Mel Gibson était l’une des stars les plus populaires à Hollywood et son film de 2004, La Passion du Christ, l’un des plus rentables, quand l’ADL et ses alliés ont détruit sa carrière. Il a par la suite fait don de millions de dollars à des groupes juifs pour retrouver une partie de son statut public. Rupert Murdoch est un titan de l’industrie médiatique, mais lorsque l’ADL a critiqué une caricature parue dans l’un de ses journaux, il a présenté ses excuses personnelles à cette organisation.
Mary Phagan, la fille de 13 ans violée et assassinée par Leo Frank, dont l’héroïsation est l’acte fondateur de l’ADL
Les rédacteurs en chef de The Economist ont dû retirer une caricature analogue lorsqu’elle tomba sous le feu de l’ADL. Le milliardaire Tom Perkins, célèbre capital-risqueur de la Silicon Valley, a été forcé de s’excuser du fond du cœur après avoir été critiqué par l’ADL pour son vocabulaire dans une chronique du Wall Street Journal. Tous ces individus fiers de leur puissance ont dû être profondément mécontents d’avoir été forcés de demander un pardon aussi humiliant, mais ils l’ont fait. La liste des pénitents de l’ADL est très longue.
Compte tenu de la réputation effrayante de l’ADL et de ses activistes toujours sur le pied de guerre, beaucoup de mes lecteurs s’attendaient à ce que mon petit webzine soit complètement anéanti lorsque j’ai lancé ma série d’articles controversés au début du mois de juin de cette année, en commençant par un éloge de l’historien David Irving, depuis longtemps diabolisé par l’ADL. Pourtant, absolument rien ne s’est passé.
Au cours des trois mois suivants, mes articles se sont attaqués à presque tous les sujets défendus avec acharnement par l’ADL et ses laquais, à tel point qu’un journaliste sympathique m’a rapidement surnommé le « Kamikaze de Californie ». Pourtant, malgré mes 90 000 mots et les 13 000 commentaires qu’ils ont suscités, le silence persistant de l’ADL restait assourdissant. Entre-temps, mes articles furent lus plus d’un demi million de fois. Voici une liste des articles les plus provocants :
Les rédacteurs en chef de The Economist ont dû retirer une caricature analogue lorsqu’elle tomba sous le feu de l’ADL. Le milliardaire Tom Perkins, célèbre capital-risqueur de la Silicon Valley, a été forcé de s’excuser du fond du cœur après avoir été critiqué par l’ADL pour son vocabulaire dans une chronique du Wall Street Journal. Tous ces individus fiers de leur puissance ont dû être profondément mécontents d’avoir été forcés de demander un pardon aussi humiliant, mais ils l’ont fait. La liste des pénitents de l’ADL est très longue.
Compte tenu de la réputation effrayante de l’ADL et de ses activistes toujours sur le pied de guerre, beaucoup de mes lecteurs s’attendaient à ce que mon petit webzine soit complètement anéanti lorsque j’ai lancé ma série d’articles controversés au début du mois de juin de cette année, en commençant par un éloge de l’historien David Irving, depuis longtemps diabolisé par l’ADL. Pourtant, absolument rien ne s’est passé.
Au cours des trois mois suivants, mes articles se sont attaqués à presque tous les sujets défendus avec acharnement par l’ADL et ses laquais, à tel point qu’un journaliste sympathique m’a rapidement surnommé le « Kamikaze de Californie ». Pourtant, malgré mes 90 000 mots et les 13 000 commentaires qu’ils ont suscités, le silence persistant de l’ADL restait assourdissant. Entre-temps, mes articles furent lus plus d’un demi million de fois. Voici une liste des articles les plus provocants :
« La Pravda américaine. Briser la barrière médiatique », 24 octobre 2016 (2 500 mots, 211 commentaires)
« La Pravda américaine. Comment la CIA a créé le concept de théorie du complot », 5 septembre 2017 (2 016 mots, 485 commentaires)
« The Remarkable Historiography of David Irving », 4 juin 2018 (1700 mots, 570 commentaires)
« La pravda américaine : l’assassinat de JFK 1/2 – Que s’est-il passé ? », 18 juin 2018 (4 800 mots, 1219 commentaires)
« La pravda américaine : l’assassinat de JFK 2/2 – Que s’est-il passé ? » , 25 juin 2018 (8 000 mots, 985 commentaires)
« American Pravda: Oddities of the Jewish Religion », 16 juillet 2018 (7 800 mots, 1 637 commentaires)
« La Pravda américaine. La révolution bolchévique et ses conséquences », 23 juillet 2018 (6 900 mots, 913 commentaires)
« La Pravda américaine. La nature de l’antisémitisme », 30 juillet 2018 (5 500 mots, 666 commentaires)
« La Pravda américaine. Les juifs et les nazis », 6 août 2018 (6 800 mots, 554 commentaires)
« La Pravda américaine. Le déni de l’Holocauste », 27 août 2018 (17 600 mots, 2 323 commentaires)
« American Pravda: 9/11 Conspiracy Theories », 10 septembre 2018 (11 000 mots, 2 355 commentaires)
Lorsque la colère divine oublie de frapper un hérétique et que les terribles gardiens de la bien-pensance semblent avoir soudain perdu le goût de la bataille, d’autres hérétiques ne tardent pas à en s’en apercevoir et à s’enhardir. Les principaux sites pro-russes et libertariens tels que Russia Insider et LewRockwell ont republié certains des articles les plus controversés de ma série « American Pravda », attirant ainsi l’attention d’un public plus large sur mes affirmations factuelles. Après la conclusion de ma série, j’ai commencé à ridiculiser la pusillanimité de l’ADL, en publiant une courte rubrique intitulée « L’ADL se cache-t-elle ? », qui a conduit l’intrépide Paul Craig Roberts à me qualifier de « l’homme le plus courageux que je connaisse ».
Apparemment, la combinaison de tous ces facteurs a fini par devenir trop inquiétante pour l’ADL et, sortant de leur cachette secrète, ses militants ont enfin publié une condamnation courte et plutôt molle de mes écrits, qui ne m’impressionne guère. Il y a quelques jours, ils ont tweeté leur déclaration, avec une photo de leur nouvel ennemi.
L’homme d’affaires californien Ron Unz finance depuis longtemps des militants anti-israéliens. Il embrasse maintenant le #antiSemitism hardcore, nie l’Holocauste et prétend que des Juifs dirigent les médias et vénèrent Satan. En savoir plus auprès de nos experts: https://t.co/KnngID3YCh
— ADL (@ADL_National) October 8, 2018
L’ADL peut s’enorgueillir d’un budget annuel de 60 millions de dollars et de plusieurs centaines d’employés à plein temps, mais ses compétences en matière de recherche semblent faire cruellement défaut. Ils entament leur réprimande en me dénonçant comme un « militant anti-immigrés » notoire. Voilà qui est étrange, puisque j’ai publié environ un quart de million de mots sur ce sujet controversé au cours des vingt-cinq dernières années − tout cela entièrement consultable en ligne − et que mon point de vue n’a jamais été caractérisé de cette façon.
Pour ne citer qu’un exemple, mon article intitulé « La Californie et la fin de l’Amérique blanche » a été publié en 1999 dans Commentary, la publication phare de l’American Jewish Committee, et quiconque le lira sera extrêmement étonné par la description de l’ADL. Quelques années auparavant, en octobre 1994, j’étais l’un des principaux orateurs de la manifestation pro-immigrants au centre-ville de Los Angeles, un rassemblement politique de 70 000 personnes qui reste à ce jour le plus important de ce genre dans l’histoire américaine.
Au cours de ces années, mes activités politiques ont fait l’objet de plusieurs milliers d’articles dans les médias grand public, dont une demi-douzaine d’articles en première page du New York Times. Ces articles fourniraient un tableau similaire, à l’instar de celui du New Republic chroniquant mes succès en Californie. De plus, mes points de vue sur les immigrés n’ont pas beaucoup changé au fil des ans, comme le montrent mes articles plus récents tels que « Le mythe du crime hispanique », « L’immigration, les Républicains et la fin de l’Amérique blanche » et « Une grande entente sur l’immigration ? ». Les intrépides enquêteurs de l’ADL devraient peut-être se familiariser avec un nouvel outil technologique puissant appelé « Google ».
Je ne suis pas davantage impressionné lorsqu’ils me reprochent de m’être appuyé sur les écrits d’Israël Shahak, qu’ils qualifient vicieusement « d’antisémite ». Comme je l’ai souvent souligné, mon incompétence totale en araméen et en hébreu me contraint à m’appuyer sur la recherche des spécialistes, et le regretté professeur Shahak, un universitaire israélien primé, est une excellente source. Le célèbre linguiste Noam Chomsky avait loué ses travaux pour leur « érudition exceptionnelle », et nombre d’autres intellectuels très en vue, comme Christopher Hitchens, Edward Saïd et Gore Vidal, avaient été tout aussi généreux dans leurs éloges. De plus, l’un des coauteurs de Shahak était Norton Mezvinsky, un universitaire américain spécialisé dans l’histoire du Moyen-Orient, dont le frère et la belle-sœur ont servi au Congrès et dont le neveu a épousé plus tard Chelsea Clinton. Et autant que je sache, presque aucune des affirmations de Shahak sur le Talmud ou le judaïsme traditionnel n’a été directement contestée, alors que la disponibilité en ligne de son premier livre permet à ceux qui sont intéressés de le lire facilement et de décider par eux-mêmes.
L’ADL m’a également dénoncé pour avoir pris au sérieux les théories d’Ariel Toaff, un autre universitaire israélien. Mais le professeur Toaff, fils du grand rabbin de Rome, figure parmi les plus grandes autorités scientifiques au monde dans le domaine de la communauté juive médiévale. Avec ses étudiants doctorants et d’autres collègues, il a consacré de nombreuses années à étudier ces questions, en s’appuyant sur une grande quantité de sources primaires et secondaires produites dans huit langues différentes. J’ai trouvé son livre de 500 pages tout à fait convaincant, à l’instar du journaliste israélien Israel Shamir, et je n’ai vu aucune réfutation crédible.
Il se peut que les conclusions de tous ces éminents universitaires et intellectuels ne soit pas intégralement correctes, et que je me trompe en les acceptant. Mais pour m’en convaincre, il me faudrait quelque chose de beaucoup plus substantiel qu’une condamnation de principe en quelques paragraphes dans un article anonyme de l’ADL, dont l’auteur, pour autant que je sache, n’est peut-être qu’un jeune stagiaire ignorant.
Cela mis à part, le reste du catalogue de mes nombreuses positions hérétiques dénoncées par l’ADL m’a semblé relativement exact, bien que présenté de manière plutôt hostile et péjorative et sans renvois hypertextes à mes écrits. Mais même cette énumération décousue de mes transgressions mortelles était incomplète, car l’ADL a curieusement omis d’inclure la mention de certaines de mes affirmations les plus controversées.
