Nos dirigeants ont oublié qu’ils étaient au service du peuple et pas l’inverse. Quand l’oligarchie s’arroge le pouvoir et considère les peuples comme des vaches à traire, comme des contreparties, les révoltes se multiplient. En France les révoltes peuvent vite finir en… révolution.
Nous y sommes, pour toutes les raisons que je vous ai expliquées dans mon article intitulé « Ce n’est sans doute pas une révolte, mais une révolution » que vous pouvez lire ou relire ici.
Nos dirigeants ont oublié qu’ils étaient au service du peuple.
Mais qui est le peuple ?
Comment pense cette chose répugnante que l’on appelle peuple ?
Et puis surtout, comment et pourquoi le peuple serait-il en colère ?
Et enfin, sont tellement cons tous ces sans-dents (rassurez-vous je m’inclus avec fierté dans les sans-dents) comment voulez-vous qu’ils représentent un danger ou encore qu’ils aient quelque chose à proposer ?
Je crois qu’il est indispensable d’expliquer à nos dirigeants et au premier d’entre eux, à savoir le président de la République, que derrière un peuple un peu théorique, il y a des gens bien réels.
Derrière les gens, il y a des êtres humains.
Chaque personne, chaque individu, porte les stigmates de sa vie, les cicatrices fermées, cicatrisées ou parfois encore à vif de ses souffrances, de ses difficultés, de ses histoires.
On ne comprend jamais quelqu’un tant que cette personne ne vous a pas exprimé son conflit intérieur.
Aimer les gens ne se décrète pas, et les aimer, cela commence par chercher à comprendre qui ils sont. Quand on comprend qui ils sont, comment ils vivent, alors il est plus facile de savoir où ils vont.
La France est en colère.
Une colère sourde.
Une colère qui est un fleuve que rien n’arrêtera plus désormais si le pouvoir ne s’écrase pas en rase campagne.
La France n’est pas la Grèce. Le peuple de France n’est pas le peuple grec, malgré toute l’amitié que je lui porte. Nos histoires ne sont pas les mêmes.
Je reçois, comme vous le savez, beaucoup de courrier chaque jour. Si je prends le temps de presque tout lire, je ne peux, hélas, pas répondre à chacun.
J’en suis sincèrement désolé. Voici ce que raconte l’un de nous. Il est loin d’être le seul.
En réalité, notre peuple est rempli d’une immense souffrance, d’une grande détresse. Je lui laisse la parole.
Entendez les cris sourds du pays et de la souffrance rentrée de votre peuple :
« Bonjour Charles,
J’ai lu et partagé votre article, qui se teint de brillante analyse historique, quand beaucoup sont dans l’impasse du mutisme.
Une révolution commence toujours depuis ce qu’il y a de plus vil.
Une impossibilité écœurante de pouvoir vivre dignement, régie par l’imposture du pouvoir en place.
Pour avoir une image de ce que je pense, je ne vois pas d’autre moyen que de vous conter mon enfance, mon adolescence et ma vie.
Mon quotidien, comme certainement bon nombre de français.
Aussi parlerai-je peu, mais bien.
Car le temps est, somme toute, un bien précieux.
Je suis né en 1984, dans la ville de Vernon (27), d’un père électro-mécanicien, et d’une mère femme de ménage.
Mon paternel travaillait dans une entreprise de plexiglas et en assurait la maintenance par sa science et passion de l’électronique, très évolutive durant cet âge.
Il gagnait très bien sa vie, nous ne manquions de rien.
Puis, il est mort, en se suicidant.
J’ai vu ma mère galérer toute sa vie, et tant bien que mal retrouver l’amour.
Avec un cheminot.
11 ans à essayer de recombiner une famille, jusqu’à la mort de ce dernier.
Encore par suicide, sauf que cette fois, j’étais assez grand pour lui fermer les yeux moi-même.
Toujours le même motif : « C’est la faute à personne, on ne gagne pas assez pour bien vivre, alors on fait ce qu’on peut. »
J’ai vu ma mère ravagée, détruite, puis encline à la maladie et aux arrêts, en passant par la case psychiatrie et séjour en HP.
