Passons au plat de résistance : la Cour Suprême des États-Unis d’Amérique a donc un Justice de plus, pour amener ses effectifs à la normale (neuf). Brett Kavanaugh a prêté serment comme 114èmeJustice après le vote du Sénat 50-48. La bataille fut rude et enfin “on-a-ga-gné” comme on scande dans les stades ; les conservateurs vont reprendre le dessus contre la marée libérale-progressiste, jurent certains, et Trump est un grand président... Mais laissons cela, il ne faut pas s’attacher à de telles sornettes. On ne se sort pas comme ça, par un vote, d’un tel capharnaüm privé de lumières, encombré de débris et parcouru de cris furieux, tanguant et plongeant comme un Titanic ivre, verrouillé pour que nul ne s’échappe à chacune de ses extrémités par une grille de prison de haute sécurité comme l’est un tunnel sans fin. Ainsi en est-il de “D.C.-la-folle”,– stay tuned pour la suite.
Que prenne connaissance tout de même, “pour la suite”, du thème de la nouvelle période qui s’ouvre fut exposé : les démocrates estiment, c’est leur nature et c’est leur considérable vertu, que la Cour Suprême est délégitimée par l’élection de Kavanaugh. C’est un thème, disons, déjà légitimé et qui ouvre de vastes horizons...
Je suis par conséquent conduit à croire, sans source autorisée ni raisonnement très élaboré pour me justifier, je dirai'"z(((((((((((qs<s par instinct sinon par intuition, que l’opposition, marxiste-culturelle, féministe, LGTBQiste, tout ce que vous voulez, va devenir encore plus contestataire, encore plus radicale, encore plus violente, devant le “coup de force” de leurs adversaires. Les élections midterm, que les républicains vont tenter de remporter en arguant du “succès” qu’ils ont remporté, vont être un champ de bataille sanglant où deux conceptions des restes décomposés du monde s’affronteront éventuellement pour se préparer à en venir aux mains après les élections. Envisager autre chose n’a guère de sens et croire que l’un a raison et l’autre tort dans cette mêlée est tout aussi dépourvu de sens.
Passons à autre chose... J’ignore précisément pourquoi du point de vue de l’enchaînement logique je poursuis par ce qui suis, mais je me comprends mieux si je parle d’un point de vue symbolique qui embrasse deux aspects de la production du Système, et du point de vue de la logique devenue folle après tout. En effet, je change aussitôt de sujet, estimant d’ailleurs que l’essentiel est dit sur les frasques de “D.C.-la-folle”.
Je vais ici et de ce pas vous dire quelques nouvelles sur les événements déjà évoquésdans ce Journaldans un pays (est-ce le mot juste ?) dont je ne sais exactement le nom, – à propos duquel justement l’on votait : “Macédoine-siumulacre”, “Macédoine-postmoderne”, “Macédoine-à-la-sauce-Otan”, “Macédoine du Nord” ? Comme l’on sait, le bloc-BAO a, sans interférer en rien, dénoncé les interférences massives de la Russie dans le processus électoral du vote sur le nouveau nom du machin, ouvrant ainsi les portes émouvantes et grandioses de l’UE et de l’OTAN au susdit machin ; dénonciations vertueuses, notamment avec les visites dans le pays, pour faire campagne, parlant de la nécessité de faire “le bon choix”, des Mattis, Merkel, Soltenberg & Cie... Ce sont toutes des personnes vertueuses et de la catégorie dite non-interférentes, simplement passant par là et soudain, secouées d’indignation devant le forfait, incapables de résister à leur soif de justice, se précipitant dans le pays en question pour dénoncer fort justement les machinations poutiniennes.
Patatras, il se trouve que ce fut une “embarrassing-defeat”, comme l’écrit Alexandar Pavic, c’est-à-dire avec seulement 36,91%de votant alors qu’il faut 50% + 1 voix pour qu’un référendum soit constitutionnellement valide. L’hystérie OTAN-UE a été alors considérable, comme l’expose un autre commentateur suspect et d’ores déjà condamné et symboliquement passé par les armes , Andrew Korybko :
« Près des deux tiers des électeurs macédoniens ont boycotté le faux référendum pour changer le nom constitutionnel de leur pays et faciliter son entrée dans l’OTAN. Pourtant, la véhémence avec laquelle le bloc tente toujours de[transformer cette défaite en victoire] expose la guerre hybride [qu’il mène] et son modus operandi anti-démocratique. »
Pourquoi rapprocher ces deux événements ? Parce qu’ils sont deux faces et deux aspects de ce même “Ouest”, ce bloc-BAO, ce pue-la-mort qui agit dans tous les sens en violant tous les principes qu’il prétend défendre et en s’embourbant dans le désordre qu’il produit comme une diarrhée immonde où rode l’odeur épouvantable de la mort et de l’entropisation. Ils sont là comme deux signaux, deux schémas, deux “modèles” de ce que ce pue-la-mort est capable de produire pour mener son entreprise à bien. (Curieux oxymore de rencontre et de simulacre : “mener à bien son entreprise productrice de Mal”.)
