Une veille permanente assurée
Ils vont et viennent, virevoltent, pris d’une curieuse fièvre à vouloir défendre la République. Quoi, ses institutions seraient menacées par des bandes de factieux, de va-nu-pieds, de gueux extrémistes, de séditieux de tout genre qui emplissent les rues, encombrent les places et entravent la circulation aux carrefours ?
Le traitement médiatique oscille entre la sous-estimation délibérée de leur nombre et la dénonciation de leur violence quand l’un d’eux, armé de ses seuls poings, avait roué de quelques coups l’un des cinq policiers casqués, bottés, abrités derrière un bouclier. La scène sur la passerelle Léopold Sédar Senghor passera à la postérité. Elle montre dans sa version non tronquée un ancien boxeur professionnel venu au secours d’une femme et de son fils molestés sévèrement à coups de matraque dans une atmosphère opacifiée par des armes chimiques lacrymogènes mais également irritants pour les voies respiratoires. Un homme, un seul, parvient à terrasser un représentant des forces de l’ordre lourdement équipé et faire reculer quatre autres peu soucieux d’aider leur collègue. Métaphore d’une colère légitime triomphant d’une répression aveugle et inefficace (et pitoyablement pleutre).
Semaine après semaine, la vague jaune se renforce, de plus en plus déterminée alors qu’elle compte ses blessés, ses mutilés et ses prisonniers. Oui, elle conteste un système qui produit neuf millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté et ne considère pas la République, la cinquième du nom et ce qu’elle est devenue aujourd’hui au fur et à mesure des réformes constitutionnelles en particulier la subordination de ses lois à celles émises par une Commission européenne comme immuable et d’une infaillibilité divine. Ce peuple pourrait considérer que cette République a été violée plus d’une fois quand son choix de ne pas adhérer en 2005 au Traité de la Constitution Européenne a été ignoré, imposé qu’il lui a été en 2007 sous la forme du Traité de Lisbonne avec l’approbation unanime et coupable de ses représentants.
Ils vont et viennent, virevoltent, pris d’une curieuse fièvre à vouloir défendre la République. Quoi, ses institutions seraient menacées par des bandes de factieux, de va-nu-pieds, de gueux extrémistes, de séditieux de tout genre qui emplissent les rues, encombrent les places et entravent la circulation aux carrefours ?
Le traitement médiatique oscille entre la sous-estimation délibérée de leur nombre et la dénonciation de leur violence quand l’un d’eux, armé de ses seuls poings, avait roué de quelques coups l’un des cinq policiers casqués, bottés, abrités derrière un bouclier. La scène sur la passerelle Léopold Sédar Senghor passera à la postérité. Elle montre dans sa version non tronquée un ancien boxeur professionnel venu au secours d’une femme et de son fils molestés sévèrement à coups de matraque dans une atmosphère opacifiée par des armes chimiques lacrymogènes mais également irritants pour les voies respiratoires. Un homme, un seul, parvient à terrasser un représentant des forces de l’ordre lourdement équipé et faire reculer quatre autres peu soucieux d’aider leur collègue. Métaphore d’une colère légitime triomphant d’une répression aveugle et inefficace (et pitoyablement pleutre).
Semaine après semaine, la vague jaune se renforce, de plus en plus déterminée alors qu’elle compte ses blessés, ses mutilés et ses prisonniers. Oui, elle conteste un système qui produit neuf millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté et ne considère pas la République, la cinquième du nom et ce qu’elle est devenue aujourd’hui au fur et à mesure des réformes constitutionnelles en particulier la subordination de ses lois à celles émises par une Commission européenne comme immuable et d’une infaillibilité divine. Ce peuple pourrait considérer que cette République a été violée plus d’une fois quand son choix de ne pas adhérer en 2005 au Traité de la Constitution Européenne a été ignoré, imposé qu’il lui a été en 2007 sous la forme du Traité de Lisbonne avec l’approbation unanime et coupable de ses représentants.