Moi ?
Je n’étais pas très bon au collège, au lycée, mais j’ai quand même eu tous mes diplômes.
Brevet des collèges, BEP, BAC pro, mention complémentaire, j’ai même été aux beaux-arts de Rouen.
Pour finir, je suis maquettiste volumiste architecture.
Je fais les maquettes à l’échelle, pour les projets immobiliers, pour la France.
Je ne touche que 1 500€ par mois.
Où est la cohérence avec toutes les embûches et les défis que j’ai eu à relever seul ?
Où est la récompense ?
Voici le visage de notre pays.
Nous ne sommes jamais récompensés pour nos efforts, et suivons un chemin de désespoir, comme nos parents avant nous.
Je n’envisage même pas de me marier ni d’avoir des enfants.
Car j’ai du mal à sortir la tête de l’eau tous les mois.
Je suis ce que l’on appelle un propriétaire pauvre, car mon appartement était acquis en l’état.
Les murs sont mal isolés, l’électricité, vétuste.
Je ne me chauffe même plus l’hiver, parce que sinon, EDF me demande en moyenne 900 € pour deux mois seulement.
Les deux seuls radiateurs électriques dont je dispose font ce qu’ils peuvent, mais consomment trop par rapport au volume à couvrir.
C’est pourquoi je ne me chauffe plus du tout.
L’eau de la douche du voisin du dessus coule dans ma chambre, sur mon lit.
Oui oui, sur mon lit.
Je vais travailler en voiture, à 45 km de mon domicile, pour passer ma vie à la pompe, et dans les bouchons 3h30 par jour et avec 40 h minimum de travail par semaine.
Et je n’y arrive pas.
J’ai fais mon burn-out à 30 ans, et mon avenir au sein de ma profession est terni par le système qui prône l’efficacité à moindre coût.
Quel avenir pour moi ?
Quel avenir pour bon nombre de Français comme moi, qui souffrent au quotidien ?
Si ce n’est l’insurrection ?
En vérité, je vous le dis : je préfère mourir debout, plutôt que de vivre à genoux !
Vive le peuple de France, et vive la révolution !
Jonathan
De grâce, entendez cette colère, entendez ce message avant que tout ne se déchaîne.
Ce que dit Jonathan n’est pas unique. Ce que dit Jonathan est tout ce qui sous-tend le mouvement actuel et ce qui fait tout l’immense danger de la situation.
Le temps n’est pas à la tactique bassement politicienne où nous avons manifestement affaire à un gouvernement qui maquille les chiffres, demande aux réseaux sociaux de faire un grand ménage dans les messages échangés, qui contrôle la presse et les médias pour tenter de minimiser la grogne en essayant de faire croire que le mouvement s’essouffle et en attendant de compter à nouveau le samedi suivant…
Le mouvement ne s’essouffle pas.
Le mouvement va essentiellement être un mouvement de week-end, les gens travaillant la semaine et conciliant « travail » et « révolution » jusqu’au moment où la France cessera définitivement de tourner.
Les conséquences économiques seront dramatiques, mais ce n’est même plus le problème.
Le problème auquel est confronté le gouvernement est simple : comment éteindre une révolution avant qu’elle ne soit devenue hors de contrôle ?
C’est encore possible.
Plus pour très longtemps.
Plus jeune, j’ai lu un livre remarquable d’un type appelé Henry Frenay. C’était un grand résistant. Le titre de son ouvrage ? La nuit finira.
Ce que j’en ai retenu ? Lorsqu’il était terré, pourchassé par les nazis et la Gestapo, c’est lui qui a sans doute le mieux parlé des « zeureslesplussombres » en écrivant que « les heures les plus sombres sont toujours celles qui précèdent l’aurore ».
Ce sont aussi les heures les plus froides.
C’est aussi à ces heures-là et au petit matin que les gens meurent le plus.
Mais ce que je vois, ce sont des milliers de Français, de petits et de sans-grade qui veillent et tiennent les barrages malgré le froid glacial.