Par exemple, les auteurs ont exclu toute référence à ma discussion sur le partenariat économique parfaitement documenté entre nazis et sionistes dans les années 1930, qui a joué un rôle crucial pour jeter les bases de l’État d’Israël. De même, l’ADL a évité de mentionner les près de 20 000 mots que j’ai consacrés aux preuves que le Mossad israélien avait joué un rôle central dans l’assassinat de JFK et dans les attentats du 11 septembre. C’est bien l’une des rares fois où l’ADL a oublié de lancer l’accusation de « théoricien du complot » à l’encontre d’un adversaire qu’il aurait pu si facilement dénigrer de cette façon. Il a peut-être estimé que les preuves que j’avais fournies étaient trop solides pour pouvoir être contestées efficacement.
L’inquiétante incompétence des chercheurs de l’ADL devient particulièrement alarmante lorsque l’on considère qu’au cours des deux dernières années, cette organisation a été élevée au rang de censeur des plus grandes sociétés Internet américaines, avec pouvoir de déterminer ce qui peut ou ne peut pas être dit sur Facebook, YouTube ou Twitter.
Mon journal local, le San Jose Mercury News, a publié il y a quelques semaines un entretien avec Brittan Heller, chargée à l’ADL de la surveillance des « discours de haine » dans la zone américaine d’Internet. Cette jeune femme d’une trentaine d’années, diplômée de Stanford et de Yale, vit dans la Silicon Valley avec son mari et ses deux chats, Luna et Stella. Elle souligne sa propre expérience en tant que victime de cyber-harcèlement de la part d’un autre étudiant dont elle a rejeté les avances, ainsi que l’expertise qu’elle a acquise plus tard en tant que chasseuse de nazis pour le compte du gouvernement américain. Mais ce curriculum vitae lui donne-t-il vraiment la connaissance infuse lui permettant de déroger à notre Premier Amendement en déterminant quels points de vue et quelles personnes devraient être autorisés à avoir accès à quelque deux milliards de lecteurs dans le monde ?
La situation présente également un aspect beaucoup plus grave. Le choix de l’ADL comme principal responsable de la surveillance idéologique de l’Internet américain peut sembler naturel et approprié aux Américains ignorants sur le plan politique, catégorie qui regroupe malheureusement les cadres supérieurs qui dirigent les entreprises concernées. Mais cela reflète la lâcheté et la malhonnêteté des médias américains dont tous ces individus tirent leur connaissance de notre monde. La véritable histoire de l’ADL est remarquablement sordide et peu recommandable.
En janvier 1993, le département de police de San Francisco (SFPD) a annoncé qu’il avait effectué une descente au siège de l’ADL en Californie du Nord, sur la base d’informations fournies par le FBI. Le SFPD a découvert que l’organisation conservait des fichiers de renseignements sur plus de 600 organisations civiques et 10 000 personnes, majoritairement de gauche. L’inspecteur du SFPD estimait que 75% du matériel avait été obtenu de manière illégale, essentiellement par des pots de vin à des fonctionnaires de police. Il ne s’agissait que de la partie visible de l’iceberg de ce qui constituait clairement la plus grande opération d’espionnage domestique menée par une organisation privée dans l’histoire des États-Unis. Selon certaines sources, des agents de l’ADL auraient pris pour cibles plus de 1 000 organisations politiques, religieuses, syndicales et sociales, tandis que le siège de l’ADL à New York conserve des dossiers actifs sur plus d’un million d’Américains.
Peu de temps après, un responsable de l’ACLU (American Civil Liberties Union), qui occupait auparavant un poste de haut niveau au sein de l’ADL, a révélé que cette organisation avait été à l’origine de la surveillance très controversée de Martin Luther King, Jr. dans années 1960, et en avait fourni les enregistrements au directeur du FBI, J. Edgar Hoover. Pendant des années, Hoover a été furieusement dénoncé dans les médias nationaux pour son utilisation de bandes magnétiques et d’autres informations secrètes sur les activités de King, mais lorsqu’un journal de San Francisco révèle que ces matériaux sordides provenaient des opérations d’espionnage illégales de l’ADL, la nouvelle a été totalement ignorée par les médias nationaux et n’a été rapportée que par des organisations marginales, de sorte qu’aujourd’hui presque aucun Américain n’est au courant.
À ma connaissance, aucune autre organisation, dans l’histoire américaine, n’a été impliquée à une telle échelle dans l’espionnage domestique des groupes et des personnalités − de gauche comme de droite − soupçonnés d’être insuffisamment alignés sur les intérêts juifs et israéliens. Certaines des données trouvées en possession illégale de l’ADL ont même fait naître le soupçon qu’elle a pu jouer un rôle dans certaines attaques terroristes et des assassinats politiques contre des dirigeants étrangers. Je ne suis pas un expert juridique, mais compte tenu de l’ampleur des activités illégales de l’ADL, je me demande si l’organisation n’aurait pas dû être poursuivie aux termes de la loi fédérale du Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act, et tous ses dirigeants condamnés à de longues peines de prison.
Au lieu de cela, les charges pesant contre l’ADL furent rapidement abandonnées et elle s’en tira avec une simple amende et une réprimande de principe, ce qui démontre parfaitement l’impunité quasi totale dont bénéficie le pouvoir politique juif dans la société américaine moderne.
En réalité, l’ADL fonctionne depuis longtemps comme la police politique secrète privatisée de notre pays, surveillant et imposant ses doctrines idéologiques pour le compte de groupes juifs, un peu comme le faisait la Stasi pour le compte des dirigeants communistes de l’Allemagne de l’Est. Compte tenu de la longue histoire de ses activités criminelles, permettre à l’ADL d’étendre son contrôle à nos plus grandes plate-formes de médias sociaux pourrait se comparer à l’idée de confier à la mafia le soin de superviser le FBI et la NSA. C’est faire un très grand pas dans la direction du « Ministère de la Vérité » de George Orwell, au profit des intérêts juifs.
Dans ses mémoires publiées en 1981, le très conservateur professeur Revilo P. Oliver a décrit l’ADL comme « la formidable organisation de cow-boys juifs qui conduit le troupeau du bétail américain ». Cela me semble une description assez juste.
Bien que je connaisse depuis longtemps le pouvoir et l’influence de l’ADL, une organisation militante juive de premier plan dont les dirigeants sont régulièrement cités dans mes journaux, je n’avais jusqu’à récemment qu’une notion assez vague de son origine. Je suis sûr de l’avoir entendu mentionner quelque part, mais le récit n’était pas resté dans ma mémoire.
Mais il y a peut-être un an ou deux, je suis tombé sur un article concernant la célébration du centenaire de l’ADL en 2013, au cours de laquelle les dirigeants ont réaffirmé les principes de sa fondation en 1913. L’impulsion initiale, ai-je alors appris, avait été l’effort national visant à sauver la vie de Leo Frank, un jeune Juif de l’État de Géorgie injustement accusé de meurtre et finalement lynché par une foule antisémite. Peu de temps auparavant, le nom de Leo Frank n’aurait évoqué qu’une vague idée dans mon esprit : je me souvenais simplement que les manuels d’histoire le présentaient comme l’une des victimes les plus remarquables des débuts du Ku Klux Klan dans le Sud profond des États-Unis au début du vingtième siècle. Cependant, peu de temps avant de lire cet article sur l’ADL, j’avais lu l’étude très respectée d’Albert Lindemann, The Jew Accused, et son court chapitre sur l’affaire tristement célèbre de Frank avait commencé à ébranler mes idées préconçues.
Il se peut que les conclusions de tous ces éminents universitaires et intellectuels ne soit pas intégralement correctes, et que je me trompe en les acceptant. Mais pour m’en convaincre, il me faudrait quelque chose de beaucoup plus substantiel qu’une condamnation de principe en quelques paragraphes dans un article anonyme de l’ADL, dont l’auteur, pour autant que je sache, n’est peut-être qu’un jeune stagiaire ignorant.
Cela mis à part, le reste du catalogue de mes nombreuses positions hérétiques dénoncées par l’ADL m’a semblé relativement exact, bien que présenté de manière plutôt hostile et péjorative et sans renvois hypertextes à mes écrits. Mais même cette énumération décousue de mes transgressions mortelles était incomplète, car l’ADL a curieusement omis d’inclure la mention de certaines de mes affirmations les plus controversées.
Par exemple, les auteurs ont exclu toute référence à ma discussion sur le partenariat économique parfaitement documenté entre nazis et sionistes dans les années 1930, qui a joué un rôle crucial pour jeter les bases de l’État d’Israël. De même, l’ADL a évité de mentionner les près de 20 000 mots que j’ai consacrés aux preuves que le Mossad israélien avait joué un rôle central dans l’assassinat de JFK et dans les attentats du 11 septembre. C’est bien l’une des rares fois où l’ADL a oublié de lancer l’accusation de « théoricien du complot » à l’encontre d’un adversaire qu’il aurait pu si facilement dénigrer de cette façon. Il a peut-être estimé que les preuves que j’avais fournies étaient trop solides pour pouvoir être contestées efficacement.
L’inquiétante incompétence des chercheurs de l’ADL devient particulièrement alarmante lorsque l’on considère qu’au cours des deux dernières années, cette organisation a été élevée au rang de censeur des plus grandes sociétés Internet américaines, avec pouvoir de déterminer ce qui peut ou ne peut pas être dit sur Facebook, YouTube ou Twitter.
Mon journal local, le San Jose Mercury News, a publié il y a quelques semaines un entretien avec Brittan Heller, chargée à l’ADL de la surveillance des « discours de haine » dans la zone américaine d’Internet. Cette jeune femme d’une trentaine d’années, diplômée de Stanford et de Yale, vit dans la Silicon Valley avec son mari et ses deux chats, Luna et Stella. Elle souligne sa propre expérience en tant que victime de cyber-harcèlement de la part d’un autre étudiant dont elle a rejeté les avances, ainsi que l’expertise qu’elle a acquise plus tard en tant que chasseuse de nazis pour le compte du gouvernement américain. Mais ce curriculum vitae lui donne-t-il vraiment la connaissance infuse lui permettant de déroger à notre Premier Amendement en déterminant quels points de vue et quelles personnes devraient être autorisés à avoir accès à quelque deux milliards de lecteurs dans le monde ?
La situation présente également un aspect beaucoup plus grave. Le choix de l’ADL comme principal responsable de la surveillance idéologique de l’Internet américain peut sembler naturel et approprié aux Américains ignorants sur le plan politique, catégorie qui regroupe malheureusement les cadres supérieurs qui dirigent les entreprises concernées. Mais cela reflète la lâcheté et la malhonnêteté des médias américains dont tous ces individus tirent leur connaissance de notre monde. La véritable histoire de l’ADL est remarquablement sordide et peu recommandable.
En janvier 1993, le département de police de San Francisco (SFPD) a annoncé qu’il avait effectué une descente au siège de l’ADL en Californie du Nord, sur la base d’informations fournies par le FBI. Le SFPD a découvert que l’organisation conservait des fichiers de renseignements sur plus de 600 organisations civiques et 10 000 personnes, majoritairement de gauche. L’inspecteur du SFPD estimait que 75% du matériel avait été obtenu de manière illégale, essentiellement par des pots de vin à des fonctionnaires de police. Il ne s’agissait que de la partie visible de l’iceberg de ce qui constituait clairement la plus grande opération d’espionnage domestique menée par une organisation privée dans l’histoire des États-Unis. Selon certaines sources, des agents de l’ADL auraient pris pour cibles plus de 1 000 organisations politiques, religieuses, syndicales et sociales, tandis que le siège de l’ADL à New York conserve des dossiers actifs sur plus d’un million d’Américains.
