11 janvier 2019

Un sondage du Figaro ne donne pas les résultats escomptés : il est supprimé !


Un sondage du Figaro, publié le 6 janvier, posait la question à ses lecteurs de savoir "si le gouvernement devait être plus ferme face à la violence des manifestants". Sur les 41.000 participants, la réponse est sans appel : 64% sont contre. Problème, le résultat ne plait pas au Figaro : le sondage est donc fermé. 

Tout sondage à une fin. C’est la réponse que va surement donner le journal "Le Figaro" pour justifier sa clôture. Pourtant, c’est exactement le même sondage qui a été mis en ligne sur le site du Figaro lui même, le jour même avec deux heures de décalage. Comment expliquer que ce dernier n’ait lui aussi pas été fermé ? Réponse : les résultats correspondent à la ligne éditoriale du journal.


La différence entre les deux sondages ? le premier a été fait sur Facebook, le second sur le site du Figaro. La encore, comme on l’a vu pendant le mouvement des cheminots, les réseaux sociaux où l’on partage les sondages en appelant à voter ont vu nombre de votes ne pas refléter les "résultats attendus". Dans les commentaires, beaucoup réagissent : « Et si le gouvernement était plus ferme à l’égard des violences policières ? », « La violence est du côté du gouvernement », etc.

Des commentaires illustrant une compréhension à une échelle non négligeable de la violence d’Etat et son bras armé, l’institution policière.
Après les milliers d’euros récoltés pour Christophe Dettinger et le soutien massif dont il dispose, les Gilets Jaunes continuent à contester la répression dont ils font l’objet et résistent à l’énorme offensive idéologique qu’ils subissent.

Même au sein des lecteurs du Figaro, et malgré une formulation qui désigne d’emblée des manifestants « violents », le sondage n’atteint pas un score si écrasant que le journal pourrait l’espérer, en rapport notamment à l’énorme campagne visant à faire de ces Gilets jaunes un ennemi à abattre, comme en témoignent les déclarations de Luc Ferry, qui a, par ailleurs, face à la pression, encore retourné sa veste.

Signe en tout cas que de la répression comme réponse à la colère sociale est loin d’être légitime. Comme une expression, en définitive, de la faiblesse des classes dominantes qui n’ont pas autre chose à répondre que le "fichage", la matraque et le flashball.

Elsa Méry

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