Le viol de la République
La Cinquième est née comme un signifiant de la fin du régime impérial de la France, actant la renonciation à l’occupation de l’Algérie. Cette République née de l’amputation du ‘département algérien’ allait prendre d’emblée des mesures monétaires et fiscales, dévaluation du franc, emprunt national garanti par l’or et rémunéré à 3,5% non imposable, taxation des revenus des sociétés à 50% qui lui permettaient d’assurer un développement industriel et agricole soutenu.
Quelques décennies plus tard, incarcérée dans le carcan européen, la même République, dépourvue de toute souveraineté monétaire et budgétaire se retrouve bien défigurée avec un euro trop fort, un deutsche mark à peine déguisé qui grève ses capacités exportatrices, et l’adoption d’un dogme de non dépassement du déficit budgétaire de 3% de son PIB. La responsabilité d’Emmanuel Macron, conseiller à l’Elysée sur les questions économiques et financières puis ministre des Finances de Hollande, dans le creusement du déficit public n’est pas une légende urbaine. L’analyse de l’INSEE montre qu’il s’est aggravé pour les administrations publiques centrales dont les recettes ne compensent pas la mise en œuvre du CICE. Celui qui allait être fait Président du CAC 40 lors des élections de 2017 a accru les recettes fiscales par une élévation de la TVA qui n’a que partiellement compensé la suppression d’un impôt des entreprises, manière habile de présenter une subvention au patronat financée par les consommateurs. Depuis la crise de suraccumulation du captal du milieu des années 70 (incorrectement attribuée à un ‘choc pétrolier’), le solde primaire des administrations publiques est constamment négatif, hormis une brève période entre 1999 et 2001 où elles ont pu dégager des excédents primaires. La dette publique, à ce jour 2350 milliards d’euros détenue pour plus de sa moitié par des étrangers s’accroît inexorablement bien plus vite que le PIB et le rapport dette/PIB a dépassé en réalité depuis 2014 les 100%.
La vente des propriétés de la Nation, autoroutes, aéroports et bientôt barrages ne réduit que très passagèrement l’ampleur d’une dette destinée à n’être qu’une machine perpétuelle à générer des intérêts pour les institutions créancières, l’un des rares non-sens thermodynamique artificiel résultant d’une violence sociale. Elle prive l’Etat de revenus et de recettes. Le dépeçage des biens publics se poursuit d’une manière incontrôlée. Les élus passifs devant ce véritable hold-up de la nation se rendent complices d’un exécutif coupable de haute trahison.
Jusqu’ici, toutes les politiques de réduction d’impôts en faveur des entreprises n’ont pas stimulé l’investissement et de même, les allègements des contributions sociales des employeurs n’ont pas réussi à atténuer le chômage. L’appréciation purement comptable par les stratèges de Bercy de l’économie capitaliste est erronée. La compétitivité n’est que très partiellement corrélée avec l’impôt sur les sociétés. Le profit par l’économie réalisée est redistribué aux actionnaires qui préfèreront l’engager dans la spéculation financière. Quand l’Etat autorise des secteurs à ne pas contribuer pour leurs employés aux caisses de retraite, de chômage et de sécurité sociale, non seulement il détériore son propre déficit mais il donne droit de cité à la précarité. Celle-ci ne peut pas stimuler la consommation des ménages, part importante du PIB.
L’un des agents du crime
L’homme à la tête de l’exécutif français (et donc du législatif), fabriqué par une opération de marketing assez fruste, le jeune banquier soi-disant talentueux qui a séduit sa prof et non l’inverse, connaît une saison de profond désamour sans retour de flamme possible. Même ripoliné, fardé et poudré, il transsude le mépris et la méprise. Son charme, comme celui des maquereaux et des escrocs prodigués à leurs victimes une fois rompu, n’opère plus. Tous les samedis depuis le 17 novembre 2018, les rues de France palpitent autour de slogans évolutifs qui appellent à sa démission, puis à sa mise en prison et évoquent de plus en plus sa trahison. Certains gilets jaunes s’enhardissent à demander la restitution d’Alstom vendu à vil prix à l’américaine General Electric.