Peu de temps après, un responsable de l’ACLU (American Civil Liberties Union), qui occupait auparavant un poste de haut niveau au sein de l’ADL, a révélé que cette organisation avait été à l’origine de la surveillance très controversée de Martin Luther King, Jr. dans années 1960, et en avait fourni les enregistrements au directeur du FBI, J. Edgar Hoover. Pendant des années, Hoover a été furieusement dénoncé dans les médias nationaux pour son utilisation de bandes magnétiques et d’autres informations secrètes sur les activités de King, mais lorsqu’un journal de San Francisco révèle que ces matériaux sordides provenaient des opérations d’espionnage illégales de l’ADL, la nouvelle a été totalement ignorée par les médias nationaux et n’a été rapportée que par des organisations marginales, de sorte qu’aujourd’hui presque aucun Américain n’est au courant.
À ma connaissance, aucune autre organisation, dans l’histoire américaine, n’a été impliquée à une telle échelle dans l’espionnage domestique des groupes et des personnalités − de gauche comme de droite − soupçonnés d’être insuffisamment alignés sur les intérêts juifs et israéliens. Certaines des données trouvées en possession illégale de l’ADL ont même fait naître le soupçon qu’elle a pu jouer un rôle dans certaines attaques terroristes et des assassinats politiques contre des dirigeants étrangers. Je ne suis pas un expert juridique, mais compte tenu de l’ampleur des activités illégales de l’ADL, je me demande si l’organisation n’aurait pas dû être poursuivie aux termes de la loi fédérale du Racketeer Influenced and Corrupt Organizations Act, et tous ses dirigeants condamnés à de longues peines de prison.
Au lieu de cela, les charges pesant contre l’ADL furent rapidement abandonnées et elle s’en tira avec une simple amende et une réprimande de principe, ce qui démontre parfaitement l’impunité quasi totale dont bénéficie le pouvoir politique juif dans la société américaine moderne.
En réalité, l’ADL fonctionne depuis longtemps comme la police politique secrète privatisée de notre pays, surveillant et imposant ses doctrines idéologiques pour le compte de groupes juifs, un peu comme le faisait la Stasi pour le compte des dirigeants communistes de l’Allemagne de l’Est. Compte tenu de la longue histoire de ses activités criminelles, permettre à l’ADL d’étendre son contrôle à nos plus grandes plate-formes de médias sociaux pourrait se comparer à l’idée de confier à la mafia le soin de superviser le FBI et la NSA. C’est faire un très grand pas dans la direction du « Ministère de la Vérité » de George Orwell, au profit des intérêts juifs.
Dans ses mémoires publiées en 1981, le très conservateur professeur Revilo P. Oliver a décrit l’ADL comme « la formidable organisation de cow-boys juifs qui conduit le troupeau du bétail américain ». Cela me semble une description assez juste.
Bien que je connaisse depuis longtemps le pouvoir et l’influence de l’ADL, une organisation militante juive de premier plan dont les dirigeants sont régulièrement cités dans mes journaux, je n’avais jusqu’à récemment qu’une notion assez vague de son origine. Je suis sûr de l’avoir entendu mentionner quelque part, mais le récit n’était pas resté dans ma mémoire.
Mais il y a peut-être un an ou deux, je suis tombé sur un article concernant la célébration du centenaire de l’ADL en 2013, au cours de laquelle les dirigeants ont réaffirmé les principes de sa fondation en 1913. L’impulsion initiale, ai-je alors appris, avait été l’effort national visant à sauver la vie de Leo Frank, un jeune Juif de l’État de Géorgie injustement accusé de meurtre et finalement lynché par une foule antisémite. Peu de temps auparavant, le nom de Leo Frank n’aurait évoqué qu’une vague idée dans mon esprit : je me souvenais simplement que les manuels d’histoire le présentaient comme l’une des victimes les plus remarquables des débuts du Ku Klux Klan dans le Sud profond des États-Unis au début du vingtième siècle. Cependant, peu de temps avant de lire cet article sur l’ADL, j’avais lu l’étude très respectée d’Albert Lindemann, The Jew Accused, et son court chapitre sur l’affaire tristement célèbre de Frank avait commencé à ébranler mes idées préconçues.
Tout d’abord, Lindemann a démontré qu’il n’existait aucune indication que l’arrestation et la condamnation de Frank étaient liées à un quelconque antisémitisme. Les juifs formaient à l’époque une part très appréciée de la riche société d’Atlanta, et aucune référence aux origines juives de Frank n’était apparue dans les médias avant le procès, que ce soit négativement ou positivement. Cinq des grands jurés qui ont voté pour déclarer Frank coupable de meurtre étaient eux-mêmes juifs, et aucun d’entre eux n’a jamais regretté sa décision. Ce sont surtout des juifs de New York et d’autres régions éloignées d’Atlanta qui se sont mobilisés pour soutenir Frank, tandis que son soutien parmi les juifs d’Atlanta, qui connaissaient la situation locale, était très faible.
En outre, bien que Lindemann s’accorde avec ses sources secondaires pour conclure que Frank était innocent des accusations de viol et de meurtre, les faits qu’il relate m’ont conduit à la conclusion opposée ; ils concourent selon moi à prouver la culpabilité de Frank. Lorsque j’ai lu beaucoup plus récemment l’étude historique plus longue et plus complète de Lindemann sur l’antisémitisme, Esau’s Tears, j’ai remarqué que son traitement abrégé de l’affaire Frank ne contenait plus aucune affirmation de l’innocence de Frank, ce qui suggère que l’auteur s’est mis à douter de son interprétation antérieure du dossier.
Sur la base de ces informations, j’ai exprimé mes doutes sur ce cas célèbre dans mon récent article sur l’antisémitisme historique, mais mes conclusions étaient encore incertaines et prudentes, car elles reposaient sur le résumé que Lindermann faisait des éléments fournis dans les sources secondaires qu’il avait utilisées, et j’avais l’impression que pratiquement tous ceux qui avaient enquêté de près sur l’affaire Frank avaient conclu à l’innocence de l’inculpé. Mais après la parution de mon article, quelqu’un m’a signalé un livre de 2016 qui plaidait pour la culpabilité de Frank. Maintenant que j’ai commandé et lu ce volume, ma compréhension de l’affaire Frank et de sa signification historique a été entièrement transformée.
Les éditeurs traditionnels rejettent souvent des manuscrits trop en contradiction avec les dogmes en vigueur, et les faibles ventes qu’on peut attendre d’un tel livre sont souvent insuffisantes pour encourager des recherches approfondies. En outre, les auteurs et les éditeurs peuvent craindre de subir une campagne de diffamation pour leurs positions. Pour ces raisons, ceux qui publient de tels documents controversés sont généralement motivés par des convictions idéologiques profondes plutôt que par la recherche d’un profit professionnel ou d’un enrichissement personnel. À titre d’exemple, il a fallu un gauchiste trotskyste zélé tel que Lenni Brunner pour affronter le risque d’attaques féroces et investir le temps et les efforts nécessaires à la réalisation de son étude remarquable sur le crucial partenariat nazi-sioniste des années 1930. Pour des raisons similaires, il n’est pas surprenant que le livre qui plaide pour la culpabilité de Leo Frank soit paru dans une série consacrée aux aspects pernicieux des relations historiques entre juifs et noirs, produite par la Nation of Islam (NOI) de Louis Farrakhan, et que ce volume, comme les autres de la série, ne comportait pas d’auteur identifié.
La lecture d’œuvres anonymes publiées par des mouvements politico-religieux fortement diabolisés exige naturellement beaucoup de prudence, mais lorsque j’ai commencé à lire les 500 pages de The Leo Frank Case : The Lynching of a Guilty Man (« L’affaire Leo Frank. Le lynchage d’un homme coupable »), j’ai été très impressionné par la qualité de l’analyse historique. Je pense n’avoir que très rarement rencontré une monographie sur un événement historique controversé qui fournissait une telle richesse d’analyses si soigneusement argumentées, étayées par des preuves aussi nombreuses. Les auteurs maîtrisent parfaitement la littérature secondaire majeure des cent dernières années, tout en puisant abondamment dans les différentes sources primaires, notamment les archives judiciaires, les correspondances personnelles et les publications contemporaines de l’affaire. L’immense majorité des 1200 notes de bas de page fait référence à des articles de journaux et magazines de cette époque. Les preuves qu’apportent les auteurs de la culpabilité de Frank m’ont semblé absolument écrasantes.
Le déroulement des événements n’est pas sujet à débat. En 1913, Mary Phagan, âgée de 13 ans, ouvrière dans une compagnie de crayons de couleur, a été vue vivante pour la dernière fois lorsqu’elle se rendait au bureau du directeur de l’usine, Leo Frank, un samedi matin, afin de récupérer son salaire hebdomadaire. Son corps a été retrouvé tôt le lendemain matin dans le sous-sol de l’usine, avec des traces de viol, et Frank a rapidement été arrêté pour le crime. Homme fortuné, et jeune président de la loge du B’nai B’rith d’Atlanta, Frank était l’un des hommes juifs les plus en vue de l’État de Géorgie. De grandes ressources ont été déployées pour sa défense légale, mais après le procès le plus long et le plus coûteux de histoire de l’État, il a été reconnu coupable et condamné à mort.
Les faits relatifs à l’affaire Frank forment un enchevêtrement complexe d’éléments de preuve et de témoignages souvent contradictoires, des déclarations sous serment étant régulièrement rétractées puis contre-rétractées. Mais pour démêler le vrai du faux, les auteurs de la Nation of Islam (NOI) insistent à juste titre sur l’ampleur des ressources financières déployées pour la défense de Frank, avant et après le procès, la quasi-totalité des fonds provenant de sources juives. Le total des dépenses des partisans de Frank pourrait atteindre l’équivalent actuel de 25 millions de dollars, ce qui est certainement un record pour une affaire d’homicide, et qui est presque inimaginable dans l’état de pauvreté du Sud des États-Unis à l’époque. Des années plus tard, un important donateur a avoué en privé qu’une grande partie de cet argent avait été consacrée à acheter des faux témoignages et autres falsifications, ce qui est tout à fait évident pour quiconque étudie l’affaire de près. Lorsque nous considérons cet océan de financement pro-Frank et les moyens sordides pour lesquels il a été déployé, les convolutions de l’affaire deviennent beaucoup moins mystérieuses.
On peut aisément identifier de très nombreux faux témoignages et de fausses preuves fabriquées en faveur de Frank, tandis qu’on ne distingue aucun signe de pratiques similaires dans l’autre camp.
