© RUSSELL BOYCE / REUTERS POOL / AFP Source: Reuters - Image d'illustration : le bureau de poste de Pristina, au Kosovo, détruit par un bombardement de l'OTAN, le 15 juin 1999
19 ans après le bombardement des populations par l'Alliance atlantique sur Belgrade, le secrétaire général de l'organisation militaire est à Belgrade. D'après lui, les frappes de l'OTAN, qui aurait notamment utilisé de l'uranium appauvri, étaient un mal nécessaire.
En 1999, l'OTAN bombardait Belgrade, la capitale d'une Yougoslavie en voie de dislocation, sans l'aval du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Presque deux décennies plus tard, le secrétaire général de cette même alliance militaire, Jens Stoltenberg, a commenté ces événements le 6 octobre, depuis la faculté de philosophie de Belgrade, ville où il entamait une visite de trois jours. D'après le haut responsable militaire qui s'exprimait face aux caméras de la chaîne serbe RTS, l'OTAN a bombardé la Serbie «pour protéger les civils».
«J’appuie sur le fait que nous l’avons fait pour protéger les civils et mettre fin au régime de Milosevic. Mais mon message prioritaire le plus important est que nous devons regarder vers l’avenir», a-t-il ajouté.
Je sais que l'OTAN reste controversée en Serbie
Le bilan des civils tués lors de ces 11 semaines de frappes de l'OTAN, destinées à forcer l'homme fort de Belgrade Slobodan Milosevic à retirer ses troupes du Kosovo, n'a jamais été officiellement établi. Les chiffres vont de 500 morts, selon l'ONG américaine Human Rights Watch, à 2 500 selon des responsables serbes cités par l'AFP.
Ce 8 octobre, Jens Stoltenberg a enfoncé le clou. «Je sais que l'OTAN reste controversée en Serbie. Les souvenirs de cette campagne aérienne restent douloureux pour beaucoup», a-t-il concédé. «Nous ne devons jamais oublier le passé. Mais nous pouvons le surmonter. Et c'est ce que l'OTAN et la Serbie sont en train de faire avec leur partenariat», a-t-il ajouté.
Jens Stoltenberg se rendait en Serbie à l'occasion d'exercices conjoints de l'OTAN, impliquant 2 000 personnes de 40 pays. «Ce n'est pas un exercice militaire. L'OTAN n'est pas uniquement une alliance militaire. C'est un exercice civil pour gérer des désastres et sauver des vies», a encore pris soin de préciser Jens Stoltenberg.
L'OTAN aurait utilisé de l'uranium appauvri contre la population serbe
En mars 1999, l'OTAN lançait une campagne de bombardements sur ce qui était alors la Yougoslavie, accusant Belgrade d'«utilisation excessive et disproportionnée de la force» dans un conflit avec des insurgés musulmans albanais dans la région du Kosovo. En octobre 2000, Slobodan Milosevic et le gouvernement étaient renversés et huit ans plus tard, le Kosovo déclarait unilatéralement son indépendance.
En 2017, la Serbie décidait de poursuivre les pays de la coalition menée par les Etats-Unis pour usage de munitions à l'uranium appauvri. D'après l'un des avocats de l'équipe internationale chargée du dossier, l'organisation aurait utilisé lors des bombardements «entre 10 et 15 tonnes d'uranium appauvri», provoquant encore aujourd'hui de nombreuses maladies.
«En Serbie, 33 000 personnes tombent malades à cause de [l'uranium appauvri] chaque année», avait déclaré cette même source à RT en 2017.
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