© Stephane Mahe Source: Reuters
Alors que seulement un réfugié sur deux est hébergé à l'heure actuelle, la France a pour ambition de voir progresser ce chiffre pour arriver à 86% d'ici 2020. Le parc d'hébergement doit être porté à 10 000 places environ à l'horizon 2019.
Le gouvernement se fixe pour objectif d'héberger 86% des demandeurs d'asile à l'horizon 2020, contre 50% seulement en 2018, selon les documents budgétaires publiés cette semaine et donnant un gros coup de pouce à l'intégration des réfugiés.
Au total, le budget consacré à la mission «immigration, asile et intégration» est chiffré à 1,58 milliard d'euros en 2019, soit une hausse de 200 millions par rapport à 2018 (+14%), dans un contexte de tour de vis budgétaire (+0,6% pour le budget général). Interrogé par l'AFP, le ministère de l'Intérieur a expliqué : «Il y a un "redimensionnement" de la politique d'intégration» permettant notamment de financer le doublement des cours de langue et les mesures d'insertion professionnelle.
Le budget prévoit ainsi une hausse de plus de 40% des crédits de l'intégration, à 395 millions d'euros, dont 52 millions d'euros pour la formation linguistique.
Concernant l'hébergement des demandeurs d'asile, l'objectif «ambitieux» suppose une augmentation du parc qui devrait atteindre «plus de 97 000 places en 2019», selon les annexes budgétaires. A cette fin, diverses mesures sont prévues : 1.000 places créées en centres d'accueil pour demandeurs d'asile (Cada), 3.500 en hébergement d'urgence et transfert de places déjà existantes.
Dans ses calculs l’Etat table aussi, en 2019 comme en 2020, sur «une stabilité de la demande d'asile» et «une baisse de 10% des demandeurs Dublin» (déjà enregistrés dans un autre pays européen). Environ 100.000 personnes ont demandé l'asile en France l'an dernier.
L'enjeu est également de réduire les délais d'instruction de la demande à «60 jours» à l'Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), ainsi qu'à la CNDA (la cour d'appel), qui a connu une longue grève au printemps. Il faut aussi faire sortir les déboutés et les réfugiés des dispositifs d'hébergement pour demandeurs d'asile où ils demeurent, faute de place ailleurs.
Pour cela le parc d'hébergement des réfugiés sera porté à 10.000 places environ en 2019, selon une déclaration de Beauvau, cité par l'AFP.
Pour mener à bien ses objectifs, le gouvernement prévoit la création de 25 postes supplémentaires à l'Ofii (Office français d'immigration et d'intégration), 10 à l'Ofpra et 122 à la CNDA.
Dans le domaine de la lutte contre l'immigration irrégulière, les centres de rétention administrative bénéficieront d'un plan d'investissement de 50 millions d'euros avec «plus de 450 places» supplémentaires prévues en 2018-2019.
L'ancien ministre de l'Intérieur Gérard Collomb avait annoncé 400 places supplémentaires mais «on a étendu le plan en cours d'année», a fait savoir le ministère de l'Intérieur.
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