La police a tout d’abord soupçonné le gardien de nuit noir qui avait retrouvé le corps de la jeune fille. Il a été rapidement arrêté et interrogé avec brutalité. Peu de temps après, une chemise ensanglantée a été trouvée à son domicile et Frank a fait plusieurs déclarations qui jetaient les soupçons sur son employé. Il s’en fallut de peu que ce suspect noir soit lynché sommairement par une foule, ce qui aurait clos le dossier. Mais il a défendu son innocence avec un calme remarquable, contrastant nettement avec le comportement extrêmement nerveux de Frank, et la police se tourna bientôt vers celui-ci. Tous les chercheurs reconnaissent maintenant que le veilleur de nuit était totalement innocent et que les indices l’incriminant avait été plantés.
Les preuves contre Frank s’accumulèrent. Il était le dernier homme à avoir vu la jeune victime et il a changé à plusieurs reprises sa version des faits sur des points importants. De nombreuses anciennes employées ont signalé sa longue histoire de harcèlement sexuel à leur égard, et envers la fille assassinée elle-même. Frank a déclaré qu’au moment du meurtre, il travaillait seul dans son bureau, mais un témoin qui s’y est rendu a rapporté ne pas l’y avoir trouvé. Une foule de preuves indirectes se retournaient contre Frank.
Un domestique noir de la famille Frank a témoigné sous serment que Frank avait avoué le meurtre à sa femme le lendemain matin de son acte. Cette affirmation semblait confortée par le refus étrange de cette dernière de rendre visite à son mari en prison durant les deux semaines suivant son arrestation.
Les partisans de Frank, qui semblaient bénéficier de fonds illimités, ont loué les services de deux cabinets de détectives privés expérimentés, dont les agents, malgré tous leurs efforts pour prouver le contraire, ont finalement conclu que Frank était coupable des faits reprochés.
Tandis que l’enquête avançait, un tournant majeur s’est produit lorsqu’un certain Jim Conley, le concierge noir de Frank, a avoué l’avoir aidé à dissimuler le crime. Lors du procès, il a déclaré que Frank l’avait souvent recruté comme surveillant lors de ses nombreuses relations sexuelles avec ses employées. Après l’assassinat de Phagan, Frank lui avait offert une énorme somme d’argent pour l’aider à cacher le corps dans le sous-sol, afin que le crime puisse être imputé à quelqu’un d’autre. Mais tandis que la corde semblait se resserrer autour de Frank, Conley se mit à craindre que celui-ci fasse de lui son nouveau bouc émissaire, et confessa sa complicité aux autorités pour sauver sa peau. Malgré les accusations accablantes de Conley, Frank refusa à plusieurs reprises de le confronter en présence de la police, ce qui fut considéré comme une indication supplémentaire de la culpabilité de Frank.
Lors du procès, toutes les parties furent d’accord pour dire que le meurtrier était soit Frank, le riche homme d’affaires juif, soit Conley, le concierge noir à moitié analphabète et au passé d’ivresse publique et de petite délinquance. Les avocats de Frank ont exploité au maximum le contraste entre les deux hommes, soulignant les origines juives de Frank comme présomption de son innocence et se livrant à la plus grossière invective raciale contre son accusateur noir, qu’ils affirmaient être à l’évidence le violeur et meurtrier sur la base de sa nature bestiale.
Les avocats de Frank étaient les meilleurs que l’argent puisse acheter et l’avocat général était reconnu comme l’un des interrogateurs les plus qualifiés dans les salles d’audience du Sud. Cependant, bien qu’il ait soumis Conley à seize heures de contre-interrogatoires intenses pendant trois jours, ce dernier n’a jamais varié sur les détails de son récit, ce qui a beaucoup impressionné les médias locaux et le jury. Pendant ce temps, Frank a refusé d’assister à son propre procès, évitant ainsi d’être questionné publiquement sur son propre récit changeant.
Deux notes rédigées dans un jargon typiquement noir avaient été découvertes à côté du corps de Phagan, et tout le monde s’accorda pour dire qu’elles avaient été écrites par le meurtrier dans le but de détourner les soupçons vers un autre. Elles avaient été écrites, soit par un Noir peu instruit tel que Conley, soit par un Blanc instruit cherchant à imiter ce style. L’orthographe et le choix des mots suggèrent plutôt cette seconde hypothèse, à mon avis.
À partir d’une connaissance globale du dossier, il est impossible d’adhérer à la théorie avancée par la légion des défenseurs posthumes de Frank. Ces journalistes et historiens soutiennent le récit suivant : Conley, un noir subalterne sans éducation, a violé et assassiné une jeune fille blanche, mais les autorités judiciaires ont conspiré pour l’innocenter et inculper à sa place un homme d’affaires blanc respectable. Pouvons-nous vraiment croire que les fonctionnaires de police et les procureurs d’une ville du Vieux Sud auraient trahi leur serment de magistrat pour protéger sciemment un violeur et un meurtrier noir et le relâcher dans les rues de leur ville, où il pourrait ainsi récidiver sur d’autres jeunes filles blanches ? Cette reconstruction invraisemblable est d’autant plus étrange que presque tous ceux qui l’ont défendue ont été parmi les plus fervents défenseurs des Noirs et n’ont eu de cesse de dénoncer le racisme des autorités du Sud de cette époque. Sur le cas de Frank, ces Juifs libéraux vont mystérieusement à contre-courant de leur propre théorie. Est-ce parce que Frank était juif ?
À bien des égards, l’épisode le plus important de l’affaire Frank a commencé après sa condamnation à mort, lorsqu’un grand nombre de dirigeants juifs parmi les plus riches et les plus influents d’Amérique ont commencé à se mobiliser pour le sauver de la corde. C’est alors qu’ils ont fondé l’Anti-Defamation League, qui contribua à faire de l’affaire Frank l’une des plus célèbres de l’histoire américaine.
Le nouveau soutien le plus important de Frank était Albert Lasker de Chicago, le roi incontesté de la publicité destinée aux consommateurs américains, qui faisait vivre tous les journaux et magazines grand public. Son rôle fût en grande partie dissimulé à l’époque, mais il n’a pas seulement fourni la part la plus importante des fonds pour la défense de Frank ; il a également joué de tout son poids pour influencer la couverture médiatique de l’affaire. Étant donné son influence commerciale dominante dans ce secteur, il n’est pas étonnant qu’une gigantesque vague de propagande en faveur de Frank ait déferlé à travers le pays dans des publications locales et nationales, entraînant la plupart des médias les plus populaires et les plus réputés d’Amérique, où l’on avait peine à trouver un mot sur les preuves accablantes contre Frank. Cette vague retourna même tous les principaux journaux d’Atlanta, qui inversèrent soudainement leurs positions pour se montrer maintenant convaincus de l’innocence de Frank.
Lasker a également enrôlé d’autres personnalités juives influentes dans la cause de Frank, notamment Adolph Ochs, propriétaire du New York Times, Louis Marshall, président du Comité juif américain, et Jacob Schiff, l’un des plus influents financiers de Wall Street. Le New York Times a commencé à consacrer une énorme couverture à cette affaire de meurtre jusqu’alors peu connue sur le plan national, et plusieurs de ses articles furent republiés par d’autres journaux. Les auteurs du livre publié par la Nation of Islam soulignent cette extraordinaire attention médiatique nationale : « Le concierge noir, dont le témoignage est devenu essentiel à la condamnation de Leo Frank, est devenu le Noir le plus mentionné de l’histoire des États-Unis. Ses paroles ont été davantage citées dans le New York Times que celles de W.E.B. Du Bois, Marcus Garvey et Booker T. Washington réunis. »
Il y a un siècle, tout comme aujourd’hui, les médias créaient notre réalité. L’innocence de Frank étant proclamée dans le pays presque à l’unanimité, une longue liste de personnalités publiques se sont laissées convaincre d’exiger un nouveau procès pour le meurtrier désigné, incluant Thomas Edison, Henry Ford et Jane Addams.
Ironiquement, Lasker s’est engagé dans cette croisade malgré des sentiments personnels apparemment très mitigés au sujet de l’homme dont il défendait la cause. Sa biographie révèle que lors de sa première rencontre personnelle avec Frank, il l’avait perçu comme un « pervers » et un « dégoûtant », à tel point qu’il espérait qu’après avoir été libéré grâce à ses efforts, Frank périrait rapidement dans un accident. En outre, dans sa correspondance privée, il a admis qu’une grande partie des fonds massifs versés par lui-même et de nombreux autres Juifs américains fortunés avait servi à acheter des faux témoignages. Il existe même des indications qu’il envisagea de corrompre des juges. Cela signifie que Lasker et d’autres soutiens importants de Frank auraient pu être condamnés à de lourdes peines de prison pour, au minimum, entraves à la justice.
Avec le New York Times et le reste de la presse libérale du Nord maintenant engagés dans l’affaire, les avocats de la défense de Frank ont été obligés d’abandonner leur rhétorique raciste contre son accusateur noir, qui était auparavant au centre de leur stratégie. À la place, ils ont inventé une histoire d’anti-sémitisme local généralisé, un phénomène jusque-là passé inaperçu de tous les observateurs. Ils ont voulu faire de l’affaire Frank une nouvelle affaire Dreyfus, avec comme objectif de faire annuler le verdict.
Les méthodes juridiques des défenseurs de Frank sont bien illustrées par l’exemple suivant. La loi de l’État de Géorgie exige normalement que l’accusé soit présent au tribunal pour entendre la lecture du verdict, mais compte tenu de l’hostilité populaire à son encontre, le juge avait suggéré que cette disposition soit levée ; le procureur accepta sous la condition que les avocats de la défense promettent de ne pas se servir de cette petite irrégularité comme motif d’appel. Mais après la condamnation de Frank, le président de l’American Jewish Committee, Louis Marshall, et d’autres partisans de Frank orchestrèrent de nombreux appels infructueux portant précisément sur ce petit détail technique, engageant simplement d’autres avocats pour déposer la requête.
Pendant près de deux ans, les fonds pratiquement illimités déployés par les partisans de Frank ont permis de financer treize appels interjetés aux niveaux local et fédéral, y compris devant la Cour suprême des États-Unis, tandis que les médias nationaux vilipendaient inlassablement le système judiciaire de l’État de Géorgie. Naturellement, cela a rapidement provoqué une réaction locale et, pendant cette période, des Géorgiens scandalisés se sont mis à dénoncer les riches Juifs qui dépensaient des sommes énormes pour renverser le système de justice pénale de leur État.
L’un des rares journalistes à s’opposer à la révision du procès de Frank était l’éditeur Tom Watson, un populiste enflammé de Géorgie, qui déclara dans un éditorial : « Nous ne pouvons pas avoir… une loi pour les Juifs et une autre pour les Gentils ». Il s’indigna encore par la suite : « L’idée que la loi est trop faible pour punir un homme qui a beaucoup d’argent est une mauvaise chose. » Un ancien gouverneur de Géorgie demanda également : « Faut-il comprendre que tout homme peut être puni pour un crime, à l’exception d’un Juif ? » Les faits indiquent en effet qu’un énorme dysfonctionnement de la justice était en train de se mettre en place, et c’était en faveur de Frank.
