25 juin 2019

Les gros yeux de l’été

Il n’y a pas grand-chose à signaler que je n’ai pas déjà signalé. Ce qui se passe est plus ou moins une redite, mais les attitudes semblent avoir changé. Il y a un nouveau développement, faire les Vrais Gros Yeux et à ce rythme, cela pourrait bientôt devenir un sport olympique.

Les États-Unis sont en pilote automatique, en mode de croisière vers l’effondrement, submergés par la dette et politiquement dysfonctionnels, mais toujours en train d’essayer d’intimider le monde. En réponse, le monde s’est mis à faire les gros yeux de manière coordonnée à l’échelle mondiale : les Américains (et/ou leurs mandataires) endommagent certains pétroliers dans le golfe Persique et accusent l’Iran d’avoir fait le coup. Comme cela n’a pas eu l’effet escompté, les Américains (et/ou leurs mandataires) … ont décidé qu’il fallait endommager d’autres pétroliers dans le golfe Persique et blâmer l’Iran – c’est le moment de refaire les gros yeux. Pendant ce temps, il y a beaucoup de navires de la marine américaine qui naviguent dans le golfe Persique, et c’est un signe certain que les hostilités ouvertes avec l’Iran seront évitées parce que ces navires sont très chers, qu’il n’y a pas d’argent pour les remplacer. Étant donné les capacités très avancées en missiles et torpilles diverses de l’Iran, ils sont des cibles faciles.

Une autre occasion de faire les gros yeux se présente chaque fois que les responsables américains parlent de leurs exportations d’hydrocarbures. La seule raison pour laquelle les États-Unis ont un surplus temporaire d’hydrocarbures est dûe à l’industrie de la fracturation hydraulique, qui se noie dans l’encre rouge et ne sera jamais guérie parce que les prix dont elle a besoin sont supérieurs à ce que le monde peut se permettre de payer. Le pétrole de schiste n’est qu’un coup d’éclat temporaire, et ce qui vient ensuite, c’est ce qui se passe après le pic pétrolier – ce qui n’est pas étonnant, car c’est là que tous les meilleurs modèles économiques et outils de prévision cessent de fonctionner, mais je suppose que le monde va se séparer en pays riches en énergie et en pays pauvres en énergie, et les pauvres auront de la difficulté à maintenir un style de vie qui s’apparente à celui des gens du premier monde, en s’offrant des boissons caféinées super chères ou des psycho-analystes pour leurs animaux domestiques.

Une autre occasion à ne pas manquer est la guerre de Trump contre Huawei, qui a conduit Google à priver les smartphones Huawei de l’accès à son système d’exploitation Android. Maintenant, préparez-vous à faire les gros yeux, car les systèmes d’exploitation sont à ce stade des éléments libres qui flottent dans le domaine public. À l’exception de Microsoft Windows, qui est une merde absolue, ils sont tous basés sur Linux (comme Android) ou BSD Unix (Mac OS, etc.) et ces derniers sont tous les deux gratuits. Faire fonctionner Linux sur un smartphone, un réfrigérateur ou un grille-pain, c’est écrire tout un tas d’interfaces et de pilotes de périphériques, et c’est quelque chose qu’un million de singes avec des machines à écrire peuvent réussir à faire un million de fois plus vite qu’un singe travaillant d’arrache-pied mais seul. Ainsi, il n’y a plus une mais deux alternatives à Android en cours – une chinoise et une russe – qui continueront à prendre en charge toutes vos applications préférées. Pendant ce temps, Google sera rebaptisé Booble et tous ses brillants employés russes retourneront à Moscou. OK, tu peux faire les gros yeux maintenant.

Le temps a vraiment été sauvage. Aux États-Unis, une grande partie des terres agricoles ont été submergées, les semis de maïs et de soja ont été très réduits et en plus très retardés, et une seule gelée précoce entraînera une catastrophe pour la récolte. Le temps a été tout aussi sauvage de l’autre côté de la planète, en Russie, qui est l’autre grand exportateur agricole. Il neige à Norilsk, des grêlons de la taille d’un œuf et des pluies torrentielles ont provoqué des inondations dans le sud. Il y a des feux de forêt sans fin dans l’est et des températures étouffantes dans le centre. Mis à part les modèles climatiques, il y a certaines indications selon lesquelles, compte tenu de ce temps sauvage, nourrir tout le monde pourrait devenir un problème. Nul doute que les riches répondront en essayant d’amener les pauvres à se manger les uns les autres (faites les gros yeux, s’il vous plaît) et les pauvres répondront avec leur propre plan, qui est de manger les riches (re-gros yeux) mais une fois qu’ils les auront tous mangé, ils finiront par s’entre-dévorer de toute façon (snif).

Certaines personnes réclament que nous nous arrêtions avant qu’il ne soit trop tard ou qui emploient des mots à cet effet. Il y a une Suédoise obsessionnelle et compulsive, Greta, je crois, qui fait le tour du monde, sa campagne médiatique financée par les oligarques mondialistes habituels (Gore, Soros, etc.) qui dit aux gens que nous devons arrêter de brûler des combustibles fossiles, de manger de la viande, etc. Pour être parfaitement cohérente, à l’instar des obsessionnels compulsifs, elle devrait cesser de respirer parce que lorsqu’elle expire, elle produit du dioxyde de carbone qui réchauffe la planète.

De plus, quelqu’un devrait dire à Greta que si le monde cessait de brûler des combustibles fossiles, la température moyenne de la planète grimperait de 1º C à 1,5º C, ce qui est énorme, à cause d’un phénomène connu sous le nom d’assombrissement global. Tout le smog provenant de la combustion de combustibles fossiles limite la quantité de rayonnement solaire qui atteint la surface de la planète. Ajoutez à cela les 0,5º C de réchauffement qui ont été atteints depuis le début de l’ère des combustibles fossiles, et voilà vos 2º C qui, de l’avis général, seraient catastrophiques. Ainsi, quand quelqu’un commence à dire qu’il faut arrêter le réchauffement de la planète, il est peut-être temps de faire les Vrais Gros Yeux. Nous avons dépassé toute cette histoire de « Vérité incommode » ; considérez-vous royalement incommodés.
  
Arrosage d’un champ de pomme de terre

En parlant d’inconvénient, où je me trouve maintenant, dans le domaine d’Orlov, dans un endroit non divulgué, nous n’avons pas eu une bonne pluie de trempage depuis au moins deux semaines et je vais donc arroser … le champ de pommes de terre. C’est ce à quoi le monde en est arrivé : nous devons arroser ces satanées pommes de terre, parce que, vous savez, nous aimons manger. N’hésitez pas à faire les gros yeux.

Dmitry Orlov

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Cat pour le Saker Francophone

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