26 mars 2019

Le monologue à bulles de Pie Sassi



Notre ami Sassi, Pie de son prénom, n’a pas manqué l’occasion de nous rendre une petite visite protocolaire. L’arrivée de Xi Jinping impliquant de sa part une descente vers chez nous,
un détour du côté de DERRIERE NAPOLEON s’imposait, forcément, car ce politologue de renom fait partie des amis d’enfance, ça remonte à la Communale, c’est vous dire si ça nous remet loin… Politologue, certes, mais mal pensant, je veux dire vraiment de droite, bien sûr, donc un peu obligé d’aller respirer ailleurs un air plus salubre que celui de notre chouette Pays des Droits de l’Homme de Gauche. Fils d’immigrés ritals, débarqués ici après-guerre histoire d’amasser un gros max de pognon en bossant dix-huit heures par jour comme des bestiaux, Pie Sassi s’en est retourné aux origines, il se partage entre Milan et Rome, entre la presse et l’édition, entre l’Université et les conférences grassement rémunérées. Il semble, en effet, que la vie intellectuelle transalpine (de cheval) tolère les opinions, si diverses fussent-elles, du moment qu’elles se trouvent exprimées par des personnes de qualité… nous, ce serait plutôt le contraire!

Toujours est-il que nous voilà, tous, le ban et l’arrière ban des piliers du zinc de Thérèse, réunis en cette jolie matinée de printemps, autour d’un nombre assez considérable de roteuses, propres à faciliter les pourparlers internationaux. A la troisième coupe notre invité, personnage prolixe autant qu’attachant, nous fait part de son sentiment sur les questions fondamentales qui constituent généralement le fond de conversation indispensable à la vie bistrotière.

