Le mouvement controversé et communautariste de La Ligue de défense noire africaine (LDNA) a tenu des propos racistes lors de sa mobilisation devant l'ambassade d'Afrique du sud à Paris le 6 septembre. Se mobilisant à l'origine contre «la xénophobie» en Afrique du Sud, l'un des intervenants a dérapé en appelant aux meurtres des «Blancs», des «Chinois» et des «Indiens» : «La xénophobie doit s'arrêter. Si vous voulez être xénophobe, d'accord. Commencez par tuer les Blancs, commencez par tuer les Chinois, commencez par tuer les Indiens. Ne tuez pas vos frères […] nous avons la même couleur [de peau].»
Un discours qui a été applaudi par les sympathisants de la LDNA présents sur place. L'Organisation de Lutte contre le racisme anti-blanc (OLRA) s'est scandalisée sur les réseaux sociaux : «Des sympathisants de la LDNA appellent à tuer les Blancs et les Asiatiques en Afrique du Sud. Nous condamnons fermement cet appel au meurtre et au génocide. Nous demandons l’intervention immédiate de l’Etat pour faire cesser les activités de ce groupement de haine.»
L'Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, attire des millions d'immigrés africains à la recherche d'une vie meilleure. Mais le pays se débat avec un fort taux de chômage (29%) et d'énormes disparités sociales et économiques, qui alimentent régulièrement un sentiment xénophobe dans la nation «arc-en-ciel» rêvée par l'ancien président Nelson Mandela.
Au moins 10 personnes, dont un ressortissant étranger, ont été tuées dans les violences cette semaine en Afrique du Sud, a d'ailleurs annoncé le 5 septembre le président sud-africain Cyril Ramaphosa, au moment où s'apaisent les tensions avec le Nigeria qui s'est engagé à coopérer avec Pretoria. En effet, depuis le 1er septembre au soir, des dizaines de commerces, appartenant principalement à des migrants venus d'autres pays africains, dont des Nigérians, ont été vandalisés et brûlés dans la région de Johannesburg, la principale ville du pays, et dans la capitale Pretoria. Plus de 400 personnes ont été interpellées.
La LDNA s'est en outre fait remarquer le 5 septembre pour avoir été à l'origine d'une joute verbale et vraisemblablement physique opposant le maire de Levallois-Perret Patrick Balkany et des membres du collectif.
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