Le mouvement de protestation dure
Le parti-pris de le laisser mourir par l’usure procède d’une profonde méconnaissance de ses origines. L’accélération de la détérioration du pouvoir d’achat, terme abscons pour signifier que le frigo est vide non plus à partir du 20 du mois mais déjà au 10 du mois, pour la majorité des Français, remplit de jaune les artères des cités et de nombreux carrefours chaque semaine. De plus, les gueux se découvrent entre eux et leurs poitrines se gonflent d’un sentiment trop longtemps contenu et atrophié, celui de la solidarité. Ils ne sont pas prêts à renoncer à cette exaltation nouvelle qui redonne du sens à la grisaille d’une vie partagée entre un travail abrutissant et la clarté hypnotique de leur écran télé qui inonde leur cerveau enfin disponible après des heures de transport.
L’autre levier employé pour anéantir l’esprit de la contestation, l’intimidation par une violence des forces devenues uniquement répressives, n’a engendré qu’indignation et révolte accrue contre l’injustice et le dévoiement de la fonction des forces de l’ordre.
L’agitation des sans-dents, des réfractaires et des Riens se renforce. Le mouvement a désormais ses morts et ses blessés qu’il honore. Et par centaines, ceux qui bravent les forces répressives, ne craignent plus de mourir tant ils sont convaincus de n’avoir plus rien à perdre que leur désespoir d’aujourd’hui pour un meilleur futur pour leurs enfants.
Ils ne se sont pas encore pleinement saisis de deux questions qui ont d’emblée campé le cap concret de la ‘politique’ macronienne. Les deux voyages initiaux du marcheur en rond ont encadré emphatiquement la soumission à l’Allemagne et la soumission de l’Afrique.
La puissance impérialiste subalterne qu’est devenue la France poursuit ses opérations extérieures dans une Afrique désormais investie par la Chine et la Russie qui disputent aisément l’influence non plus de la France qui perd toutes ses positions d’incontournable métropole mais des Usa et d’Israël enfermés dans la seule industrie où ces deux régimes excellent, celui de la guerre. Laurent Gbagbo acquitté de crimes contre l’humanité mais encore détenu par la CPI sur appel d’une procureure qui juge opportun la prolongation d’une détention déjà longue de 7 ans. Gbagbo est le premier chef d’Etat africain à subir une telle incarcération. Non coupable de génocide ni de viols lors des troubles post-électoraux de 2010, il est surtout coupable d’avoir menacé les intérêts de Bolloré et d’avoir orienté le pays vers une plus large coopération économique avec la Chine.
Le récent voyage du Ministre des Affaires Etrangères français en Irak assure la volonté d’un pays endetté et assujetti à une austérité budgétaire qui étouffe toute possibilité de relance de rester dans l’Orient arabe en tant que force belligérante. L’intervention militaire dans un pays souverain décidée sous Hollande-Fabius avec des prétextes insoutenables tirés du maquillage droitdelhommiste de défense d’un peuple contre un tyran sera poursuivie. La France contrairement aux Usa, bien inspirés par Trump qui soigne son électorat de ‘Deplorable’ résolument anti-guerre, poursuivra une présence pour d’aussi fallacieuses raisons, le combat contre un État Islamiste, fabriqué de toutes pièces d’un rafistolage étasunien des résidus d’Al Qaïda. Absente des discussions de fin de conflit, cette posture de la France serait aberrante si elle ne visait pas à s’attirer la bienveillance des pétromonarchies pour les ventes d’armement de Dassault bien embarrassées du lâchage des Yankees. En dépit du fait que l’on voit mal comment les Bédouins du Nedjd abandonneraient l’option des F35 et des S400 pour des Rafale dont personne ne veut plus, les Français n’ont à gagner de ce bellicisme que des attentats de plus ou moins bonne facture commis au nom d’un djihadisme délirant.
L’allégeance de Monarc Premier à l’Allemagne va s’épanouir ce 22 janvier 2019. Elle prend la forme d’un traité de renforcement des liens entre les deux pays qui va être signé à Aix-la Chapelle par les deux partenaires.
La déformation continue et imperceptible de la Constitution et des institutions de la Cinquième République font que l’exécutif décide de faire entrer en guerre la Nation et de signer des traités et des accords qui engagent fortement la Nation avec une approbation formelle a posteriori par la Chambre d’enregistrement de l’Assemblée nationale.