-« Vous savez, attaque-t-il en réprimant habilement le rot consécutif à l’ingestion d’une grosse gorgée, la démocratie c’est un peu notre problème à tous. Pour filer la métaphore audacieuse, je la comparerais à une superbe bagnole, genre Ferrari, équipée d’un moteur de 2 CV, avec une direction qui tourne dans le vide et quatre pneus à plat. C’est beau tant que c’est à l’arrêt, après, forcément, ça se gâte.
Regardez les Anglais, par exemple, voilà même pas trois ans ils décidaient…non, en réalité ils ne décidaient rien du tout, simplement un peu plus de la moitié des types qui glissèrent un bulletin dans l’urne se prononça en faveur d’une sortie de l’Union Européenne. Le fameux Brexit ainsi acté, une espèce de tragi-comédie débutait qui allait peu à peu virer en eau de boudin. Personne n’est foutu de se mettre d’accord sur les modalités du divorce! La démocratie représentative coince complètement, les députés votant systématiquement contre le plan du Premier-Ministre pourtant issu de leur majorité, la mère May. Quant à la démocratie directe, le populo descend dans la rue pour réclamer un nouveau referendum, comme si une première connerie ne suffisait pas et qu’il convenait d’en rajouter une seconde…y a pas de raison que ça s’arrête! D’ailleurs, les centaines de milliers de clampins déboulés hier dans les rues de Londres ne représentaient qu’une infime partie de ceux qui naguère votèrent « non » au Brexit; autant dire qu’on nage en pleine foutaise!
« Cela posé, mes chers amis, vous n’êtes pas non plus en reste. Nous, devrais-je dire puisqu’en vertu d’une nationalité qui me fut attribuée à l’insu de mon plein gré, dès ma venue au monde, je reste français et certainement plus que vos nouveaux concitoyens Mohamed et Mamadou. Toutefois, reconnaissez que dans le genre démocratique la France, malgré ses Lumières, sa big Révolution et tout le décorum clinquant qui les porte aux nues, ce serait plutôt le bordel arabe genre Panier Fleuri de Sidi Bel Abbès dans les années vingt. Voilà même pas deux ans, une écrasante majorité d’entre nous élisait un président de la République si joli, si jeune, si cultivé, si intelligent, si dynamique, si tout, quoi, que le monde entier et ses environs nous l’enviait. Une pure merveille! Élu, cependant, sans que les électeurs se soient donné la peine de chercher à comprendre à qui ils avaient affaire… il eût pourtant mieux valu car la partie obscure du personnage et sa survenance subite au plus haut sommet de la machine à suffrages, laissaient présager du pas normal, voir de l’inquiétant. Mais bon, c’est passé comme lettre à la poste. Une fois le candidat de la Droite molle dézingué à grands coups de pénéloperies costardisées, ne restait plus en face de lui que l’épouvantail d’ekstraimdrouatte, la pauvre Marine avec ses tares familiales et ses insuffisances de matrone fourvoyée sur le ring des gros-bras. Donc, sacre triomphal du freluquet dans la liesse générale et l’adoration universelle, un peu comme lorsque les Amerloques élurent l’illustre Barack-Hussein, promesse d’une transcendance effervescente de l’Humanité tout entière et, en même temps, prédécesseur de l’affreux Donald… va comprendre, Charles!
» Pour en revenir, donc, reprend Pie Sassi après engloutissement d’une nouvelle rasade appuyée d’un claquement de langue appréciateur, le petit Macrounnet si joliment intronisé, se retrouve désormais honni par les trois quarts du pays. Ils ont fini par comprendre, ou tout au moins par réaliser, que les miracles se produisent seulement à Lourdes, et encore pas bien souvent. Nous avons donc -collectivement s’entend, la « volonté générale » comme disent les philosophes à la con- joué un coup démocratique imbécile. Sauf que lorsque le vin est tiré il faut le boire -à votre santé- ce qui implique en traduction juridico-politique, de garder le petit galapiat jusqu’à la fin de son mandat. Vous n’en voulez plus? Eh bien il fallait y penser plus tôt! Maintenant tout ce que vous pourrez faire contre lui sera marqué du sceau de l’illégalité anti-démocratique! Et ces soi-disant « citoyens » qui se lamentent devraient prendre au moins conscience de leur responsabilité. On ne peut pas avoir simultanément le beurre et l’argent du beurre! Tous ces rigolos qui demandent plus de démocratie devraient évaluer ce qu’elle leur a coûté la démocratie! Ce qui se passe aujourd’hui n’est que le produit de décennies de décisions prises par la Nation à l’occasion d’élections parfaitement régulières. A partir du moment ou vous acceptez de jouer, vous validez la règle du jeu et si vous perdez vous n’avez à vous en prendre qu’à vous même! Par votre participation « citoyenne » vous avez tout validé, depuis le regroupement familial jusqu’aux mesures sociales à la con qui vous coûtent, aux dires mêmes de votre Présipède, un pognon de dingues. Alors quand les « Citoyens » prennent leurs airs de pucelle effarouchée pour venir demander à ce dernier, des sous, des baisses d’impôt, plus de services publics et tout le toutim, avec comme seule contrepartie le rétablissement d’un ISF qui ne rapporte même pas le centième des exigences revendicatives, excusez moi mais c’est à la fois irresponsable et stupide. Les « Citoyens » se sont collés dans la panade avec l’aide de leur sacro-sainte démocratie, c’est leur responsabilité qui est en jeu, pas seulement celle des corniauds qu’ils ont choisis pour les représenter! Je ne dis pas que c’est notre faute, je dis simplement que les foules sont encore plus bêtes que les individus qui les composent, elles ne réfléchissent pas, et celui qui sort une grosse ânerie bien enveloppée dans un joli paquet cadeau prendra toujours le pas sur le raisonnement étayé de l’observateur lucide. En d’autres termes, il ne faut pas exiger à la fois une saine gestion des affaires publiques et la démocratie, c’est rigoureusement antinomique.
« Bien sûr, il peut y avoir des exceptions, des coups qui marchent, des opérations électorales à valeur ajoutée non négative. Ça arrive parfois. Les Italiens, en portant Salvini au pouvoir, ont réussi à résoudre leur problème d’envahissement, c’est assez remarquable pour être signalé comme un succès. Les Hongrois semblent plutôt satisfaits d’Orban puisqu’ils l’ont élu trois fois à une large majorité, ce qu’on n’a jamais vu en France. Mais les cas que je vous cite constituent des anomalies, des gens qui ont les pieds sur terre et ne s’embarrassent pas de principes humanitaro-gauchiards; d’ailleurs, aussi bien Orban que Salvini se font cracher à la gueule par tous les autres politicards, les bien-pensants de l’Europe convenable.
A part ça, vous trouvez aussi des démocraties qui fonctionnent à peu près, la suisse…mais les Helvètes sont un peuple à part, doté d’un sens civique à peu près sans équivalent; l’américaine, aussi, d’une certaine façon, parce qu’elle repose sur de vieux principes auxquels personne n’ose toucher, notamment la règle selon laquelle l’État n’a pas à fourrer son nez dans les affaires privées, ce qui évite bien des couillonnades.
« Mais d’une façon générale, ça ne fonctionne pas. Si vous voulez un pays qui marche bien, confiez le à un despote, c’est à dire la version noble du dictateur. Tant que vous chercherez à grattouiller dans le démocratique vous irez à la catastrophe, c’est particulièrement vrai pour la France, condamnée à la démagogie de gauche depuis au moins l’Affaire Dreyfus, c’est vous dire si ça fait longtemps… on est là dans l’indélébile…
Je vous remercie, c’est gratuit pour vous…versez moi juste une petite coupette assortie d’une ou deux tranches de ce divin saucisson et ça fera la rue michel! »

Que voudriez vous ajouter à cela, pas vrai?
Alors bonne semaine à tous, que la paix soit avec vous et surtout qu’on me la foute!
Amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.