Tous les appels furent finalement rejetés et la date d’exécution de Frank pour le viol et le meurtre de la jeune fille approchait enfin. C’est alors que, quelques jours avant la fin de son mandat, le gouverneur sortant de Géorgie a commué la peine de mort prononcée contre Frank en prison à perpétuité. Cela provoqua une tempête de protestations populaires, d’autant plus que ce gouverneur était le partenaire du principal avocat de Frank, un conflit d’intérêts manifeste. Compte tenu des énormes fonds que les partisans de Frank avaient déployés et des nombreux faits avérés de corruption dans l’affaire, il existait évidemment de sombres soupçons concernant ce qui avait motivé une décision aussi impopulaire, ce qui a bientôt contraint l’ancien gouverneur à s’exiler hors de son État. Quelques semaines plus tard, un groupe de citoyens prit d’assaut la prison de Frank pour le kidnapper et le pendre. Frank est ainsi devenu le premier et le seul juif lynché de l’histoire américaine.
Naturellement, le meurtre de Frank fut fermement dénoncé par les médias nationaux qui avaient défendu sa cause. Pourtant, on peut noter une certaine différence entre l’indignation affichée publiquement et les sentiments exprimés en privé. Aucun journal dans le pays n’a mieux défendu l’innocence de Frank que le New York Times d’Adolph Ochs. Pourtant, selon le journal personnel de l’un des rédacteurs du Times, Ochs méprisait Frank en privé et a accueilli son lynchage avec soulagement. Les riches partisans de Frank n’ont jamais tenté de traduire en justice aucun des responsables du lynchage.
Bien que je considère maintenant le volume publié par la Nation of Islam comme le livre le plus convaincant et le plus décisif sur l’affaire Frank, j’ai naturellement pris connaissance des œuvres qui le contredisent, avant de me ranger définitivement à cette conclusion.
Depuis presque un demi-siècle, le compte-rendu scientifique le plus cité sur cette affaire est le livre de Leonard Dinnerstein, The Leo Frank Case, publié pour la première fois en 1966. Dinnerstein, professeur à l’Université de l’Arizona et spécialiste de l’histoire juive, soutient catégoriquement l’innocence de Frank. Mais bien que son travail ait remporté un prix national, qu’il reproduise dans les éditions récentes des éloges de plusieurs personnalités et publications prestigieuses, et qu’il ait certainement figuré sur de nombreuses listes de lecture obligatoire pour étudiants, je n’ai pas du tout été impressionné. Pour commencer, le livre semble être la source originelle de certaines des plus sordides histoires d’agressions antisémites qui n’ont aucune base réelle ; étant donné l’absence de références, ces histoires semblent avoir été purement et simplement inventées par l’auteur. Elles ont été largement citées par des écrivains récents et ont fortement contaminé notre mémoire historique. Comme le notent les auteurs de la NOI, elles ont néanmoins été discrètement abandonnées par tous les chercheurs récents. Indépendamment de cette preuve évidente de manque de crédibilité, j’ai trouvé le petit livre de Dinnerstein plutôt dérisoire et même pitoyable par rapport à celui de son homologue de la NOI.
En outre, bien que Lindemann s’accorde avec ses sources secondaires pour conclure que Frank était innocent des accusations de viol et de meurtre, les faits qu’il relate m’ont conduit à la conclusion opposée ; ils concourent selon moi à prouver la culpabilité de Frank. Lorsque j’ai lu beaucoup plus récemment l’étude historique plus longue et plus complète de Lindemann sur l’antisémitisme, Esau’s Tears, j’ai remarqué que son traitement abrégé de l’affaire Frank ne contenait plus aucune affirmation de l’innocence de Frank, ce qui suggère que l’auteur s’est mis à douter de son interprétation antérieure du dossier.
Sur la base de ces informations, j’ai exprimé mes doutes sur ce cas célèbre dans mon récent article sur l’antisémitisme historique, mais mes conclusions étaient encore incertaines et prudentes, car elles reposaient sur le résumé que Lindermann faisait des éléments fournis dans les sources secondaires qu’il avait utilisées, et j’avais l’impression que pratiquement tous ceux qui avaient enquêté de près sur l’affaire Frank avaient conclu à l’innocence de l’inculpé. Mais après la parution de mon article, quelqu’un m’a signalé un livre de 2016 qui plaidait pour la culpabilité de Frank. Maintenant que j’ai commandé et lu ce volume, ma compréhension de l’affaire Frank et de sa signification historique a été entièrement transformée.
Les éditeurs traditionnels rejettent souvent des manuscrits trop en contradiction avec les dogmes en vigueur, et les faibles ventes qu’on peut attendre d’un tel livre sont souvent insuffisantes pour encourager des recherches approfondies. En outre, les auteurs et les éditeurs peuvent craindre de subir une campagne de diffamation pour leurs positions. Pour ces raisons, ceux qui publient de tels documents controversés sont généralement motivés par des convictions idéologiques profondes plutôt que par la recherche d’un profit professionnel ou d’un enrichissement personnel. À titre d’exemple, il a fallu un gauchiste trotskyste zélé tel que Lenni Brunner pour affronter le risque d’attaques féroces et investir le temps et les efforts nécessaires à la réalisation de son étude remarquable sur le crucial partenariat nazi-sioniste des années 1930. Pour des raisons similaires, il n’est pas surprenant que le livre qui plaide pour la culpabilité de Leo Frank soit paru dans une série consacrée aux aspects pernicieux des relations historiques entre juifs et noirs, produite par la Nation of Islam (NOI) de Louis Farrakhan, et que ce volume, comme les autres de la série, ne comportait pas d’auteur identifié.
La lecture d’œuvres anonymes publiées par des mouvements politico-religieux fortement diabolisés exige naturellement beaucoup de prudence, mais lorsque j’ai commencé à lire les 500 pages de The Leo Frank Case : The Lynching of a Guilty Man (« L’affaire Leo Frank. Le lynchage d’un homme coupable »), j’ai été très impressionné par la qualité de l’analyse historique. Je pense n’avoir que très rarement rencontré une monographie sur un événement historique controversé qui fournissait une telle richesse d’analyses si soigneusement argumentées, étayées par des preuves aussi nombreuses. Les auteurs maîtrisent parfaitement la littérature secondaire majeure des cent dernières années, tout en puisant abondamment dans les différentes sources primaires, notamment les archives judiciaires, les correspondances personnelles et les publications contemporaines de l’affaire. L’immense majorité des 1200 notes de bas de page fait référence à des articles de journaux et magazines de cette époque. Les preuves qu’apportent les auteurs de la culpabilité de Frank m’ont semblé absolument écrasantes.
Le déroulement des événements n’est pas sujet à débat. En 1913, Mary Phagan, âgée de 13 ans, ouvrière dans une compagnie de crayons de couleur, a été vue vivante pour la dernière fois lorsqu’elle se rendait au bureau du directeur de l’usine, Leo Frank, un samedi matin, afin de récupérer son salaire hebdomadaire. Son corps a été retrouvé tôt le lendemain matin dans le sous-sol de l’usine, avec des traces de viol, et Frank a rapidement été arrêté pour le crime. Homme fortuné, et jeune président de la loge du B’nai B’rith d’Atlanta, Frank était l’un des hommes juifs les plus en vue de l’État de Géorgie. De grandes ressources ont été déployées pour sa défense légale, mais après le procès le plus long et le plus coûteux de histoire de l’État, il a été reconnu coupable et condamné à mort.
Les faits relatifs à l’affaire Frank forment un enchevêtrement complexe d’éléments de preuve et de témoignages souvent contradictoires, des déclarations sous serment étant régulièrement rétractées puis contre-rétractées. Mais pour démêler le vrai du faux, les auteurs de la Nation of Islam (NOI) insistent à juste titre sur l’ampleur des ressources financières déployées pour la défense de Frank, avant et après le procès, la quasi-totalité des fonds provenant de sources juives. Le total des dépenses des partisans de Frank pourrait atteindre l’équivalent actuel de 25 millions de dollars, ce qui est certainement un record pour une affaire d’homicide, et qui est presque inimaginable dans l’état de pauvreté du Sud des États-Unis à l’époque. Des années plus tard, un important donateur a avoué en privé qu’une grande partie de cet argent avait été consacrée à acheter des faux témoignages et autres falsifications, ce qui est tout à fait évident pour quiconque étudie l’affaire de près. Lorsque nous considérons cet océan de financement pro-Frank et les moyens sordides pour lesquels il a été déployé, les convolutions de l’affaire deviennent beaucoup moins mystérieuses.
On peut aisément identifier de très nombreux faux témoignages et de fausses preuves fabriquées en faveur de Frank, tandis qu’on ne distingue aucun signe de pratiques similaires dans l’autre camp.
La police a tout d’abord soupçonné le gardien de nuit noir qui avait retrouvé le corps de la jeune fille. Il a été rapidement arrêté et interrogé avec brutalité. Peu de temps après, une chemise ensanglantée a été trouvée à son domicile et Frank a fait plusieurs déclarations qui jetaient les soupçons sur son employé. Il s’en fallut de peu que ce suspect noir soit lynché sommairement par une foule, ce qui aurait clos le dossier. Mais il a défendu son innocence avec un calme remarquable, contrastant nettement avec le comportement extrêmement nerveux de Frank, et la police se tourna bientôt vers celui-ci. Tous les chercheurs reconnaissent maintenant que le veilleur de nuit était totalement innocent et que les indices l’incriminant avait été plantés.
Les preuves contre Frank s’accumulèrent. Il était le dernier homme à avoir vu la jeune victime et il a changé à plusieurs reprises sa version des faits sur des points importants. De nombreuses anciennes employées ont signalé sa longue histoire de harcèlement sexuel à leur égard, et envers la fille assassinée elle-même. Frank a déclaré qu’au moment du meurtre, il travaillait seul dans son bureau, mais un témoin qui s’y est rendu a rapporté ne pas l’y avoir trouvé. Une foule de preuves indirectes se retournaient contre Frank.
Un domestique noir de la famille Frank a témoigné sous serment que Frank avait avoué le meurtre à sa femme le lendemain matin de son acte. Cette affirmation semblait confortée par le refus étrange de cette dernière de rendre visite à son mari en prison durant les deux semaines suivant son arrestation.
Les partisans de Frank, qui semblaient bénéficier de fonds illimités, ont loué les services de deux cabinets de détectives privés expérimentés, dont les agents, malgré tous leurs efforts pour prouver le contraire, ont finalement conclu que Frank était coupable des faits reprochés.
Tandis que l’enquête avançait, un tournant majeur s’est produit lorsqu’un certain Jim Conley, le concierge noir de Frank, a avoué l’avoir aidé à dissimuler le crime. Lors du procès, il a déclaré que Frank l’avait souvent recruté comme surveillant lors de ses nombreuses relations sexuelles avec ses employées. Après l’assassinat de Phagan, Frank lui avait offert une énorme somme d’argent pour l’aider à cacher le corps dans le sous-sol, afin que le crime puisse être imputé à quelqu’un d’autre. Mais tandis que la corde semblait se resserrer autour de Frank, Conley se mit à craindre que celui-ci fasse de lui son nouveau bouc émissaire, et confessa sa complicité aux autorités pour sauver sa peau. Malgré les accusations accablantes de Conley, Frank refusa à plusieurs reprises de le confronter en présence de la police, ce qui fut considéré comme une indication supplémentaire de la culpabilité de Frank.
