QUI ACHÈTE DES OBLIGATIONS QUI FINIRONT À ZÉRO ?
Les investisseurs qui achètent la nouvelle obligation autrichienne à 100 ans avec rendement de 2,1% perdront tout leur argent. Premièrement, il faut se demander qui achète ce type d’obligation, car aucun individu investissant son propre argent n’achèterait une obligation à cent ans, avec rendement de 2%, alors que les marchés obligataires sont à un plus haut historique et les taux au plus bas.
Les acheteurs sont des institutions qui gèrent l’argent des autres, comme les gestionnaires de fonds de pension, qui seront enchantés d’obtenir un rendement de 2% en comparaison aux rendements négatifs à court terme ou juste au-dessus de zéro pour autre chose. Ces gestionnaires espèrent tous être partis à temps avant que quelqu’un ne se rende compte des décisions désastreuses qu’ils ont prises avec l’argent des retraités.
Mais le danger pour eux est que l’obligation devienne sans valeur bien avant que les cent ans ne soient écoulés. Cela pourrait arriver d’ici cinq ans.
Il y a certains facteurs qui garantissent la mort de ces obligations :
- Les taux d’intérêt sont à un plus bas de 5 000 ans et ne peuvent que grimper
- L’inflation s’envolera, menant à l’hyperinflation
- Les états souverains sont en faillite et feront défaut
- L’euro atteindra zéro – non pas dans 100 ans, mais dans 5-7 ans
UN ÉCART DE RETRAITE DE 400 000 MILLIARDS $
La plupart des gens à travers le monde n’ont pas de plan de retraite et ne sont donc pas concernés. Mais ceux qui sont couverts par un fonds de pension se retrouveront en mauvaise posture. La plupart des fonds de pension sont massivement sous-capitalisés – ce montant est absolument effarant. Selon une étude publiée par le Forum économique mondial, l’écart entre l’épargne et le revenu de retraite pourrait dépasser les 400 000 milliards en 2050. L’écart le plus important est, évidemment, aux États-Unis, avec 137 000 milliards $. En 2015, le déficit américain n’était "que" de 28 000 milliards $, soit 150% du PIB.
DETTE MONDIALE DE 2,5 QUADRILLIONS $
La dette mondiale et les passifs non capitalisés continuent d’être hors contrôle. Avec une dette totale de 240 trillions $, des engagements de retraite de 400 trillions $ (d’ici 2050), d’autres passifs, comme les soins de santé, aux alentours de 250 trillions $ et les produits dérivés à 1,5 quadrillion $, nous obtenons un total d’environ 2,5 quadrillions $.
Les États-Unis participent grandement à l’accroissement exponentiel de la dette. En relevant le plafond de la dette, la dette fédérale américaine a bondi rapidement de 321 milliards $, à 20,160 milliards $. Cette année seulement, la dette des États-Unis a grimpé de 685 milliards $. D’ici quelques années, on anticipe que la dette américaine augmentera de 1 000 milliards $ par année. Lorsque les marchés financiers commenceront à se détériorer, d’ici un an ou deux, nous verrons ces niveaux de dette augmenter dramatiquement de plusieurs dizaines, voire de centaines de trillions $. En 2020, les États-Unis afficheront des déficits budgétaires réels à chaque année depuis 60 ans. Un record étonnant qui garantit l’effondrement du dollar.
Comme le démontre ce graphique des taux à long terme, les taux sont à un plus bas historique et le cycle de 35 ans a aussi atteint son plus bas l’an dernier. Les taux sont maintenant dans une tendance à la hausse et d’ici un ou deux ans, ils commenceront à s’accélérer. D’ici moins de cinq ans, les taux pourraient dépasser les 10%, voire s’approcher de 20%, comme dans les années 1970. Le marché obligataire s’effondrera, incluant l’obligation à cent ans de l’Autriche, ce qui provoquera plusieurs défauts. Avec une dette mondiale dans les centaines de trillions $, il faudra de plus en plus d’impression monétaire, juste pour financer le coût des intérêts. Il y en aura encore plus pour sauver les banques en faillite et couvrir les déficits du gouvernement. C’est comme cela que l’hyperinflation commencera. En parallèle, les devises s’effondreront et termineront leur descente vers zéro, une tendance qui a commencé en 1913 avec la création de la Fed.
LA BANQUE NATIONALE SUISSE – LE PLUS GROS HEDGE FUND AU MONDE
La Fed est une banque privée, créée par des banquiers privés pour leur propre bénéfice, ce qui leur donne le plein contrôle de la monnaie. La Banque nationale suisse (BNS) est aussi une banque privée, cotée à la bourse suisse. Par contre, elle n’est pas la propriété de banquiers d’investissement; 45% est détenu par les cantons suisses et 15% par les banques cantonales. Le reste est détenu par des actionnaires privés. Le cours de l'action BNS a été multipliée par 2,5 au cours des derniers douze mois.
L’OR DE 5 800 $ À 8 500 $, EN SE BASANT SUR LES MARCHÉS HAUSSIERS PRÉCÉDENTS
L’or et l’argent font une pause temporaire. La tendance à la hausse est claire, et elle devrait s’accélérer cet automne. Le graphique ci-dessous nous montre quelques projections variées, en comparaison aux marchés haussiers précédents des années 1970 et 2000. Quelle que soit l’option choisie, elles mènent toutes vers un prix de l’or bien plus élevé, entre 5 800 $ et 8 500 $. Des chiffres bien en deçà de ma cible de toujours, soit 10 000 $ en monnaie d’aujourd’hui. Mais, comme je l’ai dit plusieurs fois, cela ne sera pas en monnaie d’aujourd’hui, étant donné qu’avec l’hyperinflation, la monnaie ne vaudra plus rien. Le prix éventuel de l’or en dollars sera probablement à des multiples de 10 000 $, selon la quantité de monnaie sans valeur qui sera imprimée.
Même si cela est très excitant pour les détenteurs d’or et d’argent, il faut toujours se souvenir de la raison pour laquelle nous détenons des métaux précieux. Nous n’en détenons pas pour réaliser des gains spectaculaires. Non, on détient de l’or comme assurance, pour protéger son patrimoine. Les risques mondiaux sont sans précédent dans l’histoire, comme je l’ai souligné dans l’article de la semaine dernière. Ainsi, nous détenons de l’or pour nous protéger contre ces risques – économiques, financiers et géopolitiques. Nous faisons face au double risque d’une crise financière avec un système bancaire en faillite et des états souverains insolvables, qui provoquera la dévaluation de toutes les devises jusqu'à zéro. C’est pourquoi les investisseurs doivent détenir une quantité importante d’or et d’argent, sans se soucier des fluctuations journalières du prix.
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