29 avril 2019

Contrôle technique : Toujours pire !


Reporté de six mois à la suite du mouvement des Gilets jaunes, le durcissement des conditions de passage du contrôle technique reste aujourd'hui prévu pour le 1er juillet 2019. Quelles seront les conditions, les nouveaux critères ? Retrouvez notre dossier sur le nouveau contrôle technique en 2019 !

[Mis à jour le 29 avril 2019 à 09h11] Un nouveau contrôle technique arrive. Pour calmer la colère des gilets jaunes, le gouvernement avait fait en décembre 2018 plusieurs annonces de mesures fiscales dont la suspension du durcissement des conditions de passage au contrôle technique pour 6 mois. Ce durcissement devait être mis en place au 1er janvier 2019 et visait les automobiles les plus polluantes. Opacité des fumées, particules émises, seuil d'émissions : le nouveau contrôle technique se voulait plus sévère pour les diesels d'avant 2011. Attention, les mesures ne sont pas supprimées ! Pour l'heure, la mise en place de ces nouvelles mesures reste confirmée pour le 1er juillet 2019.

Depuis mai 2018, le contrôle technique a déjà été durci via davantage de points de contrôles à valider. Depuis son instauration, le nouveau contrôle technique a fait monter le taux de contre-visite aux alentours de 21,3%. Le taux de réussite stagne autour de 77,7 %. Trois mois après sa mise en place, nous avions réalisé un bilan de cette réforme du contrôle technique : quelles sont les plus fréquentes défaillantes ? Qu'est-ce qui cause une contre-visite, voire un rejet au contrôle technique ? Comment éviter de se faire recaler au contrôle technique ? Les prix ont-ils beaucoup augmenté ? Quels sont les tarifs actuels du contrôle technique ? Tout ce qu'il faut savoir sur le contrôle technique est dans ce guide pratique complet. 

Infos nouveau contrôle technique : quels changements ?

Deux phases sont à retenir : mai 2018 pour un premier durcissement des points de contrôle et 1er juillet 2019 pour l'instauration de nouveaux contrôles des émissions polluantes.

Au 1er janvier 2019, les fumées émises par l'échappement des véhicules diesels devaient être plus contrôlées. Leur opacité devait être plus contrôlée pour "sortir les véhicules les plus polluants du parc automobile". Cette mesure a été repoussée de 6 mois mais devrait entrer en vigueur au 1er juillet 2019.

Elle devrait booster le marché de la dépollution en encourageant les nettoyages réguliers des moteurs, des filtres à particules ou encore de la fameuse vanne EGR, aujourd'hui très répandue sur les moteurs diesel mais aussi les moteurs essence récents. Leur encrassement provoque une hausse des émissions polluantes du véhicule et pourra conduire à un refus de validation du contrôle technique. Or, un changement de vanne EGR peut atteindre 350 euros, celui d'un filtre à particules près de 2000 euros. Un nettoyage est plus économique.

Voici les points clés du contrôle technique mis en place depuis mai 2018 :

Effectif depuis le 20 mai 2018 dans tous les centres agréés de contrôle technique.

Les défaillances dites mineures seront moins nombreuses (139 contre 230 pour les règles précédentes). En revanche, les défaillances majeures avec obligation de réparation dans un délai de deux mois suivi d'une validation via une contre-visite seront en augmentation : de 177 points à 340.

De nombreux nouveaux points portant sur les freins (gare aux plaquettes de frein !) et l'état des pneus. Les professionnels craignent du coup un bond du taux de contre-visite.

Avec autant de nouveaux points de contrôle, la durée du contrôle technique sera plus longue et allongée de 15 minutes par rapport à aujourd'hui : de 30 à 45 minutes pour un contrôle complet.

Du coup, le prix va s'en ressentir pour passer en moyenne à 80 euros. Surtout la contre-visite pourrait devenir payante.
Nouveau contrôle technique : à quelle date en 2019 ?

Après une précédente réforme réalisée en mai 2018, le prochain renforcement des conditions de passage au contrôle devrait être instauré à la mi-2019. Pour satisfaire les gilets jaunes, le gouvernement a en effet repoussé l'application de cette mesure visant à mettre au rebut les vieux diesel les plus polluants. La date pour l'heure retenue est le 1er juillet 2019.
 
Contrôle technique : les points vérifiés

Le contrôle technique comprenait jusque-là 123 vérifications d'organe. Cela passe à 131 organes. La vérification de ces pièces pourront déboucher sur une liste de 600 défauts possibles contre 409 pour le contrôle technique actuel. Surtout, depuis le 20 mai 2018, le contrôle technique comprend trois niveaux de défauts contre deux jusque-là :
Le premier niveau de défaut se nomme "défaillance mineure" et comprend 139 points de contrôle.

Le deuxième se nomme "défaillance majeure". Ce niveau comprend 340 points. Si ou plusieurs points sont défaillants, le véhicule sera soumis à contre-visite et le propriétaire aura deux mois pour réaliser les réparations. Parmi les nouveaux points soumis à contre-visite, citons le mauvais état des balais d'essuie-glace, le lave-glace à sec (!), l'usure des disques de freins ou des plaquettes...

