Les dangers du vaccin contre la grippe ne sont pas ceux que l’on croit.
Éventuellement utile chez les vieillards et les grands malades, la vaccination antigrippale systématique chez les moins de 75 ans est une aberration.
Se vacciner tous les ans contre la grippe induit une immunité modeste et éphémère. La maladie grippale apporte au contraire une immunité forte, durable, et étendue à des virus grippaux proches de celui ayant provoqué la maladie. En privant des adultes d’une protection naturelle, la vaccination antigrippale annuelle pourrait avoir des conséquences graves lors de leur grand âge.
L’injection du vaccin contre la grippe saisonnière est-elle dangereuse par elle-même ? Certainement pas. Il ne contient aucun adjuvant et notamment pas d’aluminium. La probabilité pour qu’il déclenche une maladie auto-immune est proche de zéro, contrairement au vaccin contre la grippe pandémique de 2009 (Pandemrix®) qui contenait un adjuvant lipidique, à l’origine de nombreux effets secondaires.
Mais la vaccination annuelle chez des sujets de moins de 75 ans en bonne santé et/ou souffrant d’une affection chronique peu menaçante (comme le diabète de type 2) pourrait exposer à des risques graves qui ne sont pas pris en compte.
Le faible nombre de morts lors de la pandémie grippale de 2009/2010 a trouvé son explication dans l’immunisation naturelle de la population âgée : ayant rencontré un virus proche du virus pandémique A/H1N1 pendant leur jeunesse, les plus de 60 ans possédaient une puissante immunité résiduelle qui "débordait" sur les virus apparentés, et notamment sur le nouveau virus A/H1N1 qui était un "cousin" des virus précédent. Cette immunité contre la grippe élargie aux mutants du virus qui les avait infectés plus jeunes, a été acquise lors de leurs grippes passées qui ont fortement stimulé leur système immunitaire [1]
En pratique, les seniors ont été sauvés de la grippe pandémique parce qu’ils avaient déjà eu la grippe et que leur système immunitaire en gardait une forte mémoire, élargie à d’éventuelles variantes du virus qui les avait contaminés.
Ce phénomène de mémoire immunitaire durable et étendue ne suffit pas à éviter tous les décès chez les vieillards et les insuffisants respiratoires ou cardiaques, mais contribue fortement à les limiter.
Éventuellement utile chez les vieillards et les grands malades, la vaccination antigrippale systématique chez les moins de 75 ans est une aberration.
Se vacciner tous les ans contre la grippe induit une immunité modeste et éphémère. La maladie grippale apporte au contraire une immunité forte, durable, et étendue à des virus grippaux proches de celui ayant provoqué la maladie. En privant des adultes d’une protection naturelle, la vaccination antigrippale annuelle pourrait avoir des conséquences graves lors de leur grand âge.
L’injection du vaccin contre la grippe saisonnière est-elle dangereuse par elle-même ? Certainement pas. Il ne contient aucun adjuvant et notamment pas d’aluminium. La probabilité pour qu’il déclenche une maladie auto-immune est proche de zéro, contrairement au vaccin contre la grippe pandémique de 2009 (Pandemrix®) qui contenait un adjuvant lipidique, à l’origine de nombreux effets secondaires.
Mais la vaccination annuelle chez des sujets de moins de 75 ans en bonne santé et/ou souffrant d’une affection chronique peu menaçante (comme le diabète de type 2) pourrait exposer à des risques graves qui ne sont pas pris en compte.
Le faible nombre de morts lors de la pandémie grippale de 2009/2010 a trouvé son explication dans l’immunisation naturelle de la population âgée : ayant rencontré un virus proche du virus pandémique A/H1N1 pendant leur jeunesse, les plus de 60 ans possédaient une puissante immunité résiduelle qui "débordait" sur les virus apparentés, et notamment sur le nouveau virus A/H1N1 qui était un "cousin" des virus précédent. Cette immunité contre la grippe élargie aux mutants du virus qui les avait infectés plus jeunes, a été acquise lors de leurs grippes passées qui ont fortement stimulé leur système immunitaire [1]
Les vieux ont été sauvés de la grippe en 2009/2010 par leurs anciennes grippes !