Lors du procès, toutes les parties furent d’accord pour dire que le meurtrier était soit Frank, le riche homme d’affaires juif, soit Conley, le concierge noir à moitié analphabète et au passé d’ivresse publique et de petite délinquance. Les avocats de Frank ont exploité au maximum le contraste entre les deux hommes, soulignant les origines juives de Frank comme présomption de son innocence et se livrant à la plus grossière invective raciale contre son accusateur noir, qu’ils affirmaient être à l’évidence le violeur et meurtrier sur la base de sa nature bestiale.
Les avocats de Frank étaient les meilleurs que l’argent puisse acheter et l’avocat général était reconnu comme l’un des interrogateurs les plus qualifiés dans les salles d’audience du Sud. Cependant, bien qu’il ait soumis Conley à seize heures de contre-interrogatoires intenses pendant trois jours, ce dernier n’a jamais varié sur les détails de son récit, ce qui a beaucoup impressionné les médias locaux et le jury. Pendant ce temps, Frank a refusé d’assister à son propre procès, évitant ainsi d’être questionné publiquement sur son propre récit changeant.
Deux notes rédigées dans un jargon typiquement noir avaient été découvertes à côté du corps de Phagan, et tout le monde s’accorda pour dire qu’elles avaient été écrites par le meurtrier dans le but de détourner les soupçons vers un autre. Elles avaient été écrites, soit par un Noir peu instruit tel que Conley, soit par un Blanc instruit cherchant à imiter ce style. L’orthographe et le choix des mots suggèrent plutôt cette seconde hypothèse, à mon avis.
À partir d’une connaissance globale du dossier, il est impossible d’adhérer à la théorie avancée par la légion des défenseurs posthumes de Frank. Ces journalistes et historiens soutiennent le récit suivant : Conley, un noir subalterne sans éducation, a violé et assassiné une jeune fille blanche, mais les autorités judiciaires ont conspiré pour l’innocenter et inculper à sa place un homme d’affaires blanc respectable. Pouvons-nous vraiment croire que les fonctionnaires de police et les procureurs d’une ville du Vieux Sud auraient trahi leur serment de magistrat pour protéger sciemment un violeur et un meurtrier noir et le relâcher dans les rues de leur ville, où il pourrait ainsi récidiver sur d’autres jeunes filles blanches ? Cette reconstruction invraisemblable est d’autant plus étrange que presque tous ceux qui l’ont défendue ont été parmi les plus fervents défenseurs des Noirs et n’ont eu de cesse de dénoncer le racisme des autorités du Sud de cette époque. Sur le cas de Frank, ces Juifs libéraux vont mystérieusement à contre-courant de leur propre théorie. Est-ce parce que Frank était juif ?
À bien des égards, l’épisode le plus important de l’affaire Frank a commencé après sa condamnation à mort, lorsqu’un grand nombre de dirigeants juifs parmi les plus riches et les plus influents d’Amérique ont commencé à se mobiliser pour le sauver de la corde. C’est alors qu’ils ont fondé l’Anti-Defamation League, qui contribua à faire de l’affaire Frank l’une des plus célèbres de l’histoire américaine.
Le nouveau soutien le plus important de Frank était Albert Lasker de Chicago, le roi incontesté de la publicité destinée aux consommateurs américains, qui faisait vivre tous les journaux et magazines grand public. Son rôle fût en grande partie dissimulé à l’époque, mais il n’a pas seulement fourni la part la plus importante des fonds pour la défense de Frank ; il a également joué de tout son poids pour influencer la couverture médiatique de l’affaire. Étant donné son influence commerciale dominante dans ce secteur, il n’est pas étonnant qu’une gigantesque vague de propagande en faveur de Frank ait déferlé à travers le pays dans des publications locales et nationales, entraînant la plupart des médias les plus populaires et les plus réputés d’Amérique, où l’on avait peine à trouver un mot sur les preuves accablantes contre Frank. Cette vague retourna même tous les principaux journaux d’Atlanta, qui inversèrent soudainement leurs positions pour se montrer maintenant convaincus de l’innocence de Frank.
Lasker a également enrôlé d’autres personnalités juives influentes dans la cause de Frank, notamment Adolph Ochs, propriétaire du New York Times, Louis Marshall, président du Comité juif américain, et Jacob Schiff, l’un des plus influents financiers de Wall Street. Le New York Times a commencé à consacrer une énorme couverture à cette affaire de meurtre jusqu’alors peu connue sur le plan national, et plusieurs de ses articles furent republiés par d’autres journaux. Les auteurs du livre publié par la Nation of Islam soulignent cette extraordinaire attention médiatique nationale : « Le concierge noir, dont le témoignage est devenu essentiel à la condamnation de Leo Frank, est devenu le Noir le plus mentionné de l’histoire des États-Unis. Ses paroles ont été davantage citées dans le New York Times que celles de W.E.B. Du Bois, Marcus Garvey et Booker T. Washington réunis. »
Il y a un siècle, tout comme aujourd’hui, les médias créaient notre réalité. L’innocence de Frank étant proclamée dans le pays presque à l’unanimité, une longue liste de personnalités publiques se sont laissées convaincre d’exiger un nouveau procès pour le meurtrier désigné, incluant Thomas Edison, Henry Ford et Jane Addams.
Ironiquement, Lasker s’est engagé dans cette croisade malgré des sentiments personnels apparemment très mitigés au sujet de l’homme dont il défendait la cause. Sa biographie révèle que lors de sa première rencontre personnelle avec Frank, il l’avait perçu comme un « pervers » et un « dégoûtant », à tel point qu’il espérait qu’après avoir été libéré grâce à ses efforts, Frank périrait rapidement dans un accident. En outre, dans sa correspondance privée, il a admis qu’une grande partie des fonds massifs versés par lui-même et de nombreux autres Juifs américains fortunés avait servi à acheter des faux témoignages. Il existe même des indications qu’il envisagea de corrompre des juges. Cela signifie que Lasker et d’autres soutiens importants de Frank auraient pu être condamnés à de lourdes peines de prison pour, au minimum, entraves à la justice.
Avec le New York Times et le reste de la presse libérale du Nord maintenant engagés dans l’affaire, les avocats de la défense de Frank ont été obligés d’abandonner leur rhétorique raciste contre son accusateur noir, qui était auparavant au centre de leur stratégie. À la place, ils ont inventé une histoire d’anti-sémitisme local généralisé, un phénomène jusque-là passé inaperçu de tous les observateurs. Ils ont voulu faire de l’affaire Frank une nouvelle affaire Dreyfus, avec comme objectif de faire annuler le verdict.
Les méthodes juridiques des défenseurs de Frank sont bien illustrées par l’exemple suivant. La loi de l’État de Géorgie exige normalement que l’accusé soit présent au tribunal pour entendre la lecture du verdict, mais compte tenu de l’hostilité populaire à son encontre, le juge avait suggéré que cette disposition soit levée ; le procureur accepta sous la condition que les avocats de la défense promettent de ne pas se servir de cette petite irrégularité comme motif d’appel. Mais après la condamnation de Frank, le président de l’American Jewish Committee, Louis Marshall, et d’autres partisans de Frank orchestrèrent de nombreux appels infructueux portant précisément sur ce petit détail technique, engageant simplement d’autres avocats pour déposer la requête.
Pendant près de deux ans, les fonds pratiquement illimités déployés par les partisans de Frank ont permis de financer treize appels interjetés aux niveaux local et fédéral, y compris devant la Cour suprême des États-Unis, tandis que les médias nationaux vilipendaient inlassablement le système judiciaire de l’État de Géorgie. Naturellement, cela a rapidement provoqué une réaction locale et, pendant cette période, des Géorgiens scandalisés se sont mis à dénoncer les riches Juifs qui dépensaient des sommes énormes pour renverser le système de justice pénale de leur État.
L’un des rares journalistes à s’opposer à la révision du procès de Frank était l’éditeur Tom Watson, un populiste enflammé de Géorgie, qui déclara dans un éditorial : « Nous ne pouvons pas avoir… une loi pour les Juifs et une autre pour les Gentils ». Il s’indigna encore par la suite : « L’idée que la loi est trop faible pour punir un homme qui a beaucoup d’argent est une mauvaise chose. » Un ancien gouverneur de Géorgie demanda également : « Faut-il comprendre que tout homme peut être puni pour un crime, à l’exception d’un Juif ? » Les faits indiquent en effet qu’un énorme dysfonctionnement de la justice était en train de se mettre en place, et c’était en faveur de Frank.
Tous les appels furent finalement rejetés et la date d’exécution de Frank pour le viol et le meurtre de la jeune fille approchait enfin. C’est alors que, quelques jours avant la fin de son mandat, le gouverneur sortant de Géorgie a commué la peine de mort prononcée contre Frank en prison à perpétuité. Cela provoqua une tempête de protestations populaires, d’autant plus que ce gouverneur était le partenaire du principal avocat de Frank, un conflit d’intérêts manifeste. Compte tenu des énormes fonds que les partisans de Frank avaient déployés et des nombreux faits avérés de corruption dans l’affaire, il existait évidemment de sombres soupçons concernant ce qui avait motivé une décision aussi impopulaire, ce qui a bientôt contraint l’ancien gouverneur à s’exiler hors de son État. Quelques semaines plus tard, un groupe de citoyens prit d’assaut la prison de Frank pour le kidnapper et le pendre. Frank est ainsi devenu le premier et le seul juif lynché de l’histoire américaine.
Naturellement, le meurtre de Frank fut fermement dénoncé par les médias nationaux qui avaient défendu sa cause. Pourtant, on peut noter une certaine différence entre l’indignation affichée publiquement et les sentiments exprimés en privé. Aucun journal dans le pays n’a mieux défendu l’innocence de Frank que le New York Times d’Adolph Ochs. Pourtant, selon le journal personnel de l’un des rédacteurs du Times, Ochs méprisait Frank en privé et a accueilli son lynchage avec soulagement. Les riches partisans de Frank n’ont jamais tenté de traduire en justice aucun des responsables du lynchage.
Bien que je considère maintenant le volume publié par la Nation of Islam comme le livre le plus convaincant et le plus décisif sur l’affaire Frank, j’ai naturellement pris connaissance des œuvres qui le contredisent, avant de me ranger définitivement à cette conclusion.
Depuis presque un demi-siècle, le compte-rendu scientifique le plus cité sur cette affaire est le livre de Leonard Dinnerstein, The Leo Frank Case, publié pour la première fois en 1966. Dinnerstein, professeur à l’Université de l’Arizona et spécialiste de l’histoire juive, soutient catégoriquement l’innocence de Frank. Mais bien que son travail ait remporté un prix national, qu’il reproduise dans les éditions récentes des éloges de plusieurs personnalités et publications prestigieuses, et qu’il ait certainement figuré sur de nombreuses listes de lecture obligatoire pour étudiants, je n’ai pas du tout été impressionné. Pour commencer, le livre semble être la source originelle de certaines des plus sordides histoires d’agressions antisémites qui n’ont aucune base réelle ; étant donné l’absence de références, ces histoires semblent avoir été purement et simplement inventées par l’auteur. Elles ont été largement citées par des écrivains récents et ont fortement contaminé notre mémoire historique. Comme le notent les auteurs de la NOI, elles ont néanmoins été discrètement abandonnées par tous les chercheurs récents. Indépendamment de cette preuve évidente de manque de crédibilité, j’ai trouvé le petit livre de Dinnerstein plutôt dérisoire et même pitoyable par rapport à celui de son homologue de la NOI.
