09 mars 2018

Ain : la centrale nucléaire du Bugey accusée de fuites de tritium

L’incident serait lié à la vidange d’un bassin de rétention, destiné à recueillir les effluents de la centrale

Cette substance radioactive aurait été retrouvée à proximité du Rhône, à 35 kilomètres de Lyon, laissant craindre une contamination du fleuve.

Quatre associations accusent la centrale nucléaire du Bugey (Ain) d’avoir provoqué des fuites de tritium dans les nappes phréatiques, révèle Médiacités ce mercredi. Selon elles, cette substance radioactive aurait été retrouvée à proximité du Rhône, à 35 kilomètres de Lyon, laissant craindre une contamination du fleuve.

Ces quatre associations ont porté plainte auprès du tribunal de grande instance de Bourg-en-Bresse contre EDF et la centrale pour pollution des eaux et infraction à la réglementation relative aux installations nucléaires de base.
Une vidange en cause

L’incident serait lié à la vidange d’un bassin de rétention, destiné à recueillir les effluents de la centrale. Le 20 décembre, EDF aurait détecté une «concentration anormale de tritium» (670 Becquerels par litre) dans un tube permettant l'accès à la nappe phréatique, selon un communiqué des associations.

Les jours suivants, des pics plus importants (jusqu'à 1600 Bq) auraient été relevés en d'autres endroits du site, laissant «présager le déversement dans l'environnement d'autres radioéléments et probablement des produits chimiques», ajoute le texte.

En cause, explique-t-on, un «clapet bloqué en position ouvert» dans un puisard et «deux pompes de relevage qui n'avaient pas fonctionné» lors d'une opération de pompage «sur des tuyauteries transportant des eaux contaminées».
«Inquiétante chaîne de dysfonctionnements»

Après inspection, l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) avait mis en cause une «inquiétante chaîne de dysfonctionnements», un «défaut de surveillance», des «dispositifs ne permettant pas la détection automatique des fuites», une «absence de réaction rapide» ou encore du «matériel défectueux».

Cette fuite de tritium, la «troisième en six ans», doit «alerter sur l'état général de la centrale du Bugey, qui cumule mauvais entretien des équipements, installations vieillissantes et risques externes impossibles à maîtriser», soulignent les quatre associations.

Elles en concluent «la nécessité d'un arrêt immédiat» de ces réacteurs, «presque aussi vieux que ceux de Fessenheim», afin de «libérer la région d'un risque démesuré».

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