Dieu sait, et Il le sait bien – et même oserais-je dire Il le sait diablement, – qu’il n’y a là-dedans rien de construit, d’élaboré, de pensé, absolument rien d’un complot ni d’un immense dessein venu du fond de la vilenie du sapiens ; certes non, rien qu’une mécanique impitoyable que le Mal démoniaque qui a investi notre époque a mis en marcheet que les zombies-Système à son service s’emploient aveuglément à opérationnaliser. Ne leur en veuillez pas trop, les pauvres, rudes travailleurs du Mordor.
Mais quoi ! Brisons-là dans l’exposé olfactif de l’extraordinaire puanteur de mort qui exsude de “l’Ouest”, alias bloc-BAO, et je passe à la conclusion qui n’étonnera sans doute personne...
Dans son dernier article, James Howard Kunstler aborde ce problème de notre effondrement qui est bien entendu derrière tout cela. On, dira “encore une fois”, et l’on n’aura pas tort. Certes, nous parlons tous de cela, parce que nous pensons, nous savons et nous voulons que cela survienne, car vraiment la puanteur-décomposée de “l’Ouest” devenu bloc-BAO devient insupportable.
Kunstler décrit donc, le 5 octobre, le spectacle courant du pouvoir dans sa normalité qui est celle de la folie, en prenant évidemment Washington D.C., ditto“D.C.-la-folle”, comme sujet de thèse. Il décrit à partir de la demi-lecture d’un livre le spectacle de l’affolement de l’équipe Trump découvrant peu à peu, non pas le complot, – choses courantes, les complots, – mais bien différemment l’état formidablement incontrôlable des moyens du pouvoir, et cette équipe Trump s’enfonçant elle-même dans cette incontrôlabilité, en en devenant l’un des combustibles les plus efficaces. L’analyse de Kunstler est simple et claire, bien qu’elle concerne un océan sans fin de désordre et de complexité émanant de la seule machinerie qui assure le fonctionnement de ces pouvoirs, en aveugle, surpuissante et autodestructrice à la fois...
« Mais quelque chose d'autre ressort de cette histoire, peut-être involontairement : que les complexités du gouvernement sont maintenant désespérément ingérables, peu importe qui en est responsable, et que le cheminement réel de cette complexité toujours croissante mène à des défaillances critiques et à l'effondrement... [...]
» [....L]es affaires humaines du XXIe siècle sont entrées dans une période dangereuse de changements désordonnés en grande partie à cause de ce piège séculaire qui consiste à faire des investissements toujours plus complexes avec des rendements décroissants. C’est exactement ainsi que les sociétés s'effondrent et c'est là où en sont les choses au moment où Trump arrive. On pourrait même penser que la simplicité d'esprit de M. Trump est une sorte de vertu face à cette complexité insaisissable. Son instinct, au moins, lui dicte de repousser la situation devant lui.
» Mais au niveau macro, ce système et ses sous-systèmes sont hors de contrôle et se déchaînent. Le gouvernement a tenté de les soutenir par des stratagèmes qui équivalent à du racket d'une sorte ou d'une autre - la manipulation et la représentation malhonnêtes de l'argent - et maintenant l'argent lui-même est en révolte, comme en témoigne la hausse soudaine des taux d'intérêt, en particulier les bons du Trésor américain à dix ans au-dessus de 3,2 % juste avant l'ouverture des marchés aujourd'hui... [...]
» Vous pouvez être sûr que ce trouble finira par se propager des marges vers le centre, les États-Unis. C'est déjà en marche avec nos politiques, qui peuvent être considérées comme un système d'alerte précoce de la situation dans son ensemble. Dans ma longue vie, ayant passé les 70 ans, je n'ai jamais vu un fiasco politique aussi dément que le processus de confirmation de Kavanaugh, qui renvoie aux hystéries sociales médiévales et à des exercices étourdissants de mauvaise foi.
» Ce fascinant spectacle d'horreur a également distrait la nation - et les médias se sont pleinement investis dans l'aggravation du psychodrame - des grands mouvements tectoniques du système monétaire mondial, en train de s'écrouler. Entre autres choses, il fera exploser le fantasme que M. Trump a magiquement orchestré d'un nouveau miracle économique. Mais cela mettra aussi un terme abrupt aux machinations pornographiques de ses adversaires de Marais-ville. Ensuite, nous nous attellerons sérieusement à la véritable tâche de la longue urgence - prendre de nouvelles dispositions, aussi difficiles soient-elles - pour échapper à le fouillis mortel de notre hyper-réalité hypercomplexe construite par nous-mêmes. (*)
Note
(°) Le Sakerfrancophone m’a gratifié de son aide complète pour la traduction de la chose, qui lui est entièrement due. Qu’il en soit remercié, comme l’on salue un camarade de combat.
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