Beaucoup plus substantiel est le livre de Steve Oney publié en 2003, And The Dead Shall Rise, qui compte près de 750 pages. Il a remporté le prix de la National Jewish Book Award, celui du Southern Book Critics Circle ainsi que le Silver Gavel de l’American Bar Association, et s’est hissé au rang de texte canonique sur l’affaire Frank. Oney est un journaliste de longue date à Atlanta et j’ai été favorablement impressionné par son talent narratif, ainsi que par les nombreuses et fascinantes vignettes qu’il fournies pour illustrer l’histoire du Sud de cette époque. Il semble également être un chercheur prudent, faisant largement appel aux sources primaires, évitant une grande partie de l’histoire falsifiée du siècle dernier, et ne supprimant pas totalement les preuves massives de corruption et de parjure employées par les partisans de Frank.
Mais si Oney mentionne une grande partie de ces informations, il ne va pas jusqu’à les relier entre elles de façon cohérente. Par exemple, bien qu’il mentionne parfois certains des fonds dépensés pour le compte de Frank, il ne se donne jamais la peine de les convertir en équivalents actuels, laissant un lecteur naïf présumer que des sommes aussi minimes n’auraient jamais pu être utilisées pour pervertir le cours de la justice. De plus, tout son livre est écrit sous forme narrative chronologique, sans notes de bas de page, et une grande partie du contenu est totalement étrangère à toute tentative de déterminer la culpabilité ou l’innocence de Frank, contrastant très fortement avec le style plus érudit des auteurs de la NOI.
Selon moi, une donnée centrale et incontestable du dossier concerne les énormes tentations financières offertes par les partisans juifs de Frank, et le grand nombre de citoyens d’Atlanta, de tous niveau social, qui ont changé de position sur la culpabilité de Frank pour recevoir une part de ces largesses. Contrairement aux auteurs de la NOI qui ont fortement insisté sur ce thème, Oney l’évite soigneusement, et l’on ne peut s’empêcher de se demander s’il n’aurait pas une raison personnelle de le faire. Les publications imprimées ont subi des réductions massives au cours des dernières années et j’ai lu sur la quatrième de couverture qu’Oney, journaliste de longue date à Atlanta, s’était par la suite installé à Los Angeles. J’ai ensuite appris son livre avait servi de base pour un film intitulé The People vs. Leo Frank, et je me demande si l’espoir de capturer un morceau du vaste lucre de Hollywood n’a pas pu l’inciter à se ranger à la thèse de l’innocence de Frank. Un récit dressant le portrait de Leo Frank comme violeur et meurtrier serait-il susceptible d’atteindre le grand écran ?
L’influence silencieuse des considérations financières n’est pas différente aujourd’hui de ce qu’elle était il y a un siècle, et ce facteur doit être pris en compte dans l’évaluation critique des ouvrages publiés.
Les auteurs de la NOI présente leur analyse minutieuse de l’affaire Frank sous une forme assez impartiale, mais le sentiment de leur indignation légitime transparaît parfois. Dans les années qui ont précédé le meurtre de Frank, des milliers de Noirs dans le Sud avaient été lynchés, souvent sur la base d’un mince soupçon. Une infime partie de ces incidents ont fait l’objet d’articles dans des journaux locaux. Des Blancs ont également péri dans des circonstances similaires. Mais Frank a bénéficié du plus long procès de l’histoire du Sud moderne, a été défendu par les meilleurs avocats possibles, et sa condamnation à mort pour le viol et le meurtre d’une fille de 13 ans a été fondée sur des preuves accablantes. Mais lorsque sa condamnation a finalement été exécutée par des moyens extra-judiciaires, Frank est immédiatement devenu la plus célèbre victime de lynchage de l’histoire américaine, attirant plus d’attention dans les médias que les milliers d’autres affaires réunies. L’argent juif et les médias juifs ont fait de lui un martyr juif, et il a ainsi usurpé le statut de victime et de bouc émissaire qui revenait plutôt à un nombre considérable de Noirs innocents tués avant et après lui, dont aucun n’a jamais été reconnu en tant qu’individu.
Comme le professeur Israel Shahak l’a bien montré, le judaïsme talmudique traditionnel considérait tous les non-juifs comme des sous-hommes, et leur vie comme étant sans valeur. Étant donné que les partisans de Frank étaient plutôt adeptes du judaïsme réformé, il semble assez improbable qu’ils aient adhéré à cette doctrine talmudique. Mais des traditions religieuses de plus de mille ans peuvent facilement s’inscrire dans une culture, et de tels sentiments, même non assumés consciemment, peuvent avoir facilement façonné leur réaction aux déboires juridiques de Frank.
Certains comptes rendus de l’affaire Frank évoquent une explosion d’antisémitisme s’abattant sur la communauté juive d’Atlanta à la suite du procès, affirmant même qu’une partie importante de la population juive avait été forcée de fuir. Cependant, un examen attentif des sources premières, incluant les articles de la presse d’époque, ne fournit absolument aucune indication de cela, et il semble que ce soit entièrement fictif.
Les auteurs de la Nation of Islam notent qu’avant le procès de Frank, on ne trouvait dans l’histoire des États-Unis pratiquement aucune trace d’acte antisémite significatif, l’incident le plus notable étant le cas d’un très riche financier juif qui s’était vu refuser une chambre dans un hôtel de luxe. Mais en déformant totalement le cas de Frank et en concentrant une telle couverture médiatique nationale sur son sort, les élites juives américaines ont réussi à fabriquer un récit idéologique puissant bien que dénué de réalité, peut-être en partie dans le but qu’un tel récit serve à renforcer la cohésion de la communauté juive par un sentiment de victimisation. L’invention d’une terreur antisémite prolongeant le lynchage de Frank s’inscrit dans le même but.
Nous avons un autre exemple d’histoire frauduleusement répandue par les mêmes écrivains juifs qui dominent l’affaire Frank : ils ont souvent affirmé que cette affaire avait provoqué la renaissance du Ku Klux Klan. Le groupe de citoyens responsable du lynchage de Frank en 1915 aurait servi de source d’inspiration pour le rétablissement de cette organisation par William Simmons deux ans plus tard. Mais il semble n’y avoir aucune preuve d’un tel lien. Au contraire, Simmons insistait fortement sur le caractère philosémite de sa nouvelle organisation, qui attirait un nombre considérable de membres juifs.
Le principal facteur à l’origine de la renaissance du KKK était presque certainement la sortie en 1917 du film extrêmement populaire de D.W. Griffith, Birth of a Nation, qui glorifiait le KKK de l’ère de la Reconstruction. Étant donné que l’industrie cinématographique américaine était à l’époque dominée par des Juifs, et que les bailleurs de fonds du film et ses principaux distributeurs venaient de cette même communauté, on peut raisonnablement affirmer que la contribution juive à la création du Klan était cruciale. En fait, les revenus tirés de la distribution du film dans les pays du Sud ont financé la création par Samuel Goldwyn de la MGM, le plus puissant studio de Hollywood.
Dans leur introduction, les auteurs du livre The Leo Frank Case publié par la NOI soulignent que la véritable signification historique de l’affaire Frank dans l’histoire raciale américaine a été entièrement perdue. Avant ce procès, il était sans précédent pour les tribunaux du Sud d’autoriser des témoignages de Noirs contre un homme blanc, et encore moins contre un homme riche jugé sur des accusations graves. Mais la nature horrible du viol et du meurtre de la petite Phagan et le rôle de Conley en tant que témoin unique ont nécessité une rupture avec cette tradition de longue date. Ainsi, les auteurs soutiennent qu’il n’est pas déraisonnable que l’affaire Frank ait joué un rôle aussi important dans l’histoire des progrès des droits civiques des Noirs en Amérique que des verdicts historiques comme ceux des procès Plessy vs. Ferguson ou Brown vs. Board. Mais puisque que la quasi-totalité du récit historique a été produite par de fervents défenseurs des Juifs, ces faits ont été complètement occultés et l’affaire a été entièrement détournée comme un exemple de persécution antisémite et de lynchage public d’un innocent.
Résumons ce qui semble être l’histoire factuelle solidement établie de l’affaire Frank, très différente de la narration traditionnelle. Il n’y a pas la moindre preuve que les origines juives de Frank aient été un facteur dans son arrestation et sa condamnation, ni dans la peine de mort qu’il a reçue. L’affaire a créé un précédent remarquable dans l’histoire de la salle d’audience du Sud avec le témoignage d’un Noir jouant un rôle central dans la condamnation d’un Blanc. Dès les premières étapes de l’enquête, Frank et ses alliés ont sans cesse tenté de mettre en cause des Noirs innocents en établissant de fausses preuves et en sollicitant des faux témoignages par des pots-de-vin, tandis que la rhétorique raciale que Frank et ses avocats dirigeaient contre ces Noirs visaient à provoquer leur lynchage public. Pourtant, malgré toutes les tentatives des partisans de Frank pour jouer sur le racisme notoires des Blancs du Sud de cette époque, ces derniers ne se sont pas laissés influencés, et Frank a été condamné à la peine de mort pour avoir violé et assassiné cette jeune fille.
Supposons maintenant que tous les faits de cette célèbre affaire soient inchangés, à l’exception de la judéité de Frank. Supposons qu’il fût un Blanc non juif. Il est certain que le procès serait considéré comme l’un des tournants décisifs de l’histoire américaine dans la lutte contre le racisme, peut-être même éclipsant l’arrêt Brown vs. Board en raison de l’ampleur du sentiment populaire, et on lui aurait donné une place centrale dans tous nos manuels modernes. Frank, ses avocats et ses importants bailleurs de fonds seraient probablement considérés comme la plus ignoble bande de méchants racistes de toute l’histoire américaine pour leurs tentatives répétées de fomenter le lynchage de divers Noirs innocents pour sauver la peau d’un riche violeur et meurtrier blanc. Mais parce que Frank était juif et non chrétien, cette histoire remarquable a été complètement inversée pendant plus de cent ans par nos médias et notre historiographie à prédominance juive.
Ce sont là des conséquences importantes du contrôle de la narration des faits et du flux d’informations, qui permettent que des meurtriers soient transformés en martyrs, et des crapules en héros. L’Anti-Defamation League a été fondée il y a un peu plus d’un siècle avec pour objectif principal d’empêcher qu’un violeur et meurtrier juif soit tenu légalement responsable de ses crimes. Au fil des décennies, elle s’est transformée en une force de police politique secrète, peu différente dans ses méthodes de l’ancienne Stasi d’Allemagne de l’Est, mais avec pour objectif central de maintenir un contrôle juif écrasant dans une société non-juive à 98%.