En pratique, les seniors ont été sauvés de la grippe pandémique parce qu’ils avaient déjà eu la grippe et que leur système immunitaire en gardait une forte mémoire, élargie à d’éventuelles variantes du virus qui les avait contaminés.
Ce phénomène de mémoire immunitaire durable et étendue ne suffit pas à éviter tous les décès chez les vieillards et les insuffisants respiratoires ou cardiaques, mais contribue fortement à les limiter.
Que se passe-t-il si l’on se vaccine tous les ans contre la grippe ?
L’immunité conférée par le vaccin antigrippal saisonnier n’a rien à voir avec celle conférée par la grippe elle-même. Cette immunité vaccinale est modeste et éphémère. Modeste car elle ne protège qu’à 50% contre la maladie (la probabilité de contracter la grippe est divisée par 2), et éphémère (6 à 12 mois [2]) car en l’absence d’adjuvant, la stimulation immunitaire est très fugace.
(Source : RCP du vaccin antigrippal)
C’est pourquoi les autorités sanitaires recommandent de répéter la vaccination tous les ans, même si les souches virales utilisées sont identiques deux années de suite [3].
Les recommandations officielles de vaccination antigrippale concernent les sujets de plus de 65 ans et les patients atteints d’une maladie chronique. Or, les jeunes retraités et les malades chroniques en bonne santé apparente ne sont quasiment pas concernés par le risque de décès grippal :
En vaccinant tous les ans ces populations en bonne santé et peu exposées au décès d’origine grippale, nous les privons de l’opportunité de contracter une grippe qui aurait protégé leurs vieux jours en induisant une immunité puissante et durable.
Le risque d’inefficacité du vaccin antigrippal ne peut être éliminé
Du fait de sa fabrication lancée 6 mois avant l’épidémie, le vaccin grippal n’est pas toujours adapté aux virus qui seront effectivement responsables de l’épidémie. C’est arrivé notamment en 2014/2015 : le virus circulant s’est révélé différent de celui choisi pour le vaccin. Ce problème est inévitable et survient régulièrement.
Or, que se passera-t-il dans quelques années, lorsque la tranche d’âge 80-100 ans aura été vaccinée tous les ans depuis 30 ans, et donc empêchée de développer une forte immunité naturelle contre les virus grippaux ? Si un nouvel échec vaccinal survient, ces vieillards fragiles seront démunis face à l’épidémie. Privés depuis 30 ans de la protection élargie induite par la maladie, et ayant reçu un vaccin inefficace, ils seront privés de défenses face au virus circulant [4]. Il est probable que la mortalité de ces vieillards sera alors dramatique. Cette éventualité qui n’a rien d’absurde a été totalement négligée par nos autorités sanitaires. Pour éviter cet écueil, il faudrait sans doute réserver la vaccination aux grands vieillards et aux malades en état instable [5].
Un autre argument plaide pour l’utilisation volontairement limitée du vaccin grippal : le meilleur moyen de sélectionner un virus mutant est d’opposer un obstacle au virus "standard". Cela s’appelle de la "pression sélective". Si un grand nombre de français sont vaccinés, cette pression sélective favorisera obligatoirement l’émergence de virus grippaux mutants, résistants aux anticorps induits par le vaccin, suivant un mécanisme comparable dans son principe aux résistances bactériennes induites par les antibiotiques. Étendre la vaccination, c’est menacer l’efficacité du vaccin pour ceux qui en ont vraiment besoin. Nous en avons eu un avant-goût pendant l’épidémie 2016/2017 avec la sélection d’une variante du virus H3N2 asiatique (clade Bolzano), responsable de la majorité des infections, et qui n’était pas présent dans les souches vaccinales. L’irruption imprévue de ce virus, heureusement proche antigéniquement du virus vaccinal, pourrait néanmoins expliquer l’efficacité très modeste du vaccin l’année dernière.