Ils sont là.
Aux heures les plus sombres et les plus froides.
Froide détermination. Sombre colère.
Ils ne le font pas par plaisir.
Ils le font, car ils ne veulent pas mourir.
Ils le font parce qu’ils veulent vivre debout.
Peu le savent. On parle ici du « printemps arabe » pour parler par exemple de la Tunisie. Pourtant, en Tunisie, les Tunisiens, eux, parlent… de la « révolution de la dignité ».
La clique d’En Marche découvre qu’elle est à portée de claques ! Clique… claques !!!
Macron humilie.
Macron méprise.
Macron est arrogant, suffisant, tout cela peut-être supportable.
Pourtant, ce que n’a pas compris cette petite clique d’En Marche, dont les députés hors-sol découvrent effarés sur le terrain qu’ils sont en réalité à portée de claques du peuple, c’est qu’elle vient de toucher à la dignité du peuple (et non on ne claque pas un député, pas plus que l’on écrase un gilet jaune).
Vider la gamelle c’est atteindre la dignité des gens.
Les sans-dents n’ont pas grand-chose, mais ils ont leur dignité.
La dignité c’est ce qui fait que l’on se sent un homme.
Alors, à Jonathan et à tous les Jonathan de notre pays, la nuit finira.
Nous passerons par des heures sombres, les vraies, pas celles de la propagande, mais la nuit finira.
Il ripaille avec les maires, et oublie les mères. Les mères, elles, se tiennent debout sur les barricades.
Dernière chose. Regardez les gilets jaunes.
Regardez-les bien, attentivement, et vous verrez qu’il y a autant de gilets jaunes… que de « gilettes » jaunes.
Les femmes sont dans la rue.
Les mères sont dans la rue.
Frémissez au Palais.
Pour le moment, notre méprisant ripaille fastueusement avec les maires.
Demain, il devra rendre des comptes à toutes nos mères.
Et les mères savent compter.
Quand les mères d’un pays sont dehors, alors le pouvoir vacille.
Sur chaque barrage, je vois autant de femmes que d’hommes.
Les mères sont des louves, et je peux vous dire que les femmes ont une détermination que n’ont pas les hommes, et si vous êtes un homme normal, vous savez très bien que le vrai patron à la maison, c’est la patronne!
Partout en France, les enfants veulent rejoindre les adultes, pour aider les parents… Aujourd’hui c’est les parents qui retiennent les enfants. Non ne montez pas sur les barricades, vous avez un avenir à construire, pour nous, c’est déjà fait. Les « vieux » que nous sommes ne veulent pas laisser faire les enfants, les « vieux » veulent faire cela pour les enfants. Leurs enfants. Mais les enfants, eux, piaffent, avec toute l’impatience bien normale et la fougue de la jeunesse.
Tremblez au Palais.
Ce soir ce sera la pleine lune et partout en France, ce sera une veillée d’armes. Étrange et funeste perspective.
Il ne tient qu’au président de proposer un autre destin à notre pays, de proposer un changement de cap.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Monsieur le président, entendez les cris sourds du pays… avant qu’il ne se déchaîne !
Charles SANNAT
Ce que dit Jonathan n’est pas unique. Ce que dit Jonathan est tout ce qui sous-tend le mouvement actuel et ce qui fait tout l’immense danger de la situation.
Le temps n’est pas à la tactique bassement politicienne où nous avons manifestement affaire à un gouvernement qui maquille les chiffres, demande aux réseaux sociaux de faire un grand ménage dans les messages échangés, qui contrôle la presse et les médias pour tenter de minimiser la grogne en essayant de faire croire que le mouvement s’essouffle et en attendant de compter à nouveau le samedi suivant…
Le mouvement ne s’essouffle pas.
Le mouvement va essentiellement être un mouvement de week-end, les gens travaillant la semaine et conciliant « travail » et « révolution » jusqu’au moment où la France cessera définitivement de tourner.
Les conséquences économiques seront dramatiques, mais ce n’est même plus le problème.
