C’est désormais le risque épidémique qui menace des centaines de milliers de personnes touchées par le cyclone Idai en Afrique australe, ont averti les autorités qui ont encore revu le bilan à la hausse, dimanche 24 mars, à plus de 700 morts.
"Le bilan devrait encore monter puisque des zones jusqu'à présent isolées deviennent désormais accessibles", a prévenu dimanche le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha).
À côté du Mozambique, au Zimbabwe, des inondations catastrophiques et des éboulements ont fait au moins 259 morts, selon l'ONU, et près de 200 disparus, dont 30 écoliers.
Une épidémie "inévitable"
Grâce à la décrue qui se poursuivait, les secours ont continué leurs opérations de distribution de nourriture et de reconstruction des routes. Mais le gouvernement mozambicain et les humanitaires anticipaient également l'apparition de maladies transmises par l'eau, compte tenu des eaux stagnantes et de la promiscuité dans les centres d'hébergement. "Il est inévitable que des cas de choléra et de paludisme apparaissent", a estimé le ministre Correia, précisant qu'"un centre de traitement du choléra" était mis en place.
La Croix-Rouge avait annoncé vendredi des premiers cas de choléra au Mozambique, mais les Nations unies et Maputo ont affirmé ne pas en avoir, pour l'heure, enregistré. "Il y aura des maladies transmises par l'eau", a cependant prévenu Sebastian Rhodes-Stampa de l'Ocha. "Mais si (...) on a des centres déjà en place, on sera capable de gérer la situation", a-t-il ajouté.
Près de deux millions de personnes sont affectées par le cyclone et ses inondations en Afrique australe. Au Mozambique, plus de 100 000 personnes ont trouvé refuge dans des centres d'hébergement d'urgence, notamment des écoles.
Une logistique difficile
À Beira, les rescapés se bousculent pour obtenir nourriture et vêtements, tandis que la Croix-Rouge tente de réunir des membres de familles dispersées. "Je ne sais pas où est mon mari", témoigne à Beira Céleste Dambo, secourue par un bateau de pêche à Buzi, l'un des districts les plus touchés.
Elle dort à même le sol, avec ses trois enfants, dans le gymnase de l'école Samora Machel à Beira.
Dix jours après le passage du cyclone, la "logistique" pour accéder aux disparus et acheminer l'aide "reste un défi", constate l'Ocha.
Au moins 80 % des infrastructures électriques de Dondo, à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Beira, sont endommagées, selon le gouvernement. Beira, où vivent un demi-million de personnes, reste partiellement privée d'électricité.
Lueur d’espoir
Mais les travaux de réparation de la seule route qui permet d'accéder à la ville et avait été partiellement emportée par les eaux viennent d'être terminés.
À Beira samedi soir, quelques lampadaires étaient allumés. Les rues étaient de nouveau encombrées, signe que la vie reprenait ses droits. Le peu de restaurants ouverts affichaient complets.
Dans la cathédrale Ponta Gea, qui a miraculeusement survécu aux intempéries, une messe a été célébrée en hommage aux victimes, avec une seule torche et quelques bougies. "Les gens ne savent pas quoi faire car ils ont perdu leurs maisons, ils ne savent pas où dormir (..). Mais les Mozambicains ne vont pas se laisser abattre", a lancé le père Pedro.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.