Bref, j’ai l’impression que nos autorités sanitaires jouent aux apprentis sorciers avec leur campagne incitant à une vaccination antigrippale massive.
La seule hypothèse qui donnerait raison aux tenants d’une campagne de vaccination massive serait l’apparition d’une immunité antigrippale étendue et durable induite par une vaccination annuelle. Celle-ci agirait alors comme un rappel régulier et aboutirait après une dizaine d’années à une protection équivalente à celle de la maladie grippale. Il serait intéressant de travailler sur les base de données de l’Assurance-Maladie pour tester cette hypothèse. Le vaccin antigrippal partage avec l’homéopathie le triste privilège de faire partie des médicaments remboursés qui sont les plus utilisés tout en étant les moins étudiés !
[1] Broadly cross-reactive antibodies dominate the human B cell response against 2009 pandemic H1N1 influenza virus infection
Jens Wrammert et coll. Journal of Experimental Medicine Jan 2011, jem.20101352 ; DOI : 10.1084/jem.20101352.
[2] Le caractère éphémère de la protection vaccinale antigrippale est une notion peu connue mais officielle.
[3] Le virus grippal mute régulièrement, et le vaccin de l’hémisphère nord est fabriqué au printemps pour l’hiver suivant, à partir des souches virales actives dans l’hémisphère sud.
[4] La violence de l’épidémie grippale de 2014/2015 chez les vieillards, année où le vaccin était inadapté, alimente cette inquiétude. J’ai cherché en vain une information capitale : parmi les décès grippaux, quels était le pourcentage de vieillards vaccinés tous les ans ? Cette donnée serait pourtant très intéressante. La seule information officielle communiquée nous apprend que la moitié des cas d’hospitalisation pour grippe grave concerne des vaccinés, et que les moins de 65 ans représentent également la moitié des hospitalisations. Il est impossible de tirer une relation de cause à effet de cette donnée qui est pourtant troublante : les vaccinés ont donc une probabilité 5 fois supérieure aux non-vaccinés d’être hospitalisés pour une grippe grave (seulement 10% de la population est vaccinée).
[5] Le vaccin contre la varicelle a fait l’objet d’un débat de ce type : la varicelle est presque toujours bénigne chez l’enfant, mais peut être grave chez l’adulte. La contagiosité de la varicelle est telle que presque tous les adultes sont immunisés définitivement après avoir contracté la maladie dans l’enfance. Lancer une vaccination contre la varicelle exposerait les sujets non vaccinés ou mal vaccinés à une maladie redoutable à l’âge adulte. C’est la raison pour laquelle le Haut Conseil de la Santé Publique ne recommande pas la généralisation de cette vaccination. Mon raisonnement pour la grippe est identique.
Du fait de sa fabrication lancée 6 mois avant l’épidémie, le vaccin grippal n’est pas toujours adapté aux virus qui seront effectivement responsables de l’épidémie. C’est arrivé notamment en 2014/2015 : le virus circulant s’est révélé différent de celui choisi pour le vaccin. Ce problème est inévitable et survient régulièrement.
Or, que se passera-t-il dans quelques années, lorsque la tranche d’âge 80-100 ans aura été vaccinée tous les ans depuis 30 ans, et donc empêchée de développer une forte immunité naturelle contre les virus grippaux ? Si un nouvel échec vaccinal survient, ces vieillards fragiles seront démunis face à l’épidémie. Privés depuis 30 ans de la protection élargie induite par la maladie, et ayant reçu un vaccin inefficace, ils seront privés de défenses face au virus circulant [4]. Il est probable que la mortalité de ces vieillards sera alors dramatique. Cette éventualité qui n’a rien d’absurde a été totalement négligée par nos autorités sanitaires. Pour éviter cet écueil, il faudrait sans doute réserver la vaccination aux grands vieillards et aux malades en état instable [5].
