Et puis, il a attrapé le melon, cette grosse tête, une fois député il y a pris goût; on peut dire plein de conneries, on est bien payé, bien considéré, c’est cool, comme il convient désormais de dire jusqu’à ce que cela passe de mode et tombe dans le domaine du parler vieux-con. Par conséquent, en sa qualité d’énorme intelligence, il s’est dit, l’ex-mathologue, qu’en faisant parler de lui il arriverait sans doute à faire fructifier son petit capital de notoriété démocratico-combinarde. Et ça marche à bloc! Le coup de la candidature à la Mairie de Paris fonctionne à tout berzingue! Non seulement il fait la nique à ce petit miteux de Grivaux, mais encore il défie ouvertement Présipède. Du coup c’est l’affolement dans la volière médiatique, on nous cuisine du Villani à toutes les sauces. Il a déjà gagné, le surdoué, même si ses chances de succéder à la Maire Hidalgo -qu’il soutenait en 2014, c’est vous dire- apparaissent plutôt faiblardes, en tout cas il crève les écrans et enquiquine tout le monde, y compris le parti macrouilliste qui n’a même pas eu le courage de l’exclure pour outrage à Magistrat Suprême. Allez savoir, parti comme le voilà, où il va finir, le sinoque à la grosse araignée! Si ça se trouve, à l’Elysée, tiens, on en a vu des pires…enfin non pas des pires, mais des équivalents, oui, tout le temps! Réputé hyper-cerveau, parfaitement bien-pensant, suffisamment philanthrope pour séduire à la fois le Germanopratin et le Maçon de loge provinciale, politiquement correct au point de rappeler à tous qu’algèbre vient de l’arabe littéraire, ce qui en dit long sur le potentiel caché des petits Beurs en ce domaine éminent de la science pure, le petit bonhomme a tout ce qu’il faut pour briller au firmament de notre belle démocratie franchouille.
Remarquez, j’ai l’air de critiquer comme ça -et pas seulement l’air, à dire le vrai- mais dans le fond, française ou bien d’ailleurs, la Démocratie ça reste la Démocratie. Comme toute initiative sociétale de l’esprit humain il s’agit d’un machin vachement aléatoire, mal branlé, vaseux, biscornu et propre à faire face aux situations qui ne posent aucun problème. Dès que surgit le moindre imprévu, elle part illico en quenouille, la Démocratie, elle se transforme en monstre apathique, amorphe, abruti, hostile, incapable de dégager la moindre solution idoine. Bien sûr, elle finit toujours par trouver un truc, un bidule à la mords moi le nœud histoire de débloquer, parce que lorsqu’elle débloque, elle débloque à bloc, la Démocratie, et la plus vieille, la plus titrée de toutes, la Britannique, nous en administre en ce moment la preuve magistrale.
Tous les aspects les plus caractéristiques du système se trouvent là, résumés en une sorte de tragédie antique avec unité de temps, de lieu et d’action. L’Europe d’aujourd’hui, vaste lupanar à ciel ouvert, théâtre du Brexit! Premier acte bien démocratique, tout ce qu’il y a de plus orthodoxe et légitime: les Rosbifs votent à leur referendum de Juin 2016. Voilà donc plus de trois ans. Une courte majorité sort des urnes, un peu moins de 52 % de votants souhaitant quitter l’Union Européenne. D’accord, ça laisse 48% de couillons sur le carreau, sans compter les habituels abstentionnistes dont nul, par la force des choses, ne sait ce qu’ils pensent…mais souvent ils n’en pensent pas moins! En gros, une forte minorité des gens de là bas, venait de décider d’abandonner l’Europe à son triste sort, afin de s’émanciper des multiples contraintes inhérentes à l’organisation foireuse des États du Continent. Donc, en démocratie c’est la règle, la décision prise s’imposait à tous, satisfaits ou pas. Et là, logiquement, il eût été nécessaire d’en tirer les conclusions: « au revoir et merci, on s’en va! » Et la réponse polie des cons qui restent eût alors été: « bon vent les amis, n’oubliez pas de bien refermer la porte derrière vous pour éviter les courants d’air ». Ainsi la question se trouvait réglée, la vox populi respectée et le boxon actuel évité.