Le problème auquel est confronté le gouvernement est simple : comment éteindre une révolution avant qu’elle ne soit devenue hors de contrôle ?
C’est encore possible.
Plus pour très longtemps.
Plus jeune, j’ai lu un livre remarquable d’un type appelé Henry Frenay. C’était un grand résistant. Le titre de son ouvrage ? La nuit finira.
Ce que j’en ai retenu ? Lorsqu’il était terré, pourchassé par les nazis et la Gestapo, c’est lui qui a sans doute le mieux parlé des « zeureslesplussombres » en écrivant que « les heures les plus sombres sont toujours celles qui précèdent l’aurore ».
Ce sont aussi les heures les plus froides.
C’est aussi à ces heures-là et au petit matin que les gens meurent le plus.
Mais ce que je vois, ce sont des milliers de Français, de petits et de sans-grade qui veillent et tiennent les barrages malgré le froid glacial.
Ils sont là.
Aux heures les plus sombres et les plus froides.
Froide détermination. Sombre colère.
Ils ne le font pas par plaisir.
Ils le font, car ils ne veulent pas mourir.
Ils le font parce qu’ils veulent vivre debout.
Peu le savent. On parle ici du « printemps arabe » pour parler par exemple de la Tunisie. Pourtant, en Tunisie, les Tunisiens, eux, parlent… de la « révolution de la dignité ».
La clique d’En Marche découvre qu’elle est à portée de claques ! Clique… claques !!!
Macron humilie.
Macron méprise.
Macron est arrogant, suffisant, tout cela peut-être supportable.
Pourtant, ce que n’a pas compris cette petite clique d’En Marche, dont les députés hors-sol découvrent effarés sur le terrain qu’ils sont en réalité à portée de claques du peuple, c’est qu’elle vient de toucher à la dignité du peuple (et non on ne claque pas un député, pas plus que l’on écrase un gilet jaune).
Vider la gamelle c’est atteindre la dignité des gens.
Les sans-dents n’ont pas grand-chose, mais ils ont leur dignité.
La dignité c’est ce qui fait que l’on se sent un homme.
Alors, à Jonathan et à tous les Jonathan de notre pays, la nuit finira.
Nous passerons par des heures sombres, les vraies, pas celles de la propagande, mais la nuit finira.
Il ripaille avec les maires, et oublie les mères. Les mères, elles, se tiennent debout sur les barricades.
Dernière chose. Regardez les gilets jaunes.
Regardez-les bien, attentivement, et vous verrez qu’il y a autant de gilets jaunes… que de « gilettes » jaunes.
Les femmes sont dans la rue.
Les mères sont dans la rue.
Frémissez au Palais.
Pour le moment, notre méprisant ripaille fastueusement avec les maires.
Demain, il devra rendre des comptes à toutes nos mères.
Et les mères savent compter.
Quand les mères d’un pays sont dehors, alors le pouvoir vacille.
Sur chaque barrage, je vois autant de femmes que d’hommes.
Les mères sont des louves, et je peux vous dire que les femmes ont une détermination que n’ont pas les hommes, et si vous êtes un homme normal, vous savez très bien que le vrai patron à la maison, c’est la patronne!
Partout en France, les enfants veulent rejoindre les adultes, pour aider les parents… Aujourd’hui c’est les parents qui retiennent les enfants. Non ne montez pas sur les barricades, vous avez un avenir à construire, pour nous, c’est déjà fait. Les « vieux » que nous sommes ne veulent pas laisser faire les enfants, les « vieux » veulent faire cela pour les enfants. Leurs enfants. Mais les enfants, eux, piaffent, avec toute l’impatience bien normale et la fougue de la jeunesse.
Tremblez au Palais.
Ce soir ce sera la pleine lune et partout en France, ce sera une veillée d’armes. Étrange et funeste perspective.
Il ne tient qu’au président de proposer un autre destin à notre pays, de proposer un changement de cap.
Il est déjà trop tard, mais tout n’est pas perdu. Monsieur le président, entendez les cris sourds du pays… avant qu’il ne se déchaîne !
Charles SANNAT
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