L'ambiance n'était pas vraiment à la fête en cette veille de Noël à la gare de Paris-Bercy - Bourgogne - Pays d'Auvergne. Des cris et des pleurs d'enfants emplissent le hall de la gare, plein à craquer. « Tout le monde en a marre, témoigne Emilie, 38 ans, responsable dans un magasin à Paris. J'avais pourtant pris le soin d'acheter mon billet TER à l'avance, il y a plus d'un mois, avec une réservation assise. Je suis arrivée vingt minutes à l'avance et on me dit que les voyageurs qui n'ont pas pu prendre le train précédent seront prioritaires. Ma famille m'attend à Villefranche-sur-Saône (Rhône) et je n'ai aucune idée de l'heure à laquelle je vais arriver. »
Benoît, 32 ans, restaurateur de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), se demande s'il n'a pas la poisse. « La dernière fois que j'ai pris le train, c'était le 30 juillet à Montparnasse, j'ai attendu six heures sur le quai à cause d'une panne de signalisation, puis le TGV est resté bloqué cinq heures en rase campagne. » Benoît souhaite cette fois-ci rejoindre Sens (Yonne). Mais « entre les guichetiers SNCF, les agents chargés de nous aider et les annonces par haut-parleurs, les informations se contredisent ».
Pour la SNCF, des problèmes « habituels »
Delphine, 38 ans, venue d'Achères (Yvelines), se mord les doigts d'avoir, pour une fois, opté pour le train au lieu de prendre sa voiture pour aller fêter Noël comme chaque année à Migennes (Yonne). « On m'a proposé de me ramener lundi, alors je me suis dit que j'allais faire des économies, explique cette technicienne de laboratoire. On ne m'y reprendra pas. Plus jamais je ne veux revivre une telle galère. »
Même conclusion pour Josiane et René, retraités de 67 et 69 ans, qui voyagent avec Romain, leur petit-fils de 6 ans. « C'est la dernière fois qu'on prend le train pendant les fêtes, affirme René. Depuis quelques années, ça a vraiment empiré et, à cette époque de l'année, c'est devenu systématiquement la même galère. On nous incite à utiliser plus les transports en commun, mais encore faudrait-il que l'offre soit à la hauteur. Là, ce n'est vraiment pas le cas. »
Pourquoi ? Une rumeur de bug informatique est démentie par la SNCF. Derrière son guichet, un vendeur fournit une tout autre explication : « Nos chefs nous ont expliqué qu'on avait vendu trop de billets par rapport à la capacité des trains. Je vous conseille de reporter votre départ si vous le pouvez car vous risquez d'attendre au moins plusieurs heures. » Pourtant, au total, la compagnie ferroviaire aura mis en circulation cinq trains supplémentaires.
Dans un coin de la gare, un client désabusé s'est mis au piano, mais pas sûr, cette fois-ci, que la musique adoucisse les mœurs. Même si, dans la soirée, la SNCF, qui reconnaît simplement des problèmes « habituels » un week-end de Noël, assurait que tout était rentré dans l'ordre.
« J'ai raté mon train parce qu'il est parti en avance »
« C'est pour mes parents que je suis le plus ennuyée. Comme chaque année, j'avais prévu de fêter Noël avec eux, à Joigny, dans l'Yonne, près de Sens. » A cause de la pagaille samedi à la gare de Paris-Bercy, Nathalie, 51 ans, n'a pas pu prendre son train. Et n'a eu d'autre choix que de rentrer chez elle, dans le XVIIIe arrondissement de Paris. « Sachant que c'était une journée compliquée, j'avais pourtant pris soin d'arriver une bonne demi-heure en avance, explique cette assistante de direction. Le train n'était pas encore affiché, ce qui ne m'a pas inquiété plus que ça. » Nathalie n'aura jamais les informations précisant le quai de son train. Quelques minutes avant le départ, une annonce faite sur les haut-parleurs lui apprend qu'il est déjà parti ! « J'ai raté mon train parce que, comme il était complet, la SNCF a décidé de le faire partir en avance », explique-t-elle, interloquée. Elle se retrouve au café du coin avec d'autres compagnons de galère. Quand elle apprend que le train suivant, prévu à 15 h 33, aura deux heures de retard et est déjà complet, Nathalie abandonne. « Je fêterai Noël toute seule chez moi. »
E.B.
Source
Le problème qui mine les administrations et même le privé :
plus de compétences et de motivation suffisantes chez les jeunes et refus d'embaucher des personnes expérimentées de plus de 50 ans. L'incompétence touche progressivement toutes les strates de la société...
La solution n'est pas la quantité de personnel mais son efficacité, voir par exemple l'état de l'éducation nationale, qui produit des analphabètes à la chaine !
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