Oui, mais non! Alors là pas du tout, vous êtes loin du compte! C’est qu’ils sont là depuis le temps de Pompidou, les Britiches, vous vous réalisez l’amoncellement de scories de toute nature que ça peut créer, un demi-siècle d’appartenance à l’Europe? Inextricable, la situation! Il fallait y penser avant de poser la question au populo, me direz vous… Oui, bien sûr, sauf qu’à l’époque ils avaient parié sur la victoire du Bremain, le contraire du Brexit! Et vous ne pouvez pas imaginer à quel point c’est joueur, les Rosbifs! Cameron, le Premier Ministre qui avait lancé le truc a donné sa démission, il avait perdu, point final! Sauf que depuis lors c’est le bordel arabe sauce londonno-bruxelloise, personne n’en voit l’issue, ni clairement, ni même vaguement: un combat de nè… enfin je veux dire de personnes de couleur…ah, non, ça aussi, vaut mieux éviter? Bon, allez, merde, un combat de personnes dans un tunnel! Okay, l’image perd beaucoup en puissance évocatrice, ça ne veut même plus rien dire du tout, mais force reste ainsi à la Loi! C’est y pas l’essentiel?
Au début, au lieu de cravacher, perdu pour perdu, ils se sont donné deux ans pour couper le cordon! Deux ans! Une paille! Et pendant ce confortable délai, non seulement ça a discuté le bout de gras avec les gens de Bruxelles, Barnier en tête, mais encore le chaudron britannique s’est mis à bouillir entre les pro-brexit et leurs adversaires qui reprenaient du poil de la bête au fur et à mesure que le temps passait. Résultat des courses, à la fin des deux ans on en était quasiment au point de départ. Il fallut donc rallonger la période afin de négocier encore et encore, jusqu’à ce que, de prolongation en prolongation et à force de rejets successifs de ses projets, la pauvre Thérésa May finisse par démissionner, laissant la place à un Boris Johnson gonflé à bloc.
Ce dernier, convaincu de la nécessité de siffler la fin de la récréation, décida alors de se débarrasser du boulet démocratique le temps d’en finir avec le feuilleton Brexit et de sortir enfin, à la date fixée du 31 Octobre prochain. Donc, il a mis les parlementaires en congé d’office, le gros Bobo, parce que depuis le début des négociations ledit parlement a toujours tout refusé, les accords négociés par la brave Thérésa tout autant que l’éventualité d’une sortie sans accord, le fameux No deal qui semble bien constituer la seule solution réalisable, quel que puisse en être le coût. Pour arriver enfin à quelque chose il faut donc momentanément neutraliser le Parlement, c’est à dire la sacro-sainte Démocratie… Je ne sais pas ce qu’il se figurait, Boris, mais en s’attaquant ainsi de front à la Statue du Commandeur, il apparaissait inévitable qu’il se prît un véritable tsunami à travers la gueule! Ça n’a pas loupé. Aujourd’hui, il n’a plus de majorité, ses potes le laissent tomber les uns après les autres, jusqu’à son propre frère qui quitte le navire comme un rat pressentant l’incendie! Le voilà sommé de retourner à Bruxelles en vue de négocier un deal dont tout le monde sait qu’il serait rejeté comme les autres… Pour jouer sa dernière carte il demandera Lundi aux Communes de se dissoudre afin d’aller à de nouvelles élections… Il ne l’obtiendra certainement pas! La démocratie aura tellement bien parlé que ce pauvre Johnson ne disposera d’autre choix que la démission…laquelle pourrait peut être déboucher sur de nouvelles élections…même pas sûr! Quand on veut noyer le gros toutou, on l’accuse de la rage et tout le monde s’y met, la carpe s’allie au lapin et le conservateur au travailliste. L’essentiel étant de se débarrasser de l’empêcheur de démocratiser en rond… Vous avez vu ce qui est arrivé à Salvini?… Affaires à suivre…
Bonne semaine à tous, amitiés bien démocratiques.
Et merde pour qui ne me lira pas.
NOURATIN
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