Nous devrions nous demander s’il est approprié qu’une organisation ayant de telles origines et un tel passé bénéficie d’une influence énorme sur la diffusion de l’information sur notre Internet.
Par Ron Unz - Source Unz Review
Lectures complémentaires :
Mais si Oney mentionne une grande partie de ces informations, il ne va pas jusqu’à les relier entre elles de façon cohérente. Par exemple, bien qu’il mentionne parfois certains des fonds dépensés pour le compte de Frank, il ne se donne jamais la peine de les convertir en équivalents actuels, laissant un lecteur naïf présumer que des sommes aussi minimes n’auraient jamais pu être utilisées pour pervertir le cours de la justice. De plus, tout son livre est écrit sous forme narrative chronologique, sans notes de bas de page, et une grande partie du contenu est totalement étrangère à toute tentative de déterminer la culpabilité ou l’innocence de Frank, contrastant très fortement avec le style plus érudit des auteurs de la NOI.
Selon moi, une donnée centrale et incontestable du dossier concerne les énormes tentations financières offertes par les partisans juifs de Frank, et le grand nombre de citoyens d’Atlanta, de tous niveau social, qui ont changé de position sur la culpabilité de Frank pour recevoir une part de ces largesses. Contrairement aux auteurs de la NOI qui ont fortement insisté sur ce thème, Oney l’évite soigneusement, et l’on ne peut s’empêcher de se demander s’il n’aurait pas une raison personnelle de le faire. Les publications imprimées ont subi des réductions massives au cours des dernières années et j’ai lu sur la quatrième de couverture qu’Oney, journaliste de longue date à Atlanta, s’était par la suite installé à Los Angeles. J’ai ensuite appris son livre avait servi de base pour un film intitulé The People vs. Leo Frank, et je me demande si l’espoir de capturer un morceau du vaste lucre de Hollywood n’a pas pu l’inciter à se ranger à la thèse de l’innocence de Frank. Un récit dressant le portrait de Leo Frank comme violeur et meurtrier serait-il susceptible d’atteindre le grand écran ?
L’influence silencieuse des considérations financières n’est pas différente aujourd’hui de ce qu’elle était il y a un siècle, et ce facteur doit être pris en compte dans l’évaluation critique des ouvrages publiés.
Les auteurs de la NOI présente leur analyse minutieuse de l’affaire Frank sous une forme assez impartiale, mais le sentiment de leur indignation légitime transparaît parfois. Dans les années qui ont précédé le meurtre de Frank, des milliers de Noirs dans le Sud avaient été lynchés, souvent sur la base d’un mince soupçon. Une infime partie de ces incidents ont fait l’objet d’articles dans des journaux locaux. Des Blancs ont également péri dans des circonstances similaires. Mais Frank a bénéficié du plus long procès de l’histoire du Sud moderne, a été défendu par les meilleurs avocats possibles, et sa condamnation à mort pour le viol et le meurtre d’une fille de 13 ans a été fondée sur des preuves accablantes. Mais lorsque sa condamnation a finalement été exécutée par des moyens extra-judiciaires, Frank est immédiatement devenu la plus célèbre victime de lynchage de l’histoire américaine, attirant plus d’attention dans les médias que les milliers d’autres affaires réunies. L’argent juif et les médias juifs ont fait de lui un martyr juif, et il a ainsi usurpé le statut de victime et de bouc émissaire qui revenait plutôt à un nombre considérable de Noirs innocents tués avant et après lui, dont aucun n’a jamais été reconnu en tant qu’individu.
Comme le professeur Israel Shahak l’a bien montré, le judaïsme talmudique traditionnel considérait tous les non-juifs comme des sous-hommes, et leur vie comme étant sans valeur. Étant donné que les partisans de Frank étaient plutôt adeptes du judaïsme réformé, il semble assez improbable qu’ils aient adhéré à cette doctrine talmudique. Mais des traditions religieuses de plus de mille ans peuvent facilement s’inscrire dans une culture, et de tels sentiments, même non assumés consciemment, peuvent avoir facilement façonné leur réaction aux déboires juridiques de Frank.
Certains comptes rendus de l’affaire Frank évoquent une explosion d’antisémitisme s’abattant sur la communauté juive d’Atlanta à la suite du procès, affirmant même qu’une partie importante de la population juive avait été forcée de fuir. Cependant, un examen attentif des sources premières, incluant les articles de la presse d’époque, ne fournit absolument aucune indication de cela, et il semble que ce soit entièrement fictif.
Les auteurs de la Nation of Islam notent qu’avant le procès de Frank, on ne trouvait dans l’histoire des États-Unis pratiquement aucune trace d’acte antisémite significatif, l’incident le plus notable étant le cas d’un très riche financier juif qui s’était vu refuser une chambre dans un hôtel de luxe. Mais en déformant totalement le cas de Frank et en concentrant une telle couverture médiatique nationale sur son sort, les élites juives américaines ont réussi à fabriquer un récit idéologique puissant bien que dénué de réalité, peut-être en partie dans le but qu’un tel récit serve à renforcer la cohésion de la communauté juive par un sentiment de victimisation. L’invention d’une terreur antisémite prolongeant le lynchage de Frank s’inscrit dans le même but.
Nous avons un autre exemple d’histoire frauduleusement répandue par les mêmes écrivains juifs qui dominent l’affaire Frank : ils ont souvent affirmé que cette affaire avait provoqué la renaissance du Ku Klux Klan. Le groupe de citoyens responsable du lynchage de Frank en 1915 aurait servi de source d’inspiration pour le rétablissement de cette organisation par William Simmons deux ans plus tard. Mais il semble n’y avoir aucune preuve d’un tel lien. Au contraire, Simmons insistait fortement sur le caractère philosémite de sa nouvelle organisation, qui attirait un nombre considérable de membres juifs.
Le principal facteur à l’origine de la renaissance du KKK était presque certainement la sortie en 1917 du film extrêmement populaire de D.W. Griffith, Birth of a Nation, qui glorifiait le KKK de l’ère de la Reconstruction. Étant donné que l’industrie cinématographique américaine était à l’époque dominée par des Juifs, et que les bailleurs de fonds du film et ses principaux distributeurs venaient de cette même communauté, on peut raisonnablement affirmer que la contribution juive à la création du Klan était cruciale. En fait, les revenus tirés de la distribution du film dans les pays du Sud ont financé la création par Samuel Goldwyn de la MGM, le plus puissant studio de Hollywood.
Dans leur introduction, les auteurs du livre The Leo Frank Case publié par la NOI soulignent que la véritable signification historique de l’affaire Frank dans l’histoire raciale américaine a été entièrement perdue. Avant ce procès, il était sans précédent pour les tribunaux du Sud d’autoriser des témoignages de Noirs contre un homme blanc, et encore moins contre un homme riche jugé sur des accusations graves. Mais la nature horrible du viol et du meurtre de la petite Phagan et le rôle de Conley en tant que témoin unique ont nécessité une rupture avec cette tradition de longue date. Ainsi, les auteurs soutiennent qu’il n’est pas déraisonnable que l’affaire Frank ait joué un rôle aussi important dans l’histoire des progrès des droits civiques des Noirs en Amérique que des verdicts historiques comme ceux des procès Plessy vs. Ferguson ou Brown vs. Board. Mais puisque que la quasi-totalité du récit historique a été produite par de fervents défenseurs des Juifs, ces faits ont été complètement occultés et l’affaire a été entièrement détournée comme un exemple de persécution antisémite et de lynchage public d’un innocent.
Résumons ce qui semble être l’histoire factuelle solidement établie de l’affaire Frank, très différente de la narration traditionnelle. Il n’y a pas la moindre preuve que les origines juives de Frank aient été un facteur dans son arrestation et sa condamnation, ni dans la peine de mort qu’il a reçue. L’affaire a créé un précédent remarquable dans l’histoire de la salle d’audience du Sud avec le témoignage d’un Noir jouant un rôle central dans la condamnation d’un Blanc. Dès les premières étapes de l’enquête, Frank et ses alliés ont sans cesse tenté de mettre en cause des Noirs innocents en établissant de fausses preuves et en sollicitant des faux témoignages par des pots-de-vin, tandis que la rhétorique raciale que Frank et ses avocats dirigeaient contre ces Noirs visaient à provoquer leur lynchage public. Pourtant, malgré toutes les tentatives des partisans de Frank pour jouer sur le racisme notoires des Blancs du Sud de cette époque, ces derniers ne se sont pas laissés influencés, et Frank a été condamné à la peine de mort pour avoir violé et assassiné cette jeune fille.
Supposons maintenant que tous les faits de cette célèbre affaire soient inchangés, à l’exception de la judéité de Frank. Supposons qu’il fût un Blanc non juif. Il est certain que le procès serait considéré comme l’un des tournants décisifs de l’histoire américaine dans la lutte contre le racisme, peut-être même éclipsant l’arrêt Brown vs. Board en raison de l’ampleur du sentiment populaire, et on lui aurait donné une place centrale dans tous nos manuels modernes. Frank, ses avocats et ses importants bailleurs de fonds seraient probablement considérés comme la plus ignoble bande de méchants racistes de toute l’histoire américaine pour leurs tentatives répétées de fomenter le lynchage de divers Noirs innocents pour sauver la peau d’un riche violeur et meurtrier blanc. Mais parce que Frank était juif et non chrétien, cette histoire remarquable a été complètement inversée pendant plus de cent ans par nos médias et notre historiographie à prédominance juive.
Ce sont là des conséquences importantes du contrôle de la narration des faits et du flux d’informations, qui permettent que des meurtriers soient transformés en martyrs, et des crapules en héros. L’Anti-Defamation League a été fondée il y a un peu plus d’un siècle avec pour objectif principal d’empêcher qu’un violeur et meurtrier juif soit tenu légalement responsable de ses crimes. Au fil des décennies, elle s’est transformée en une force de police politique secrète, peu différente dans ses méthodes de l’ancienne Stasi d’Allemagne de l’Est, mais avec pour objectif central de maintenir un contrôle juif écrasant dans une société non-juive à 98%.
Nous devrions nous demander s’il est approprié qu’une organisation ayant de telles origines et un tel passé bénéficie d’une influence énorme sur la diffusion de l’information sur notre Internet.
Par Ron Unz - Source Unz Review
Lectures complémentaires :
American Pravda : Oddities of the Jewish Religion
Jewish History, Jewish Religion : The Weight of Three Thousand Years par Israel Shahak
The Bloody Passovers of Dr. Toaff par Israel Shamir
The International Jew par Henry Ford
American Pravda : The Nature of Anti-Semitism
Traduit par Laurent Guyénot
Laurent Guyénot est ingénieur (École Nationale Supérieure de Techniques Avancées, 1982) et médiéviste (docteur en Études Médiévales à Paris IV-Sorbonne, 2009). Il est l’auteur d’articles parus surtout sur egaliteetreconciliation.fr, mais aussi sur voltairenet.org, unz.com, thesaker.is, et russia-insider.com. Il est l’auteur de Du Yahvisme au sionisme, KontreKulture, 2017.
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