Après vingt mois au pouvoir, le chef de l’Etat fait face à ses premiers départs au sein de son cabinet.
Dans les couloirs de l’Elysée flotte un douloureux vague à l’âme, un petit air de « tout ça pour ça ». C’est l’heure des premiers départs au sein du cabinet présidentiel, qui voit certaines figures de cet écosystème insolite faire leurs cartons. Entre l’affaire Benalla qui n’en finit pas, les sondages qui dévissent, les loupés de communication et le sentiment que le « maître des horloges » ne maîtrise plus son agenda, certains conseillers haut placés se demandent si les sacrifices consentis dans ce job réputé essorant en valaient bien la peine.
D’autres lui en veulent de ne pas davantage suivre leurs conseils. « Il entend, mais il n’écoute personne », constate un vieil ami. La fatigue, intense, n’arrange rien aux bleus à l’âme et au quasi burn-out généralisé. Certains conseillers sont aux côtés du président depuis Bercy, soit plus de quatre ans, presque un quinquennat. Comme ses prédécesseurs avant lui, voilà donc Emmanuel Macron arrivé à ce stade de son mandat où il lui faut renouveler son équipe rapprochée pour remplacer des soldats fatigués par des troupes fraîches.
Dans les couloirs de l’Elysée flotte un douloureux vague à l’âme, un petit air de « tout ça pour ça ». C’est l’heure des premiers départs au sein du cabinet présidentiel, qui voit certaines figures de cet écosystème insolite faire leurs cartons. Entre l’affaire Benalla qui n’en finit pas, les sondages qui dévissent, les loupés de communication et le sentiment que le « maître des horloges » ne maîtrise plus son agenda, certains conseillers haut placés se demandent si les sacrifices consentis dans ce job réputé essorant en valaient bien la peine.
D’autres lui en veulent de ne pas davantage suivre leurs conseils. « Il entend, mais il n’écoute personne », constate un vieil ami. La fatigue, intense, n’arrange rien aux bleus à l’âme et au quasi burn-out généralisé. Certains conseillers sont aux côtés du président depuis Bercy, soit plus de quatre ans, presque un quinquennat. Comme ses prédécesseurs avant lui, voilà donc Emmanuel Macron arrivé à ce stade de son mandat où il lui faut renouveler son équipe rapprochée pour remplacer des soldats fatigués par des troupes fraîches.
Des piliers sur le départ
C’est un classique : deux ans après son élection, François Hollande avait déjà remplacé la moitié de son cabinet. Mais une gageure pour Macron, grand affectif, qui a noué une relation puissante avec la poignée de conseillers qui l’ont porté au pouvoir, surnommés « les Mormons ». Il y a peu, l’un d’eux, le conseiller politique, Stéphane Séjourné, a annoncé son départ très prochain pour diriger la campagne des européennes. Mercredi, c’est le directeur de la communication, Sylvain Fort, qui a fait état de sa démission d’ici la fin du mois, comme l’a dévoilé notre journal. Qui les remplacera ?
Selon nos informations, le communicant et stratège Philippe Grangeon, déjà omniprésent dans la coulisse, pourrait chapeauter un grand pôle communication, stratégie et politique avec le titre de conseiller spécial d’ici la fin janvier. Les rumeurs vont bon train aussi sur les départs possibles de deux autres piliers : le stratège Ismaël Emelien et le secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler. Mais, comme l’avoue un conseiller, « on n’en sait rien ». Mercredi, les membres du cabinet n’ont été informés du départ de Fort que quelques instants avant nos révélations.
Une ambiance délétère
Voilà qui en dit long : au fil des mois et de la descente aux enfers, l’ambiance au Château est devenue délétère. Au sein même du cabinet, certains conseillers ne s’adressent plus la parole. « On ne peut pas vraiment parler d’équipe », soupire un proche du président. « Il y a tellement de rivalités… », peste un macroniste. On se jalouse. On se méfie. Et l’on s’agace que le président traite en direct avec ses influents « textoteurs du soir », souvent présentés comme ceux qui lui parlent franchement : les François Bayrou, Richard Ferrand, Alain Minc, Jacques Attali ou Jean-Marc Borello, patron du groupe social SOS. Si bien que le constat est rude au sein du cabinet, après vingt mois au pouvoir : « Il faut que chacun fasse son autocritique pour comprendre comment on l’a mené jusque-là. Quand on arrive au bord du gouffre, c’est que ça ne va pas », confesse l’un.
Pour reprendre la main, les vieux élus de la macronie pressent le président de profiter du turn-over pour s’entourer de « politiques aguerris » et de ne pas commettre l’erreur de recruter des hauts fonctionnaires au profil de technocrates. Au petit jeu du name dropping (NDLR : lâcher de noms), certains citent le chiraquien Jean-Paul Delevoye ou Nicolas Revel, ancien secrétaire général adjoint de Hollande et proche de Macron. Avec 16 femmes seulement sur 52 conseillers, le président aura peut-être à cœur, enfin, de muscler les effectifs féminins.
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