27 mars 2019

Après les 1 300 suppressions en 2018, ce sont 2 650 emplois d’enseignants qui sont supprimés pour la rentrée 2019


Malgré les tentatives ministérielles de dissimulation, le SNES-FSU est en mesure de livrer une estimation de la destruction d’emplois dans les académies : – 158 à Amiens, – 276 à Lille, – 178 à Rouen... Toutes les académies perdent des emplois. Pourtant les effectifs augmentent !

L’objectif présidentiel était connu : supprimer 50 000 emplois de fonctionnaires d’État en cinq ans, au nom du dogme de la réduction de la dépense publique. Les conséquences étaient prévisibles avec un affaiblissement programmé des services publics, notamment l’Éducation nationale, qui représente près de la moitié des emplois de la Fonction publique d’État.

C’est une politique complètement déconnectée des réalités du terrain. La cohorte pléthorique 2006-2012 arrive au collège. 20 000 élèves supplémentaires sont entrés dans le second degré public à cette rentrée 2018 et 32 000 de plus le feront à chaque rentrée de 2019 à 2021 ! À celle de 2022, le second degré comptera 110 000 élèves de plus qu’en 2017. Aucune communication, ni la plus démagogique, ni la plus habile, ne permettra de ­masquer cette réalité : Jean-Michel Blanquer organise la dégradation des conditions de travail des personnels (professeurs, CPE, AED, Psy-ÉN...).

Réformer pour supprimer

La réforme du lycée, après celle du collège poursuit les mêmes buts, au premier rang desquels supprimer des moyens. Les horaires d’enseignement vont continuer à baisser, l’offre de formation se restreindre, les effectifs de classe augmenter. Pour masquer cette cruelle réalité, le ministre fait une présentation tronquée qui confine à la manipulation. Il dissimule la masse des suppressions en disant compenser 2 085 suppressions d’emplois par un volume d’heures supplémentaires équivalent. Non seulement 2 650 emplois vont bien disparaître (représentant 2 450 moyens d’enseignement en raison de la suppression de 400 emplois de stagiaires affectés à mi-temps), mais en plus les crédits d’heures supplémentaires garantis en 2019 ne comblent en réalité que 700 suppressions. Le ministère se refusant à donner les chiffres réels de suppressions d’emplois par académie, nous sommes obligés d’en faire une estimation basée sur les stocks (voir carte). Cette estimation se vérifiera, à peu de choses près, dans les comités techniques académiques. Comme au CTM, le SNES-FSU y dénoncera l’abandon du service public d’éducation et le mépris de la communauté éducative. Dans « l’école de la confiance » du ministre, il y a loin de la parole aux actes. 


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