Au regard du niveau de violence, le bilan humain provisoire (110 blessés, dont 17 policiers et gendarmes) aurait pu être plus lourd encore. « Nous avons été confrontés à une situation inédite et très intense. Les dégâts sont beaucoup plus importants que la semaine dernière même si nous avons réussi à reprendre le contrôle plus tôt », déclare au Parisien Laurent Nunez, le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Intérieur.
Les policiers sur le terrain évoquent une guérilla urbaine. « Je n’ai jamais vu de telles scènes de violence avec autant de casseurs et de pillages. Nous étions face à un mouvement insurrectionnel. Les voitures de police ont été attaquées, comme l’a été le commissariat central du VIIIe arrondissement », confie David Le Bars, secrétaire général du Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN).
La préfecture de police de Paris avait pourtant revu son plan d’action depuis les incidents du 24 novembre, marqué par le saccage de boutiques et de restaurants aux Champs-Elysées et par des violences contre les policiers. L’adaptation avait été de deux ordres : numérique et tactique. Au total, 5000 policiers et gendarmes, - soit 2000 de plus - avaient été mobilisés. De larges périmètres avaient été définis dès 6 heures du matin. Las… Ce fut bien pire.
«Ce sont des méthodes dépassées »
La sanctuarisation des Champs-Elysées, avec filtrage de ceux qui souhaitaient défiler pacifiquement, a conduit à la dispersion de ceux qui voulaient en découdre sur les grands axes attenants : Foch, Friedland, Haussmann, Kléber… jusqu’au Trocadéro et à la gare Saint-Lazare. Un ancien responsable du ministère de l’Intérieur se montre très critique sur la stratégie adoptée : « Utiliser les règles d’une fan zone dans une manifestation comme celle des Gilets jaunes relève d’une erreur d’analyse. Demander à des Gilets jaunes de sortir leur carte d’identité pour manifester dans un périmètre sanctuarisé, cela ne colle pas avec la nature même de ce mouvement, par essence indiscipliné et inorganisé. »
Les forces de l’ordre ont appliqué un grand principe : le maintien à distance des manifestants. Une loi d’airain destinée à éviter un dangereux corps-à-corps. Les CRS, lourdement casqués et caparaçonnés, ne font mouvement qu’en unités constituées, quitte à reculer comme ce fut le cas sous l’Arc de triomphe.
Face à l’ampleur des dégradations, un haut gradé se prononce pour l’évolution de la doctrine : « La préfecture de police de Paris s’appuie sur ses effectifs pléthoriques croyant qu’il suffit de repousser les assaillants avec des canons à eau et des grenades lacrymogènes. Ce sont des méthodes dépassées. »
Un tiers des forces en protection statique
Le journaliste David Dufresne, auteur de « Maintien de l’ordre » (Pluriel), estime que les débordements de cette journée de revendication signent « l’échec du modèle du maintien de l’ordre à la française ». Lui met en cause la fermeté de la réponse policière aux premières heures de la manifestation : « On a déployé de gros moyens, envoyé des canons à eau et tiré un nombre conséquent de grenades lacrymogènes dès le début de matinée alors qu’elles sont généralement tirées au moment de la dispersion. »
Policiers et gendarmes vont-ils pouvoir tenir ? Face à ce qu’il qualifie de « situation insurrectionnelle », Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat de police Alliance, brise un tabou. Il demande le renfort de l’armée et le retour à l’état d’urgence : « Il faut libérer nos forces policières qui, pour plus d’un tiers, ont été mobilisées ce samedi dans la protection statique des institutions. »
Une bonne partie des casseurs étaient de la police ! Beaucoup de vidéo sur le sujet... Pas une larme pour la police, qui joue contre le peuple.
Regardez les terribles blessures infligées aux Gilets jaunes par l'extrême violence de la police :
ATTENTION IMAGES CHOQUANTES
Voici les photos qui ont été récoltées dans les hôpitaux de Paris le samedi 1er décembre, avec l'accord des patients. Nous les relayons pour montrer les blessures que causent les armes des forces de l'ordre. Plus de 162 personnes ont été prises en charge à l'AP-HP samedi soir.
ATTENTION IMAGES CHOQUANTES
Voici les photos qui ont été récoltées dans les hôpitaux de Paris le samedi 1er décembre, avec l'accord des patients. Nous les relayons pour montrer les blessures que causent les armes des forces de l'ordre. Plus de 162 personnes ont été prises en charge à l'AP-HP samedi soir.
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