09 avril 2018

Vive le Président Mao !


On ne le dit pas, naturellement, mais on sent bien que ça vient. De petites choses, comme ça, l’air de rien, qui nous titillent la vessie à souvenirs et qui refilent des idées aux amateurs de commémorations grotesques. Les signes avant-coureurs ne trompent pas: déjà vous avez des sondages tout à fait pertinents, comme à l’habitude, dont l’enseignement essentiel consiste en la prise de conscience publique du caractère éminemment « de droite » du gouvernement Barbapoux…enfin je veux dire Macrounette, vous m’aurez compris. Contre toute attente et en dépit des apparences, Présipède et ses sbires se retrouvent désormais, dans l’esprit des Franchouilles sondés, bien au delà du centre de l’échiquier politique, dans une zone ou l’on commence à repérer des extrémistes « fachos » du calibre d’Ali Jupette, Dodo Bussereau, voire Cricri Estrozizi, le motodidacte, ou bien encore ce brave Borloo, dont la santé, fort ébranlée par une consommation invétérée de boissons non aqueuses, l’écarte toutefois depuis pas mal de temps de ces plateaux-télé où il florissait si brillamment naguère. Macrouille désormais classé à droite en dépit d’éléments quelque peu contradictoires (voir ici), il ne reste plus qu’à réunir un certain nombre d’éléments de nature à planter convenablement le décor, ou, plus exactement, la chie-en-lit.
D’abord, bien sûr, noblesse oblige, les Universités. Coup de bol, ces dernières possèdent désormais une bonne raison de se mettre en mode gros-bordel-estudiantin; figurez vous que nos actuels gouvernants prétendent remplacer l’égalitaire tirage au sort par une sélection sur la foi des résultats…oui, oui, je dis bien « résultats »! Vous vous rendez compte! Une provocation caractérisée, un acte de guerre…et en tout cas la manifestation très claire d’un fascisme gouvernemental auprès duquel ceux des Mussolini, Franco et autres Pinochet, ressemblent à une doucereuse copie des démocraties scandinaves. Les estimables gauchiards qui manipulent la partie traditionnellement « progressiste » des potaches de l’Enseignement dit Supérieur, n’avaient plus qu’à brandir l’étendard, foulé aux pieds, des valeurs-de-gauche (en gros celles de la Répupu, Liberté, Fraternité et, au dessus de tout le reste, Égalité) et c’était parti pour les occupation d’amphis, les Assemblées Générales pour déclamer toutes les âneries susceptibles de passer par la tronche obscurcie d’un petit con endoctriné, et, bien entendu, la réaction infâme d’extrême-droite attaquant, avec sa brutalité bestiale, la noble Insurrection des Facultés en lutte. De ce côté-là, pas de problème, les choses se mettent en place et tout sera prêt en temps et en heure. Les premiers examens se trouveront dûment perturbés, sinon empêchés, ce qui ne devrait poser aucun problème si l’on écoute les merdeux-grévistes, lesquels revendiquent l’attribution d’une note identique pour tous, dix sur vingt en l’occurrence… comme il se doit pour une action fondée sur la « Justice Sociale », laquelle considère que tout un chacun a droit à tout et n’importe quoi, pareil que les copains, y a pas de raison! Et c’est là que le Gouvernement de Manu-Gueule-d’Ange se retrouve bel et bien coincé. Pas moyen de réserver d’autre suite à une telle demande qu’un refus bien senti et même outré. Par voie de conséquence les Facs outragées se retrouvent officiellement en proie à l’arbitraire d’un exécutif ultra-réactionnaire, ce qui leur refile illico la légitimité requise dans le cas qui nous occupe.
Parallèlement monte la grogne vindicative d’une SNCF toujours enthousiaste à l’idée de se foutre en rideau, histoire de démonter urbi et orbi tout l’intérêt qui s’attache à conserver intact un service-public capable à tout moment de rendre la vie impossible à des millions de pauvres bougres abonnés à leur merderie de train. Le « mouvement » -on se demande bien pour quelle obscure raison on appelle ainsi un truc qui consiste justement à rester sans bouger- se développera sur trois mois, offrant ainsi une opportunité de « convergence des luttes » propre à favoriser l’évocation légitime d’un passé infiniment glorieux. Les Cheminots, notamment ceux de la CGT et leurs plus ou moins potes de Sud-Rail, font toujours preuve en pareil cas d’une abnégation au dessus de tout éloge. Les mecs normaux, ordinaires, quelconques, comme vous voudrez, se contenter d’un demi-salaire pendant une aussi longue période ça leur paraîtrait aussi injouable qu’à un politicard d’éviter de taper dans la caisse. Eh bien les gars du chemin de fer, non! Eux ils tiennent le coup quasiment à l’infini, avec constance et abnégation! Le loyer, les crédits, les prélèvements divers qui nous pompent la substantifique jusqu’à la moelle, eux ils s’en foutent, ils tiennent, voilà tout! De véritables héros, pire que le Colonel Machin! Des saints laïcs à la hauteur des Jean Jaurès, des Léon Blum, des Georges Marchais (cherchez l’erreur)! Des femmes et des hommes (surtout), dont le dévouement à la cause du Service Public et de la dégringolade nationale apparaît si admirable qu’il n’a pas manqué d’émouvoir les plus généreux d’entre les intellos marxo-gauchistes, toujours prêts à en rajouter une couche alors même que personne ne leur demande quoi que ce soit.
Ainsi voyons nous à présent une bande de trous de balle plus ou moins écrivailleurs ou philocouille de mes deux sophes, qui créent une caisse de soutien aux empaffés des durs en grève! Des gens qui vivent généralement d’argent public dans la mesure ou nul ne saurait les lire ni les écouter. Vous en avez entendu parler, vous, des Laurent Binet, Didier Daeninckx, Annie Ernaux, des illustres penseurs Stiegler et Balibar? Ces gros rigolos existent parce qu’ils appartiennent à cette petite caste germanopratine qui fait la pluie et le beau temps dans les arzélettres et qui fait régner sur la subvention étatique une dictature exclusive et farouche. A la tête de la joyeuse cohorte nous trouvons Robert Guédiguian, une sorte de trait d’union entre le Port de Marseille avec ses Dockers activistes CGT et Saint-Germain des Prés qui, encore une fois, distribue le pognon du contribuable à l’artiste estampillé Gauche Éternelle. Ce cher Robert, donc, c’est le communiste traditionnel, le camarade cinéaste à avances sur recette qui a tout compris de notre monde actuel. Il préfère en rester à la lutte de classes de son grand-papa, celui qui nourrissait à l’égard de Staline un culte à rendre abominablement jaloux Jésus, Mahomet et Bouddha réunis. Ce gâcheur de pellicule et ses plumiteux acolytes quasi-anonymes, ont pris le parti de ceux qui, pour sauvegarder leur rente de situation, empêchent les plus misérables des travailleurs d’aujourd’hui d’aller bosser pour tenter de survivre. Des intellectuels, en somme… toujours aussi abrutis, pas vrai, comme en 68, pareil, rien de changé chez ces profiteurs de la France des Lumières un peu tamisées.

