anciens de la défense. ... Mettre fin aux guerres comme celle d'Afghanistan était l'une des promesses de la campagne électorale de Trump en 2016, et des responsables de l'administration ont exprimé en privé leur inquiétude quant au fait que, à l'approche des élections de 2020, il sera plus susceptible de donner suite aux menaces de retrait des troupes, comme il l'a fait la semaine dernière en Syrie. Trump a clairement indiqué à ses conseillers qu’il voulait retirer toutes les troupes américaines de l’Afghanistan d’ici à l’élection de 2020, a rapporté NBC News en août.
Trump a pris sa décision en août mais le Pentagone réagit seulement maintenant. C’est trop lent.
Trump aurait dû être, et devrait être, plus rigoureux avec son personnel. Ceux qui sabotent sa politique doivent être renvoyés tôt et systématiquement. Cela rendrait sa politique beaucoup moins chaotique qu’elle ne le semble actuellement.
PS : Une réunion entre le président russe Poutine et le président turc Erdogan vient de s’achever. Le résultat est exactement celui que nous avons décrit la semaine dernière. La Turquie restera dans le petit enclos qu’elle occupe actuellement dans le nord-est de la Syrie. Toutes les autres zones seront contrôlées par l’armée syrienne avec le soutien de la Russie. Les unités d’YPG kurdes seront retirées de la zone frontalière dans un délai de 150 heures [6 jours, NdSF]. Il y aura ensuite des patrouilles russes et turques communes pour s’assurer qu’elles sont parties.
Moon of Alabama
Traduit par jj, relu par Wayan pour le Saker Francophone
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