Il était une fois Trystan et Biff, deux Américains qui s’aimaient d’amour tendre. Jusque là, tout va bien, dirons-nous, l’homosexualité étant vieille comme le monde. Sauf que la chose est plus compliquée qu’il n’y paraît. Beaucoup plus.
Du côté de Trystan Reese, d’abord. A 19 ans, « elle », car à la naissance Trystan est une fille, devient transgenre (ou transsexuel, comme il se disait dans les années 80). Une fille qui se sentait au plus profond d’elle, être un garçon ? Pas vraiment. Au lycée, elle disait « que j’étais un homosexuel dans le corps d’une femme.Tous mes amis étaient gay ». Donc, une fille qui se sentait homme avec des désirs sexuels pour les hommes : ce n’est déjà pas banal.
Elle commence sa transformation physique et au bout de six mois, le tour est joué : la barbe a poussé, les muscles ont épaissi, le profil s’est masculinisé, la voilà homme. Ou presque. Car Trystan n’a jamais voulu changer de sexe en raison du coût d’une greffe de pénis : « des dizaines de milliers de dollars avec 50 % de chance de devenir incontinent ». Trystan ressemble donc, habillé, extérieurement à un homme mais nu, Trystan a conservé ses attributs féminins et intérieurement ovaires et utérus.
Du côté de Biff, ensuite. Biff est un homme, homosexuel, d’apparence très efféminé tout en ayant adopté une coupe de cheveux très militaire. Il y a huit ans qu’ils ont eu l’un pour l’autre le coup de foudre.
Premier étonnement : une personne (Trystan) née femme peut se sentir homme mais un homme homosexuel. En tant que femme, elle n’était donc pas attirée par les hommes hétérosexuels mais par des hommes homosexuels qui eux, ne sont pas attirés par les femmes… C’est bien étrange.
Second étonnement : une personne (Biff), homosexuel adoptant les comportements d’une femme est forcément attirée par les hommes homosexuels mais aussi par Trystan… qui n’a pourtant pas de pénis mais bel et bien un sexe féminin. De plus en plus bizarre, cette affaire-là ! Vous m’avez suivie ?
Enfin, les deux enfants de la sœur de Biff, à qui les services sociaux ont retiré la garde, sont adoptés par le couple, en 2011. Voilà ainsi Trystan et Biff lancés dans la parentalité. Et comme tout semble merveilleux comme dans le meilleur des mondes, un jour, ils se disent qu’ils veulent agrandir la famille avec leur propre enfant. Et comme Trystan a tout ce qu’il faut là où il faut, après une première fausse-couche, le 14 juillet 2017, Trystan accouche de Léo, un beau bébé de 4kg et demi.
Leur blog alimenté de plein de photos, médiatisation à outrance, les voici maintenant chez Ardisson avec Léo, 9 mois, un beau petit garçon en pleine forme. Alors, Ardisson, pour justement aider les téléspectateurs à ne pas se tromper quant à l’ex accouché(e), juge utile de préciser, dans un bandeau : « la maman à gauche de l’écran » pour qu’on sache que la maman, c’est celui avec une barbe…Ben oui, comme si on pouvait le deviner !
Piqués, Trystan et Biff ont réagi : « Dire que Trystan est une mère mais non un père est non seulement blessant mais inexact ». Il paraît en effet que Trystan, qui a accouché comme une femme, n’a aucune idée de ce que cela peut faire à une femme d’attendre un bébé puisque lui est un trans… « c’est génial, dit-il d’ailleurs à ce propos, je n’ai jamais voulu que mon corps soit différent ».
Etre à la fois homme et femme. Un mi-trans, en fait. Plus rien à voir avec les transsexuels, ceux qui ont changé de sexe pour ne plus être tourmentés entre leur aspect extérieur et leurs émotions intérieures.
Voilà où le très puissant et pourtant minoritaire lobby LGBTQI conduit. A brouiller tous les repères et à ériger le hors norme en norme, pire, à pilonner « l’hétéronormativité », comme il se disait aux 60 ans du Planning familial, il y a deux ans afin soi-disant « d’aider les hétérosexuels (merci bien mais on se porte très bien ! ) – à mieux vivre les stéréotypes de genre ». Jusqu’à démultiplier les « identités de genre ». Voyez plutôt ici.
http://www.slate.fr/culture/83605/52-genre-facebook-definition
et ici :
https://www.huffingtonpost.fr/2015/10/26/identites-sexuelles-pansexualite-skoliosexualite_n_8357592.html
pour en arriver là :
http://www.lefigaro.fr/vox/societe/2017/03/28/31003-20170328ARTFIG00116-mention-sexe-neutre-a-l-etat-civil-le-genre-dernier-avatar-de-l-ideologie-progressiste.php
et à ce que des hommes désirent être enceints…
Revenons donc à notre couple paternant. Quelques questionnements sur le devenir de ces enfants, que leurs parents traînent dans les « marches des fiertés ». Deux pères dont l’un ressemble à un homme mais est encore une femme et l’autre un homo qui, en fait, couche avec une femme à barbe. Je ne saurais jamais si c’est génial mais, le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est quand même un tout petit peu timbré…
Que se passera-t-il quand ils vont grandir et se découvrir eux-mêmes ? Quand Léo demandera comment il est né ? Mais alors, « tu es ma maman et pas mon papa » ! Il s’en sortira comment, à l’école, quand il dira que c’est son père qui l’a mis au monde ? Quand on le moquera (les enfants et les adolescents ne sont pas toujours des petits anges !) sur son père qui ressemble à une femme ? L’amour l’amour, c’est bien beau, mais si ça résolvait tout, depuis le temps, ça se saurait…!
En attendant, Trystan Rees et Biff Chaplow, tout drapés dans leur dignité, exigent des excuses de Thierry Ardisson. Qui, avec tout le bon sens qu’il se doit, leur a répondu :
« Désolé, Trystan, je ne savais pas que maman était une insulte ». Et oui, Trystan, au fond, et c’est bien embêtant, n’assume pas…
Caroline Artus
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