Et c’est donc là que je voulais en venir: le cinquantième anniversaire de Mai 68 se pointe désormais à un proche horizon. La moindre des politesse consiste donc pour tous les condegauches d’aujourd’hui à foutre un maximum de panique dans le pays afin de rendre un hommage concret à leur glorieux ainés. Ces derniers, dont les vingt ans se sont évanouis sans toutefois entraîner dans le néant la stupidité profonde qui les animait à l’époque, existent toujours, bien sûr, un demi siècle après, allongement de la vie oblige! Ce sont d’anciens jeunes maoïstes, gauchistes et autres communistes révolutionnaires, ce sont désormais de vieux cons pleins de nostalgie au souvenir de leur pseudo-révolution, laquelle tenait plus de la bagarre de cour de récréation que du rouleau compresseur prolétarien à la bolchévique. Les révolutionnaires en question, une tripotée de fils à papa manipulés par des voyous à la petite semaine, donnaient à la « Classe Ouvrière » une profonde envie de les renvoyer à leurs chères études au moyens de grands coups de latte dans le fion. Ils n’avaient pas envie, les prolos en phase d’embourgeoisement accéléré, de se lancer dans des aventures susceptibles, on ne sait jamais, de leur ratiboiser bagnole et frigidaire. Les hostilités finirent donc par virer en eau de boudin aussitôt que les augmentations de salaire et autres avantages arrachés aux sales patrons… en attendant la dévaluation de l’année suivante qui les réduiraient quasi à néant. Et voilà pourquoi, entre autres causes, les gauchiards purs et durs à la lutte finale avortée, décidèrent de changer de méthode en favorisant l’immigration « d’hommes nouveaux », importés d’Afrique et susceptibles de constituer le fertile terreau des luttes futures… Ils n’auraient pas imaginé, ces andouilles, comment les choses allaient tourner dans la réalité hideuse du vingt et unième siècle.

Mais foin de ces considérations moroses! Nous y aurons droit à la célébration des déconnages d’il y a cinquante ans. Cela plaît tellement dans les salles de rédaction et tout autour des milieux où l’on pense! Les anciens de l’Odéon et de Gay-Lussac, Con Bandit en tête, ne manqueront pas de venir nous narrer leurs exploits à la flanc, assortis de considérations flatteuses sur les acquis du joli mois de Mai. La profonde transformation sociétale, notamment, celle qui nous a conduit au bordel généralisé, à la fabrication en grande série d’analphabètes mal éduqués et à la belle Diversité Enrichissante.
Croyez moi, vous avez intérêt à trouver tout ça merveilleux, idyllique et infiniment fructueux, sans quoi vous passerez pour une saloperie d’extrême-droite. Et comme on reparle, notamment après l’attentat de Münster, de la piste d’extrême droite , en vérité je vous le dis, méfiez vous, numérotez vos abattis, ça sent mauvais ça, l’extrême droite, en ces périodes de préparatifs commémoratoires de la grosse chienlit soixante-huitarde. A la limite, djihadiste ça craindrait encore vachement moins, vous voyez!

Allez, vive le Président Mao et à la semaine prochaine!
Amitiés à tous.

Et merde pour qui ne me lira pas.

NOURATIN

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