Un autre argument plaide pour l’utilisation volontairement limitée du vaccin grippal : le meilleur moyen de sélectionner un virus mutant est d’opposer un obstacle au virus "standard". Cela s’appelle de la "pression sélective". Si un grand nombre de français sont vaccinés, cette pression sélective favorisera obligatoirement l’émergence de virus grippaux mutants, résistants aux anticorps induits par le vaccin, suivant un mécanisme comparable dans son principe aux résistances bactériennes induites par les antibiotiques. Étendre la vaccination, c’est menacer l’efficacité du vaccin pour ceux qui en ont vraiment besoin. Nous en avons eu un avant-goût pendant l’épidémie 2016/2017 avec la sélection d’une variante du virus H3N2 asiatique (clade Bolzano), responsable de la majorité des infections, et qui n’était pas présent dans les souches vaccinales. L’irruption imprévue de ce virus, heureusement proche antigéniquement du virus vaccinal, pourrait néanmoins expliquer l’efficacité très modeste du vaccin l’année dernière.
Bref, j’ai l’impression que nos autorités sanitaires jouent aux apprentis sorciers avec leur campagne incitant à une vaccination antigrippale massive.
La seule hypothèse qui donnerait raison aux tenants d’une campagne de vaccination massive serait l’apparition d’une immunité antigrippale étendue et durable induite par une vaccination annuelle. Celle-ci agirait alors comme un rappel régulier et aboutirait après une dizaine d’années à une protection équivalente à celle de la maladie grippale. Il serait intéressant de travailler sur les base de données de l’Assurance-Maladie pour tester cette hypothèse. Le vaccin antigrippal partage avec l’homéopathie le triste privilège de faire partie des médicaments remboursés qui sont les plus utilisés tout en étant les moins étudiés !
[1] Broadly cross-reactive antibodies dominate the human B cell response against 2009 pandemic H1N1 influenza virus infection
Jens Wrammert et coll. Journal of Experimental Medicine Jan 2011, jem.20101352 ; DOI : 10.1084/jem.20101352.
[2] Le caractère éphémère de la protection vaccinale antigrippale est une notion peu connue mais officielle.
[3] Le virus grippal mute régulièrement, et le vaccin de l’hémisphère nord est fabriqué au printemps pour l’hiver suivant, à partir des souches virales actives dans l’hémisphère sud.
[4] La violence de l’épidémie grippale de 2014/2015 chez les vieillards, année où le vaccin était inadapté, alimente cette inquiétude. J’ai cherché en vain une information capitale : parmi les décès grippaux, quels était le pourcentage de vieillards vaccinés tous les ans ? Cette donnée serait pourtant très intéressante. La seule information officielle communiquée nous apprend que la moitié des cas d’hospitalisation pour grippe grave concerne des vaccinés, et que les moins de 65 ans représentent également la moitié des hospitalisations. Il est impossible de tirer une relation de cause à effet de cette donnée qui est pourtant troublante : les vaccinés ont donc une probabilité 5 fois supérieure aux non-vaccinés d’être hospitalisés pour une grippe grave (seulement 10% de la population est vaccinée).
[5] Le vaccin contre la varicelle a fait l’objet d’un débat de ce type : la varicelle est presque toujours bénigne chez l’enfant, mais peut être grave chez l’adulte. La contagiosité de la varicelle est telle que presque tous les adultes sont immunisés définitivement après avoir contracté la maladie dans l’enfance. Lancer une vaccination contre la varicelle exposerait les sujets non vaccinés ou mal vaccinés à une maladie redoutable à l’âge adulte. C’est la raison pour laquelle le Haut Conseil de la Santé Publique ne recommande pas la généralisation de cette vaccination. Mon raisonnement pour la grippe est identique.
Dominique Dupagne
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