La croissance de la population indigène européenne atteindra bientôt son apogée et la tendance inverse, déjà observée en Russie et en Pologne, se fera sentir. La population des Pays-Bas et de l’Allemagne ne croît qu’en raison du nombre croissant de migrants non occidentaux de deuxième génération. En un rien de temps (historiquement parlant) la composition ethnique européenne ressemblera-t-elle à celle du Brésil ou de l’Inde.
La montée sans précédent du Front national, les émeutes en banlieue, le premier parti turc au Parlement néerlandais, le terrorisme islamiste, le mouvement Black Lives Matter et les interminables discussions dans les médias occidentaux entre opposants et partisans de la multiculturalité, entre Blancs et non-Blancs, islamistes et chrétiens ne sont que quelques morceaux du tableau d’ensemble, et nous nous attendons à beaucoup plus de choses à l’avenir.
Les changements démographiques significatifs ne sont en aucun cas limités à l’Europe. La population de l’Afrique, qui devrait continuer à croître au rythme actuel sans précédent jusqu’en 2100, est déjà plus nombreuse que celle de l’Europe, et la population indienne devancera celle de la Chine, qui sera à son apogée en 2030. En 2100, l’Afrique pèsera 40% de la population mondiale, tout en ne contribuant pratiquement pas au PIB mondial. Le PIB de l’Afrique ne représente que 2% du PIB total mondial.
Beaucoup plus de gens vivront en Afrique et en Asie du Sud qu’en Europe et en Amérique du Nord. La vision d’un économiste néolibéral sur ce phénomène est que nous sommes tous les mêmes, des êtres humains remplaçables, indépendamment de la race, du patrimoine ou de la religion, donc il n’y a aucune raison de croire que les Africains ne devraient pas être aussi productifs que les Japonais. Si tel est le cas, les populations en déclin de l’Europe, du Japon, des États-Unis et de la Chine seront compensées par les jeunes hommes et femmes dynamiques d’Afrique qui, disent-ils, réussiront à prendre en charge le moteur de la croissance mondiale.
Un rapide coup d’œil sur la situation de ces villes américaines à majorité africaine-américaine, haïtienne ou africaine ne suscite pas de si grands espoirs, c’est pourquoi notre équipe a un point de vue différent. L’histoire connue de l’Afrique subsaharienne a commencé il y a une centaine d’années, avec le début de la colonisation européenne, qui montre que même la conscience historique africaine a été façonnée par les Européens, sans parler de l’économie du continent, qui continue à dépendre du soutien technique et financier de l’Europe et de la Chine. Le changement démographique imminent créera des tensions ethniques et aura un impact profond sur l’économie mondiale dans son ensemble.
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