11 août 2019

La Chine est le seul pays au monde à avoir réussi à faire fonctionner un réacteur EPR !


Et de deux. La Chine compte depuis mardi 28 mai deux réacteurs nucléaires EPR en fonctionnement sur le site de la centrale de Taishan, dans la province du Guangdong, à 150 km de Canton.

Moins de six mois après la mise en exploitation commerciale du premier réacteur, cette annonce confirme le succès du CEPR, le Chinese Evolutionary Power Reactor, la version chinoise du réacteur.

Un projet européen, mais un succès chinois

Initialement conçu en France, l’EPR est un réacteur nucléaire de troisième génération lancé début des années 1990, après l’accident de Tchernobyl. Fruit d’une coopération entre les groupes français Framatome et allemand Siemens, il fonctionne à l’eau pressurisée. L’objectif est d’améliorer la sûreté des centrales nucléaires.

En 2006, la Chine lance un appel d’offres pour la construction de six centrales nucléaires de troisième génération. Le groupe Areva a remporté le marché pour deux réacteurs à Taishan. Le projet est alors confié à une coentreprise détenue par majoritairement par l’électricien chinois CGNPC, par EDF (à hauteur que de 30 %) et par l’administration de la province du Guangdong. Les travaux ont été lancés en 2009. Les deux réacteurs sont désormais en fonctionnement, moins de 10 ans après.

Cette réussite traduit la politique volontariste chinoise, alors que le pays poursuit ses efforts d’industrialisation à marche forcée. L’énergie fait partie des dix secteurs clé listés dans le programme « Made in China 2025 », dans lequel Pékin expose son ambition. Le succès de Taishan et les transferts de technologies négociés dans le cadre du contrat laissent présager une « duplication à l’infini » de la technologie en Chine. La centrale de Taishan est d’ailleurs prévue pour accueillir d’autres réacteurs.

Des projets mondiaux mais très en retard

Ailleurs dans le monde, trois autres réacteurs EPR sont en construction : en Finlande (à Olkiluoto), en France (à Flamanville) et au Royaume-Uni (à Hinkley Point). Or ces trois projets sous maîtrise d’œuvre française connaissent des retards énormes et d’importantes dérives budgétaires. Lancés respectivement en 2005 et 2007, les projets finlandais et français devaient être terminés en quatre ans et demi. Plus de dix ans après, aucun des deux n’a vu le jour. De plus, leur coût a triplé pour atteindre environ 10 milliards d’euros.

Côté britannique, le projet lancé en 2012 n’a commencé qu’à la fin 2018, suite à de nombreuses controverses relatives à son implantation. Et il faut noter que son financement est assuré par EDF et l’électricien chinois CGNPC…

Malgré ces dérives, l’Inde a toujours l’intention de construire une centrale avec six réacteurs à Jaitapur. Un accord de principe en ce sens a été signé lors de la visite du président Emmanuel Macron en Inde fin 2018. L’offre commerciale d’EDF reste à confirmer.

Flamanville ne serait pas opérationnel avant 2022...

D'énormes problèmes techniques expliquent le retard de construction de la centrale normande. Le dernier problème en date concerne les soudures de la cuve. Début avril, des experts de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) ont estimé que huit soudures devaient être refaites.

L’électricien français juge quant à lui que ces soudures ne posent pas de problème de sûreté et que les réparer impliquerait la destruction d’une partie de la cuve. Jean-Bernard Lévy, le PDG d’EDF indique même : « le chantier de l’EPR pour le reste est quasiment terminé, nous avons commencé les essais finaux qui se sont déroulés de façon tout à fait normale. »

L’ASN rendra sa décision « courant juin » pour dire si ces travaux sont réellement nécessaires. « Elle ne va pas aller contre l’avis des experts. L’affaire est pliée », estime Yannick Rousselet, spécialiste du nucléaire à Greenpeace. Ces travaux devraient prendre selon lui environ « deux à trois ans », ce qui va retarder d’autant la mise en fonction de l’EPR français, et alourdir encore la facture. 

Source :  https://www.la-croix.com/Economie/Chine-reste-seul-pays-monde-faire-marcher-EPR-2019-05-29-1201025455

Pourquoi ça marche en Chine et pas en France ?

On a tout simplement perdu l'habitude de construire des centrales en France. La dernière date de 17 ans. Les compétences se sont perdues. Alors qu'en Chine, ce sont des dizaines de réacteurs qui ont été bâtis ces dernières années, donnant ainsi naissance à une expertise qui, c'est un paradoxe, a disparu en France, l'un des pays pionniers de l'énergie nucléaire.

Source : https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/epr-de-flamanville-pourquoi-le-meme-reacteur-fonctionne-tres-bien-en-chine-7797894698

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