Le sujet n’était pas à l’ordre du jour. Mais le mardi 25 juin, à l’heure d’ouvrir la commission locale d’information (CLI) du site minier de la vallée de l’Orbiel, le préfet de l’Aude, l’agence régionale de santé (ARS) et le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) pourront difficilement ignorer un nouvel élément. En ce mois de juin 2019, trois cas d’intoxications à l’arsenic d’enfants scolarisés dans les écoles de Lastours et du Mas-Cabardès ont été confirmés après analyses de sang et d’urine par le laboratoire du centre hospitalier de Carcassonne.
De quoi faire prendre une nouvelle tournure aux débats, doutes et interrogations qui agitent la vallée depuis les inondations du 15 octobre 2018. Des crues qui ont touché les sites de stockage des déchets miniers, où dorment depuis des années des tonnes d’arsenic, cadmium, plomb, mercure, antimoine.
Fin mai, en recevant les maires de la vallée, le préfet avait fait un pas en avant, en annonçant de nouvelles analyses de recherches d’une quinzaine d’éléments chimiques dans tous les établissements recevant du public, des stades aux écoles, des crèches aux piscines. Un geste pour lever les doutes, alors que le BRGM et l’ARS ont, depuis six mois, tenu une position rejetant tout impact des inondations sur la pollution et écartant toute perspective de dommages sanitaires.
La réalité des trois cas d’empoisonnement peut aujourd’hui difficilement être ignorée. Un sujet que les associations de défense des riverains ne manqueront sans doute pas de mettre sur la table. À la tête de Gratte Papiers, François Espuche prend bien soin de rappeler que l’arsenic est "un élément toxique carcinogène, qui présente des effets sans seuil : à toute dose non nulle correspond un risque non nul." De quoi relancer les riverains dans leur souhait d’une enquête épidémiologique, à laquelle les parents d’élèves sont en train d’apporter, en toute autonomie, la première touche. De quoi mener les associations impliquées sur le sujet à répéter leur vœu d’une cartographie détaillée de la pollution, alors que certains élus, les prix du foncier à l’esprit, n’oublient pas dans leur réflexion les conséquences économiques d’un tel désastre environnemental. De quoi aussi poser une question irrésolue depuis plus de 15 ans. Comment, une bonne fois pour toutes, assurer la protection des populations de la vallée de l’Orbiel, puisque la dépollution des lieux reste une chimère interdite par le coût de l’opération.
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