Les entreprises présentes sur le sol français ont embauché nettement plus de travailleurs détachés en 2017 que l'année précédente, atteignant le nombre de 516 000 travailleurs. Selon le «Bilan intermédiaire du plan national de lutte contre le travail illégal», pour la période 2016-2018, leur nombre a crû de 46% l'an dernier, par rapport à 2016, hors transport routier.
En 2008, ils étaient un peu moins de 96 000.
Rapportés par Le Monde, ces chiffres sont néanmoins à prendre «avec précaution». En effet, le document précise que cette augmentation du nombre de travailleurs détachés a été enregistrée alors qu’une nouvelle base de données a été mise en place, permettant de recenser plus de déclarations que par la passé.
Les Portugais, les Polonais et les Allemands parmi les plus représentés
Très présents dans le secteur du BTP, mais pas uniquement, les travailleurs détachés venaient pour la plupart du Portugal (74 000), de Pologne (61 000), d’Allemagne (45 000) ou encore de Roumanie (44 000). 37 000 Français ont par ailleurs été recensés, en France, comme travailleurs détachés.
Une bizarrerie qui s’explique par le fait que certaines sociétés d’intérim localisées à l’étranger, comme au Luxembourg, «proposent de la main-d’œuvre tricolore à des entreprises établies en France», afin de réduire leurs frais, notamment ceux qui relèvent des cotisations destinées à la sécurité sociale.
Une directive européenne soulevant toujours des critiques
Ce dispositif qui permet au travailleur de cotiser dans son pays d’origine tout en travaillant dans un autre pays de l'Union européenne, fait l’objet de nombreuses critiques, car il est accusé de favoriser une forme de dumping social. Même si les ministres du Travail de l’Union européenne ont décidé, en octobre dernier, de limiter à 18 mois maximum la durée des contrats des travailleurs détachés contre 24 mois auparavant, nombre des détracteurs de cette mesure estiment qu'elle demeure insuffisante et appellent purement et simplement à l'abrogation du statut de travailleur détaché. Des détracteurs que l'on retrouve notamment, dans la classe politique française, au sein du Front national (FN), de la France insoumise (LFI) et auprès de certains membres des Républicains (LR).
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