Le troisième se nomme "défaillance critique". Ce niveau comprend 127 points de contrôle. Leur non-validation entraînera l'immobilisation immédiate du véhicule. Ce peut être une fuite du liquide de frein, des pneus trop usés (pneus dits "lisses"), la corrosion du châssis… Mais aussi une fêlure sur le pare-brise gênant la visibilité du conducteur. Une vignette sera apposée sur le pare-brise et le propriétaire aura normalement 24 heures seulement pour faire réparer le problème.

Vous pouvez retrouver ci-dessous tous les nouveaux points soumis à contre-visite.

Nouveau contrôle technique : les amendes

Un automobiliste qui n'aurait pas réparé le défaut critique remarqué au contrôle technique et qui continuerait de circuler s'exposera à une amende de 135 euros. En cas d'accident, sa responsabilité sera également engagée. Votre carte grise peut être saisie. Vous disposez alors d'une semaine pour passer le contrôle technique. Sans preuve de ce contrôle, vous ne pourrez pas obtenir de duplicata de la carte grise. De même en cas de vente, la Préfecture refusera de délivrer une nouvelle carte grise à l'acquéreur.

Prix contrôle technique : quels tarifs pour ma voiture ?

Avec un contrôle technique plus long à réaliser, la voiture sera immobilisée plus longuement. Surtout, les centres de contrôle technique devraient faire monter les prix pour compenser ce temps supplémentaire passé sur chaque véhicule. Si l'on compte aujourd'hui entre 50 et 80 euros pour un contrôle technique en fonction des régions, le prix pourrait grimper de 20% au minimum selon de nombreux experts. Surtout la contre-visite, aujourd'hui gratuite dans une très large majorité des cas, pourrait bien devenir payante (entre 10 et 15 euros ?). En attendant, voici une estimation des prix couramment pratiqués en France. Nous ne manquerons pas de les actualiser après le passage de la réforme et les premiers mois du nouveau contrôle technique. Nous manquons encore de recul pour avoir un panorama complet.

Prix du contrôle technique :
  • Véhicule essence : de 50 à 75 euros.
  • Véhicule diesel : de 50 à 85 euros.
  • Véhicule au GPL : de 80 à 120 euros.
Contrôle technique : quand le passer, quelles règles ?

Un véhicule doit être soumis au contrôle technique dans les six mois qui précèdent la date du 4ème anniversaire de la mise en circulation. Ainsi, pour un véhicule mis en circulation le 1er juillet 2014, le contrôle technique devra être effectué entre le 1er janvier et le 30 juin 2018. Tous les contrôles sont valables deux ans. De nouveaux contrôles périodiques doivent donc être effectués tous les deux ans qui suivant le contrôle initial. De plus, en cas de vente d'un véhicule de plus de quatre ans, un contrôle technique doit être effectué et un procès-verbal de contrôle doit être remis à l'acquéreur. Celui-ci doit dater de moins de six mois pour qu'une nouvelle carte grise soit remise à l'acquéreur.

ATTENTION : Si vous ne faites pas cette déclaration à temps, l'assureur est en droit de refuser de vous indemniser. Il devra néanmoins prouver que votre retard lui a causé un préjudice.

Contrôle technique : où le passer ?

Le contrôle doit obligatoirement être effectué dans un centre agréé. Il existe 4.900 centres répartis sur l'ensemble du territoire. Le contrôle peut avoir lieu dans n'importe quel centre agréé et pas nécessairement dans le département d'immatriculation du véhicule. Rendez-vous sur le site de l'UTAC pour obtenir l'annuaire des centres de contrôle agréés.

Résultats du contrôle technique

En cas de contrôle conforme : Le contrôleur appose sur la carte grise un "timbre carte grise" qui indique la date limite de validité du visa. Il appose également à l'intérieur du véhicule une vignette qu'il aura poinçonnée afin d'indiquer le mois et l'année du prochain contrôle.

En cas de défauts constatés : Si le diagnostic a constaté des défauts, vous avez l'obligation d'effectuer, dans certains cas, les réparations nécessaires. L'obligation de réparer concerne plus de 50 points dont le système de freinage, l'éclairage, les pneumatiques, la suspension, la direction, les équipements de sécurité (voir aussi : les points soumis à contre-visite)... Vous avez deux mois pour agir avant de vous soumettre à une contre-visite. Celle-ci doit également avoir lieu dans un centre de contrôle agréé (pas obligatoirement le même).
Combien coûte le contrôle technique ? Le tarif de la consultation est libre. Vous avez donc intérêt à bien vous renseigner sur les prix pratiqués dans tel ou tel centre agréé et à faire jouer la concurrence. Le prix moyen d'un contrôle se situe autour de 50 euros alors que les contre-visites très souvent gratuites, peuvent avoisiner les 20 euros. (Voir aussi : le prix du contrôle technique).

 
Le nombre d'automobiles roulant sans contrôle va exploser ! Une grande partie de la population n'a déjà plus les moyens d'entretenir normalement son véhicule ou d'en acheter un plus récent...

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