26 février 2018

Des Su-57 en Syrie


A l'approche de la fête du Défenseur de la patrie (23 février), le ministère russe de la Défense a envoyé plusieurs chasseurs Su-57 vers la base aérienne de Hmeimim en Syrie.

Élaborés depuis le début des années 2000, ils n'avaient encore jamais été mis en service. Cette décision relèverait moins d'une nécessité de renforcer le détachement aérien russe que d'une volonté des militaires et de l'industrie de tester l'appareil dans des conditions proches des conditions de guerre. D'une manière générale, cela permettra de montrer les capacités de l'industrie de l'armement et de présenter les agissements des militaires russes en Syrie sous un angle favorable. Selon Kommersant.

Plusieurs avions de chasse (PAK FA) Su-57 ont été envoyés la semaine dernière en Syrie. Des sources de l'industrie de l'armement précisent que les appareils ont été projetés en deux fois. Les images de chasseurs lors de leur atterrissage à Hmeimim sont d'abord apparues sur Twitter: au total, selon des informations non-officielles, quatre Su-57 auraient été envoyés en Syrie. Selon une source, les appareils ont été déployés dans le cadre du programme d'essai des armements des chasseurs de 5e génération mené depuis l'été 2017.

Selon certaines informations, les systèmes de guerre électronique et les radars seront testés sur les Su-57 en Syrie, mais il n'est pas encore question d'un usage opérationnel à part entière.

Le Consortium aéronautique unifié (OAK) s'est refusé à tout commentaire concernant l'envoi de Su-57 en Syrie: «Nous ne sommes pas impliqués dans cette histoire». Le ministère a laissé la requête officielle sans réponse. Le chasseur polyvalent de 5e génération Su-57 est élaboré par le bureau d'étude Soukhoï. Doté d'un nouveau système d'avionique profondément intégrée, il possède un haut niveau d'automatisation du contrôle et de soutien intelligent de l'équipage. Les élaborations ont commencé en 2001, le premier vol d'essai a été organisé en 2010. En août 2017, il a été baptisé Su-57 et en décembre il a effectué son premier vol avec un nouveau moteur.

Selon une source proche du ministère de la Défense, la décision d'envoyer le Su-57 a été prise à l'issue d'une présentation fermée de l'avion au salon aéronautique de Joukovski. «Compte tenu du programme d'essais annoncé, le ministère de la Défense a décidé d'envoyer le chasseur en Syrie en février, assimilant formellement ce déploiement à la journée du Défenseur de la patrie», explique la source.

La première étape des essais officiels est déjà terminée, la seconde devrait se terminer en 2019. Le ministère de la Défense signera alors avec Soukhoï un contrat pour une première escadrille de Su-57 (12 avions). Selon le vice-ministre russe de la Défense pour l'armement Iouri Borissov, c'est justement le nombre d'avions qui a été construit pendant les travaux de développement. Dix d'entre eux participent aux essais et les deux premiers de cette série pourraient entrer en service dès cette année.

Comme l'a annoncé lors d'une interview le vice-premier ministre Dmitri Rogozine, la première phase d'essai a permis de «confirmer la justesse des décisions prises au sujet de l'avion, des équipements de bord, des systèmes et des équipements d'assistance, ainsi que des moyens aériens offensifs». En 2019, selon lui, les militaires recevront une pré-série pour participer au programme d'essais. Comme l'indique le général de réserve Evgueni Boujinski, vice-président du Conseil russe pour les affaires internationales, «les essais expérimentaux et opérationnels de l'appareil sont en cours».

Il a été jugé utile que le Su-57, comme d'autres appareils, effectue son baptême du feu en Syrie, explique l'expert.

Et d'ajouter que le nombre d'avions envoyés correspond probablement aux réalités actuelles: «Je doute que davantage d'avions aient été construits. A mon avis, tous les avions existants ont été envoyés».

Le chef du Centre d'analyse stratégique et technologique Rouslan Poukhov pense qu'il y a plusieurs raisons à l'envoi de Su-57 en Syrie. «Avant tout, il s'agit d'essais et de tests. L'appareil doit être rôdé», affirme l'expert. Selon lui, il existe aussi un facteur de réputation: l'usage réussi en Syrie pourrait donner une nouvelle impulsion au développement du projet FGFA. «Du point de vue de l'opération de l'aviation russe en Syrie, l'envoi de Su-57 n'est pas nécessaire actuellement, mais il ne sera possible de parler du résultat de leur utilisation qu'à la fin de leur mission», conclut l'expert. En août 2017, le vice-ministre Iouri Borissov a annoncé que les militaires avaient testé plus de 600 modèles d'armements en Syrie.

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