Des vomissements après le dîner
Le bilan pourrait-il s'aggraver ? "Ce sont des personnes fragiles, des personnes âgées, donc le bilan sera suivi, mais nous parlons d'urgence relative", tempérait à 7h la sous-préfète de permanence, Marie-Paule Demiguel, affirmant que les personnes évacuées étaient "hors de danger".
Que s'est-il passé ce dimanche soir exactement ? "Ce que l'on sait, c'est qu'il y a eu des vomissements de personnes après le dîner, qui laisse supposer que c'est une intoxication alimentaire" répondait la sous-préfète, ajoutant que des analyses seraient menées dès ce lundi matin. Frédéric Pasian, l'adjoint au maire du Lherm qui a été appelé par la gendarmerie ce dimanche soir à minuit moins le quart, et a ensuite géré cette situation de crise, parle aussi de "forts soupçons" d'intoxication alimentaire, en précisant que "les pensionnaires ont eu des symptômes vers 20h, 1h30 après la prise du repas".
Le parquet dirigera l'enquête, en lien avec l'ARS. Sur les 87 chambres de l'établissement, celles des pensionnaires décédées ainsi que la cuisine ont été mis sous scellés. Les repas-témoins ont été mis sous séquestre et conservés dans l'attente de l'intervention de la direction départementale de la protection des populations. Un questionnaire alimentaire doit être distribué aux résidents.
Je vais porter plainte — Alain Lapeyre, le fils d'une victime
Alain Lapeyre, un habitant de Saubens, raconte au micro de France Bleu Occitanie avoir été prévenu par les gendarmes dans la nuit, vers 1h30 du décès de sa mère de 93 ans, pensionnaire depuis 10 ans dans cette maison de retraite. "Personne ne sait rien [...] Elle est à Rangueil pour une autopsie", précise-t-il. "Je reconnais que cette maison de retraite se dégradait", poursuit-il, parlant d'une visite qu'il avait voulu faire à sa mère, en rentrant de vacances, à 18h. Il l'avait trouvée enfermée à clé dans sa chambre, avec personne à l'étage. "Je suis très en colère. C'est inadmissible. On paye pas loin de 3000 euros par mois. Il faut que la lumière soit faite là-dessus. Je vais porter plainte", conclut-il.
Un centre d'accueil des familles a été mis en place près de la mairie, dans la salle communale. Une cellule d'urgence médico-psychologique a été constituée, gérée par la Croix-Rouge. Les familles peuvent appeler au standard de l'Ehpad au 05 62 23 27 22.
La préfecture indique que les secours se sont rendus sur place immédiatement et que le centre opérationnel départemental a été activé par le préfet en lien avec l'Agence régionale de santé. Le parquet s'est également déplacé ce dimanche soir. Un poste de commandement a été mis en place sur site.
Des faits extrêmement rares parait-il...
"Ce sont des faits extrêmement rares dans notre secteur", analyse l'Aveyronnais Pierre Roux, directeur de quatre Ehpad et secrétaire de l'AD-PA, une association de directeurs de maisons de retraites, joint par France Bleu Occitanie ce lundi matin.
Le site de l'établissement lorsqu'il était encore géré par le groupe Oméga, précisait qu'il employait des cuisiniers salariés avec "une cuisine régionale préparée sur place, sans liaison froide". "C'est à dire que les plats sont préparés sur place et qu’il n’y a aucune mesure de refroidissement et de remise à température. Dès que les denrées sont prêtes à être consommées, elles sont servies, ce qui, normalement, limite le risque d’intoxication alimentaire", explique Pierre Roux. Toutefois, le groupe Korian a racheté Oméga en janvier 2019, il est donc possible que le fonctionnement des cuisines ait été modifié au Lherm.
La maison de retraite du Lherm a ouvert en novembre 2006, elle accueille 82 résidents et une unité Alzheimer de 17 malades.
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