« Retour au calme à Paris »
RT France, le média accusé par Macron de diffuser des fausses nouvelles et, de ce fait, interdit d’accès à l’Élysée, nous raconte la mésaventure, somme toute cocasse, des auteurs intellectuels du journal télévisé 19/20 émis par la chaîne publique France 3 au soir de l’acte V de la révolte des gilets jaunes. Parmi les images qui défilaient comme toile de fond derrière la présentatrice, on a pu voir un cliché pris devant l’Opéra par Geoffroy Van der Hasselt, photographe de l’AFP. Or il y a avait une pancarte vraiment étrange, avec MACRON écrit en grandes lettres sur la moitié supérieure et la moitié inférieure en blanc.
« Une personne opérationnelle est intervenue »
Il se trouve qu’une personne, à ce qu’il parait une personne opérationnelle, avait pris soin d’effacer le mot DÉGAGE écrit sur la moitié inférieure de ladite pancarte. On conviendra sans effort que ladite personne, toute opérationnelle qu’elle est, n’est pas très maligne, mais elle a sans doute d’autres mérites, comme par exemple celui non négligeable d’être encartée dès la première heure à La République En Marche. En somme, une petite main du système LREM, une petite frappe, mais qui faisait bien partie de la rédaction de France 3 et qui nous permet de jeter un coup d’œil sur l’état animique des troupes macroniennes.
« Aucune volonté de masquer cette pancarte »
Redresser la jambe en recevant un petit coup sous la rotule relève de l’involontaire, tandis que l’édition d’images requiert un enchaînement de plusieurs commandes informatiques à travers l’interface appropriée ainsi qu’une manipulation fine de la souris, actions indubitablement volontaires. Qui a fait cela avait une volonté très claire : celle de masquer la pancarte, justement. Qu’une telle idée ait pu seulement traverser l’esprit du plus abruti des stagiaires atteste du climat au sein de la rédaction : branle-bas de combat, tout se vaut et il n’y a pas de mensonge trop gros pour embobiner les auditeurs.
« Cela ne se renouvellera pas »
Ce moment exceptionnel ne se renouvellera pas. La ficelle était trop grosse. La prochaine fois, ils mettront d’autres mots à la place, au lieu de laisser un si grand espace blanc. On ira embaucher un graphiste plus doué et il écrira, par exemple, « Macron on t’aime » ou « Macron tiens bon ». En tout cas, ce régime aux abois continuera à nous mentir de la façon la plus éhontée. Tout est question de temps : ils ont compris que tous ceux qui ont ouvert les yeux et percé au clair leurs entourloupes sont irrécupérables ; il s’agit donc de faire durer aussi longtemps que possible la fraction toujours décroissante de la population qui va encore se désinformer dans les médias aux ordres.
« L’électocrature, phase terminale de l’électocratie »
Nous n’avons jamais été en démocratie, comme toute le monde le sait, mais au moins nous étions en électocratie, un régime où le peuple est invité, ou plutôt forcé car on ne lui laisse aucune autre alternative, à jouer le jeu de se donner des maîtres et d’en changer tous les cinq ans. Avec cela, il y avait un peu de retenue, un semblant de dignité, pour faire croire au peuple qu’on le prenait au sérieux et qu’il y était pour quelque chose. Plus de ça maintenant. Volé en éclats. Si le peuple, ayant compris qu’à ce jeu-là il est perdant à tous les coups, n’y croit même plus, à quoi bon s’embarrasser de maintenir la fiction ? Bas les masques, et bienvenue en électocrature.
Heureusement, ce sera bientôt fini.
Un gilet jaune tiré au sort
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