07 novembre 2018

Livre "The Bell Curve" de CHarles Murray


Extraits :

"Ce quatrième point est peut-être le plus lourd de conséquences, car il signifie que cette élite tend à devenir héréditaire. En effet l’intelligence, telle que la mesurent les tests de QI, est essentiellement héréditaire. Par conséquent, dès lors que l’intelligence devient la clef du succès et que les jeunes gens les plus intelligents se marient entre eux, il devient quasiment inévitable que l’élite se transforme en une sorte de caste. Ou, pour le dire autrement, il devient quasiment inévitable que, à chaque génération, les jeunes gens les plus doués et qui réussiront le mieux soient issus des catégories les plus favorisés de la population. Telle est par exemple la vraie raison pour laquelle les enfants des CSP+ constituent déjà l’écrasante majorité des étudiants dans les écoles les plus sélectives : leurs parents appartiennent aux catégories supérieures de la population du fait de leurs talents intellectuels, talents intellectuels dont héritent leurs enfants et qui leur permettent de réussir à leur tour.
 
Pour parachever le tout, la nouvelle élite ne se sépare pas seulement moralement du reste de la population mais aussi physiquement. Au sens le plus strict, les individus appartenant à ces catégories supérieures de la société ne vivent plus qu’entre eux, dans certains quartiers résidentiels groupés autour de quelques grandes villes. Nul plan d’ensemble en cela, juste une accumulation de choix individuels dictés par ce désir très humain de vivre au milieu de gens qui vous ressemblent par leurs mœurs, leurs opinions, leur mode de vie en général.

Charles Murray appelle les quartiers où réside l’élite cognitive les SuperZIPs (le ZIP étant l’équivalent américain du code postal), et il montre que l’une des particularité de ces SuperZIPs est de former de véritable enclaves au sein des métropoles. Autrement dit, un SuperZIP est en général bordé par un autre SuperZIP ou bien par un quartier qui, sans atteindre le niveau d’un SuperZIP, est néanmoins habité par une population ayant des caractéristiques socioéconomiques très au-dessus de la moyenne du pays. Que cela soit durant leur enfance, durant leurs études, dans leur profession ou bien sur leur lieu de résidence, les rich, smart and successful ne voient plus guère que leurs semblables et n’ont de contact avec l’homme de la rue que de manière occasionnelle et superficielle.

L’ironie de la chose est que cette même élite cognitive, qui pratique l’entre-soi de manière aussi remarquable, est souvent la même qui vante au reste de la population - et souvent en toute bonne foi - les mérites de la « diversité » et de « l’ouverture aux autres ». En termes plus politique, cela signifie que les membres de l’élite votent plus fréquemment à gauche que le reste de la population.

Pour le montrer, Charles Murray s’appuie sur l’orientation politique des Représentants élus par ces SuperZIPs. Le degré de « libéralisme » ou de « conservatisme » (au sens américain de ces termes) de chaque membre de la Chambre des Représentants est mesuré, en fonction de ses votes, par divers groupes de pression, dont l’Americans for Democratic Action (ADA), un groupe de pression d’orientation démocrate.

En utilisant la note attribuée par l’ADA à chaque Représentant, il apparait alors que, en dehors des SuperZIPs, la population se partage presque également entre « libéraux » et « conservateurs ». Dans les SuperZIPs qui se situent ailleurs que autour des Big Four - New-York, Los Angeles, San Francisco, Washington - le partage demeure à peu près équitable. Mais dans les SuperZIPs qui entourent les Big Four, les Représentants classés comme « très libéraux » dominent outrageusement. Or ces quatre grandes villes sont bien évidemment celles dans lesquelles habitent la plupart des membres de l’élite au sens restreint, ceux qui ont la capacité d’affecter directement par leurs actions la politique, l’économie et la culture de la nation."


Test :
 
 
"Pour permettre à ses lecteurs de saisir le sens de l’expression « en dessous de la moyenne », Charles Murray donne un certain nombre d’exemples tirés du NAEP (National Assessment of Educational Progress), un ensemble de tests nationaux utilisé depuis 1971 par le ministère fédéral de l’éducation pour estimer le niveau des écoliers américains. Les exemples sont tirés d’un test destiné aux élèves de 8ème (13-14 ans). Il ne parait pas inutile d’en reproduire ici quelques-uns.

Premier exemple. Il y avait 90 salariés dans une entreprise l’année dernière. Cette année, le nombre de salariés a augmenté de 10%. Combien y a-t-il de salariés dans l’entreprise cette année ?

(A) 9 (B) 81 (C) 91 (D) 99 (E) 100

A l’entrée de ce qui est pour nous l’enseignement secondaire, 62% des élèves américains n’ont pas su répondre correctement à cette question. En fait, si l’on y ajoute ceux qui ont donné la bonne réponse par hasard, et non en faisant le calcul - ce qu’il est possible d’estimer facilement - on obtient un total de 77,5% d’écoliers ne connaissant pas la bonne réponse.

Deuxième exemple. Amanda veut peindre chacune des faces d’un cube de couleurs différentes. De combien de couleurs aura-t-elle besoin ?

(A) Trois (B) Quatre (C) Six (D) Huit

20% des écoliers n’ont pas choisit la bonne réponse et 27% ne connaissaient pas la bonne réponse.

Troisième exemple. Les écoliers doivent lire une publicité concernant les petites annonces dans un journal. Le titre de la publicité est « Trois jours gratuits. » En dessous « Offre spéciale. Vos objets ne doivent pas dépasser $25. » Un phrase de texte répète l’information contenue dans le titre et le sous-titre. Les élèves doivent répondre à la question suivante : Si vous voulez placer une annonce gratuite, vos objets doivent

(A) Être vendus dans les cinq jours
(B) Ne pas valoir plus de $25
(C) Être en bon état
(D) Être contrôlés par la direction du journal

34% des élèves n’ont pas choisi la bonne réponse, 45% ne connaissaient pas la bonne réponse.

Quatrième exemple. Les écoliers doivent lire le texte suivant relatif aux Anasazi, une vaste tribu indienne d’Amérique du Nord : « Les Anasazi faisaient de belles poteries, des bijoux en turquoise, des écharpes finement tressées, et des paniers capables de retenir l’eau. Ils vivaient de la chasse et de la culture du maïs et de la courge. Leur mode de vie s’est poursuivi de manière paisible pendant plusieurs centaines d’années. Soudain, aux alentours de l’an 1200, quelque chose d’étrange est arrivé, dont les raisons ne sont pas tout à fait éclaircies. » Puis ils doivent répondre à une question : l’auteur décrit la vie des Anasazi avant l’an 1200 comme

(A) Dangereuse et guerrière
(B) Occupée et passionnante
(C) Difficile et monotone
(D) Productive et paisible

51% des écoliers n’ont pas choisi la bonne réponse, 55% ne connaissaient pas la bonne réponse."

Article complet ici

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