Par ce traité, la France s’engage à renforcer la convergence des politiques économiques et sociales d’un côté et de défense de l’autre entre les deux membres fondateurs de l’Union européenne. Il s’agit d’une véritable usurpation de la souveraineté nationale.
La convergence sociale et économique se décline selon deux volets. D’abord une subordination à l’économie compétitive et exportatrice d’une Allemagne, vaisseau amiral de l’Europe. Ensuite la mise en application en cis-Rhénanie (bientôt l’autre nom de la France) de la moindre protection des travailleurs vis-à-vis des employeurs en terme de salaire, de précarité, d’abolition des charges patronales. Après avoir longtemps fait l’apologie du modèle anglais, les déclinistes voudraient singer le modèle allemand avec des salaires à 400 euros et une immigration qui impose une concurrence déloyale aux autochtones.
Une subordination assumée
On pourra trouver le texte intégral du traité franco-allemand sur le site « Les crises » commenté par Olivier Berruyer.
Il sera demandé à la France sous prétexte d’une défense commune de prêter main-forte à une Allemagne désireuse de se doter d’un arsenal militaire qui en fera une force redoutable. L’ambition de l’Allemagne ne consiste plus seulement à dominer les vassaux européens par l’euro et sa force de frappe industrielle, elle s’étend au champ de la défense donc de la guerre. Après avoir été tenue dans une position minorée au sortir de la seconde guerre mondiale, maintenant que l’hégémonie étasunienne s’étiole, l’Allemagne souhaite se délester des bases américaines présentes sur son territoire. Elle entend nouer des relations avec ses voisins de l’Est, en particulier avec la Russie sans avoir à subir les rétorsions de son vieux parrain. La question de la militarisation allemande est à l’ordre du jour depuis longtemps. Merkel quoique chancelière affaiblie reste une chancelière loyale au Reich. Elle utilisera son ascendant sur son inférieur français, servant d’un capitalisme sans frontière, pour restituer à l’Allemagne une position diplomatique cohérente avec sa puissance économique et ravira le siège de la France au Conseil de Sécurité des Nations Unies.
Toutes les dénégations apportées par les communicants de l’Elysée ne parviendront pas à sceller la réalité portée par cette révision du traité franco-allemand signé lui il y a 55 ans. Pendant que l’Europe subit une dissection sous l’effet de forces centrifuges, le couple franco-allemand où coexistent un dominant et un dominé tente de ranimer l ‘illusion d’une coopération étroite profitable à tous.
Ce réflexe de resserrement autour d’un axe européen solide naît du vertige d’un monde en évolution très rapide. Jeff Desjardins, un analyste économique guère plus médiocre que la plupart de ceux qui assènent leur expertise dans des domaines invérifiables, réalise en un diagramme la cartographie des dix premier PIB pour l’année 2030. Le premier pays européen à y figurer est l’Allemagne, elle y prend la dixième place. La France sera dépassée par la Turquie, l’Indonésie, l’Égypte, la Russie et le Brésil.
Ce n’est pas en désespérant le peuple des Gilets jaunes salariés par l’octroi d’une part de plus en plus congrue de la valeur ajoutée nationale au profit du Capital que l’équipe aux commandes d’un vaisseau en perdition et en voie de submersion redressera la France. (*)
Dans les squares à Paris, les jonquilles sont sorties de leur bulbe. Elles arborent leur habit jaune. Le climat réchauffé par l’ardeur des marcheurs du samedi impose pour un printemps très précoce un pigment jaune vif à la mode de chez nous !
Note
(*) Le calcul de la répartition de la VA ajoutée peut être soumis à nombre de distorsions. Par exemple, il peut être considéré comme abusif de considérer la rémunération exubérante des patrons de multinationales comme des salaires alors qu’il s’agit à l’évidence d’une forme de profit. Énorme, elle déforme la maigre rétribution de la masse salariée. Par ailleurs, la disparition des entreprises individuelles de petite taille sous l’éperon d’une concurrence toxique des grosses entreprises jette les artisans, petits commerçants et paysans dans le salariat. Le volume des salaires s’en trouve augmenté sans que le salaire individuel ne s’en trouve amélioré.
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