31 juillet 2019

Production d’électricité : inefficacité totale de l’éolien


L'éolien serait-il une source d'énergie rentable ? Pas vraiment à en juger par les chiffres.

Que penser des rendements de l'éolien à l'échelle nationale, alors que les chiffres affichés sont en chute ?

Jean-Louis Butré : Généralement, lorsqu'il y a des anticyclones, c'est ou bien l'été ou bien l'hiver, auquel cas c'est encore beaucoup plus grave car il n'y a pas de vent. Cela veut dire que vous pouvez mettre autant d'éoliennes que vous voulez, 8.000 ou 9.000 comme aujourd'hui, il pourrait y en avoir 50.000 : il n'y aurait pas plus d'électricité. C'est une électricité intermittente. Quand les promoteurs annoncent qu'on a réussi à atteindre 10 ou 15% de production de l'électricité nationale, c'est très ponctuel mais le problème d'électricité n'est pas là.

D'abord, pour que le chiffre ait du sens, il faut cumuler sur toute une année et le parc français, compte-tenu des régimes de vent, a en moyenne un rendement de l'ordre de 23% dans l'année. Cela veut dire qu'on investit dans une technologie et 75% du temps environ elle se repose. Voilà en définitive le vrai problème de l'éolien : on compare des moyens de production absolument pilotables par des moyens qui sont absolument aléatoires. C'est terrible parce que tous les chiffres qui sont annoncés sont faux voire frauduleux et à chaque fois que l'on se félicite en disant qu'on a implanté mille gigawatt éolien, cela n'a rien à voir avec les autres moyens de production, puisqu'il faut multiplier tout de suite par 23% sur terre et 40% en mer, et encore on est plus proche de 35%. Il y a donc un mensonge du simple à multiplier par quatre.

Concrètement, lorsqu'on observe la période récente, peut-on avoir une idée du rendement que l'on a eu durant cette période ?

Il suffit de regarder les chiffres officiels fournis par le Réseau de Transport d'Electricité. RTE donne instantanément la production de chacune des filières à chaque quart d'heure. Bien-sûr, il y a des périodes de hausse et ensuite des périodes où la production s'écroule. RTE permet de faire le cumul sur un mois, deux mois ou toute l'année, et à ce moment-là on a le rendement sur la quantité d'électricités totale produite par rapport à la puissance installée. Annuellement, c'est 23% : il se trouve que depuis deux mois, la situation est assez catastrophique : on est redescendu à 4%. Quand ils regardent les chiffres, les gens ne se rendent même pas compte. Je m'étais amusé à faire un calcul par rapport au parc des climatiseurs français : dès lors qu'il fait chaud, les gens font marcher leur climatiseur et, de mémoire, cela représentait le quart des climatiseurs que l'on était capable de faire tourner avec ces grands ventilateurs.

Parallèlement à cela, ont lieu des investissements gigantesques, des grandes déclarations tonitruantes. Une déclaration vient d'être faite hier : l'appel d'offre du nouveau parc éolien en mer en Normandie représente mille mégawatt. Et immédiatement, sa production est comparée aux réacteurs nucléaires mais c'est une erreur : il faut tout de suite multiplier par le rendement, c'est-à-dire que cela représente toujours le tiers des chiffres affichés. Ce mensonge est tellement énorme depuis des années que l'on s'aperçoit que les décideurs n'ont pas encore vraiment tous intégré ce genre de problèmes. Ils votent des lois et ils se font gruger de pratiquement trois quarts.

Il y a encore plus grave. Les spécialistes craignent qu'à un moment où l'on aura vraiment besoin d'électricité, alors que les réseaux sont en flux tendus, au cours d'un hiver très froid, il n'y ait pas assez de réserves hydrauliques pour alimenter le système. L'hydraulique est une énergie renouvelable mais absolument réglable : ce n'est pas le cas de l'éolien. Un jour nous entrerons dans une période basse du point de vue hydraulique et à ce moment-là, le réseau va disjoncter et on aura le droit à une vraie catastrophe nationale.

A trop s'appuyer sur l'éolien, on est en train de se diriger vers une situation critique. Toute la politique de la transition énergétique est actuellement minée car elle a fait ce pari sur les énergies intermittentes, comme l'éolien. Malheureusement, les personnes qui auraient pu donner un avis plus objectif ont été éliminées des circuits. Ce sont donc des industriels qui sont entrés dans les circuits de la ADEME et des ministères de l'environnement. Tout ça est arrivé dans un programme qui est gravé dans le marbre, qu'on ne peut plus faire bouger : des députés et certaines commissions mettent en évidence certaines réalités hallucinantes et c'est l'omerta. Le gouvernement persiste dans son intention, la tête baissée, de multiplier l'éolien alors qu'on va dans le mur.

 
Nous somme face à une impossibilité technologique : il est impossible, dans un réseau national, de dépasser 13% de production électrique dite "renouvelable" (solaire+ éolien), sans risquer la chute du réseau.
Les pays qui annoncent plus proposent des chiffres pipés ou sont alimentés par d'autres pays en électricité "stable" (centrales nucléaires, à charbon, à gaz...) afin de compenser les grands aléas de production.

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