29 septembre 2019

Catastrophe sanitaire Lubrizol : Témoignage de Betty

J'ai fui Rouen avec mes enfants, beaucoup trop insoutenable Les autorités sont en train de jouer avec nos vies.
Si vous pouvez faire remonter mon message de désespoir, faites le. La situation est surréaliste...

Je suis à Paris actuellement, je peux témoigner des dépôts de suie dans les pluies, des odeurs d'hydrocarbures et de plastique brûlés, des maux de tête, des nausées, de la gorge qui brûle... Nous vivons en plein cauchemar...

J'ai été réveillée à 6h hier par les bruits d'explosion alors que je suis à plusieurs kilomètres. Nous avons vu le nuage noir passer toute la matinée, confinés dans la maison conformément aux consignes. Écoles et lieux publics fermés.

Mes migraines ont débuté vers 12h hier. Le soir vers 21h, les odeurs ont fini par rentrer dans la maison, j'avais l'impression d'avoir la tête dans un bidon d'essence, littéralement.

Nous avons hésité à partir hier soir vers 22h mais l'odeur était encore plus insoutenable dehors que dedans et je n'ai pas osé traverser cela avec mes enfants de 4 et 6 ans. Ce sentiment atroce d'être autant en danger dans sa maison que dehors.

Ce matin, toujours des odeurs atroces, par vagues en fonction des vents, les gens se cachent le visage dans la rue pour ne pas respirer ça. Je suis partie avec mes enfants à la gare, traverser la ville nous a donné la nausée, gorge qui brûle et yeux qui piquent.

Les écoles sont toujours fermées, par mesure de sécurité nous dit-on, alors que tout est sensé être sans danger.
Les gens, ma famille, mes amis, mes collègues, tout ceux à qui je parle ONT PEUR, on sait qu'on nous ment. J'ai appelé la préfecture, langue de bois, le SAMU hier soir, débordés d'appels.

Des dépôts de suie noire, grasse, collante partout suite aux pluies. La mairie nous dit qu'ils sont en train de nettoyer les cours de récréation pour lundi. Des oiseaux morts retrouvés dans Rouen sur les quais.

La population se sent en danger, et abandonnée à cause de l’œil médiatique focalisé sur Chirac. C'est un sentiment irréaliste, que jamais je n'aurais cru vivre un jour... Mon fil Facebook est plein de gens qui disent qu'ils vont porter plainte, qu'ils sont effarés de constater une telle inaction de la part des autorités.

Je m'arrête là, mais égoïstement, je suis partie, je suis à Paris, j'ai la chance d'avoir une sœur qui m'accueille. J'ai encore la gorge qui pique mais la migraine est partie.
J'ai 32 ans, un bon boulot, je suis éduquée, pragmatique et sensée, mais aujourd'hui j'ai peur. Je voudrais le dire et que le message soit transmis. Toute la ville est inquiète.
 
 
 
 

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