"Samedi 16 mars vers 15h je me trouvais place de l’Étoile à Paris… Il y avait un brouillard de lacrymogène très dense… À un moment je vois une lacrymogène tomber par terre à coté de moi. J’attends quelques secondes… Elle ne bouge pas.
Dans notre rond-point nous jetons souvent au feu des palets de lacrymos récupérés en manifestation. C’est dans cette optique que je décide de m’approcher de cette lacrymogène pour récupérer les palets à l’intérieur et les ramener à la maison.
Je me penche et avance ma main… Et là tout se passe en une fraction de seconde : D’un coup, je me souviens du GJ qui a perdu sa main à cause d’une grenade… Au dernier instant je retire ma main mais trop tard. Boom ! Cette lacrymogène n’en était pas une.
Mon premier réflexe est de regarder ma main. Bien qu’elle soit en piteux état, elle est toujours là…
Je suis pris en charge par les Medics, puis la protection civile direction l’hôpital.
Ma main droite a une déchirure de la commissure du pouce, une fracture du pouce, et de nombreuses brûlures au 2e et 3e degré nécessitant de multiples greffes de peau et points de suture ainsi que l’ablation de l’ongle de mon pouce ainsi que de mon index.
La grenade a projeté de nombreux éclats qui ont traversé les chaussures et le pantalon et qui ont fait des blessures sur les deux pieds, les deux jambes, le visage ainsi que sur ma main droite.
Aujourd’hui après 5 jours d’hôpital, je suis rentré à la maison et j’attends lundi une nouvelle opération de greffe de peau à Nancy. On me prend de la peau sous l’avant-bras pour la greffer sur l’index.
La douleur est insupportable. J’ai décidé de porter plainte.
Comment peuvent-ils continuer de nous jeter de la TNT dessus alors que des dizaines déjà ont été blessé gravement ?"
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